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VERVEINE, VERVENE (Page 17:186)
VERVEINE, VERVENE, s. f. (Hist. nat. Bot.)
verbena; genre de plante à fleur monopetale, labiée
dont la levre supérieure est droite & découpée ordinairement
en deux parties, & l'inferieure en trois,
de façon que cette fleur paroît au premier coup d'oeil
composée de cinq pieces. Le pistil sort du calice; il
est attaché comme un clou à la partie postérieure de
la fleur, & entouré de quatre embrions qui deviennent
dans la suite autant de semences minces & oblongues;
elles remplissent presque toute la capsule
qui a servi de calice à la fleur. Ajoutez aux caracteres
de ce genre, que le, fleurs naissent le plus souvent
en gril sans être disposées en rond, & qu'elles sont
réunies quelquefois en une sorte de tête. Tournefort, inst. rei herb. Voyez
La verveine commune, verbena vulgaris, caruleo flore, I. R. H. 200, est la principale des huit especes de Tournefort. Sa racine est oblongue, un peu moins grosse que le petit doigt, garnie de quelques fibres, blanche, d'un goût tirant sur l'amer. Elle pousse des tiges hautes d'un pié & demi, angul uses ou quarrées, dures, un peu velues, quelquefois rougeâtres & rameuses. Ses feuilles sont oblongues, opposées deux - à - deux, découpées profondément, ridées, d'un verd plus foncé dessus que dessous, d'un goût amer & desagréable.
Ses fleurs naissent en épi long & grêle, petites,
formées en gueule, ordinairement bleues, quelquefois
blanchâtres; chacune est un tuyau évasé par le
haut & découpé en cinq parties presque égales, avec
quatre petites étamines dans le milieu, à sommets
recourbés. Quand cette fleur est tombée, le calice
qui est fait en cornet, devient une capsule remplie
de quatre semences jointes ensemble, grêles & oblongues.
Cette plante croît aux lieux incultes, comme
aussi le long des chemins, contre les haies &
contre les murs; elle fleurit en été, quelquefois même
en automne. Voyez
Verveine (Page 17:186)
La verveine est apéritive, déterfive, fortifiante & fébrifuge. Les feuilles infusées dans du vin sont bonnes dans la chlorose & dans la jaunisse. La poudre des feuilles est bonne pour l'hydropisie, & le suc guérit les fievres intermittentes. Une infusion des feuilles faite en maniere de thé est bonne dans la passion hystérique.
Les feuilles pilées & appliquées en forme de cataplasme, sont un très - bon résolutif dans les douleurs de côté & dans la pleuresiê. Le peuple croit que cette application attire en - dehors le sang dont l'atrêt cause ces maux. L'eau distillée de cette plante, aussi bien que son suc, guérit l'inflammation des yeux, est bonne dans les plaies, augmente le lait des nourrices, brise & chasse la pierre de la vessie, & donne du soulagement dans la colique vehteuse. Extrait dù dictionnaire de médecine de James.
Nous ne croyons pas inutile de donner de tems en tems quelques échantillons de la maniere des pharmacologistes tant anciens que modernes. Au reste il n'y a qu'à prendre les assertions positives sur les vertus de cette plante pour le simple énoncé de fes usages cu pour les pretentions des auteurs, & l'on aura ce que nous savons de plus réel sur cette plante.
Ses feuilles entrent dans l'eau vulnéraire, la poudre contre la rage, & l'emplâtre de bétoine, & les sommités fleuries de l'huile de scorpion composèe, &c. (5)
Verveine (Page 17:187)
Il faut cependant remarquer que les Latins appelloient verben>, verbena, verbernaca, hierabotane, non - seulement la verveine, mais en général diverses sortes d'herbes, de branches, de feuilles d'arbres vertes, & cueillies dans un lieu sacré. Ils s'en servoient pour les couronnes des héraults d'armes lorsqu'on les envoyoit annoncer la paix ou la guerre. C'est pourquoi Térence a dit:
En ara, hinc sume verbenas tibi.
Et Horace, ode II. l. IV. vers. 7:
Ara castis
Vincta verbenis.
Il n'en étoit pas de même des Druïdes; ils étoient entêtés des prétendues vertus de la verveine en particulier; ils ne la cueilloient qu'en y mêlant beaucoup de superstitions; ce devoit être à la pointe du jour, au moment que la canicule se levoit, & après avoir offert à la Terre un sacrifice d'expiation; cette plante passoit chez eux comme un souverain remede pour guérir toutes sortes de maladies, mais de plus comme un moyen de réconcilier les coeurs que l'inimitié avoit aliénés. (D. J.)
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