ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"203"> petite portion de lymphe nutritive portée au fonticule, où elle se mêle à d'eutres sues, s'ép & s'altere avec eux par le séjour & la chaleur, &c. Que lui Vanhelmont fait fermer ou cicatriser plus de mille cautenes, sans qu'il en soit arrivé le moindre mal: (voyez Vanhelmont, de cauterio, pag. 237.) ces prétentions peuvent être outrées, mais du moins doivent - elles engager le médecin à ne pas ordonner légerement ces sortes de remedes. Il est toujours vrai cependant que les cauteres font quelquefois beaucoup de bien, surtout dans certaines maladies séreuses de la tête. Voyez Charles Pison, de morb. cap. ij. colluvie serosa. L'exemple de personnes guéries par des sonticules ouverts sponte aux aines, ont fait dire à beaucoup d'autours très - célebres que ces temedes étoient utiles dans la vérole. Voy. Zacutus Lusitanus, lib. II. obs. 131. qui parle d'une pareille guérison opérée par ces fonticules spontane, aux aines. Voyez encore Cappivacius de venerta. Mercatus de codem morbo, lib. I. & lib. II. cap. j.

Les effets des fonticules sont lents & longs; ils conviennent à plusieurs maladies, comme les douleurs seiatiques, la goutle, les rhumatismes, &c. quant à la maniere d'appliquer ces remedes, voyez Fonticule, Chirurgie. Mercatus observe à ce propos qu'il ne convient pas d'ouvrir des cauteres sur le haut de la cuisse lorsque la douleur isciatique vient d'une congestion de sang veineux, mais bien lorsqu'elle est produite par un engorgement de mucus ou de serum dans l'articulation devenue foible. Voyez de necto pra. art. med. usu, lib. I.

Les setons Ces épispastiques sont plus essicaces que les fonticules; ils produisent des dérivations considerables dans beaucoup de maladies de tête: des grands praticiens les ont employés avec beaucoup de saccès contre des ophtalmies rebelles, il en est même, comme Charles Pison, tom. I. de curandis & cognoscendis morbis, qui approuvent les setons au scrotum dans l'nvdropisie, à l'imitation d'Hippocrate qui saisoit faire des incisions dans la même maladie à ces parties, & frotter les incisions avec du sel. On se sert utilement dans quelques provinces contre les surdités, les maux d'oreilles, les inigraines & autres maladies de la têre, d'une espece de seton qui consiste en un petit brin de timoelea ou garou qu'on passe dans un trou de l'oreille qui a été percee à cet esset. On laisse ce brin de timoelea ainsi larde dans le bout de l'oreille, & la causticité de ce petit morceau de bois procure un ecoulement salutaire qu'on entretient aussi long - tems qu'il en est besoin; du reste ce dernier remede se rapporte presque entiérement à colui dont parle Columelle, & que cet auteur propose contre les maladies pestilencielles des bestiaux. Voyez d'ailleurs Seton.

Les ustions. Ce sont les plus violens & les plus prompts épispastiques; il est étonnant combien les anciens en ont fait usage dans la plûpart des maladies. Voyez Ustion, Méd. On pent joindre ici le moxa ou le duvet d'armoise, employés dans les ustions par quelques nations étrangeres, voyez Moxa & la poudre à canon enflammée sur les parties. La maniere de se guérir des engelures en les exposant à un feu vif, peut encore passer pour une espece d'ustion.

L'acupuncture. C'est une sorte d'épispastique très en usage au Japon & à la Chine, & que les peuples de ce pays substituent à la saignée. Cet article ayant été oublié, nous tâcherons de rappeller ici tout ce qu'il y a de plus intéressant dans cette méthode. L'acupuncture consiste à faire sur tout le corps quantité de petites plaies au moyen d'instrumens pointus dont on pique toute l'habitude du corps, en les enfonçant assez avant dans les chairs. Le docteur Guillaume Then - Rhine a donné à la suite d'une dissertation fur la goutte, imprimée à Londres en 1683, une espece de tableau de cette opération avec les instrumens qu'on y emploie; voici à peu - près ce qu'en dit le journal des Savans du mois de Mars de l'année 1684. « On pique presque toutes les parties du corps dans un nombre infini de maladies qu il est inutile de détailler ici; la constitution de ces parties n'est pas moins la regle de la maniere dont on doit faire cette piquure, que de la profondeur qu'il faut observer; ainsi l'on pique moins avant les parties nerveuses, & l'on enfonce davantage dans celles qui sont charnues. Les personnes foibles doivent être piquées au ventre, & les robustes au dos; quelquefois l'on ne fait simplement qu'enfoncer l'aiguille, souvent on la tourne entre les doigts pour la faire entrer avec moins de douleur; & dans quelques autres rencontres l'on srappe doucement avec une espece de petit marteau d'ivoire, d'ébene, ou de quelqu'autre matiere un peu dure, voyez la fig. 1. on tient l'aiguille l'espace de trente respirations, qui est une maniere de compter usitée par les Médecins de ce pays; mal; si le malade ne le peut supporter, on la retire d'abord & on la renfonce une seconde fois, & même plusieurs auties si c'est un mal opiniâtre. Ce qu'ils observent encore, est que le malade soit à jeun lors de cette opération; l'aiguille sur - tout doit être d'or ou du moins d'argent, & jamais d'aucun autre métal; & pour s'en servit utilement dans toutes les occasions, il faut qu'elle soit fort aiguë, ronde, longue, & tournée en vis le long du manche, comme la figure le représente, voyez la fig. 2. voyez encore sur cette opération Koempfer, in amoen. exot.» [omission: image; to see, consult fac-similé version]

