ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"666"> ceux qu'ils instruisent. Au reste l'Ecriture fait quelquefois allusion à la maniere de broyer le blé par le secours des boeufs: témoin ce passage du prophete Michée, iv. 15. « leve - toi, fille de Sion, je te donnerai une corne de fer, & tu froisseras plusieurs peuples ». (D. J.)

TRIVENTO (Page 16:666)

TRIVENTO, (Géog. mod.) en latin Treventum, petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans le comté de Molisse, sur le Trigno, à 28 lieues au nordest de Naples, avec un évêque qui ne releve que du saint siege. Long. 32. 10. latit. 41. 47. (D. J.)

TRIVIA (Page 16:666)

TRIVIA, (Mythol.) surnom de Diane ou d'Hécate, parce qu'on la faisoit présider sur les lieux qui aboutissent à trois chemins, ou parce qu'elle est la même que la lune. (D. J.)

TRIVIAL (Page 16:666)

TRIVIAL, adj. (Gram.) bas, commun, qui appartient à tout le monde. On dit une pensée triviale.

TRIVICUM (Page 16:666)

TRIVICUM, (Géog. anc.) ville d'Italie, dans la Campanie, selon quelques - uns, & dans la Pouille, selon d'autres, chez les Hirpins, à l'orient d'hiver d'Ariano, mais de l'autre côté de l'Apennin. Trivicum devint dans la suite une siege épiscopal. Le nom moderne est Trevico, située à 28 milles de Bénevent.

Je ne crois point que le Trivicum des Hirpins soit le Trivicum d'Horace, l. I. sat. 5, v. 79, puisqu'il ne la qualifie que de méchante ferme, villa, qui devoit son nom à sa situation, parce qu'elle étoit apparemment sur les confins de trois villages, comme on appelle trivium une place qui termine trois rues.

Trivicum, la ville de Campanie, n'est point dans l'itinéraire d'Antonin, parce qu'elle n'étoit pas sur la voie appienne. (D. J.)

TRIULATTI (Page 16:666)

TRIULATTI, (Géog. anc.) peuples des Alpes, que Pline, l. III. c. xx. met au nombre de ceux qui furent subjugués par Auguste. Le p. Hardouin croit qu'ils habitoient dans le diocèse de Sénez, vers le bourg d'Alloz. (D. J.)

TRIUMFETTE (Page 16:666)

TRIUMFETTE, s. f. (Hist. nat. Botan.) triumfetta, genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite un fruit dur, sphérique & hérissé de pointes, qui contient quatre semen ces anguleuses. Plumier, nova plant. Amer. genera. Voyez Plante.

Miller en compte deux especes, le triumfetta, fructu echinato racemoso. Plum. nov. gen. La seconde, triumfetta fructu echinato racemoso, minor.

La premiere de ces plantes est fort commune à la Jamaïque, & dans plusieurs autres contrées de l'Amérique. La seconde est rare, & ne se trouve qu'en quelques endroits. Les fleurs de ces plantes sont petites, jaunes, assez semblables à celles de l'aigremoine, & c'est par cette raison qu'on les a mises dans la même classe: ces fleurs croissent en branches aux extrémités des rejettons; elles ne sont pas fort belles, aussi ne les cultive - t - on que dans les jardins où l'on se propose de répandre de la variété.

La premiere s'éleve à six ou sept piés de haut; sa tige est ligneuse; elle se divise vers le haut en plusieurs branches, dont chacune produit un épi ou un bouquet de fleurs. Ses feuilles sont assez larges, & ressemblant à celles de la malvinda major. La seconde espece s'éleve rarement à plus de trois piés; ses feuilles sont plus petites que celles de la premiere. Sa tige est ligneuse, mais non branchue, & la plante entiere est à tous égards plus petite que la précédente.

