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En effet, le Juif converti par des argumens cabalistiques, ne peut pas avoir une véritable foi. Elle chanc>era dès le moment que la raison lui découvrira la vanité de cet art; & son christianisme, s'il n'est tiré que du fond de la Cabale, tombera avec la bonne opinion qu'il avoit de sa science. Quand même l'illusion dureroit jusqu'à la mort, en séroit - on plus avancé? On feroit entrer dans l'église chrétienne un homme dont la foi n'est appuyée que sur des roseaux. Une connoissance si peu solide peut - elle produire de véri>bles vertus? Mais, de plus, le prosélyte, dégagé des préjugés de sa nation, & de l'autorité de ses maîtres, & de leur science, perdra peu à peu l'estime qu'il avoit pour elle. Il commencera à douter: on ne le ramenera pas aisément, parce qu'il se défiera de ses maîtres qui ont commencé par la fraude; & s'il ne rentre pas dans le Judaïsme par intérêt, il demeurera Chrétien sans religion & sans piété. (C)
Voilà bien des chimeres: mais l'histoire de la Philosophie, c'est - à - dire des extravagances d'un grand nombre de savans, entre dans le plan de notre ouvrage; & nous croyons que ce peut être pour les Philosophes même un spectacle assez curieux & assez intéressant, que celui des reveries de leurs semblables. On peut bien dire qu'il n'y a point de folies qui n'ayent passé par la tête des hommes, & même des sages; & Dieu merci, nous ne sommes pas sans doute encore au bout. Ces Cabalistes qui découvrent tant de mysteres en transposant des lettres; cette lumiere qui sort du crâne du grand Anpin; la flamme bleue que les brachmanes se cherchent au bout du nez; la lumiere du Tabor que les ombilicaux croyoient voir à leur nombril; toutes ces visions sont à peu - près sur la même ligne: & après avoir lù cet article & plusieurs autres, on poura dire ce vers des Plaideurs:
CABALIG (Page 2:486)
CABALIG, (Géog.) ville d'Asie dans le Turquestan. Long. 103. lat. 44.
CABALISTE (Page 2:486)
CABALISTE, terme de Commerce usité à Toulouse & dans tout le Languedoc. C'est un marchand qui ne fait pas le commerce sous son nom, mais qui est intéressé dans le négoce d'un marchand en chef. (G)
CABALISTES (Page 2:486)
CABALISTES, s. m. plur. (Hist.) secte des Juifs
qui suit & pratique la Cabale, qui interprete l'Ecriture selon les regles de la Cabale prise au second sens
que nous avons expliqué. Voyez
Les Juifs sont partagés en deux sectes générales;
les Karaïtes, qui ne veulent par recevoir les traditions,
ni le thalmud, mais le seul texte de l'Ecriture (Voyez
Ceux - ci sont encore divisés en deux partis; sçavoir, Rabbinistes simples, qui expliquent l'Ecriture selon le sens naturel, par la grammaire, l'histoire, ou la tradition; & en Cabalisles, qui pour y découvrir les sens cachés & mysterieux que Dieu y a mis, se servent de la Cabale, & des principes sublimes que nous avons rapportés dans l'article précédent.
Il y a des visionnaires parmi les Juifs, qui disent
que ce n'est que par les mysteres de la Cabale, que
J. C. a opéré ses miracles. Quelques sçavans ont cru
que Pythagore & Platon avoient appris des Juifs
en Egypte l'art cabalistique, & ils ont cru en trouver
des vestiges bien marqués dans leurs philosophies.
D'autres croyent au contraire que c'est la
Philosophie de Pythagore & de Platon qui a produit
la Cabale. Quoi qu'il en soit, il est certain que dans
les premiers siecles de l'Eglise, la plûpart des hérétiques
donnerent dans les vaines idées de la Cabale. Les Gnostiques, les Valentiniens, les Basilidiens,
y furent surtout très attachés. C'est ce qui produisit
l'
CABAMITEN ou CABAMITAN (Page 2:486)
CABAMITEN ou CABAMITAN, (Geog.) petite contrée d'Asie dans la Tartarie.
