ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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CAISSE
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CAISSE, s. f. du latin capsa, coffre ou boîte, se
dit au propre d'un coffre de planches de bois de sapin,
assemblées avec des clous, ou des traverses
cloüées ou autrement, & destinées à renfermer des
marchandises, soit pour les conserver, soit pour les
transporter: le nom de caisse a pris, par analogie, un
grand nombre d'autres acceptions, comme on va
voir à la suite de cet article.
Caisse
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Caisse, terme d'Architecture, c'est dans chaque intervalle
des modillons du plafond de la corniche corinthienne,
un renforcement quarré qui renferme
une rose. Ces renforcemens qu'on nomme aussi panneaux ou cassettes, sont de diverses figures dans les
compartimens des voûtes & plafonds. (P)
Caisse
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Caisse, (Lutherie.) c'est une machine ou instrument
de guerre, de la grosseur d'un minot, couvert
à chaque bout d'une peau de veau, qui rend un son
vraiment martial en battant sur l'une de ces peaux
avec deux baguettes de bois faites exprès. Ce son
est plus ou moins fort, selon que les peaux sont plus
ou moins étendues par le moyen de plusieurs cordages
qui se resserrent avec de petits tirets, ou des oreilles
de cuir qui les environnent, & selon que le timbre,
qui n'est autre chose qu'une corde qui traverse
la peau de dessous, est plus ou moins tendu. Voyez
Tambour & les Planches de Lutherie.
Caisse
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Caisse de fusées; les Artificiers appellent ainsi un
coffre de planches, long & étroit, en quarré sur sa
longueur, & posé verticalement, dans lequel on enferme
une grande quantité de fusées volantes, lorsqu'on veut faire partir en même tems & former en
l'air une figure de feu semblable à une gerbe de blé,
qu'on appelle pour la même raison gerbe de feu.
Caisse aérienne, c'est une espece de balon qui renferme
beaucoup d'artifice de petites fusées.
Caisse
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Caisse a sable, est un coffre de bois de quatre piés
de long, de deux de large, & de dix pouces environ
de profondeur, soutenu à hauteur d'appui par quatre
piés. C'est dans cette caisse qu'est contenu le sable
dont on forme les moules, & qu'on le corroye. Voyez
l'article Fondeur en sable, & la fig. 14. Plan. du
Fondeur en sable.
Caisse
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Caisse, à la Monnoie, se prend à peu - près dans
le même sens que chez le Fondeur en sable.
Caisse
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Caisse, (Jardinage.) vaisseau quarré fait de planches
de chêne cloüées sur quatre piliers du même bois,
qui sert à renfermer les orangers, les jasmins, & autres
arbres de fleur.
Pour faire durer les caisses, on les peint par dehors
de deux couches à l'huile, soit de blanc, soit de verd,
& on les goudronne en - dedans. Les grandes sont ferrées.
Les petites caisses se font de douves sortant des
tonneaux: les moyennes, de mairain ou panneau: les
grandes, de chevrons de chêne, avec de gros ais de
chêne attachés dessus, garnies d'équerres & de liens
de fer. (K)
Caisse
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Caisse, en terme de Rafineur de sucre, c'est un petit
coffret de bois plus long que large, sur le derriere
duquel il y a un rebord plus élevé que le reste, & à
gauche une traverse d'environ deux pouces de hauteur
& d'un pouce & demi d'épaisseur. Le rebord empêche
le sucre que l'on gratte de tomber par terre,
& la traverse sert à soûtenir la forme que l'on gratte
sur la caisse. Voyez Gratter.
Caisse
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Caisse des marches, (Manufacture de soie.)
espece de coffret percé de part en part, & qui reçoit
le boulon qui enfile les marches. On le charge
d'un poids considérable pour lester les marches arrêtées.
Cette façon d'arrêter les marches dans la caisse
est la meilleure; parce qu'on peut avancer ou recu<cb->
ler le poids selon le besoin: mais il n'en est pas de
même quand le boulon est arrété à de gros pitons
fichés dans le plancher.
Caisse
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Caisse, (Commerce.) espece de vaisseau ou coffre
fait de menues planches de sapin, ou autre bois leger,
jointes ensemble par des clous ou des chevilles
de bois, & propre à transporter des marchandises plus
facilement sans les gâter ou corrompre. On dit une
caisse d'étoffes, de toiles, d'oranges, de vins étrangers,
&c.