L'effet de ces piquures est de former plusteurs noyaux inflammatoires, de réveiller les nerfs du tissu muoueux ou cellulaire qui se trouvent engourdis, & de dé erminer au moyen de cette irritation donnée à la peau les escillations nerveuses vers cet organe, lesquelles y entrainent quelquefois des dépôts critiques, &c. Zacutus Lusitanus rapporte, que dans le royaume du Pérou & en Afrique, on pique les parties avec des couteaux brûlans & pointus dans les stupeurs ou engourdissemens des membres; l'auteur dit même avoir guéri de cette maniere un jeune homme, voyez l. I. pag. 231. on pourroit joindre à cet exemple ce que Valesius raconte d'un médecin qui guérit un seigneur apoplectique, dont les veines ne se trouverent point assez apparentes pour qu'on pût le saigner, en lui faisant appliquer des sangsues sur presque toute l'habitude du corps, voyez dans Forestus, p. 23.

La saignée. Elle ne produit ordinairement que des dérivations locales; cependant elle est quelquefois accompagnée de phénomenes qui peuvent la faire regarder comme revulsive, sans doute que pout lors ces phénomenes sont dûs au stimulus que cause la piquure de la lancette: par exemple, Baillou, tom. III. lib. para licmatum, pag. 437. raconte qu'un médecin de Marseille ayant, selon la méthode des anciens, fait ouvrir la veine entre le doigt annulaire & le petit doigt à un homme qui avoit la fievre quarte, cet homme fut guéri par cette saignée, mais qu'il en eut dutant une année entiere sa main comme livi. V. Saignée.

Il en est de même des searlsocations proprement di<pb-> [p. 204] tes, c'est - à - dire de celles qui sont pratiquées par quelques peuples, comme les Egyptiens, & qu'on ne fait qu'après avoir frictionné la partie; il est évident que ces remedes sont des épispastiques dont l'effet est combiné de l'actif & du mixte. Voyez Scarifications.

Tels sont les différens objets qui composent le tableau de la médecine épispastique & dans lequel, suivant quelques auteurs, pourroient encore entrer plusieurs autres especes de remedes, comme les ceintures de bursa pastoris ou de feuilles d'ellebore noir, qui portées sur la chair nue arrêtent les hémorrhoïdes, au rapport de Theop. Bonnet, de med. septentr. collat. les décoctions de dictamne, qui prises intérieurement, passent pour avoir la vertu de pousser au - dehors les corps étrangers implantés dans la substance des parties, &c. Article de M. H. Fouquet , doct. en Médecine, de la faculté de Montpellier.

VÉSICULE (Page 17:204)

VÉSICULE, s. f. en Anatomie, est un diminutif de vessie, & signifie une petite vessie. Voyez Vessie & Vessie urinaire.

Les poumons sont composés de vésicules ou de lobules vessiculaires qui reçoivent l'air par les bronches, & non pas seulement l'air, mais aussi la poussiere, &c. Voyez Lobule & Poumons.

Il y a dans le corps différentes parties qui portent ce nom.

Vésicule (Page 17:204)

Vésicule du fiel, vesicula fellis ou cistula fellis, est un vaisseau oval & membraneux qui ressemble à une poire par sa figure & par son volume, & qui est situé dans la partie concave du foie. Voyez Foie.

Elle est adhérente au foie par ses membranes dont l'externe lui est commune avec le foie. La partie inférieure qui pend hors du foie, est posée sur le pylore ou orifice inférieur de l'estomac.

On reconnoît ordinairement cinq membranes à la vésicule du fiel; une externe ou commune qui vient du péritoine; une interne du côté que la vésicule est adhérente au foie, & qui vient de la capsule de la veine porte & du conduit biliaire. Et trois propres dont la premiere est vasculeuse; la seconde musculaire, & la troisieme glanduleuse

Mais le docteur Drake ayant examiné au microscope un morceau d'une vésicule du fiel desséchée, a trouvé que cette exacte distinction de membranes étoit peu fondée; les différens ordres de fibres des différentes membranes, paroissant n'être autre chose qu'un entrelacement infini de vaisseaux diversement ramifiés.

On distingue ordinairement à la vésicule du fiel un fond qui est la partie la plus large, & un col, qui est la plus étroite.

