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BROWNISTES (Page 2:446)
BROWNISTES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) nom d'une
secte qui se forma de celle des Puritains vers la fin
du
Ce Robert Brown qui a écrit plusieurs livres pour appuyer ses sentimens, n'étoit point, comme le prétend. Moréri, un maître d'école de Southwark, mais un homme de bonnes moeurs, & même savant. Il étoit d'une assez bonne famille de Rutlandshire, & allié au lord - thresorier Burleigh. Il fit ses études à Cambridge, & commença à publier ses opinions & à déclamer contre le gouvernement ecclésiastique à Norwich en 1580; ce qui lui attira le ressentiment des évêques. Il se glorifioit lui - même d'avoir été pour cette cause mis en trente - deux différentes prisons, si obscures qu'il ne pouvoit pas y distingucr sa main, même en plein midi. Par la suite il sortit du royaume avec ses sectateurs, & se retira à Middelbourg en Zélande, où lui & les siens obtinrent des états la permission de bâtir une église, & d'y servir Dieu à leur maniere. Peu de tems après, la division se mit parmi le petit troupeau: plusieurs s'en séparerent; ce qui dégoûta tellement Brown, qu'il se démit de son office, retourna en Angleterre en 1589, y abjura ses erreurs, & fut élevé à la place de recteur dans une église de Northamptonshire. Il mourut en 1630.
Le changement de Brown entraîna la ruine de l'église de Middelbourg: mais les semences de son système ne furent pas si aisées à détruire en Angleterre. Sir Walter Baleigh, dans un discours composé en 1692, compte déjà jusqu'à vingt milles personnes imbues des opinions de Brown.
Ce n'étoit pas pour les articles de foi qu'ils se séparoient
des autres communions, mais à cause de la
discipline ecclésiastique, & sur - tout de la forme du
gouvernement de l'église Anglicane, qu'ils improuvoient
hautement, sans adopter davantage celui des
Presbytériens, & blâmant également les consistoires
& les synodes, les évêques & les ministres. Ils ne
vouloient se joindre à aucune église réformée, n'étant
pas assûrés, disoient - ils, de la sainteté & de la
régénération des membres de ces églises, puisqu'elles
souffroient les pécheurs & communiquoient avec
e>x; ce qui, selon les Brownistes, étoit le comble de
l'impiété. Ils condamnoient la célébration solennelle
des mariages, qui n'étant, disoient - ils, que des engagemens
civils, n'avoient besoin que de l'intervention
du magistrat séculier, & nullement de celle des
ecclésiastiques. Ils ne vouloient pas non plus que les
enfans fussent baptisés par les prêtres Anglicans ou
les ministres Presbytériens, qu'ils ne regardoient pas
comme membres de l'Eglise, & qui, ajoûtoient - ils,
ne prenoient nul soin de ceux qu'ils avoient baptisés.
Ils rejettoient toute forme de priere, disant que l'oraison
dominicale ne devoit pas être regardée comme
une priere, mais seulement comme un modele de
priere que J. C. nous a donné. Voy.
Ils établissoient un gouvernement ecclésiastique de forme Démocratique. Quand une de leurs églises étoit assemblée, celui qui vouloit être incorporé à leur société, faisoit une profession de foi & signoit une formule, par laquelle il s'obligeoit de suivre l'é<cb->
La reine Elisabeth poursuivit vivement cette secte. Sous son regne les prisons furent remplies de Brownistes; il y en eut même quelques - uns de pendus. La commission ecclésiastique & la chambre étoilée sévirent contr'eux avec tant de vigueur, qu'ils furent obligés de quitter l'Angleterre. Plusicurs familles se retirerent à Amsterdam, où elles formerent une église, & choisirent pour pasteur Johnson, & après lui, Aynsworth connu par un commentaire sur le Pentateuque. On compte encore parmi leurs chefs, Barrow & Wilkinson. Leur église s'est soûtenue pendant environ cent ans. (G)
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