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BYTTE (Page 2:472)
BYTTE, (Géog.) île de la mer d'Allemagne, près de celle de Falster.
B Z O, (Géog.) ville d'Afrique, au royaume de Maroc.
Le C, c, (Gram.) est la troisieme
lettre de notre alphabet. La figure
de cette lettre nous vient des
Latins. Elle a aujourd'hui un son
doux devant l'e & devant l'i; on
prononce alors le c comme un s,
ce, ci, comme se, si; ensorte qu'alors
on pourroit regarder le c,
comme le sigma des Grecs, tel qu'il se voit souvent,
surtout dans les inscriptions, avec la figure de notre
C capital,
Ainsi il paroît que le c doux n'est que le sigma des
Grecs; & il seroit à souhaiter que le c eût alors un
caractere particulier qui le distinguât du c dur; car
lorsque le c est suivi d'un a, d'un o, ou d'un u, il a
un son dur ou sec, comme dans canon, cabinet, cacenat,
coffre, Cologne, colombe, copiste, curiosité, cuvette, &c. Alors le c n'est plus la même lettre que le
c doux, quoiqu'il paroisse sous la même figure; c'est
le cappa des Grecs, K
En bas - Breton on écrit aussi le q sans u, ê qeve>, envers; qen, qer, tant, tellement. Le q sans u est le cappa des Grecs, qui a les mêmes regles & le même son. (Grammaire Françoise Celtique, à Vannes 1738.)
S'il arrive que par la raison de l'étymologie on conserve
le c dans l'écriture devant a, o, u; que dans la
prononciation on donne le son doux au c, comme
quand on écrit il prononça, François, conçu, reçu,
&c. à cause de prononcer, France, concevoir, recevoir,
&c. alors on met sous le c une petite marque qu'on
appelle cédille, ce qui pourroit bien être le même
sigma dont nous avons déjà parlé, qui en lettre commune
s'écrit ainsi
Depuis que l'auteur du bureau typographique a mis en usage la méthode dont on parle au chapitre vj. de la Grammaire générale de P. R. les maîtres qui montrent aujourd'hui à lire, à Paris, donnent une double dénomination au c; ils l'appellent ce devant e & devant i, ainsi en faisant épeler ils font dire ce, e, ce: ce, i, ci.
A l'égard du c dur ou sec, ils l'appellent ke ou que; ainsi pour faire épeler cabane, ils font dire ke, a, ca; be, a, ba, caba; ne, e, ne, ca - ba - ne; car aujourd'hui on ne fait que joindre un e muet à toutes les consonnes; ainsi on dit be, ce, de, fe, me, re, te, se, ve; & jamais effe, emme, enne, erre, esse. Cette nouvelle dénomination des lettres facilite extrèmement
Il n'y a donc proprement que le e dur qui soit le
kappa des Grecs
Le c dur & le q sans u ne sont presque qu'une même lettre: il y a cependant une différence remarquable dans l'usage que les Latins ont fait de l'une & de l'autre de ces lettres, lorsqu'ils out voulu que la voyelle qui suit le q accompagné de l'u, ne fît qu'une même syllabe; ils se sont servis de qu; ainsi ils ont écrit, aqua, qui, quiret, reliquum, &c. mais lorsqu'ils ont eu besoin de diviser cette syllabe, ils ont employé le c au lieu de notre trema; ainsi on trouve dans Lucrece a - cu - a en trois syllabes, au lieu de aqua en deux syllabes; de même ils ont écrit qui monosyllabe au nominatif, au lieu qu'ils écrivoient cu - i dissyllabe au datif. On trouve aussi dans Lucrece cui - ret, pour quiret; relicu - um, pour reliquum.
Il faut encore observer le rapport du c au g. Avant que le caractere g eût été inventé chez les Latins, le c avoit en plusieurs mots la pronociation du g, ce fut ce qui donna lieu à Sp. Carvilius, au rapport de Terentius Scaurus, d'inventer le g pour distinguer ces deux prononciations: c'est pourquoi Diomede, lib. II. cap. de litterâ, appelle le g lettre nouvelle.
