ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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VADE - MECUM ou VENI MECUM (Page 16:793)

VADE - MECUM ou VENI MECUM, s. m. (Gram.) phrase latine & familiere, pour exprimer une chose que l'on a toujours à la main, & que l'on porte ordinairement sur soi: on l'applique le plus souvent à quelque livre favori; quelques - uns font leur vademecum de Virgile, d'autres d'Horace, d'Epictete, de Thomas à Kempis, &c. c'est ce que les Grecs appelloient EGXEIRIDION, & que nous appellons autrement manuel. Les Arabes ont une phrase pour dire la même chose, savoir habib al feir, compagnon de voyage.

VADIARE DUELLUM (Page 16:793)

VADIARE DUELLUM, (Hist. mod.) espece de cartel ou de défi pour s'engager dans un combat, qui devoit se donner à jour nommé, c'est à - dire lorsqu'une personne provoquoit quelqu'un pour decider une dispute par un combat ou duel, & qu'il jettoit à bas son gantelet, ou faisoit quelque signe semblable de défi; si alors l'autre ramassoit le gantelet ou acceptoit la provocation, on appelloit cette action vadiare duellum, donner & prendre un gage mutuel du combat.

Dans l'affaire des templiers, le grand - maître Jacques de Molai ayant comparu devant l'archevêque de Narbonne & d'autres commissaires ecclésiastiques, leur dit que s'il avoit affaire à des juges laïcs, les choses ne se passeroient pas comme on les traitoit, donnant à entendre qu'il provoqueroit au combat & les accusateurs & les juges, pour soutenir son innocence & celle de ses chevaliers. L'archevêque lui répondit: Nous ne sommes pas gens à recevoir un gage de bataille. Et en effet les ecclésiastiques étoient dispensés de cette sorte d'épreuve. Voyez Épreuve, Combat, Champion , &c.

VADICASSII (Page 16:793)

VADICASSII, (Géog. anc.) peuples de la Gaule celtique ou lyonnoise, selon Ptolomée, l. II. c. viij. Ce sont les Vadicasses de Pline, l. IV. c. xviij. Le p. Briet, p. 355. sans appuyer son sentiment par aucune preuve, dit que ces peuples faisoient partie des AEdui, & il leur donne pour ville Noviodunum AEduorum, ou Nivernium, aujourd'hui Nevers. (D. J.)

VADI - GAMUS (Page 16:793)

VADI - GAMUS, (Géog. anc.) vallée d'Egypte. C'est une vallée étroite entre deux montagnes, qui sont aussi hautes l'une que l'autre & plates au sommet. Cette vallée ressemble à un bufle, & le mot de vadi gamus veut dire la vallée du bufle. Elle s'étend vers le sud - est jusqu'à une demi - heure de chemin, puis elle s'éleve peu - à - peu entre les deux montagnes jusqu'à leur sommet.

Il y a à chaque côté de ces deux montagnes qui s'entre - regardent, deux rangs de carrieres, dont quelques - unes sont fort hautes, vastes, & irrégulieres en - dedans; ce sont ces carrieres que plusieurs voyageurs ont prises pour des grottes. Voyez Thébaïde, grottes de la. (D. J.)

VADIMONIS - LACUS (Page 16:793)

VADIMONIS - LACUS, (Géog. anc.) lac d'Italie, dans l'Hétrurie, au voisinage d'Améria, & près de la maison de plaisance de Calpurnius Fabatus, appellée Amerina - Proedia. Pline le jeune, l. VIII. epist. 20. nous a donné la description de ce lac. Il est, dit - il, dans un fond, & sa figure est celle d'une roue couchée. Il est par - tout égal, sans aucun recoin, sans aucun angle; tout y est uni, compassé, & comme tiré au cordeau. Sa couleur approche du bleu, mais tire plus sur le blanc & sur le verd. Ses eaux sentent le soufre; elles ont un goût d'eaux minérales, & sont propres à consolider les fractures.