CABANE (Page 2:486)
CABANE, s. f. (Architecture.) du Latin >apana;
c'est aujourd'hui un petit lieu bâti avec de la bauge
(espece de terre grasse) & couvert de chaume,
pour mettre à la campagne les pauvres gens à l'abri
des injures du tems. Anciennement les premiers
hommes n'avoient pas d'autres demeures pour habitation: l'Architecture a commencé par les cabanes,
& a fini par les palais. Voyez
Cabane (Page 2:486)
On donne le même nom à l'appartement pratiqué
à l'arriere des bûches qui vont à la pêche du
hareng, & qui est destiné pour les officiers qui les
conduisent. Voyez
C'est aussi un bateau couvert de planches de sapin, sous lequel un homme peut se tenir debout & à couvert; il a un fond plat, & on s'en sert sur la Loire.
Les bateliers appellent aussi cabane un bateau couvert
du côté de la poupe, d'une toile que l'on nomme
banne, soûtenue sur des cerceaux pliés en forme
d'arc, pour mettre les passagers à couvert du soleil
& de la pluie. Voyez
CABANIA ou KABANIA (Page 2:486)
CABANIA ou KABANIA, (Géog.) ville & forteresse de la Russie septentrionale, dans la province de Burati.
CABARER (Page 2:486)
CABARER, verb. neut. est un terme de brasserie,
qui signifie jetter les métiers ou l'eau d'un vaisseau
dans un autre, soit avec le jet ou avec le chapelet.
Voyez l'article
CABARET (Page 2:486)
CABARET, s. m. (Hist. nat. bot.) asarum. Genre
de plante à fleurs sans pétales, composée de cinq ou
six étamines qui sortent d'un calice découpé en trois
parties. La partie postérieure de ce calice devient
dans la suite un fruit qui est pour l'ordinaire anguleux,
divisé en six loges, & rempli de quelques semences
oblongues. Tournefort Inst. rei herb. Voyez
L'asarum offic. germ. a la racine purgative & émétique; elle desobstrue le foie, provoque les regles, expulse l'arrierefaix, & même le foetus. On la recommande dans la jaunisse, l'hydropisie, les douleurs des reins, & la goutte: on l'appelle la panacée des fievres quartes. Les paysans en font leur fébrifuge. Une emplâtre de ses feuilles appliquée sur la région [p. 487]
Potion émétique avec le cabaret. Prenez suc d'asarum une once; oxymel de squille demi - once; eau de chardon deux onces: c'est un très - puissant émétique, excellent dans la manie, où il réussit mieux que tous les remedes ordinaires.
Le cabaret pris en décoction purge doucement, & ne fait point vomir. Fernel en faisoit une composition émétique qui convient, selon lui, à tout le monde. Elle se prépare dans les boutiques.
Le cabaret est ainsi nommé, parce que les ivrognes s'en servent pour s'exciter au vomissement. (N)
Cabaret, Taverne (Page 2:487)
CABARETIER (Page 2:487)
CABARETIER, s. m. celui qui est autorisé à donner
à boire & à manger dans sa maison à tous ceux
qui s'y présentent. Voyez
CABAR - HUD (Page 2:487)
CABAR - HUD, (Géog.) ville de l'Arabie heureuse dans la province de Hadhramuth.
CABARNES (Page 2:487)
* CABARNES, s. m. pl. (Hist. anc.) c'est ainsi qu'on appelloit les prêtres de Cerès dans l'île de Paros. Ce mot vient du Phénicien ou de l'Hébreu carbarnin ou careb, offrir: il étoit en usage dans le même sens parmi les Syriens, ainsi que Josephe le fait voir par Théophraste: d'autrcs prétendent que ce fut le nom du premier de ces prêtres, qui apprit, à ce qu'on dit, à Cerès l'enlevement de sa fille.
CABARRES (Page 2:487)
* CABARRES, s. m. pl. (Marine & Commerce.) on donne ce nom à toutes sortes de petits bâtimens à fonds plats, qui servent à secourir & alléger les gros vaisseaux en mer. Les Suédois & les Danois les appellent clincar.
CABAS (Page 2:487)
CABAS, s. m. (Messagerie.) grand coche dont le corps est d'osier clissé. Cette voiture appartient ordinairement aux messageries.
