ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"376"> fils des rois d'Angleterre, qui est d'ailleurs créé duc d'Yorck. Il y a dans cette province un archevêché, six évêchés, dix villes qui ont des marchés publics, quatorze autres de commerce, trente - quatre villes ou bourgs qui députent au parlement d'Irlande, deux cens quarante paroisses, & plusieurs châteaux qui servent à la défense du pays.

Toute la province d'Uster étant tombée à la couronne sous le regne de Jacques I. par un acte de prescription contre les rebelles, on établit une compagnie à Londres pour former de nouvelles colonies dans cette contrée. La propriété des terres fut divisée en portions médiocres, dont la plus grande ne contenoit pas plus de deux mille acres. On y fit passer des tenanciers d'Angleterre & d'Ecosse. Les Irlandois furent éloignés de tous les lieux capables de défense, & cantonnés dans les pays plats. On leur enseigna l'agriculture & les arts. On pourvut à leur sûreté dans des habitations fixes. On imposa des punitions pour le pillage & le vol. Ainsi de la plus sauvage & la plus désordonnée des provinces de l'Irlande, l'Ulster devint bientôt celle où le regne des lois & d'une heureuse culture parut le mieux établi.

Jacques I. ne souffrit plus dans ce pays - là & dans toute l'étendue de l'île d'autre autorité que celle de la loi, qui garantissoit à l'avenir le peuple du pays de toute tyrannie. La valeur des droits que les nobles exigeoient auparavant de leurs vassaux fut fixée, & toute autre exaction arbitraire défendue sous les plus rigoureuses peines.

Telles furent les mesures par lesquelles Jacques I. introduisit l'humanité & la justice dans une nation qui n'étoit jamais sortie jusqu'alors de la plus profonde barbarie, & de la plus odieuse férocité. Nobles soins! fort supérieurs à la vaine & criminelle gloire de conquérans, mais qui demandent des siecles d'attention & de persévérance pour conduire de si beaux commencemens à leur pleine maturité. (D. J.)

ULTERIEUR (Page 17:376)

ULTERIEUR, adj. en Géographie, est un terme qui s'applique à quelque partie d'un pays, située de l'autre côte d'une riviere, montagne ou autre limite qui partage le pays en deux parties. C'est ainsi que le mont Atlas divise l'Afrique en citérieure & ultérieure, c'est - à - dire en deux parties, dont l'une est en - deçà du mont Atlas par rapport à l'Europe, & dont l'autre est au - delà de cette montagne. Chambers.

ULTRAMONDAIN (Page 17:376)

ULTRAMONDAIN, adj. (Physiq.) au - delà du monde, terme qu'on applique quelquefois à cette partie de l'univers, que l'on suppose être au - delà des limites de notre monde. Voyez Univers, Monde, &c.

Ce mot est plus usité en latin qu'en françois. Ultramundanum spatium, espace ultramondain.

ULTRAMONTAIN (Page 17:376)

ULTRAMONTAIN, adj. & subst. (Hist. mod.) ce qui est au - delà des monts.

On se sert ordinairement de cette expression relativement à la France & à l'Italie, qui sont séparées l'une de l'autre par des montagnes qu'on appelle les Alpes.

Les opinions des ultramontains, c'est - à - dire des théologiens & des canonistes italiens, tels que Bellarmin, Panorme, & d'autres qui prétendent que le pape est supérieur au concile général, que son jugement est infaillible sans l'acceptation des autres églises, &c. ne sont point reçues en France.

Les Peintres, & sur - tout ceux d'Italie, appellent ultramontains tous ceux qui ne sont point de leur pays. Le Poussin est le seul des peintres ultramontains dont ceux d'Italie paroissent envier le mérìte.

ULTZEN (Page 17:376)

ULTZEN, (Géog. mod.) ville ou, pour mieux dire, bourg d'Allemagne, dans la basse Saxe, au duché de Lunebourg, sur la riviere d'Ilmenaw, à sept lieues de Lunebourg. (D. J.)

