ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"717"> vre jaune, avec une partie de zinc; ces alliages sont castants, mais pour y rémédier, on peut joindre un peu de mercure sublimé à la fin de l'opération; on peut aussi faire entrer un peu d'étain bien pur dans l'alliage. Il faut toujours observer de commencer par faire fondre le cuivie jaune avant que d'y mettre le zinc, lorsqu'on voudra faire ces sortes de compositions.

Le zinc dissout tous les métaux & demi - métaux, à l'exception du bismuth. Il se combine par la fusion avec tous les métaux, mais il les rend aigres & cassants; il les décompose, il facilite leur fusion & leur calcination, & les volatilise, effet qu'il produit sur l'or même, il augmente la pesanteur spécifique de l'or & de l'argent, du plomb & du cuivre, mais il diminue celle de l'étain, du fer, & du régule d'antimoine; fondu avec la platine, il devient plus dur. Lorsqu'on voudra unir le zinc avec les metaux imparfaits, il faudra couvrir le mélange qu'on aura mis dans e creuset, avec du verre pilé, ou des cailloux pulvérisés mêlés avec de la potasse, pour prévenir la dissipation ou la calcination: on dit que les Anglois mettent une partie de zinc sur six cens parties d'etain, pour le rendre plus dur & plus sonnant. M. Zimmermann nous apprend que si l'on fait fondre du zinc avec du plomb, & que l'on forme des balles à fusil de cet alliage, on ne pourra jamais tirer juste avec ces balles.

Le zinc s'amalgame avec le mercure, l'amalgame est au commencement assez fluide, mais peu - à - peu il devient plus dur; mais l'amalgame sera très - fluide si on commence par fondre le zinc avec du plomb, & si ensuite on le triture avec le mercure; mais le zinc se dégagera sous la forme d'une poudre, si on triture cet anialgame dans l'eau, parce que le plomb a plus d'affinité que lui avec le mercure.

Tous les dissolvans agissent sur le zinc; cependant l'acide vitriolique tres - concentré, nele dissout point, il faut pour cela qu'il soit affoibli. L'acide nitreux le dissout avec une rapidité etonnante, & par preférence à tous les autres métaux; dans cette dissolution il se fait une effervescence très - violente. L'acide du sel marin dissout aussi le zinc, si on met cette dissolution concentrée en digestion avec de l'esprit de vin bien rectifié, l'huile du vin se degagera. L'acide du vinaigre dissout aussi le zinc; pendant que la dissolution s'opere elle répand une odeur tres - agréable, & il se forme un sel astringent. Le zinc se dissout pareillement dahs le verjus, dans le jas de citron, & dans les acides tirés des végetaux.

Le zinc est soluble par l'alkali fixe & l'alkali volatil dissout dans l'eau & à l'aide de la chaleur. Un mélange de sel ammoniac, avec de la limaille de zinc humectée d'un peu d'eau, s'échauffe, répand des vapeurs, & finit par s'enflammer.

Le soufre n'agit point sur le zinc, ainsi l'on peut s'enservir pour degager ce demi - métal des autres substances metalliques avec lesquelles il peut être uni; le soie de soufre le dissout parfaitement.

Le zinc a la proprieté de précipiter toutes les dissolutions métalliques.

Nous avons déja fait remarquer que le zinc s'enflamme dans le feu, alors il se dissipe sous la forme d'une substance légere & blanche, que l'on nomme laine ou coton philosophique; cette substance ressemble à ces fils que l'on voit voltiger dans l'air en été, dans les jours sereins. La tuthie, le pompholix, le nihil album, les fleurs de zinc, ne sont que des chaux de zinc à qui on a jugé à propos de donner des dénominations singulieres.

Le zinc a la propriété du phosphore; si on triture une chaux de zinc, on voit qu'elle repand une lumiere verdâtre; on trouve à Scharffenberg en Saxe, une blende rouge, qui pareillement triturée est phosphorique, ce qui vient du zinc qu'elle contient.