Ce lac n'est pas fort grand, continue Pline, mais il l'est assez pour être agité de vagues quand les vents soufflent. On n'y trouve point de bateaux, parce qu'il est consacré: mais au - lieu de bateaux, vous y voyez flotter au gré de l'eau plusieurs îlotes chargées d'herbages, couvertes de joncs, & de tout ce qu'on a coutume de trouver dans les meilleurs marais & aux extrémités d'un lac. Chaque île a sa figure & sa grandeur particuliere; chacune a ses bords absolument secs & dégarnis, parce que souvent elles se heurtent l'une l'autre, & heurtent le rivage. Elles ont toutes une égale légereté, une égale profondeur; car elles sont taillées par - dessous, à - peu - près comme la quille d'un vaisseau. Quelquefois détachées, elles se montrent également de tous côtés, & sortent autant hors de l'eau qu'elles y entrent. Quelquefois elles se rassemblent, se joignent, & forment une espece de continent. Tantôt le vent les écarte; tantôt elles flottent séparément dans le lieu où le calme les a surprises; souvent les plus petites suivent les plus grandes, & s'y attachent comme de petites barques aux vaisseaux de charge. Quelquefois vous diriez que les grandes & les petites luttent ensemble, & se livrent combat. Une autre fois poussées au même rivage, elles se réunissent & s'accroissent: tantôt elles chassent le lac d'un endroit, tantôt elles l'y ramenent, sans lui rien ôter quand elles reviennent au milieu. Il est certain que les bestiaux, suivant le pâturage, entrent dans ces îles comme si elles faisolent partie de la rive, & qu'ils ne s'apperçoivent que le terrein est mouvant que lorsque le rivage s'éloignant d'eux, la frayeur de se voir comme emportés & enlevés dans l'eau qu'ils voient autour d'eux les saisit. Peu après ils abordent où il plaît au vent de les porter, & ne sentent pas plus qu'ils reprennent terre, qu'ils avoient senti qu'ils la quittoient.

Ce même lac, ajoute Pline, se décharge dans un fleuve, qui, après s'être montré quelque tems, se précipite dans un profond abîme. Il continue son cours sous terre, mais avec tant de liberté, que si, avant qu'il y entre, on y jette quelque chose, il la conserve & la rend quand il sort.

Divers autres auteurs ont parlé de ce lac, entr'autres Polybe, l. II. c. xx. qui le nomme OA/DMONA. Tite - Live, l. IX. c. xxxix. Florus, l. I. c. xiij. & Pline, l. II. c. xcv. On l'appelle aujourd'hui Lagodi Bessanello, selon le p. Hardouin, qui le met dans le patrimoine de S. Pierre environ à trois milles du Tibre. (D. J.)

VADIMONIUM (Page 16:793)

VADIMONIUM, s. m. (Jurisprud. rom.) ce mot signifie ajournement, obligation de comparoître en justice au jour assigné; il faut donc savoir que dans les affaires d'injures le demandeur demandoit contre sa partie l'action ou le jugement au préteur, c'est - à - dire qu'il le prioit de poursuivre sa partie, & le défendeur de son côté demandoit un avocat. Après ces préliminaires, le demandeur exigeoit par une formule prescrite que le défendeur s'engageât sous caution à se représenter en justice un certain jour, qui, pour l'ordinaire, étoit le sur - lendemain; c'est ce qu'on appelloit de la part du demandeur reum vadari, demander une caution, un répondant; & de la part du défendeur vadimonium promittere, promettre de comparoître en justice: s'il ne paroissoit pas, on disoit qu'il avoit manqué à l'assignation, qu'il avoit fait défaut, ce qui s'exprimoit par les deux mots latins, vadimonium deserere. Trois jours après, si les parties n'avoient point transigé, le préteur les faisoit appeller, & pour - lors le demandeur ayant proposé son action dans la formule réglée, le préteur lui donnoit un tribunal ou un arbitre. S'il lui donnoit un tribunal, c'étoit celui des commissaires, qu'on appelloit recuperatores, ou celui des centumvirs.

Les mots vadimonium & vadari se trouvent si fréquemment dans Cicéron, Horace, Plaute, & les historiens, qu'on ne sauroit trop les expliquer pour pouvoir entendre leurs écrits, & les allusions qu'ils y font. Ainsi dans Cicéron vadimonia constituta signifient les jours assignés pour comparoître; actio vadimonii deserti, est le défaut qu'on accordoit pour avoir manqué à l'ajournement; obire vadimonium, sistere vadimonium, veut dire, se présenter au jour & lieu marqués; debere vadimonium cuipiam, signifie être tenu par promesse de se trouver à l'assignation prise [p. 794] avec quelqu'un; differre vadimonium cum aliquo, donner délai à sa partie; vadimonium promittere pro aliquo, dans Varron, promettre de comparoître en justice pour un autre; missum facere vadimonium, décharger sa partie de l'ajournement donné.