Dans le système de Linnaeus, le genre de plante appellé triumfetta, n'a point de calice, à - moins qu'on ne donne ce nom à la fleur même; elle est composée de quatre pétales droits, concaves, obtus à leur extrémité, & recourbés en arriere; comme ils tombent d'abord après qu'ils sont ouverts, il paroît de - là que ce sont plutôt les pétales de la fleur, que les feuilles du calice; les étamines sont seize filets droits, égalant la fleur en hauteur, & finissant en pointe aiguë; les bossettes sont simples; le germe du pistil est arrondi; le stile est simple, & de la longueur des étamines; le stigma est fendu en deux; le fruit est une capsule ronde, armée de toutes parts d'épines crochues; elle contient quatre loges, dans chacune desquelles sont deux semences convexes d'un côté, & anguleuses de l'autre. Il est très - rare cependant qu'il y ait deux graines d'une même loge venant à maturité. Linnaeus, Gen. plant. p. 243. Plumier, Gen. 8. (D. J.)

TRIUMPILINI (Page 16:666)

TRIUMPILINI, (Géog. anc.) peuples d'Italie, selon Pline, l. III. c. xx. qui nous apprend qu'ils faisoient partie des Euganei. Ils habitoient la vallée que l'on appella de leur nom Trompla, ensuite Trompia, & que l'on connoît ajourd'hui sous le nom de Troppia. Pline un peu plus bas met les Triumpilini au nombre des nations des Alpes, dont Auguste triompha. (D. J.)

TRIUMVIR de la république (Page 16:666)

TRIUMVIR de la république, (Hist. rom.) l'un des trois chefs qui gouvernerent absolument la république de Rome; ce n'étoit pas un magistrat, mais l'usurpateur d'une magistrature souveraine. Rome vit naître deux fois cette usurpation. César, Pompée & Crassus, furent les premiers triumvirs qui partagerent entr'eux le gouvernement, & c'est ce qu'on appelle le premier triumvirat. Octavius, Antoine & Lépidus, furent les seconds triumvirs, & la république finit par dégénérer en monarchie; mais nous tâcherons de ne rien laisser à desirer sur ces deux grandes révolutions de Rome, au mot Triumvirat. (D. J.)

Triumvirs (Page 16:666)

Triumvirs, des colonies, (Hist. rom.) triumviri colonioe deducendoe, magistrats préposés pour établir des colonies.

Ces sortes de magistrats se créoient dans une assemblée du peuple par tribus: toutes les fois que les Romains envoyoient des colonies dans les pays qu'ils avoient soumis, pour maintenir les peuples dans l'obéissance & les empêcher de secouer le joug, on choisissoit des magistrats qu'on appelloit ou duumvirs, ou triumvirs, ou décemvirs, selon le nombre dont ils étoient composés. Quand par un ordonnance du peuple, ou par un decret du sénat, on avoit déterminé la colonie & fait le choix de ceux qui la devoient remplir, on chargeoit les triumvirs de la conduire: c'étoit à eux de l'établir, de faire le département des terres qui lui étoient adjugées, & d'assigner à chacun ce qu'on lui donnoit en propre à cultiver; après cela, ils traçoient avec une charrue les limites du terrein, dont ils avoient fait le partage. On voit des monumens de cette institution sur les médailles, où l'établissement des colonies est marqué par une charrue attelée de boeufs. (D. J.)

Triumvirs (Page 16:666)

Triumvirs de nuit, (Hist. rom.) triumviri nocturni; c'étoient de bas officiers préposés pour la police de la nuit. Auguste voulant s'affermir sur le trône, s'appliqua à rétablir l'ordre & la sûreté de la ville de Rome, où il y avoit eu autrefois des triumvirs, dont l'emploi étoit de maintenir le repos public pendant la nuit, & de veiller aux incendies; c'est par cette derniere raison qu'ils furent appellés triumviri nocturni; mais comme il étoit difficile que ces officiers pussent suffire à ces deux choses, Auguste créa sept cohortes, dont il en établit une pour veiller dans deux quartiers de Rome, & leur donna un chef qu'il appella proefectus vigilum, dignité mentionnée dans plusieurs inscriptions anciennes, qui ont été rapportées par Panvinius, de civitate Romanâ. (D. J.)

