ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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VELAR ou TORTELLE (Page 16:876)

VELAR ou TORTELLE, (Hist. nat. Bot.) erysimum; genre de plante à fleur en croix composée de quatre pétales. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite un fruit ou une silique composée de deuxpanneaux, & divisée en deux loges par une cloison intermédiaire; cette silique renferme des semences qui sont le plus souvent minces & arrondies. Ajoutez aux caracteres de ce genre le port des plantes de ses especes. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

L'espece commune d'érysimum est nommée erysimum vulgare, par C. B. P. & T. I. R. H. 228. sa racine est simple, de la grosseur du petit doigt ou environ, blanche, ligneuse, âcre, & ayant la saveur de la rave; ses tiges sont hautes de deux coudées, cylindriques, fermes, rudes & branchues; ses feuilles sont en grand nombre vers le bas, longues d'une palme & plus, velues, divisées de chaque côté en plusieurs lobes, comme triangulaires; celui qui est à l'extrémité est plus ample, & partagé en trois.

Ses fleurs sont très - petites, disposées en longs épis sur les rameaux; elles sont en croix, composées de quatre pétales, jaunes, contenues dans un calice à quatre feuilles velues; leur pistil se change en une silique longue au - moins d'un demi - pouce, cylindrique, terminée par une corne partagée en deux loges qui contiennent de petites graines brunes, d'une saveur piquante.

On trouve fréquemment cette plante sur les murs, les masures, & le long des haies; elle est fort estimée pour résoudre & enlever par l'expectoration, la mucosité gluante qui se trouve dans la gorge, dans les bronches, & dans les vésicules du poumon; elle agit par ses parties subtiles, volatiles & âcres, qui incisent, résolvent, & détergent.

Après l'incendie de Londres, les botanistes observerent une grande quantité de l'espece de vélar; nommée erysinum latifolium, majùs, glabrum, qui parut sur plus de deux cens arpens de terre, où l'incendie s'étoit étendue. Ce fait singulier prouve bien & la grande multitude de semences de plantes répandues par - tout, & la nécessité de certaines circonstances pour les faire éclorre. La terre est donc pleine d'une infinité inconcevable de végétaux parfaitement formés en petit, & qui n'attendent pour paroître en grand, que certains accidens favorables; & l'on pourra imaginer de - là, quoique très - imparfaitement, combien de différentes richesses la nature renferme dans son sein! (D. J.)

Vélar (Page 16:876)

Vélar, ou Tortelle, (Mat. méd. & Pharmacr) cette plante est de la classe des cruciferes de Tournefort; elle est dans un état moyen ou tempéré relativement au principe mobile, c'est - à - dire à l'alkali volatile spontané, qui est propre à toutes les plantes de cette classe. La plante entiere est d'usage: on peut [p. 877] l'employer comme anti - scorbutique, avec les autres matieres végétales analogues; c'est sur tout sa graine qui est recommandée contre cette maladie; elle approche beaucoup pour la saveur de celle de roquette & de moutarde. Les auteurs la recommandent aussi à la dose d'un gros en substance, dans la suppression d'urine, & dans les ulceres des poumons.

Mais la vertu la plus célébrée du velar, c'est celle que les médecins lui ont assez généralement reconnue de guérir l'asthme, la toux invétérée, & surtout l'enrouement & l'extinction de voix; qualités qu'on a attribué cependant aussi aux navets & aux choux, qui à la vérité sont fort analogues au vélar. Rondelet qui a mis le premier cette plante en usage, l'a spécialement employée pour rétablir la voix; & on dit qu'il l'a rendue par ce seul remede à plusieurs chantres de tout âge qui l'avoient entierement perdue; c'est de cette tradition que vient sans doute le nom de sirop du chantre, qu'on donne communément à un sirop de vélar composé, qui est fort usité contre l'enrouement. Voici la préparation de ce firop, selon la pharmacopée de Paris.

Sirop composé de vélar, ou sirop du chantre. Prenez orge entier, raisins secs mondés, réglisse seche rapée & pilée, de chacun deux onces; bourrache & chicorée, de chacune trois onces; faites bouillir dans douze livres d'eau commune jusqu'à la dissipation de la quatrieme partie; passez avec expression; d'autre part prenez vélar frais trois livres, racine d'aulnée & de pas d'âne récente, de chacune deux onces, capillaire de Canada une once, sommités seches de romarin & de sthaecas, de chacun demi - once; semences d'anis, six gros; fleurs seches de violette, de bourrache, & de buglose, de chacun deux gros: ayant haché ou pilé ce qui doit être haché ou pilé, versez sur toutes ces matieres la précédente décoction encore bouillante; macerez pendant vingt - quatre heures dans un alembic d'étain ou de verre, alors retirez par la distillation au bain marie, huit onces de liqueur, de laquelle vous ferez un sirop en y fondant le double de son poids de beau sucre à la chaleur du bain marie.

Prenez le résidu de votre distillation, passez - le avec une forte expression, clarifiez - le au blanc - d'oeuf avec trois livres de sucre & une livre de beau miel, & cuisez - le en consistence de sirop que vous mêlerez, lorsqu'il sera presque réfroidi, avec le précédent.

La dose de ce sirop est d'une ou de plusieurs onces dans une décoction ou une infusion convenable, telle que l'eau - de - vie, l'infusion de thé, de pié de chat, de coquelicot, &c.

On trouve aussi dans les boutiques un sirop de vélar simple, qui n'est pas inférieur à celui - ci, ou du moins qui lui seroit fort analogue quant aux principes fournis par le vélar, si on le préparoit par la distillation, comme le sirop composé. On ne devine pas trop pourquoi la pharmacopée de Paris néglige de retenir dans le sirop simple, le principe mobile du vélar qu'elle ménage dans le sirop composé. Le vélar entre dans le sirop composé de rossolis. (b)

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