ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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CADENAT (Page 2:511)

* CADENAT, s. m. est une espece de petite serrue qui sert à fermer les malles, les coffres forts, les cassettes, &c. Il y en a de différentes figures & de méchanisme différent: mais on peut les renfermer tous sous trois classes, & dire que les uns sont à serrure, les autres à ressort, & les troisiemes à serret. Quant aux figures, il y en a de onds, de longs, d'ovales, en écusson, en cylindre, en triangle, en balustre, en coeur, &c.

Les cadenats d'Allemagne ont toutes leurs pieces brasées.

Pour expliquer les cadenats, nous allons commencer par ceux en coeur, en triangle, & en boule. Ils ont une anse O N, fig. 3. & 4. Pl. II. de Serrurerie, arrétée par une goupille entre les deux oreilles qui forment la tête du palatre. Cette anse, par un mouvement de chaniere, va se rendre dans une ouverture pratiquée entre les deux oreilles opposées aux précédentes, où son extrémité, à laquelle on voit une encoche, rencontre un péle IL, soutenu sur une coulisse K, qu'elle pousse, & qui est repoussé dans l'encoche par un ressort à chien M qui est fixé sur le palatre du cadenat: c'est ainsi que le cadenat se ferme de lui - même. Pour l'ouvrir, on a une clé dont le panneton vient s'appliquer en tournant de gauche à droite contre la queue L du péle qui est coudé en équerre, repousse le ressort, & fait sortir le pêle I de l'encoche de l'anse du cadenat, & alors le cadenat est ouvert.

Ces cadenats sont, comme on voit, composés d'un palatre, d'une cloison, & d'une couverture, qui est le côté où entre la clé, pour le dehors; & quant à la garniture du dedans, c'est un pêle à queue coudé en équerre, & soutenu sur une coulisse K, avec un ressort à chien par derriere, & une broche qui entre dans le canon de la clé.

Autre cadenat en demi - coeur & à anse quarrée. Celui - ci a les mêmes pieces au dehors, mais aucune garniture en dedans. Les deux extremités de son anse F G H, F G H, sont garnies sur deux faces, savoir celles qui regardent le ventre du cadenat, & celles qui se regardent sous l'anse, chacune d'un ressort en aiie, F G, F G, soudés sur les extrémites F, F, de l'anse. On fait entrer ces extrémités de l'anse avec ces ressorts dans les ouvertures E, E, qui sont entre les oreilles de dessus la tête du palatre; dans ce mouvement, les ressorts F G, F G, se pressent contre les faces des extrémités de l'anse, & se détendant ensuite dans l'intérieur du cadenat, au - delà du diametre des ouvertures, l'anse ne peut sortir d'ellemème & le cadenat se trouve fermé. Pour l'ouvrir, on a une clé forée K I, dont le panneton est entaillé à ses deux extrémités, suivant la forme des bouts de l'anse. En tournant cette clé de gauche à droite, les deux parties entaillées du panneton pressent les deux ressorts de devant, & la partie du panneton qui est restée entiere, & qui passe entre les deux autres ressorts qui se regardent entre les branches de l'anse, les presse en même tems; d'où il arrive qu'ils sont tous quatre appliqués sur les faces de l'extr<-> mité de l'anse qui perd son arrêt, & lui permet de sortir.

Cadenat cylindrique à ressort à boudin (fig. 7. méme Planche). Ce cadenat a pour corps un cylindre creux A B I fermé par une de ces extrémités B, & garni à l'autre extrémité d'un guide immobile & brasé avec [p. 512] le corps, ou fixé par une goupille. Le corps porte à la même extrémité du guide, où entre la clef, deux oreilles entre lesquelles se meut l'anse B 2, qui y est arrêtée par une goupille d'un bout, & dont l'autre terminée par une surface plate, quarrée & percée dans son milieu d'un trou quarré, entre par une ouverture faite au corps, dans sa cavité à la partie opposee des oreilles; voilà toutes les parties extérieures. L'intérieur est garni d'un guide ou plaque circulaire E 5, percée pareillement d'un trou carré, & soudée parallelement au guide, à très - peu de distance de l'ouverture qui reçoit l'extrémité de l'anse qui doit recevoir le pêle. Entre ces deux guides se pose un ressort à boudin H G 3, sur l'extrémité duquel est située une nouvelle plaque ou piece ronde G 3, & percée dans son milieu d'un trou quarré, dans lequel le pêle a F 6 est fixé. Ce pêle traverse le ressort à boudin, la piece ronde mobile dans laquelle il est fixé, l'autre piece ronde fixee dans le corps, & s'avance par un de ses bouts, jusqu'au de - là de l'ouverture du cadenat, comme on voit en K M L 7. Son autre extrémité est en vis, & entre dans le guide du côté de l'anse; il est évident que dans cet état le cadenat est fermé. Pour l'ouvrir, on a une cle I 4, dont la tige est forée en écrou; cet écrou reçoit la vis du pêle, tire cette vis, fait mouvoir le pêle, approcher la piece ronde à laquelle il est fixé, & sortir son extrémité de la piece ronde fixee dans le corps, & du trou quarré de l'auberon; alors le cadenat est ouvert. La piece ronde s'appelle picolet. Il est évident que quand on retire la clé, on donne lieu à l'action du ressort, qui repousse le picolet mobile, & fait aller le bout du pele de deus le prcolet fixe dans l'aubeon. Cette clé a un épauiement vers le milieu de sa tige; cet épauiement l'empêche d'entrer, & contraint le ressort à laisser revenir le pêle.

