ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"913"> trée d'Honoré d'Urfé, Paris 1733, en dix volumes in - 12, 7°. plusieurs dissertations dans les mémoires de l'académie des Belles - Lettres. (D. J.)

VENDOMOIS (Page 16:913)

VENDOMOIS, (Géog. mod.) petit pays de France, borné au nord par le Perche, au midi par la Touraine, au levant par le Blaisois, & au couchant par le Maine. On le divise en haut & en bas Vendômois. Le haut comprend Vendôme, capitale, & quarantesix paroisses.

L'ancien nom de Vendômois étoit Vendocinum; il faisoit dès le tems de Charles - le - chauve, un pays séparé qu'on nommoit pagus Vendocinus; il étoit cidevant de l'évêché de Chartres; mais aujourd'hui il est de l'évêché de Blois. Ce pays a eu dès la fin du dixieme siecle ses comtes héréditaires qui devinrent aussi comtes de Castres en Languedoc.

C'est d'eux que descendoit Charles de Bourbon, créé duc de Vendôme par François I. Antoine de Bourbon, fils de Charles, épousa l'héritiere de Navarre, & laissa son fils unique Henri IV. qui fut premierement roi de Navarre & ensuite roi de France. Ce prince donna le duché de Vendôme son ancien patrimoine, à César son fils naturel, qu'il avoit eu de Gabrielle d'Estrée. César épousa Françoise de Lorraine en 1609, & laissa le duché de Vendôme à Louis son fils. Louis épousa en 1652 Victoire Mancini, niece du cardinal Mazarin, de laquelle il eut Louis Joseph duc de Vendôme, marié en 1710 avec Marie Anne de Bourbon - Condé, & mort en Catalogne en 1712, sans laisser de postérité.

Ronsard (Pierre de) poëte françois du xvj. siecle, naquit dans le Vendômois en 1525. Il devint page du duc d'Orléans, & ayant passé au service de Jacques Stuart, roi d'Ecosse, il demeura deux ans dans ce royaume. De retour en France il se livra tout entier à la poésie, & y acquit une réputation extraordinaire. Les rois Henri II. François II. Charles IX. & Henri III. le comblerent de faveurs. Marie Stuart lui fit présent d'un buffet fort riche, où étoit un vase en forme de rosier, représentant le Parnasse & un Pégase au - dessus, avec cette inscription: à Ronsard l'Apollon de la source des muses.

La ville de Toulouse lui envoya une Minerve d'argent massif pour le premier prix des jeux floraux qu'elle lui décerna, & le présent fut accompagné d'un decret qui déclaroit Ronsard le poëte françois par excellence. On peut juger par tous ces faits de la grande réputation dont jouissoit ce poëte. Il mourut en 1585, âgé de 60 ans. Du Perron qui fut depuis cardinal, prononça son oraison funebre.

Ronsard avoit véritablement la sorte de génie qui fait le poëte. Il y joignoit une érudition assez vaste. Il s'étoit familiarisé avec les anciens, & sur - tout avec les poëtes grecs, dont il savoit la langue. Mais le manque de goût de son siecle, & le peu qu'il en avoit lui - même, au lieu de perfectionner en lui la nature, ne firent que la corrompre. Imitateur servile des Grecs qu'il adoroit avec raison, il voulut enrichir notre langue de leurs dépouilles. Il remplit ses ouvrages d'allusions fréquentes à leurs histoires, à leurs fables, à leurs usages. Il admit dans ses vers le mélange de différens dialectes de nos provinces. Il habilla même à la françoise une quantité prodigieuse de termes grecs; il en devint inintelligible. Ainsi malgré tous ses talens sa réputation ne lui survécut guere; & depuis Malherbe ses ouvrages ne sont plus lus.

Il supprima dans son édition de 1585, un sonnet qu'il avoit fait en 1557, & que Binet, auteur de sa vie, a transformé en satyre contre Philibert de Lorme, ajoutant que cette satyre fut cause que l'architecte ferma la porte des tuileries au poëte. Quoique l'anecdote de Binet me paroisse une fable, je vais transcrire ici le sonnet dont il s'agit, d'autant mieux qu'il est peu connu.