Le col de la vésicule du fiel forme un allongement qui se termine par un canal nommé conduit cystique ou biliaire, lequel environ à deux pouces de distance de la vésicule, se joint au conduit hépatique; & tous deux ainsi réunis forment le conduit commun. Voyez Conduit, &c.

L'usage de la vésicule du fiel est de recevoir la bile après qu'elle a été séparée dans les glandes du foie, & de la décharger dans le duodenum par le conduit commun.

La bile qui se trouve dans la vésicule, est plus jaune, plus épaisse, plus amere & plus âcre que celle du conduit biliaire. Voyez Bile.

Vésicules (Page 17:204)

Vésicules adipeuses. Voyez l'article Adipeux.

Vésicule du fiel (Page 17:204)

Vésicule du fiel, maladie de la, (Medec.) 1°. Le réservoir de la bile attaché au foie, qui reçoit une humeur particuliere duement élaborée, qui la conserve pour le tems convenable; qui lui communique son amertume & sa couleur jaune; qui la conduit ensuite par le canal cystique dans le canal commun, & de - là dans le duodenum; cette partie, dis - je, a ses maladies particulieres.

2°. Lorsqu'elle est comprimée par le gonflement du foie ou de l'estomac, elle ne se remplit point de la bile qui est si nécessaire à notre santé; il faut en détruire la cause pour y porter remede. S'il arrive qu'elle soit blessée ou qu'elle se rompe, elle répand la bile dans la cavité du bas - ventre; c'est un malheur incurable. L'obstruction qu'elle éprouve par une bile trop tenace ou pétrifiée, la fait enfler considérablement, produit des anxiétés, la jaunisse, la fievre, & autres maladies qu'on ne peut guérir qu'en détruisant la cause par les délayans, les savonneux, les fondans. Quand la vésicule du fiel est attaquée d'inflammation, elle se resserre, & ne permet à la bile ni d'y entrer ni d'en sortir. Il faut remédier à cette inflammation dans son principe; l'irritation de ses nerfs produit un ictere qui se dissipe & renaît. Dans le traitement de cet accident il convient d'employer les antipasmodiques. (D. J.)

Vésicules séminales (Page 17:204)

Vésicules séminales, (Anatom.) Ce sont des corps mous, blanchâtres, noueux, longs de trois ou quatre travers de doigt, larges d'un & moins épais que larges d'environ les deux tiers, situés obliquement entre le rectum & la partie inférieure de la vessie, de telle maniere que leurs extrémités supérieures sont à quelque distance l'une de l'autre, & leurs extrémités inférieures unies entre celles des vaisseaux déférans dont ils imitent l'obliquité & la courbure.

Ils sont d'une rondeur irréguliere à la partie supérieure, & se retrécissent par degrés en descendant vers le bas. Par l'union de leurs extrémités inférieures, ils forment une espèce de fourche dont les branches sont larges & courbées comme des cornes de bélier. Ces extrémités sont fort étroites, & forment un petit cou qui passe derriere la vessie vers son col & continue son cours dans la rainure des prostates, par la substance de la portion contiguë à l'urethre, jusqu'à ce que ses extrémités percent la caroncule.

La substance interne des vésicules est plissée & distinguée en quelque façon en différentes capsules par la tournure des plis. Leur surface externe est couverte d'une membrane fine qui sert de bord aux plis, & est une vraie continuation de la substance cellulaire du péritoine. On peut aisément déplisser les vésicules, & redresser leurs tortuosités; par ce moyen, on les rend plus larges que dans leur état naturel.

Leur substance interne est veloutée, glanduleuse, & fournit perpétuellement un fluide particulier qui exalte, subtilise & perfectionne la semence qu'elles reçoivent des vaisseaux déférans, & dont elles sont les réservoirs pour un certain tems. Winslow. (D. J.)

Vésicules séminales (Page 17:204)

Vésicules séminales, maladies des (Médec.) 1°. Les deux vésicules qui, attachées postérieurement au col de la vessie, reçoivent des vaisseaux déférans la semence, & qui en se comprimant l'envoient dans l'urethre, se nomment vésicules séminales.

2°. Elles sont le plus souvent le siege de la maladie vénérienne, puisqu'elles produisent une gonorrhée virulente. La caroncule de ces parties venant à se tuméfier, donne lieu à la suppression de l'urine ou à la difficulté de l'écoulement de cette liqueur. Pour traiter cette maladie, on introduit dans le canal de l'urethre une tente balsamique à la faveur d'une bougie, toutes les fois qu'il faut uriner. Si l'orifice de l'émonctoire se trouve relâché, ou la caroncule rongée, consumée, il survient une gonorrhée suivie d'un épuisement considérable. On a recours pour la guérir aux injections consolidantes & à l'introduction d'un tente balsamique. Il convient outre cela d'appliquer sur la partie des cataplasmes capables de fortifier. (D. J.)

VESLE, la (Page 17:204)

VESLE, la, (Géog. mod.) en latin Vidula, nom commun à deux petites rivieres de France, l'une en Champagne, l'autre en Bresse. La premiere prend sa source à deux lieues de Châlons, & se jette dans

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