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CABESTAN (Page 2:487)
CABESTAN, s. m. (Mar.) c'est une machine de
bois reliée de fer, faite en forme de cylindre, posée
perpendiculairement sur le pont du vaïsseau, que des
barres passées en travers par le haut de l'essieu font
tourner en rond. Ces barres étant conduites à force
de bras, font tourner autour du cylindre un cable,
au bout duquel sont attachés les gros fardeaux qu'on
veut enlever. Voyez
C'est encore en virant le cabestan qu'on remonte
les bateaux, & qu'on tire sur terre les vaisseaux
pour les calfater, qu'on les décharge des plus grosses
marchandises, qu'on leve les vergues & les voiles,
aussi bien que les ancres. Voyez
Il y a deux cabestans sur les vaisseaux, qu'on distingue
par grand & petit cabestan: le grand cabestan
est placé derriere le grand mât sur le premier pont,
& s'éleve jusqu'à quatre ou cinq piés de hauteur au - dessus
du deuxieme. Voyez
Le petit cabestan est posé sur le second pont, entre
le grand mât & le mât de misene. Voyez Plan. IV.
Les François appellent cabestan Anglois, celui où l'on n'employe que des demi - barres, & qui à cause de cela n'est percé qu'à demi; il est plus renflé que les cabestans ordinaires.
Il y a encore un cabestan >olant que l'on peut transporter
d'un lieu à un au>e. Voyez
Virer au cabestan, pousser au cabestan, faire joüer au cabestan, c'est - à - dire, faire tourner le cabestan.
Aller au cabestan, envoyer au cabestan: quand les garçons de l'équipage ou les mousses ont commis quelque faute, le maitre les fait aller au cabestan pour les y châtier: on y envoye aussi les matelots. Tous les châtimens qu'on fait au cabestan chez les François, se font au pié du grand mât chez les Hollandois. (Z)
Le cabestan n'a pas la forme exactement cylindrique; mais est à peu près comme un cone tronqué qui va en diminuant de bas en haut, afin que le cordage qu'on y roule soit plus ferme, & moins sujet à couler ou glisser de haut en bas.
Il est visible par la description de cette machine,
que le cabestan n'est autre chose qu'un treuil, dont
l'axe au lieu d'être horisontal, est vertical. Voyez
à l'article
Le cabestan n'est donc proprement qu'un levier, ou un assemblage de leviers auxquels plusieurs puissances sont appliquées. Donc suivant les lois du levier, & abstraction faite du frottement, la puissance est au poids, comme le rayon du cylindre est à la longueur du levier auquel la puissance est attachée; [p. 488]
On appelle encore en général du nom de cabestan, tout treuil dont l'axe est posé verticalement: tels sont ceux dont on se sert sur les ports à Paris, pour atttirer à terre les fardeaux qui se trouvent sur les gros bateaux, comme pierres, &c.
Un des grands inconvéniens du cabestan, c'est que la corde qui se roule dessus descendant de sa grosseur à chaque tour, il arrive que quand elle est parvenue tout - à - fait au bas du cylindre, le cabestan ne peut plus virer, & l'on est obligé de choquer, c'est - à - dire, de prendre des bosses, de devirer le cabestan, de hausser le cordage, &c. manoeuvre qui fait perdre un tems considérable. C'est pour y remédier que l'Académie des Sciences de Paris proposa pour le sujet du prix de 1739, de trouver un cabestan qui fût exempt de ces inconvéniens. Elle remit ce prix à 1741; & l'on a imprimé en 1745 les quatre pieces qu'elle crut devoir couronner, avec trois accessit. L'Académie dit dans son avertissement, qu'elle n'a trouvé aucun des cab>stans proposés exempt d'inconvéniens. Cela n'empêche pas néanmoins, comme l'Académie l'observe, que ces pieces, sur - tout les quatre pieces couronnées, & parmi les accessit, celle de M. l'abbé Fenel, aujourd'hui de l'Académie des belles lettres,. ne contiennent d'excellentes choses, principalement par rapport à la théorie. Nous y renvoyons nos lecteurs. (O)
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