De toutes les propriétés de cette substance, on doit en conclure que le zinc est un demi - métal, qui contient une terre métallique blanche, & beaucoup de principes inflammables. Quelques auteurs regardent sa terre mérallique comme un peu arsenicale; en effet le zinc a des propriétés qui indiquent assez d'analogie entre lui & l'arsenic: en effet le zinc jetté sur des charbons ardens, répand une odeur pénétrante, qui a quelque rapport avec l'odeur d'ail de l'arienic; il répand comme lui une lumiere phosphorique. Le zinc colore le cuivre en jaune, l'arsenic le blanchit; l'un & l'autre rendent les métaux plus faciles à entrer en fusion, & leur enlevent leur ductilité. M. Zimmermann rapporte une expérience par laquelle il prouve encore plus l'analogie du zinc & de l'arsenic. Il dit que l'on n'a qu'à faire fondre ensemble une partie d'or avec trois partie de zinc, on pulvérisera la composition qui résultera; on mettra cette poudre dans une cornue bien luttée avec de la chaux vive, on donnera le feu par degrés; la plus grande partie du zinc se sublimera en chaux, ou sous la forme de fleurs; mais selon lui la partie arsenicale restera jointe avec l'or, qui aura bien la forme d'une poudre jaune, mais qui n'aura aucune de ses propriétés métalliques. Si on met ce résidu dans un matras, & que l'on verse par dessus six fois autant d'eau forte, il s'excitera une effervescence violente, & il en partira une vapeur qu'il seroit très - dangereux de respirer; apres quoi l'or restera sous la forme d'une poudre grise, effet qui est produit par la substance arsenicale qui est contenue dans le zinc.

La proprieté que le zinc a de colorer le cuivre en jaune, n'a point échappé aux alchimistes, & quelques - uns d'eux n'ont point manqué d'en conclure que c'étoit cette substance qui devoit leur fournir la matiere colorante qu'il faut introduire dans les métaux, pour les convertir en or. ( - )

Zinc (Page 17:717)

Zinc, (Pharm. & Mat. méd.) des diverses substances appartenant à ce demi - métal (Voyez Zinc Chimie), celles que les pharmacologistes ont adopté sont deux de ces chaux: savoir, le pompholix, nihil album, ou fleurs de zinc, & la tuthie, & sa mine propre ou pierre calaminaire.

Ces matieres sont principalement employées dans quelques préparations officinales destinées à l'usage extérieur, & elles sont employées pour la seule vertu qu'elles possedent: savoir, la vertu dessicative à un degré éminent: c'est à ce titre que le pompholix entre dans l'onguent diapompholigos, la tuthie dans l'onguent de tuthie, la pierre calaminaire dans l'onguent dessicatif, dans l'emplâtre styptique, l'emplâtre manus dei, &c. la tuthie & la pierre calaminaire ensemble, dans l'emplâtre oppodeltock, &c.

La tuthie, ou le pompholix, font la base des collyres dessicatifs, soit liquides, soit sous forme de poudre tant officinaux que magistraux. Ces remedes ne s'emploient point intérieurement. (b)

ZINDIKITE (Page 17:717)

ZINDIKITE, s. m. terme de relation, nom d'une secte mahométane, fort bizarre dans ses opinions. Les Zindikites croient que tout ce qui a été créé est Dieu, n'admettent point de providence ni de résurrection des morts. Golius prétend que Zindick, auteur de cette lecte, la moins nombreuse qu'il y ait au monde, étoit un mage sectateur de Zoroastre. Il est vraissemblable que ces Zindikltes, dont parle Ricaut, sont les mêmes que ceux dont Pietro della Valle fait mention, & qu'il appelle Ehl - Eltahkikes, gens de certitude, qui, dit - il, croient que les quatre élémens sont Dieu, sont l'homme, sont toutes choses. Nous avons eu semblablement parmi les chrétiens, au commencement du treizieme siecle, un certain David de Dinant, qui n'admettoit aucune distinction entre Dieu & la matiere premiere. Enfin Spi<pb-> [p. 718] nosa s'est avisé dans le dernier siecle de forger de cette rêverie un système extravagant. (D. J.)