ULVA (Page 17:376)

ULVA, s. m. (Hist. nat. Botan. anc.) le mot ulva est fort commun dans les auteurs latins, mais sa signification n'est pas moins disputée. Quelques - uns veulent que ce mot désigne une espece de chien - dene aquatique, d'autres la queue de chat, & d'autres une espece de jonc qui a des masses au sommet. Bauhin imagine que ulva est une mousse marine du genre des algues.

Cette plante, quelle qu'elle soit, est fort célebre dans Virgile, qui en parle, au ij. & au vj. de son AEnéide, comme d'une plante aquatique. Je croirois volontiers que les anciens ont employé le mot ulva, pour un terme générique de toutes les plantes qui croissent sur le bord des eaux courantes ou marécageuses; c'est pourquoi Pline dit que la sagitta ou sleche d'eau est une des ulva.

Il est vrai que ce terme, dans Caton de re rust. cap. xxxviij. désigne nettement le houblon; car il dit que la plante ulva s'entortille aux saules, & donne une bonne espece de litiere au bétail; mais comme ce terme ne se trouve en ce sens que dans ce seul auteur, on peut raisonnablement supposer que c'est une faute de copistes qui ont écrit ulva pour upulus, ancien nom de houblon, car la lettre h initiale qu'on a ajouté, est assez moderne: Pline, par une semblable faute de copiste, appelle le houolon lupus pour upulus. (D. J.)

ULUBRAE (Page 17:376)

ULUBRAE, (Géog. anc.) chétive bourgade d'Italie, dans le Latium, au voisinage de Velitroe & de Suessa Pometia. Ses habitans sont nommés Ulubrani par Cicéron, l. VII. epist. xij. & Ulubrenses par Pline, l. III. c. v. Quoique Ulubre fût une colonie romaine, selon Frontin, Juvenal, sat. X. vers. 108. nous apprend que c'étoit de son tems un lieu désert; mais Horace, l. I. epist. 11. 28. a immortalisé le nom de ce méchant village, en écrivant à Bullatius cette pensée si vraie que le bonheur est en nous - mêmes; & qu'en le cherchant par terre & par mer, c'est vainement se consumer par une laborieuse oisiveté. « Fussiez - vous, dit - il, à Ulubre même, vous l'y trouverez ce bonheur, pourvû que vous teniez toujours votre esprit dans une assiette égale & tranquille ».

Quod petis hîc est, Est Ulubris, animus si te non deficit oequus. (D. J.)

ULYSSE (Page 17:376)

ULYSSE, (Mythol.) roi de deux petites îles de la mer Ionienne, Ithaque & Dulichie, étoit fils de Laerte & d'Anticlie; c'étoit un prince éloquent, fin, rusé, & qui contribua bien autant par ses artifices à la prise de Troie, qu'Ajax & Diomede par leur valeur; mais Homere a seul immortalisé ses avantures fictives par son poëme de l'Odyssée, & tous les Mythologues ont tâché d'en expliquer la fable; cependant sans Homere, Ithaque, Ulysse, & tout ce qui le regarde, nous seroit fort inconnu.

On sait que ce poëte fait aussi partir le jeune Télémaque pour aller trouver son pere; & qu'après avoir raconté son voyage jusqu'à Sparte, il le laisse là, c'est - à - dire, depuis le quatrieme livre de l'Odyssée jusqu'à l'arrivée d'Ulysse à Ithaque, où il se trouve. C'est cet intervalle qu'a si heureusement rempli l'illustre archevêque de Cambrai dans son Télémaque, un des plus beaux poëmes & le plus sage qui ait jamais été fait.

Ulysse après sa mort reçut les honneurs héroïques, & eut même un oracle dans le pays des Eurithaniens, peuples d'Etolie. Entre les monumens qui nous restent de ce prince, est une médaille de Gorlaeus qui le représente nud, tenant une pique à la main, le pié droit sur une roue: près de lui est une colonne sur laquelle est son casque. (D. J.)

