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CADAVRE (Page 2:510)
CADAVRE, s. m. c'est ainsi qu'on appelle le corps
d'un homme mort: il est des cas où ne pouvam procéder
contre la personne d'un criminel, parce qu'il
est mort avant que son procès pùt lui être sait, on le
fait au cadavre, s'il est encore existant, sinon à la mémoire.
Voyez les cas dans lesquels cette forme de proceder
est usitée, au mot
Pour cet effet, le juge doit nommer un curateur au cadavre ou à la mémoire, lequel préte serment de bien & fidelement défendre le cadavre ou sa mémoire. Toute la procédure se dirige contre ce curateur, à l'evception du jugement définitif qui se rend contre le cadavre ou la mémotre du défunt.
Le curateur cependant peut interjetter appel du jugement rendu contre le défunt: il peut même y être obligé par quelqu'un des parens du défunt, lequel en ce cas est tenu d'avancer les frais pour ce nécessaires.
Et s'il plaît à la cour souveraine où l'appel est porté,
de nommer un autre curateur que celui qu'avoient
nommé les juges dont est appel, elle le peut.
Voyez
La loi salique, dit l'illustre auteur de l'esprit des lois, interdisoit à celui qui avoit dépouillé un cadavro le commerce des hommes, jusqu'à ce que les parens acceptant la satisfaction du coupable, eussent demandé qu'il pût vivre parmi les hommes. Les parens étoient libres de recevoir cette satisfaction ou non: encore aujourd'hui, dit M. de Fontenelle, éloge de M. Littre, la France n'est pas sur ce sujet autant au - dessus de la superstition Chinoise, que les Anatomistes le desireroient. Chaque famille veut qu'un mort joüisse pour ainsi dire, de ses obseques, & ne souffre point, ou souffre très - rarement qu'il soit sacrifié à l'instruction publique; tout au plus permetelle en certains cas qu'il le soit à son instruction, ou plutôt à sa curiosité particuliere. M. de Marsollier [p. 511]
* L'ouverture des cadavres ne seroit pas moins
avantageuse aux progres de la Medecine; tel, dit M.
de la Métrie, a pris une hydropisie enkistee dans la
duplication du péritoine, pour une hydropisie ordinaire,
qui eut toujours commis cette erreur, si la dissection
ne l'eut éclaire: mais pour trouver les causes
des maladies par l'ouverture des cadavies. il ne faudroit
pas se contenter d'un examen superfierel, il faudroit
souiller les visceres, & remarquer attentivement
les accidens produits dans chaeun & dans toute
l'oeconomie animale; car un corps mort differe plus
encore au - dedans d'un corps vivant, qu'il n'en differe
à l'extérieur. La conservation des hommes & les
progres de l'art de les guérir, sont des objets si importans,
que dans une sociéte bien policee, les prêtres
ne devroient recevoir les cadavres que des mains
de l'Anatomist>, & qu'il devroit y avoir une loi qui
defendit l'inhumation d'un corps, avant son ouverture.
Quelle de connoissances n'acquerroit - on pas
par ce moyen! Combien de phénemenes qu'on ne
soupçonne pas, & qu'on ignorera toujours, parce
qu'il n'y a que la diffection fréquente des cadavres
qui puisse les faire appercevoir! La conservation de
la vie est un objet dont les particuliers s'occupent
assez, mais qui me semble trop negligé par la societé.
Voyez les articles
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