ZINGANA (Page 17:718)

ZINGANA, s. m. (Hist. nat. Ichthiolog.) c'est le nom d'un poisson de mer fort singulier, qui se trouve vers la côte d'Ivoire en Afrique. Sa tête est rouge, plate & très - grande; ses yeux sont très - vifs. Il a deux rangées de dents très - fortes. Son corps est rond & se termine en pointe; il n'a point d'écailles, mais une peau épaisse & très - rude. Ses nageoires sont grandes; il s'élance avec une force incroyable sur sa proie. Il est très - vorace & sur - tout très - friand de chair humaine. on croit que ce poisson est le même que l'on nomme pantonchir dans quelques parties de l'Amérique.

ZINGI (Page 17:718)

ZINGI, s. m. (Hist. nat. Bot. exotiq.) fruit des Indes orientales fait en forme d'étoile. Il est composé de sept especes de noix oblongues, triangulaires, & disposées en rond. Son écorce est dure, rude & noire. Les amandes sont polies, luisantes, rougeâtres, de l'odeur & du goût de l'anis, d'où cette plante a pris en Europe son nom d'anis des indes. Les Orientaux, particuliérement les Chinois, se servent de l'amande pour préparer leur thé, & leur sorbet. (D. J.)

ZINGNITES (Page 17:718)

ZINGNITES, (Hist. nat. Lithol.) pierre décrite par Albert le grand & par Ludovico Dolce, qui lui attribuent toutes sortes de vertus fabuleuses, & qui disent qu'elle avoit la transparence du crystal.

ZINGUERO ou ZENGERO (Page 17:718)

ZINGUERO ou ZENGERO, (Géog. mod.) royaume d'Afrique, dans l'Abyssinie. Il confine avec celui de Roxa. (D. J.)

ZINZEL, le (Page 17:718)

ZINZEL, le, (Géog. mod.) petite riviere de France dans la basse Alsace. Elle prend sa source aux montagnes de la Lorraine, & se jette dans la Soure ou Soore, près de Stimbourg.

ZINZICH ou SINSICH ou SCHINSICH (Page 17:718)

ZINZICH ou SINSICH ou SCHINSICH, (Géogr. mod.) petite ville ou, pour mieux dire, bourgade d'Allemagne, au duché de Juliers, sur l'Aar, pres de l'endroit où cette riviere se jette dans le Rhin. Cette bourgade est vis - à - vis de Lintz, à deux milles d'Allemagne au - dessus de Bonn vers le midi, & dans une campagne fertile. Long. 24. 39. latit. 50. 46.

ZINZOLIN (Page 17:718)

ZINZOLIN, s. m. (Teinture.) C'est ainsi qu'on nomme une des nuances du rouge de garance, qui tire un peu sur le pourpre.

ZIO (Page 17:718)

ZIO, (Calend. des Hébreux.) deuxieme mois de l'année ecclésiastique des Hébreux: in anno quarto, mense zio, qui est mensis secundus, III. rois, vj. 1. Mais depuis la captivité, ce mois perdit le nom de zio, & prit celui d'yack, qui répond en partie à Avril, & en partie à Mai.

ZIOBERIS (Page 17:718)

ZIOBERIS, (Géog. anc.) fleuve d'Asie, dans l'Hyrcanie. Quinte - Curce, l. VI. c. jv. décrit ainsi ce fleuve. Il y a dans une vallée qui est à l'entrée de l'Hyrcanie, une forêt de haute futaie arrosée d'une infinité de ruisseaux, qui tombant des rochers voisins, engraissent toute la vallée. Du pie de ces montagnes descend le fleuve Ziobéris, qui par l'espace de quelques stades, coule tout entier dans son lit; puis venant à se rompre contre un roc, se fend en deux bras, & fait comme une juste distribution de ses eaux. De - là venant plus rapide & se rendant toujours plus impétueux par la rencontre des rochers qu'il trouve dans son chemin, il se précipite sous terre, où il roule, & se tient caché durant la longueur de trois cens stades. Ensuite il vient comme à renaître d'une autre source, & se fait un nouveau lit plus spacieux que le premier, car il a treize stades de largeur; puis après s'être encore resserré dans un canal plus étroit, il tombe enfin dans un autre fleuve nommé Rhydage. Les habitans, continue Quinte - Curce, assuroient que tout ce qu'on jettoit dans la caverne où le Zioberis se perd, & qui est plus proche de sa source, alloit ressortir par l'autre embouchure de cette rivie<cb-> re: desorte qu'Alexandre y ayant fait jetter deux taureaux, ceux qu'il envoya pour en savoir la vérité, les virent sortir par cette autre ouverture. Ce fleuve est appellé Stiboëtes par Diodore de Sicile, l. XVII. c. lxxvij. qui en donne une description semblable.