Penses - tu, mon Aubert, que l'empire de France Soit plus chéri du ciel que celui des Médois, Que celui des Romains, que celui des Grégeois, Qui sont de leur grandeur tombés en décadence? Notre empire mourra, imitant l'inconstance De toute chose née, & mourront quelquefois Nos vers & nos écrits, soit latins ou françois; Car rien d'humain ne fait à la mort résistance. Ah, il vaudroit mieux être architecte ou maçon Pour richement timbrer le haut d'un écusson D'une crosse honorable, en lieu d'une truelle. Mais de quoi sert l'honneur d'écrire tant de vers, Puisqu'on n'en sent plus rien quand la parque cruelle, Qui des muses n'a soin, nous a mis à l'envers. (Le Chevalier de Jaucourt.)

VENDRE (Page 16:913)

VENDRE, v. act. (Gram. & Comm.) en général signifie aliéner, transporter à un autre la propriété d'une chose qui nous appartient, & que nous lui cédons & livrons moyennant un certain prix ou somme d'argent dont on demeure d'accord.

Les marchandises ou autres effets mobiliers se vendent ou de gré - à - gré par une simple tradition, ou par force à l'encan, par autorité de justice. Voyez Encan. Les immeubles, comme terres, maisons, moulins, &c. se vendent aussi ou volontairement par un simple contrat ou par un contrat qui doit être suivi d'un decret volontaire, ou forcément par un decret précédé d'une saisie réelle. Voyez Contrat, Decret, Saisie réelle

Tout ce qui se vend par force, marchandises, meubles & immeubles, doit être crié & adjugé publiquement au plus offrant & dernier enchérisseur, en payant par lui le prix de la chose adjugée. Voyez Adjuger & Enchérisseur.

Il y a cependant des choses qui se vendent & s'adjugent à cri public, quoique la vente n'en soit pas forcée; tels sont les bois, les domaines, & autres choses appartenantes au roi, les marchandises venues par les vaisseaux de la compagnie des Indes, &c. Dictionn. de Commerce.

Vendre (Page 16:913)

Vendre des marchandises, signifie précisément s'en défaire, les débiter, les livrer, pour un certain prix, ou à certaines conditions; il y a différentes manieres de vendre les marchandises, que nous allons rapporter & expliquer d'après l'auteur du dictionnaire de Commerce.

Vendre en gros, c'est vendre tout - d'un - coup & en une seule fois une partie considérable de marchandises.

Vendre en détail, c'est débiter par petites parties les marchandises qu'on a achetées en gros.

Vendre comptant, c'est recevoir le prix de la marchandise vendue dans le moment qu'elle est livrée.

Vendre au comptant ou pour comptant, ne signifie pas la même chose que l'expression précédente, mais que le vendeur accorde quelquefois à l'acheteur jusqu'à trois mois de tems pour payer un argent qu'il regarde comme comptant.

Vendre à crédit ou à terme, c'est vendre à condition d'être payé dans un tems dont le vendeur convient avec l'acheteur.

Vendre partie comptant & partie à crédit ou à terme, c'est recevoir sur le champ une partie du prix de la chose vendue, & donner du tems pour le reste.

Vendre à crédit pour un tems à charge de discompte ou d'excompte, à tant pour cent par mois pour le prompt payement, c'est une convention suivant laquelle le vendeur s'engage de faire un rabais ou diminution sur le prix des marchandises qu'il a vendues, supposé que l'acheteur desire de lui payer avant le tems, & cela à proportion de ce qui en restera à expirer, à compter du jour que le payement doit être fait. Voyez Discompte & Excompte. [p. 914]

Vendre à profit, c'est vendre suivant son livre journal d'achat, ou conformément à sa facture à tant par cent de gain. Voyez Journal & Facture.