On ne trouve pas moins souvent le verbe vadari, dans ses lectures des auteurs romains. Vadari reum tot vadibus, signifie dans Tite - Live, obliger un accusé à donner un certain nombre de répondans. Vadari quempiam ex aliquo loco ad locum aliquem, c'est tirer quelqu'un de sa jurisdiction pour venir donner caution en un lieu où il ne ressort point. Ce même mot se trouve employé au figuré dans les poëtes comiques; on lit dans Plaute, qui abire nullo pacto possim, si velim, ita me vadatum & vinctum attines. « Je ne puis m'échapper quand je le voudrois, étant engagé, lié & garotté comme je le suis avec vous ». Horace a dit, sat. IX. l. I. vers. 36. & casu tunc respondere vadato debebat: « & heureusement pour moi, c'étoit le tems où mon homme devoit comparoître en qualité de caution pour un ami ». Horace a jugé à propos de mettre ici vades pour proedes, car vades étoit pour le criminel, & proedes pour le civil. (D. J.)

VADO, ou VADI (Page 16:794)

VADO, ou VADI, petit port d'Italie, sur la côte de Gènes, à trois milles de Savonne, du côté de l'occident méridional, & à cinq milles au nord oriental de Noli. (D. J.)

VADROUILLE (Page 16:794)

VADROUILLE, s. m. (Marine.) c'est la même chose que guispont. Voyez Guispon.

VAFERINE la (Page 16:794)

VAFERINE la, ou la Vauferau, (Géog. mod.) riviere qui sépare la Savoie d'avec le pays de Michaille. Elle sort de la vallée Chasirg dans le Bugey, & va se jetter dans le Rhône. (D. J.)

VAG, le (Page 16:794)

VAG, le, (Géog. mod.) riviere de la haute Hongrie. Elle a sa source dans le mont Rabahora, aux confins de la Pologne, & après avoir traversé les comtés d'Arava, de Tauroez, de Tranczin, de Néitra, & de Comore; elle tombe dans le Danube, au - dessous de la ville de Comore. (D. J.)

Vag (Page 16:794)

Vag, pays de, (Géog. mod.) nom d'un pays que les géographes orientaux comprennent dans l'Egypte; c'est cependant une contrée qui en est entierement séparée, & qui s'étend entre l'Egypte & le pays de Barca en Afrique. En un mot, c'est la Pentapolis des anciens, ainsi nommée, parce qu'elle renfermoit cinq villes, savoir Barca, Faran, Caïrouan ou Cyrène, Tripoli de Barbarie, & Afrikiah, ville qui a donné le nom à la province d'Afrique proprement dite, d'où l'Afrique a tiré le sien. (D. J.)

VAGA (Page 16:794)

VAGA, (Géogr. anc.) ville d'Afrique. Ptolomée, l. IV. c. iij. séparant de sa nouvelle Numidie le pays voisin de la ville Cirta, & lui donnant le nom de contrée des Cirtésiens, y met entre autres la ville Vaga, située dans les terres, à l'orient de Cirta. C'est de cette ville dont parle Silius Italicus, l. III. v. 259. dans ce vers:

Tum Vaga, & antiquis dilectus regibus Hippo.

Ptolomée écrit O'UAGA; & Plutarque, in Mario, *BA/GA, Baga. Ce que ce dernier en dit, fait voir que c'est la même ville que Salluste nomme Vacca, aulieu de Vaga, Pline, l. V. c. iv. dit Vagense oppidum. (D. J.)

Vaga (Page 16:794)

Vaga, (Géog. mod.) province de l'empire russien, qui fait aujourd'hui la partie méridionale de celle d'Archangel. Elle est toute couverte de forêts: on lui donne 150 werstes d'étendue du midi au nord, & 120 du levant au couchant. La riviere de Vaga ou Wara, la traverse du midi au nord. (D. J.)