Cabas (Page 2:487)
Cabat se dit aussi dans quelques provinces de France, d'une mesure à mesurer les grains, particulierement le blé. (G)
CABASET (Page 2:487)
CABASET, s. m. signifioit autrefois, dans l'Art milit. une arme défensive qui couvroit la tête. Ce mot vient, selon Nicod, de l'Hébreu coba, qui signifie un casque ou heaume, ou de l'Espagnol cabeça, tête. (Q)
CABAY (Page 2:487)
* CABAY, s. m. (Hist. mod.) c'est le nom que les Indiens, & les habitans de l'île de Ceylan & d'Aracan, donnent à des habits faits de soie ou de coton ornés d'or, que les seigneurs & principaux du pays ont coûtume de porter.
CABE (Page 2:487)
CABE, (Géog.) petite riviere d'Espagne au royaume de Galice, qui se jette dans le Velezar, & tombe avec lui dans le Minho.
CABEÇA - DE - VIDE (Page 2:487)
CABEÇA - DE - VIDE, (Géog.) petite ville avec château, en Portugal, dans l'Alentéjo, à cinq licues
CABELA (Page 2:487)
* CABELA, (Hist. nat.) c'est le nom d'un fruit des Indes occidentales, qui ressemble beaucoup à des prunes: l'arbre qui le produit ne differe presqu'en rien du cerisier.
CABENDE (Page 2:487)
CABENDE, (Géog.) ville & port d'Afrique au royaume de Congo, dans la province d'Angoy, où il se fait un grand commerce de Negres.
CABES ou GABES (Page 2:487)
CABES ou GABES, (Géog.) ville d'Afrique au royaume de Tunis, assez près du golfe du même nom. Long. 28. 30. lat. 33. 40.
CABESTAN (Page 2:487)
CABESTAN, s. m. (Mar.) c'est une machine de
bois reliée de fer, faite en forme de cylindre, posée
perpendiculairement sur le pont du vaïsseau, que des
barres passées en travers par le haut de l'essieu font
tourner en rond. Ces barres étant conduites à force
de bras, font tourner autour du cylindre un cable,
au bout duquel sont attachés les gros fardeaux qu'on
veut enlever. Voyez
C'est encore en virant le cabestan qu'on remonte
les bateaux, & qu'on tire sur terre les vaisseaux
pour les calfater, qu'on les décharge des plus grosses
marchandises, qu'on leve les vergues & les voiles,
aussi bien que les ancres. Voyez
Il y a deux cabestans sur les vaisseaux, qu'on distingue
par grand & petit cabestan: le grand cabestan
est placé derriere le grand mât sur le premier pont,
& s'éleve jusqu'à quatre ou cinq piés de hauteur au - dessus
du deuxieme. Voyez
Le petit cabestan est posé sur le second pont, entre
le grand mât & le mât de misene. Voyez Plan. IV.
Les François appellent cabestan Anglois, celui où l'on n'employe que des demi - barres, & qui à cause de cela n'est percé qu'à demi; il est plus renflé que les cabestans ordinaires.
Il y a encore un cabestan >olant que l'on peut transporter
d'un lieu à un au>e. Voyez
Virer au cabestan, pousser au cabestan, faire joüer au cabestan, c'est - à - dire, faire tourner le cabestan.
Aller au cabestan, envoyer au cabestan: quand les garçons de l'équipage ou les mousses ont commis quelque faute, le maitre les fait aller au cabestan pour les y châtier: on y envoye aussi les matelots. Tous les châtimens qu'on fait au cabestan chez les François, se font au pié du grand mât chez les Hollandois. (Z)
Le cabestan n'a pas la forme exactement cylindrique; mais est à peu près comme un cone tronqué qui va en diminuant de bas en haut, afin que le cordage qu'on y roule soit plus ferme, & moins sujet à couler ou glisser de haut en bas.
Il est visible par la description de cette machine,
que le cabestan n'est autre chose qu'un treuil, dont
l'axe au lieu d'être horisontal, est vertical. Voyez
à l'article
Le cabestan n'est donc proprement qu'un levier,
ou un assemblage de leviers auxquels plusieurs puissances
sont appliquées. Donc suivant les lois du levier,
& abstraction faite du frottement, la puissance
est au poids, comme le rayon du cylindre est à la
longueur du levier auquel la puissance est attachée;
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