Vendre pour payer de foire en foire, ou d'une foire à l'autre, c'est proprement vendre à crédit pour un tems.

Vendre pour son compte, c'est vendre pour soi - même.

Vendre par commission, c'est vendre pour le compte d'un autre moyennant un certain salaire qu'on nomme droit de commission. Voyez Commission.

Vendre partie comptant, partie en lettres ou billets de change, & partie à terme ou à crédit, c'est recevoir une partie du prix en argent comptant, une autre en lettres ou billets de change, & donner du tems pour payer le reste.

Vendre partie comptant, partie en promesses, & partie en troc, c'est recevoir une partie en argent comptant dans le moment de la vente, une autre en promesses ou billets, dont les payemens doivent se faire dans les tems stipulés, & prendre pour l'autre partie certaines marchandises du prix desquelles on convient, & qu'on nomme marchandises en troc. Voyez Troc.

Vendre au bassin, se dit à Amsterdam de certaines ventes publiques, dans lesquelles le vendu meester frappe sur un bassin de cuivre avec une baguette lorsqu'il veut délivrer les cavelins. Voyez Bassin, Vente au bassin, Cavelin & Vendu meester.

Vendre hors la main, c'est vendre en particulier.

Vendre se dit aussi de la maniere de débiter les marchandises & denrées, dont les unes, comme les métaux, les soies, fils, laines, épiceries, &c. se vendent au poids; les autres, comme les draps, étoffes, toiles, dentelles, rubans, &c. se vendent à l'aune, à la canne ou autre semblable mesure de longueur; d'autres, comme les grains, graines, légumes, farine, charbon de bois & de terre, se vendent au muid, au septier, à la mine, au boisseau, &c. les liqueurs, comme le vin, l'eau - de - vie, le cidre, la biere, se vendent en détail à la pinte, chopine, pot, &c. & en gros, à la barrique, au tonneau, à la pipe, au bussard, au muid, à la queue, &c. enfin certaines marchandises se vendent au compte, c'est - à - dire au cent, au quarteron, à la douzaine, à la grosse, &c.

Vendre signifie quelquefois tromper, trahir. Ce négociant est plus fin que son associé, il le vendroit à beaux deniers comptans.

Se vendre se dit dans le négoce de plusieurs marchandises, & signifie avoir cours ou débit; les blés, les vins, les toiles se vendent bien.

Enfin vendre a plusieurs significations dans le commerce, comme marchandise qui plaît est à demi vendue. Ce marchand vend bien ses coquilles, c'est - à - dire qu'il vend ses marchandises plus cher qu'un autre. Diction. de commerce.

Vendre (Page 16:914)

Vendre, (Critique sacrée.) un hébreu, dans une urgente nécessité, pouvoit vendre sa propre liberté par la loi du Lévitique, xxv. 39. cependant il étoit défendu à celui qui l'achetoit de le traiter comme un esclave, mais il devoit le garder comme un ouvrier à gages; de même quand un hébreu pressé par le besoin vendoit sa fille, c'étoit à condition que son maître l'épouseroit & lui donneroit le rang de seconde femme, Exod. xxj. 7. ainsi quand il vouloit la renvoyer, il étoit obligé de lui donner une récompense; ce qui ne se pratiquoit pas envers les esclaves que l'on renvoyoit libres. La loi du Lévitique, c. xxij. permettoit aussi de vendre un voleur qui ne pouvoit restituer ce qu'il avoit dérobé. On vendoit encore les débiteurs insolvables & leurs enfans, comme il paroît par Matth. xviij. 25. mais celui qui vendoit un homme libre pour esclave étoit puni de mort, Exod. xxj. 16. Etre vendu pour faire le mal, est une expression familiere dans l'Ecriture, qui signifie s'a - bandonner, se livrer tout entier à mal faire, III. Rois xxj. 25. (D. J.)