VAGABOND (Page 16:794)

VAGABOND, adj. (Gram. & Jurisprud.) qui erre çà & là, & qui n'a aucune demeure fixe. Sous ce nom sont compris, suivant les déclarations du roi, tous ceux qui n'ont ni profession, ni métier, ni domicile certain, ni bien pour subsister, & qui d'ail<cb-> leurs ne peuvent être avoués ni certifiés de bonne vie & moeurs, par personnes dignes de foi; comme aussi les mendians valides qui sont pareillement sans aveu; ces vagabonds doivent être arrêtés & punis suivant les reglemens faits contre les mendians. Voy. Mendians & Pauvres.

On repute aussi vagabond ceux des sujets du roi qui vont en pélérinage à S. Jacques, à notre - dame de Lorette, & autres lieux hors du royaume, sans une permission expresse de sa majesté, signée par un secrétaire d'état, & sur l'approbation de l'évêque diocésain. La déclaration de 1738. enjoint aux magistrats, prevots des marchands, exempts, maires, syndics des villes, de les arrêrer sur les frontieres, & veut qu'ils soient condamnés par les juges des lieux en premiere instance, & par appel aux cours de parlement: savoir les hommes à la peine des galeres à perpétuité, les femmes à telle peine assictive qui sera estimée convenable par les juges.

L'ordonnance des eaux & forêts enjoint à tous les vagabonds & gens inutiles de se retirer à deux lieues des forêts, & en cas qu'ils reparoissent, les officiers des maîtrises ont droit de les faire arrêter & de prononcer contre eux la peine des galeres. Voyez le tit. 27. de l'ordonnance de 1669. art. 35. & suiv. (A)

VAGENI (Page 16:794)

VAGENI, (Géog. anc.) peuples de la Ligurie, vers la source du Pô. Pline les nomme Vagienni ligures, & les surnomme Montani. Leur capitale s'appelloit augusta vagiennorum. C'est de ce peuple que parle Silius Italicus dans ces vers, l. VIII. v. 607.

Tùnc pernix ligus, & sparsi per saxa Vagenni In decus Annibalis duros misere nepotes.

Selon Cluvier, Ital. ant. l. I. c. ix. Les Vageni habitoient à la source du Pô, entre la rive droite de ce fleuve, & la riviere Stura. (D. J.)

VAGIN (Page 16:794)

VAGIN, s. m. (Anat. & Chirurg.) le vagin est un canal ample, qui n'est pas fort différent d'un intestin grêle; il est plus fort, marche entre la vessie & le rectum, & s'étend de l'orifice externe jusqu'à la matrice; il faut y remarquer:

1°. La longueur qui est de six ou sept doigts.

2°. La capacité, qui est comme celle d'un intestin grêle, mais qui change en divers cas, comme dans l'accouchement; son orifice est plus étroit que le reste.

3°. La substance qui est membraneuse, ridée en dedans, couverte de houpes ou mammellons, suivant l'observation de M. Ruysch, de - là vient qu'elle est fort sensible.

4°. Les rides qui ne sont pas circulaires, mais qui se trouvent comme dans le jéjunum; elles sont fort grandes dans les vierges, sur - tout à la partie antérieure; dans les femmes qui approchent souvent des hommes, elles sont petites & usées, pour ainsi dire, elles s'effaçent presque entierement après plusieurs couches.

5°. Les lacunes qui se trouvent repandues partout au vagin, & au col de la matrice, de même qu'autour de l'urethre; on peut quelquefois y introduire des soies; les glandes avec lesquelles communiquent ces lacunes, filtrent une humeur muqueuse.

6". Le muscle constricteur du vagin, est un assemblage de fibres musculeuses, qui embrassent en partie le vagin, & qui s'y insérent dans le clitoris; il y a au même endroit un corps celluleux, & un lacis de vaisseaux qui environnent l'orifice du vagin.

Mais il est à propos de passer à la description suivie de ce canal membraneux qui s'étend depuis l'orifice interne de la matrice jusqu'à la vulve.

Il est situé dans le bassin de l'hypogastre, au - dessous des os pubis, entre la vessie & l'intestin droit. Il est si étroitement attaché à cette derniere partie, qu'il semble que leurs membranes soient confondues;

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