ULYSSEA (Page 17:376)

ULYSSEA, (Géog. anc.) ville de l'Espagne Bé<pb-> [p. 377] tique; Strabon, liv. III. p. 149. qui la place au - dessus d'Abdera, dans les montagnes, la donne comme une preuve qu'Uly sse avoit pénétré jusqu'en Espagne, sur le témoignage de Posidonius, d'Artémidore, & d'Asclépiade de Myrlée, qui avoit enseigné la Grammaire dans la Turditanie; Strabon, l. III. p. 157. ajoute que dans la ville Ulyssea, il y avoit un temple dédié à Minerve, & que l'on voyoit dans ce temple des monumens des voyages d'Ulysse. (D. J.)

ULYSSIS - PORTUS (Page 17:377)

ULYSSIS - PORTUS, (Géog. anc.) port sur la côte orientale de Sicile, au midi du promontoire appellé aujourd'hui Capo - di - Molini, & dans le lieu où l'on voit présentement une tour nommée Loguina. Les pierres & les cendres que le mont AEtna a jettées depuis, ont tellement comblé ce port, qu'il n'en paroit plus aucun: on ne sauroit dire de quelle grandeur il étoit. Du reste, si on s'en rapporte à Homere, ce ne fut pas dans ce port que relâcha Ulysse; & si Virgile & Pline mettent le port d'Ulysse près de Catane, ils imitent apparemment en cela quelques anciens commentateurs d'Homere. On voit néanmoins quatre cens ans avant Virgile, qu'Euripide avoit mis le port d'Ulysse dans ce lieu. Cluvier, Sicil. ant. l. I. c. ix. (D. J.)

UMA, l' (Page 17:377)

UMA, l', ou UHMA, (Géog. mod.) riviere de Suede: elle a sa source dans les montagnes de la Laponie suédoise, aux confins de la Norwege, traverse la Bothnie occidentale, & se perd dans le golfe, près de la petite ville ou bourg d'Uma, auquel elle donne son nom. Long. de ce bourg, 37. 35. latit. 63. 60. (D. J.)

UMAGO (Page 17:377)

UMAGO, (Géog. mod.) ville d'Italie, dans l'Istrie, sur la côte occidentale, avec un port; elle appartient aux Vénitiens, & est presque deserte. Quelques savans la prennent pour la Mingum ou Ningum d'Antonin, qu'il met entre Tergeste & Parentium; mais Simler prétend que c'est Murgia. (D. J.)

UMBARES (Page 17:377)

UMBARES, s. m. pl. (Hist. mod.) c'est le nom qu'on donne en Ethiopie & en Abissinie aux juges ou magistrats civils qui rendent la justice aux particuliers; ils jugent les procès partout où ils se trouvent, même sur les grands chemins, où ils s'asseient & écoutent ce que chacune des parties a à alléguer; après quoi ils prennent l'avis des assistans, & décident la question. Mais on appelle des décisions des Umbares à des tribunaux supérieurs.

UMBELLES (Page 17:377)

UMBELLES, s. f. chez les Boeanistes, sont des touffes rondes, ou têtes de certaines plantes, serrées les unes contre les autres, & toutes de même hauteur. Les umbelles claires sont celles qui se trouvent eloignées les unes des autres, quoique toutes d'une même hauteur. Voyez Umbelliferes.

UMBELLIFERES (Page 17:377)

UMBELLIFERES, adj. f. (Botan.) on nomme ainsi les plantes qui ont leurs sommités branchues, & étendues en forme d'umbelles ou parasols, sur chaque petite subdivision desquelles vient une petite fleur. Tel est le fenouil, l'aneth, &c. Voyez Plante.

Cette fleur est toujours à cinq pétales; il lui succede deux semences qui sont à nud & jointes l'une contre l'autre, qui sont le véritable caractere qui distingue ces sortes de plantes des autres.

La famille des plantes umbelliferes est fort étendue; Ray les distingue en deux classes.