Vendre (Page 16:914)

Vendre, port de, (Géog. mod.) port de France, dans le Roussillon, sur la côte de la Méditerranée, au pié de plusieurs montagnes, à un mille & demi nord - ouest du cap d'Esbiere. Le port de Vendre est une espece de calanque, longue d'environ quatre cens toises, & large de cent en certains endroits. C'étoit autrefois un très - bon port, mais il est présentement comblé en partie. La latitude de ce port est 42. 30. & la variation 6d. nord - ouest. (D. J.)

VENDOISE (Page 16:914)

VENDOISE, s. f. (Pêche.) est un poisson différent de la carpe en ce qu'il est blanchâtre & plus applati; mais il est de meilleur goût, & n'est pas si commun; il a le museau pointu, au reste on le trouve dans les mêmes endroits que la carpe.

VENDREDI (Page 16:914)

VENDREDI, s. m. (Astronom.) est le sixieme jour de la semaine, consacré autrefois par les païens à Vénus, dont il a conservé le nom; il est appellé dans l'office de l'Eglise feria sexta: c'est le jour consacré à Dieu chez les Turcs, comme le dimanche chez les Chrétiens.

VENDU, VENDUE (Page 16:914)

VENDU, VENDUE, adj. (Gram. & Comm.) effet ou marchandise qui a été donné à prix d'argent. Vin vendu, épiceries vendues.

VENDUM (Page 16:914)

VENDUM, (Géog. anc.) ville que Strabon, l. IV. p. 207. met au nombre de quatre que possédoient les Japodes, dont les terres s'étendoient depuis le Danube jusqu'à la mer Adriatique. Lazius veut que Vendum soit Windischgratz. (D. J.)

VENDU - MEESTER (Page 16:914)

VENDU - MEESTER, s. m. (Comm.) qu'on nomme aussi asflager; c'est à Amsterdam un commissaire établi par les bourguemestres pour présider aux ventes qui se font au bassin, c'est - à - dire aux ventes publiques, soit volontaires, soit forcées.

Le jour fixé pour la vente & dans le lieu marqué pour la faire, le vendu - meester se place sur une espece de bureau, ayant à ses côtés les courtiers du vendeur, & devant lui une table avec un bassin de cuivre pour frapper dessus lorsqu'il veut imposer silence, ou adjuger les lots aux derniers enchérisseurs. Les courtiers sont chargés de ce qu'on appelle les plokpenins ou deniers - à - dieu, que le vendeur doit donner à l'acheteur. Voyez Plokpenin.

Le vendu - meester commence par lire le placard qui contient la liste des lots de marchandises & les conditions auxquelles on veut les vendre, ensuite il propose chaque lot suivant son numero; & lorsqu'après diverses encheres il s'apperçoit que personne n'enchérit plus, il frappe un coup sur le bassin pour adjuger le lot au dernier enchérisseur, & jette dans la cour par une espece de tuyau de bois un plokpenin, qui est ramassé par un domestique destiné à cet usage, qui le porte à l'acheteur auquel la partie a été adjugée, & dont il reçoit deux sols pour sa peine. Dès le lendemain les marchandises sont délivrées aux acheteurs du nom desquelles, aussi - bien que des lots & du prix des marchandises, le vendu - meester & les courtiers conservent une note, à laquelle les marchands peuvent avoir recours pour voir s'ils n'ont point été trompés par leurs commissionnaires. Dictionnaire de commerce.

VÉNEDES, les (Page 16:914)

VÉNEDES, les, (Géog. anc.) Venedi; ce sont des peuples originaires de la Sarmatie, & qui passerent ensuite avec les Slaves dans la Germanie, où ils s'emparerent des terres que les Germains avoient abandonnées, pour aller checher d'autres demeures. Ils s'établirent entre l'Elbe & la Vistule; le tems de cette migration est incertain. On la place communément à la fin du cinquieme siecle, ou au commencement du sixieme.

Ils sont nommés Venedoe par Ptolomée, Vinidoe & Veneti par Jornandès, & par d'autres Vinidi. Ils habiterent d'abord sur la côte du golfe Vénédique selon

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