Triumvirs capitaux (Page 16:666)

Triumvirs capitaux, (Hist. rom.) Voyez Trévirs capitaux. (D. J.)

Triumvirs monétaires (Page 16:666)

Triumvirs monétaires, terme de monnoies des Romains, officiers directeurs ou surintendans, pré<pb-> [p. 667] posés chez les Romains à la fabrique des monnoies.

On sait que du tems de la république, l'intendance de la monnoie étoit commise à trois officiers ou magistrats, qu'on nommoit triumviri auro, argento, oeri, flando, feriundo. Jules - César en ajouta un quatrieme comme nous l'apprenons de plusieurs médailles qui portent l'image de ce prince; mais sous Auguste les choses furent remises sur l'ancien pié, & les triumvirs monétaires continuerent de mettre leur nom sur les monnoies qu'ils faisoient frapper; c'est un fait dont les médailles d'Auguste nous instruisent.

Il n'est pas vraissemblable qu'il y ait eu à Rome des triumvirs monétaires préposés par l'empereur à la fabrication des especes d'or & d'argent, & d'autres triumvirs nommés par le sénat, pour avoir soin de la fabrication des especes de bronze; car les mêmes officiers ont pû avoir l'intendance de toute la monnoie qui se frappoit à Rome, quoiqu'ils fussent obligés de demander l'approbation de l'empereur pour le type des monnoies d'or & d'argent, & l'approbation du sénat pour le type de la monnoie de bronze.

Au reste, il n'est guere possible de douter que la disposition de la monnoie n'ait appartenu aux empereurs, puisqu'on trouve sur une infinité de médailles, moneta Aug. & moneta Augg. De plus, Stace dans les vers qu'il a faits, pour consoler Hétruscus, de la mort de son pere, qui après avoir été affranchi par Tibere, étoit devenu intendant de l'empereur, dispensator Coesaris: Stace, dis - je, nous apprend qu'<-> Hétruscus avoit été chargé de la matiere qui devoit être employée à frapper des monnoies au coin des empereurs.

Quoe divûm in vultus igni formanda liquescat Massa, quid Antonioe scriptum crepet igne monetoe.

Il est donc vrai que la monnoie d'or & d'argent appartenoit plus particulierement à l'empereur; en effet, outre que la marque de l'autorité du sénat ne se trouve que très - rarement sur ces deux métaux, une inscription découverte à Rome sur la fin du seizieme siecle, & rapportée dans Gruter, prouve ce fait d'une maniere évidente. Cette inscription qui est du tems de Trajan commence ainsi: Fortunoe Aug sacrum officinatores monetoe aurarioe, argentarioe Coesaris.

Il falloit donc que la monnoie d'or & d'argent dépendît plus particulierement de l'empereur, puisque sans cela les monétaires en bronze auroient été joints aux monétaires des deux autres métaux. On peut tirer cette même conséquence de ce que Sévere Alexandre ayant réduit les impositions à la trentieme partie de ce qu'elles étoient sous Elagabale, voulant faire aussi un changement dans le poids & dans le module de la monnoie, il est dit qu'il fit frapper des demi - sols & des tiers de sols d'or; mais on n'ajoute pas qu'il ait entrepris de rien changer dans la monnoie de bronze, apparemment parce qu'il ne voulut pas être accusé d'empiéter sur les droits du sénat.

Remarquons qu'après Auguste on ne trouve plus sur les médailles le nom des triumvirs monétaires; mais il ne faut pas croire pour cela que ces emplois ayent été supprimés; car parmi les titres donnés dans une ancienne inscription à un Q. Hedius Rufus Lollianus Gentianus, qui vivoit du tems de Sévere & de Caracalle, on lit celui de III. Vir. AA. A. FF. & on trouve un L. Antronius Vagonius Prosper III. Vir. Monetalis, dans une autre inscription rapportée par Reinesius, & que Sperlingius croit plus moderne que la précédente. Les ouvriers qui travailloient à la monnoie sous les ordres des triumvirs, étoient ou des affranchis ou des esclaves; c'est pour cela que dans un ancien monument, ils sont nommés officinatores, & nummularii officinarum argentariarum familioe monetarioe; on les appelloit en général monetarii, offici - natores monetoe, & nummularii officinatores monetoe.