La premiere est de celles qui ont les feuilles très divisées, & d'une figure triangulaire, & dont les semences sont ou larges & plates, comme le sphondylium, la pastinaca latifolia, le panax heracleum, le tardylium, l'orcoselinum, le tysselinum, l'apium à feuilles de ciguë, le daucus aisaticus carvifolio, l'aneth, le peucedanum, le thapsia, le ferula, &c. ou dont les semences sont plus grosses & moins applaties que les premieres; comme le cachrys, le laserpitium, la cicutaire ordinaire, le scandix, le cerfeuil, le myrrhis, l'angélique des jardins, le levisticum, le siler montanum, le bulbocastanum, le sisarum, l'oenanthe, le sium, la pimprenelle, l'ache, la ciguë, le visnaga, la saxifrage, le crithenum, le fenouil, le daucus ordinaire, l'anis, le caucasi, la coriandre, le pastinaca marina, &c.

La seconde classe est de celles qui ont les feuilles simples & sans division, ou du - moins seulement un peu découpées; comme le perfoliata, le buplevrum, l'astrantia nigra, la sanicle, & le séseli d'Ethiopie.

UMBELLIFORMES (Page 17:377)

UMBELLIFORMES, fleurs umbelliformes. Voyez Fleur.

UMBER (Page 17:377)

UMBER, (Géog. anc.) 1°. lac d'Italie dans l'Umbrie, selon Properce.

Et lacus astivis intepet Umber aquis.

Ce lac est nommé Ombros ou Ombrus, par Etienne le géographe; Scaliger veut que ce soit le vadimonis lacus de Tite - Live & de Pline; & par conséquent ce seroit aujourd'hui lago di Bessanello.

2°. Umber, fleuve d'Angleterre, selon Bede, cité par Ortelius. Il conserve son ancien nom; car on le nomme encore présentement Humber. (D. J.)

UMBILIC, ou NOMBRIL (Page 17:377)

UMBILIC, ou NOMBRIL, en Anatomie, est le centre de la partie moyenne du bas - ventre ou abdomen; & c'est par là que passent les vaisseaux umbilicaux qui vont du foetus au placenta.

Le mot est purement latin; il est formé d'umbo, qui signifie la petite bosse qu'on voyoit au milieu d'un bouclier; parce que cette bosse ressembloit au nombril. Voyez Umbilicaux vaisseaux.

UMBILICAL (Page 17:377)

UMBILICAL, adj. en Anatomie, est ce qui a rapport à l'umbilic ou nombril. Voyez Umbilic, &c.

Umbilicale (Page 17:377)

Umbilicale, région, est la partie de l'abdomen qui est autour de l'umbilic ou nombril. Voyez Abdomen & Région.

Umbilicaux (Page 17:377)

Umbilicaux, vaisseaux, sont un assemblage de vaisseaux propres au foetus, & qui forment ce qu'on nomme le cordon umbilical. Voyez Foetus, Arrierefaix, &c.

Ces vaisseaux consistent en deux arteres, une veine, & l'ouraque.

Les arteres umbilicales viennent des iliaques près de leur division en externes & internes, & passant ensuite de chaque côté de la vessie & à - travers le nombril, vont se rendre au placenta.

La veine umbilicale vient du placenta par une infinité de rameaux capillaires qui se réunissent en un seul tronc, lequel va se rendre au foie du foetus, & se distribue en partie dans la veine - porte, & en partie dans la veine - cave.

L'ouraque ne se découvre manifestement que dans les animaux, quoiqu'il n'y ait pas lieu de douter qu'il n'existe aussi dans l'homme. Voyez Ouraque.

L'usage des vaisseaux umbilicaux est d'entretenir une communication entre la mere & le foetus. Quelques auteurs prétendent que c'est par - là que le foetus reçoit sa nourriture, & qu'il croît comme une plante dont la mere est pour ainsi dire la racine, les vaisseaux umbilieaux la tige, & l'enfant est la tête ou le fruit. Voyez Circulation, Nutrition, Foetus &c.

Umbilical (Page 17:377)

Umbilical, cordun, est une espece de cordon formé par les vaisseaux umbilicaux, lesquels étant enveloppés dans une membrane ou tunique commune, traversent l'arrierefaix, & se rendent d'un côté au placenta de la mere, & de l'autre à l'abdomen du foetus.

Le cordon umbilical est membraneux, tortillé, & inégal; il vient du milieu de l'abdomen du foetus, & se rend aupla centa de la mere: il est ordinairement

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