Quoique nous ayons un caractere pour le c, & un autre pour le g, cependant lorsque la prononciation du c a été changée en celle du g, nous avons conservé le c dans notre orthographe, parce que les yeux s'étoient accoûtumés à voir le c en ces mots - là: ainsi nous écrivons toûjours Claude, Cicogne, second, secondement, seconder, secret, quoique nous prononçions Glaude, Cigogne, segond, segondement, segonder: mais on prononce secret, secretement, secrétaire.
Les Latins écrivoient indifféremment vicesimus ou vigesimus; Gaius ou Caius; Gneius pour Cneius.
Pour achever ce qu'il y a à dire sur ce rapport du
c au g, je ne puis mieux faire que de transcrire ici
ce que l'auteur de la méthode Latine de P. R. a recueilli
à ce sujet, p. 647.
On croit que le g n'a été inventé qu'après la
premiere guerre de Carthage, parce qu'on trouve
toûjours le c pour le g dans la colonne appellée
rostrata, qui fut élevée alors en l'honneur de Duilius, consul, & qui se voit encore à Rome au capitole;
on y lit: macistratos leciones pucnando copias
Cartaciniensis: ce que l'on ne peut bien entendre si
l'on ne prend le c dans la prononciation du k. Aussi
est - il à remarquer que Suidas parlant du croissant
que les sénateurs portoient sur leurs souliers, l'appelle
Cette remarque se confirme par la maniere dont
on voit que les Grecs écrivoient les mots Latins où
il y avoit un c, sur - tout les noms propres, Coesar,
Voici encore quelques remarques sur le c.
Le c est quelquefois une lettre euphonique, c'est - à - dire mise entre deux voyelles pour empêcher le bâillement ou hiatus; si - c - ubi, au lieu de si - ubi, si en quelque part, si en quelque endroit; nun - c - ubi, pour num - ubi? est - ce que jamais? est - ce qu'en quelque endroit?
Quelques auteurs ont cru que le c venoit du chaph
des Hébreux, à cause que la figure de cette lettre est
une espece de quarré ouvert par un côté; ce qui fait
une sorte de c tourné à gauche à la maniere des Hébreux: mais le chaph est une lettre aspirée, qui a
plus de rapport au
D'ailleurs, les Latins n'ont point imité les caracteres
Hébreux. La lettre des Hébreux dont la prononciation
répond davantage au
Le P. Mabillon a observé que Charlemagne a toûjours écrit son nom avec la lettre c; au lieu que les autres rois de la seconde race qui portoient le nom de Charles, l'écrivoient avec un k; ce qui se voit encore sur les monnoies de ces tems - là.
Le C qui est la premiere lettre du mot centum, étoit chez les Romains une lettre numérale qui signifioit cent. Nous en faisons le même usage quand nous nous servons du chiffre Romain, comme dans les comptes qu'on rend en justice, en finance, &c. Deux C C marquent deux cents, &c. Le > avec une barre au - dessus, comme on le voit ici, signifioit cent mille. Comme le C est la premiere lettre de condemno, on l'appelloit lettre funeste ou triste, parce que quand les juges condamnoient un criminel, ils jettoient dans l'urne une tablette sur quoi la lettre c étoit écrite; au lieu qu'ils y écrivoient un A quand ils vouloient absoudre. Universi judices in cistam tabulas simul conjiciebant suas: easque inculptas litteras habebant, A, absolutionis; C, condemnationis. (Asconius Pedianus in Divinat. Cic.)
Dans les noms propres, le C écrit par abréviation signifie Caius: s'il est écrit de droite à gauche, il veut dire Caia. Voy. Valerius Probus, de notis Romanorum, qui se trouve dans le recueil des grammairiens Latins, Auctores linguoe Latinoe.
Le C mis après un nom propre d'homme, ou doublé apres deux noms propres, marquoit la dignité de consul. Ainsi Q. Fabio & T. Quintio CC, signifie sous le consulat de Quintus Fabius, & de Titus Quintius.
En Italien, le c devant l'e ou devant l'i, a une sorte de son qui répond à notre tche, tchi, faisant entendre le t foiblement: au contraire si le c est suivi d'une h, on le prononce comme ké ou qué, ki ou qui: mais la prononciation particuliere de chaque consonne regarde la Grammaire particuliere de chaque langue.
Parmi nous, le C sur les monnoies est la marque de la ville de Saint - Lô en Normandie. (F)
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