ZIPH (Page 17:718)

ZIPH, (Géog. sacrée.) nom de deux villes & d'un désert de la Palestine, dans la tribu de Juda; ces deux villes ou bourgades tiroient apparemment leur nom de Ziph ou Zipha, fils de Jaleleel, de la tribu de Juda, & dont il est parlé au I. l. des Paralip. c. jv. v. 16.

ZIPPOIS (Page 17:718)

ZIPPOIS, (Géog. anc.) ville de la Galilée, & dans une situation avantageuse qui la faisoit regarder comme la clé de cette province. Cette ville étoit éloignée de cinq parasanges de Tibériade; les Rabins la nomment Sefora, & Joseph Sephoris. Voyez Sephoris.

J'ajouterai seulement que lorsque les Romains porterent la guerre dans la Judée, elle fut la derniere des villes de cette province qui se rendit à Titus. Le p. Hardouin rapporte des médailles de cette ville, frappées sous Domitien & sous Trajan, avec ce mot *E*P*F*O*P*H*N*W*N, Sephorenorum. Dans la suite on appella cette ville Diocésarée.

ZIRANNI, les (Page 17:718)

ZIRANNI, les, (Géog. mod.) peuples de l'empire russien. Ils occupent un pays considérable de même nom, au couchant de la province de Permie, & au nord - ouest de celle de Viatka. Ce peuple a été longtems indépendant, mais il est aujourd'hui tributaire du czar, & habite dans une forêt à laquelle on donne cent cinquante lieues de longueur. Les Ziranni ont des hameaux & des villages dans cette forêt. Ils n'ont pour le civil ni gouverneurs, ni vaïvodes; mais ils sont pour le spirituel de l'église grecque. On les croit originaires des frontieres de la Livonie. Ils subsistent en partie par le moyen de l'agriculture, en partie par le commerce des pelleteries grises.

ZIRCHNITZERSEE (Page 17:718)

ZIRCHNITZERSEE, (Géog. mod.) lac d'Allemagne dans la basse Carniole, vers les confins de Windischmarck, & au nord de la forêt appellée communément byrpamerwaldt. Ce lac est si remarquable, qu'il mérite que nous en tirions la description des Trans. philos. n°. 54. 109. 191.

On l'appelle Zirchnitzersea, de Zirchnitz, bourgade d'environ 200 maisons, qui est sur ses bords. Ce lac a pres de deux milles d'Allemagne de longueur, & une de largeur. Il est environné par - tout de montagnes, & n'a aucun écoulement. En Juin, Juillet & quelquefois jusqu'en Août, l'eau se perd sous terre, non - seulement par la filtration, mais encore en se retirant sous terre par de grands trous qui sont au fond: le peu qu'il en reste dans la partie qui est pleine de rochers, s'évapore; mais en Octobre & Novembre l'eau revient communément (quoique le tems n'en soit pas fixe) & recommence à couvrir le terrein. Ce retour est prompt, & l'eau monte par les trous avec tant de force, qu'elle s'élance hors de terre de la hauteur de quelques piés.

Les trous sont en forme de bassins de largeur ou de profondeur différentes, depuis vingt jusqu à trente coudées de largeur, & de huit jusqu'à quinze de profondeur. Au fond de ces trous il y en a d'autres où l'eau & les poissons se retirent, quand le lac se perd; ces trous ne sont pas dans une terre molle, mais communément dans le roc solide.

Le lac étant ainsi plein & à sec tous les ans, sert aux habitans à plusieurs usages. Premiérement quand il est plein d'eau, il attire plusieurs sortes d'oies, de canards sauvages & autres oiseaux aquatiques qui sont un fort bon manger. 2°. Sitôt que lac est vuide, les gens du pays coupent les roseaux & les herbes pour faire de la litiere à leurs bestiaux. 3°. Il est entiérement sec vingt jours après, & ils y recueillent

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