ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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TOURNUS (Page 16:489)

TOURNUS, (Géog. mod.) petite ville de France, en Bourgogne, sur la droite de la Saône, entre Mâcon & Châlons, à 82 lieues de Paris, dans une situation agréable & fertile.

Tournus a toujours été du diocèse de Châlons, & dépendoit autrefois du comté de la même ville; aujourd'hui elle est du comté de Mâcon, où ses causes ressortissent. Elle est divisée en deux paroisses; mais ce qui la distingue est son abbaye d'hommes de l'ordre de saint Benoît, qui a été érigé en collégiale, & qui a un abbé titulaire. La justice, soit dans la ville de Tournus, soit dans ses dépendances, appartient à cet abbé; il a seul le droit d'en nommer tous les officiers, qui prennent de lui leurs provisions; il a aussi seul le droit de créer des notaires & des procureurs postulans; aussi plusieurs auteurs ont écrit à l'envi l'histoire de l'abbaye de Tournus, savoir Falcon, moine de cette abbaye dans le xj. siecle; Pierre de Saint - Julien, surnommé de Baleurre; le P. Chifflet, jésuite, & Pierre Juenin. Long. 34. 46. lat. 46. 34.

La ville de Tournus est d'une origine inconnue; il n'en est parlé que dans le troisieme siecle, sous le nom de castrum Timertium ou Trenorcium; elle devint ville de la Gaule celtique dans le pays des Eduens, qui avoient Autun pour leur capitale; ainsi elle étoit comprise dans l'ancienne province Lyonnoise. Pierre Juenin a mis au jour à Dijon, en 1733, en 2 vol. in - 4°. l'histoire de cette ville.

Maignon (Jean), poëte françois, étoit de Tournus: il fit ses études chez les jésuites de Lyon, & fut quelque tems avocat au présidial de cette ville: il vint ensuite à Paris & s'y établit. Il y mourut assassiné, dit - on, sur le Pont - neuf en 1661, étant encore assez jeune. Il a composé beaucoup de mauvaises tragédies, entre autres Artaxerce, qui fut représentée par l'illustre théatre; c'étoit le nom que prenoit une société de jeunes gens, du nombre desquels étoient Moliere & Maignon, & qui s'exerçant à la déclamation, représentoient des pieces, tantôt dans [p. 490] le fauxbourg saint Germain, & tantôt dans le quartier S. Paul. Artaxerce fut imprimé à Paris en 1645. Les autres pieces de Maignon sont; les Amants discrets, 1645; le grand Tamerlan & Bajazet, 1648; le Mariage d'Orondate & de Statira, 1648; Zenobie, reine de Palmire, 1660; son Encyclopédie parut à Paris in - 4°. sous le titre de la science universelle, 1663. l'auteur mourut pendant qu'on l'imprimoit. Lorsqu'il travailloit à cet ouvrage, quelqu'un lui demandant s'il seroit bien - tôt achevé: bien - tôt, dit - il, je n'ai plus que quelques mille vers. Le singulier, c'est de faire une Encyclopédie en vers; on n'a peut - être jamais rien imaginé de si ridicule. Despréaux n'a pas eu tort de mettre Maignon au rang des froids écrivains.

On ne lit guere plus Rampale & Mesnardiere Que Maignon, du Souhait, Corbin, & la Morliere.

Scaron a dépeint admirablement le poëte Maignon dans certaine épître chagrine, où il lui fait dire qu'il a aussi dessein de mettre en vers les conciles. (D. J.)

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