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BRUNISSOIR (Page 2:450)
* BRUNISSOIR, s. m. (Art méchan. en métaux.) outil à l'usage de presque tous les ouvriers qui employent le fer, l'or, l'acier, l'argent, l'étain; ils s'en servent pour donner de l'éclat à leurs ouvrages après qu'ils sont achevés. Le brunissoir pafsé fortement sur les endroits de la surface de l'ouvrage qu'on veut rendre plus brillans que les autres, produit cet effet en achevant d'enlever les petites inégalités qui restent du travail précédent. D'où l'on voit que, de [p. 451]
Le brunissoir de l'Argenteur est un morceau d'acier
fin, trempé & fort poli, monté sur un manche de
bois. Voyez figure de l'Argenteur,
Le brunissoir des Couteliers est d'acier fin, trempé & bien poli; il varie selon les ouvrages. Il y en a à main, & il y en a à étaux. Les brunissoirs à main n'ont rien de particulier; ceux à étaux sont montés par un bout sur un long morceau de bois qu'on serre dans l'étau: on pose la piece à brunir sur ce morceau de bois, & l'on appuye sur elle fortement le brunissoir, qu'on tient par le manche qui est à l'autre bout. Le brunissoir fait levier. Quant à sa forme, on lui donne celle de deux petits cones opposés au sommet pour l'intérieur des pieces concaves. Il faut done imaginer ces deux petits cones bien polis, montés sur un pié, & ce pié élevé perpendiculairement sur le milieu d'un arbre un peu concave dont il fait partie, de façon que les deux petits cones, tenus à quelque distance de l'arbre par le pié, soient dans une direction parallele à l'arbre. Cet arbre a une de ses extrémités faite en crochet; ce crochet recourbé en - dessus, se place dans un piton fixé sur un morceau de bois étroit, mais de la longueur de l'arbre; son autre extrémité est emmanchée. On place le bois dans l'étau, & on passe l'un ou l'autre des cones dans l'anneau ou sur la surface de la piece à brunir, & on applique ce cone fortement sur elle, à l'aide du piton qui retient un des bouts du brunissoir, & du manche qui sert à appuyer à l'autre bout. L'arbre du brunissoir, quand l'ouvrier s'en sert, est parallele au bois pris dans l'étau, & perpendiculaire à la piece à brunir.
Le brunissoir dont les Doreurs se servent, est fait
ordinairement d'une dent de loup, de chien, ou de
la pierre sanguine. On met ces dents ou cette pierre
au bout d'un manche de fer ou de bois. Il y a aussi
des brunissoirs d'acier communs à plusieurs ouvriers.
Voyez la
Le brunissoir du Doreur sur cuir, est un caillou dur
& poli emmanché, dont ces ouvriers se servent pour
lisser les cuirs dont ils font les tapisseries. Voyez les
Le brunissoir ordinaire des Graveurs, est une lame
d'acier de 6 ou 7 pouces de long & 3 ou 4 lignès d'epaisseur,
courbée en S par les deux bouts, qui sont
amenuisés pour entrer dans les manches ou poignées
A B (
On se sert du brunissoir, pour donner le dernier poli
aux planches de cuivre en les frottant avec, & ayant
soin de mettre de l'huile d'olive pour les lubrifier. Les
autres brunissoirs consistent en un bâton, pour servir
de manche, & en une piece d'acier arrondie sur la
convexité, ainsi que la
Les Horlogers en ont de différentes figures, de formés
en lime à feuille de sauge, comme dans la
Le brunissoir des Orfévres en grosserie, est un instrument d'acier très - poli, ou une pierre sanguine, ou
Les brunissoirs dont les Facteurs d'orgues se servent
pour brunir les tables d'étain qu'ils employent à
faire les tuyaux de montre ou d'anches, sont des morceaux
d'acier arrondis & très - polis, avec lesquels en
frottant sur les tables d'étain, ils les rendent unies &
luisantes; la
Le brunissoir du Potier d'étain lui sert après que son
ouvrage a été tourné ou reparé au gratoir: il en a de
différentes formes; les uns pour brunir la vaisselle,
les autres la poterie & menuiserie, & les autres ce
qui est reparé à la main. Ces outils sont d'acier pur,
trempé bien dur, ensuite bien polis & frottés de
tems en tems sur la poté> d'étain: lorsqu'on s'en sert,
il faut mettre de l'eau de savon sur les pieces d'ouvrage
avant de les brunir. Voyez la
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