On les divisoit en plusieurs classes; les uns, nommés signatores, gravoient les coins; les autres, appellés suppostores, avoient soin de mettre la piece de métal entre les quarrés; d'autres, appellés malleatores, la frappoient avec le marteau; il est fait mention de ces trois sortes d'ouvriers conjointement dans une inscription de Gruter.

Il y avoit outre cela d'autres ouvriers chargés de la fonte & de la préparation des métaux qu'on apportoit en masse ou en lingots aux hôtels des monnoies. Ceux - ci se nommoient flatores, ou flatuarii, auri & argenti monetarii.

Quelques - uns étoient chargés de la vérification du titre & du poids des especes, on les appelloit exactores auri, argenti, oeris; & c'est pour cela qu'on lit exagium solidi sur certaines médailles d'Honorius & de Valentinien III. qui paroissent avoir servi d'une espece de pié - fort, pour vérifier les sols d'or qu'on frappoit du tems de ces empereurs, comme on peut le voir dans la dissertation de M. du Cange sur les médailles du bas - âge: le chef de ces ouvriers est appellé optio dans quelques inscriptions, du - moins en cas qu'il y en eût quelqu'un au - dessus de celui qui portoit ce nom, les anciens monumens ne nous en ont pas conservé le souvenir.

Ce sont là tous les noms qui soient parvenus jusqu'à nous, des personnes employées dans les monnoies des Romains; car il faut bien se garder de confondre, comme a fait Sperlingius, les monétaires avec ceux qui sont appellés sur d'anciens marbres, argentarius coactor, auri lustralis coactor, procurator, subprocurator, defensor aurariarum. Les premiers étoient des receveurs chargés du recouvrement de l'or & l'argent que les sujets de l'empire devoient payer au trésor impérial; les derniers étoient des officiers préposés à la fouille des mines d'or qu'on découvroit sur les terres de l'empire.

Dans le bas - empire, il n'est plus fait mention des triumvirs monétaires, & le S. C. ne se trouve plus comme auparavant sur les monnoies de bronze. Cela fait juger que les empereurs, en attribuant à leur dignité le droit exclusif de faire battre monnoie, abolirent les trois charges de ceux qui présidoient à cet emploi, & qui vraissemblablement n'étoient pas nommés sans l'approbation du sénat. Ce changement, selon les apparences, arriva sous Aurélien, contre qui les monnétaires s'étoient révoltés.

Dans la suite, il paroît par la notice des deux empires que la monnoie fut dans le département du surintendant des finances, appellé comes sacrarum largitionum. On établit pour - lors dans chaque monnoie particuliere un directeur, que la notice appelle procurator monetoe, & Ammien Marcellin, proepositus monetoe: au - dessus de celui - ci étoit le chef des monétaires, à qui on donnoit le nom de primarius monetariorum. Il est vrai que la notice ne parle point des différentes monnoies établies dans l'empire d'Orient, & qu'elle n'en nomme que six dans l'Occident, celle de Siscia, d'Aquilée, de Rome, de Lyon, d'Arles & de Treves. Cependant l'exergue des médailles du bas - empire nous prouve qu'il y en avoit un bien plus grand nombre. Notices de M. le baron de la Bastie. (D. J.)

TRIUMVIRAT (Page 16:667)

TRIUMVIRAT, s. m. (Hist. rom.) c'est le nom latin que l'histoire a consacré à l'association faite par trois personnes, pour changer le gouvernement de la république, & s'en emparer contre les lois de l'état.

Etat de Rome sur la fin de la république. Rome montée au faîte de la grandeur, se perdit par la corruption, par le luxe, par des profusions qui n'avoient point de bornes. Avec des desirs immodérés, on fut prêt à tous les attentats; &, comme dit Salluste, on

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