Caisse emballée, est une caisse pleine de marchandises,
entourée de paille, & couverte d'une grosse toile
qu'on nomme balle ou emballage. Voyez Balle & Emballage.
Caisse cordée, est une caisse qui n'a point d'emballage,
& qui est seulement liée par dessus avec de la
corde de distance en distance, pour empécher les
planches de s'écarter
Caisse ficelée & plombée, est celle que les commis
de la doüane ont fait emballer & corder en leur présence,
après avoir fait payer les droits nécessaires, &
qu'ils ont fait noüer autour du noeud de la corde
d'une ficelle dans laquelle est un plomb marqué dessus
& dessous des coins du bureau. Ces sortes de caisses
ne doivent être ouvertes qu'au dernier bureau de la
route, suivant l'ordonnance de 1687.
Caisse
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Caisse, (Commerce.) signifie aussi une espece de
coffre fort tout de fer, ou de bois de chêne garni de
bonnes barres de fer, & d'une ou de plusieurs serrures,
qui ordinairement ont des ressorts qui ne sont
connus que de ceux à qui la caisse appartient.
C'est dans ces sortes de caisses que les marchands
Négocians & Banquiers enferment leur argent comptant
& leurs principaux effets de petit volume, comme
lettres & billets de change, promesses, lingots
d'or, &c.
On entend aussi par le mot de caisse le cabinet du
Caissier, où est la caisse ou coffre - fort, & où il fait sa
recette & ses payemens. Voyez Caissier.
On appelle livre de caisse, une sorte de livre qui
contient en debit & crédit tout ce qui entre d'argent
dans la caisse, & tout ce qui en sort. Ce livre est le
plus important de tous ceux que les Négocians nomment
livres auxiliaires.
Caisse
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Caisse se dit de tout l'argent qu'un marchand Négociant ou Banquier peut avoir à sa disposition pour
négocier: on dit en ce sens que la caisse d'un tel Banquier est de cent mille écus, de huit cent mille livres,
&c. M. Savary, dans son parfait Négociant, II. part.
liv. I. chap. iv. donne d'excellentes maximes pour le
bon gouvernement d'une caisse. Voyez - les dans cet ouvrage
ou dans le Dictionn. du commerce, tom. II. pag.
33. 34. & 35.
Caisse
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Caisse de crédit, c'est une caisse établie en faveur
des Marchands forains, qui amenent à Paris des vins
& autres boissons.
Le premier établissement de cette caisse est du mois
de Septembre 1719. L'Edit port:
« que les Marchands forains & autres pourront y recevoir sur le
champ le prix de leurs vins & boissons, & y prendre
crédit moyennant six deniers pour livres ».
peut voir ce qui concerne la police & l'administration
de cette caisse dans le Dictionn. du commerce, tom. II.
pag. 36.
Caisse
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Caisse des emprunes, nom qu'on a donné en France
à une caisse publique établie à Paris dans l'hôtel des
fermes unies du Roi, où toutes sortes de personnes de
quelque qualité ou condition qu'ils fussent, tant François qu'étrangers, étoient reçûs à porter leur argent
pour le faire valoir, & d'où ils pouvoient le retirer
à l'échéance des promesses solidaires que les Fermiers
généraux de sa Majesté leur en fournissoient, signées
de quatre de la compagnie préposés à cet effet.
Ces sortes de promesses dont le nom de celui qui
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en avoit payé la valeur restoit en blanc, étoient faites
payables au porteur dans un an, & les intérêts
qui y étoient compris pour l'année, ne se payoient
qu'à leur échéance, soit en les renouvellant, soit en
retirant son capital.
Cette caisse avoit d'abord été établie en 1673, &
fut supprimée vers la fin du même siecle: elle fut rétablie
en 1702, & les intérêts réglés à huit pour cent
par an. Mais les promesses qu'on nommoit billets de la
caisse des emprunts, s'étant prodigieusement multipliés
pendant la guerre finie en 1713, on prit alors
divers moyens de les rembourser: ils furent ensuite
convertis en billets de l'état en 1715, & enfin retirés
du commerce par différentes voyes qu'explique l'auteur
du Dictionn. du commerce, tom. II. pag. 38. &
39. (G)
* Selon M. le Pr. Henault (Abrégé de l'Hist. de Fr.)
ces billets furent introduits en 1707, M. de Chamillard étant controlleur général des finances.
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