Autre cadenat à cylindre, fig. 6. il est fermé par un de ses bouts M, l'autre N est ouvert. Le côté ouvert peut recevoir une broche D E F, qui a quatre ailes, soudées par la pointe de la broche & formant ressort. L'anse accrochée par un bout M ou B dans un anneau, qui est à l'extrémité par laquelle entre la clé, a en son autre extrémité un auberon C, percé d'un trou quarré, & qui entre dans le cylindre qui forme le corps du cadenat; lorsqu'on veut fermer le cadenat, on pousse la broche D E F par le côté ouvert du cylindre, & on la fait passer avec les ressorts E F à travers l'auberon; ces ressorts passent au - delà de l'auberon, s'ouvrent, forment un arrêt, & le cadenat est fermé. Pour l'ouvrir, on a une clé G H K garnie d'un auberon, qui reçoit la pointe de la broche, resserre les ressorts, & les ressorts sont serrés avant que l'auberon de la clé soit parvenu jusqu'à l'auberon de l'anse; cette clef ouvre le cadenat, & chasse la broche.

Cadenat à serrure, figure 2. même Planche: il est composé quant à la cage, d'un palatre, d'une cloison, d'une couverture & d'une anse; quant au dedans, d'un pêle, monté dans deux picolets fixés sur le palatre; un grand ressort à gorge, aussi monté sur le palatre; au - dessous du pêle est un roüet simple, avec une broche, des étochios qui arrêtent la cloison entre le palatre & la couverture, & fixent le tout ensemble. La cloison est ouverte en dessus en deux endroits, dont l'un reçoit une des branches de l'anse allongée & terminée par un bouton qui fixe sa course, l'empêche de sortir du cadenat, & dont l'autre reçoit l'autre branche de l'anse qui est plate, & qui a une entaille ou ouverture. Cette entaille reçoit le pêle, lorsque la clé tournant de droite à gauche rencontre la gorge du ressort, le fait lever & échapper de son encoche, & pousse les barbes du pêle qui entre dans l'entaille de l'anse, & reçoit le ressort qui retombe dans une autre encoche, qui empêche le pêle de reculer. Alors le cadenat est fermé; si l'on meut la clé en sens contraire, tout s'executera en sens contraire, & le cadenat sera ouvert.

On voit encore à ce cadenat un cache - entrée, qui est fixé sur la couverture par deux vis, dont l'une est rivée, & l'autre peut sortir jusqu'à fleur du cacheentrée; l'utilité du cache - entrée, est d'empêcher que l'eau n'entre dans le cadenat: la tête de la broche qui est sur le palatre, est tout - à - fait semblable au cacheentrée.

Cadenat à secret, même Pl. il est formé d'une plaque A B, au milieu de laquelle est rivé un canon C D, ouvert par sa partie supérieure. Sur ce canon peuvent s'enfiler des plaques rondes, percées dans le milieu E, échancrées circulairement en F G H, & fendues en F; une autre plaque I K, porte fixee sur son milieu une broche L M, faite en scie. Cette broche entre dans le canon C D, & traverse toutes les plaques F G H, de maniere pourtant que ses dents débordent par l'ouverture du canon, & sont reçûes dans les échancrures des plaques. Quand la broche L M avance dans le canon C D, l'extrémite Q d'une des moitiés de l'anse entre dans l'extremité R de l'autre moitié. Si vous faites tourner les plaques F G H sur elles - mêmes, il est évident que les dents de la broche L M seront retenues par toutes les échancrures de ces plaques, & qu'on ne pourra en faire sortir cette broche, qu'en faisant mouvoir toutes les plaques, jusqu'à ce que toutes les fentes F de ces plaques se trouvent & dans la même direction, & dans la direction des dents de la broche; or, s'il y avoit seulement six à sept plaques echancrées, il faudroit les tourner long - tems avant que le hasard fit rencontrer cette position unique. Mais, dira - t - on, comment ouvre - t - on donc ce cadenat? c'est par le moyen de signes & de caracteres répandus en grand nombre sur toutes les circonférences des plaques enfilées. Il n'y a qu'une seule position de tous ces caracteres, qui donne aux plaques celle dans laquelle on peut faire sortir la broche du canon; & il n'y a que le maître du cadenat qui connoisse cette position, & qu'un Géometre qui épuiseroit les combinaisons de tous les caracteres, & qui éprouveroit ces combinaisons de caracteres les unes après les autres, qui puisse rencontrer la bonne; mais par malheur, cette espece de cadenat est à l'usage de gens, dont l'humeur inquiete ne laisse guere aux autres le tems de faire un si grand nombre d'épreuves.

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