ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"434">

Zone torride, est une partie de la terre ou du globe terrestre, laquelle est située sous la ligne, & s'étend de l'un & de l'autre côté vers les deux tropiques, ou jusqu'à environ 23 degrés & demi de latitude. Voyez Tropique, &c.

Ce mot vient du latin torreo, je rôtis, je brûle, parce que cette zone est comme brûlée par l'ardeur du soleil, qui est toujours au - dessus.

Les anciens croyoient que la zone torride étoit inhabitable, mais nous apprenons des voyageurs, que la chaleur excessive du jour y est tempérée par la fraîcheur de la nuit. Car les nuits sont plus longues dans la zone torride, que partout ailleurs, & sous la ligne où la chaleur doit être la plus grande, elles sont égales aux jours pendant toute l'année; on voit même par la relation curieuse que M M. Bouquet & de la Condamine ont donnée de leur voyage sous l'équateur, qu'il y a au Pérou sous le milieu de la ligne des endroits qui jouissent d'un printems perpétuel, & d'une chaleur très - modérée. (O)

TORRISDAIL, le (Page 16:434)

TORRISDAIL, le, (Géog. mod.) riviere d'Ecosse, dans la province de Strath - Navern. Elle tire sa source des hautes montagnes de cette province, coule à côté du Navern, fait d'abord un assez grand lac de dix à douze milles de longueur, où se trouve une île, qui est habitée pendant l'été. Ce lac est environné de forêts. En sortant de ce lac, le Torrisdail en forme un autre; & au sortir de ce dernier, il va se jetter dans l'Océan, à trois milles de l'embouchure du Navern. (D. J.)

TORSE (Page 16:434)

TORSE, adj. (Architect.) ce mot se dit des colonnes dont le fût est contourné en vis, ou à moitié creux, & à moitié rebondi, suivant une ligne qui rampe le long de la colonne en forme d'hélice. Le baldaquin du Val - de - grace est soutenu par de belles colonnes torses. On appelle colonne torse cannelée, celles dont les cannelures suivent le contour de son fût en ligne spirale dans toute sa longueur. Colonne torse rudentée, celle dont le fût est couvert de rudentes en maniere de cables menus & gros, qui tournent en vis. Colonne torse ornée, celle qui étant cannelée par le tiers d'en - bas, a sur le reste de son fût des branchages & autres ornemens. Colonne torse évidée, celle qui est faite de deux ou trois tiges grêles, tortillées ensemble, de maniere qu'elles laissent un vuide au milieu. Daviler. (D. J.)

Torse (Page 16:434)

Torse, (Sculpture.) ou tronc d'une figure, de l'italien torso, qui signifie tronqué. C'est un corps sans tête, sans bras, sans jambes, tel qu'est ce beau torse de marbre qui est au Vatican, & que quelques - uns croyent être le reste d'une figure d'Hercule, & un des plus savans ouvrages de l'antiquité.

TORSER (Page 16:434)

TORSER, v. act. (Archit.) mot dérivé du latin torquere, tordre. C'est tourner le fût d'une colonne en spirale ou vis, pour la rendre torse. (D. J.)

TORSILIA ou TORSIL (Page 16:434)

TORSILIA ou TORSIL, (Géog. mod.) petite ville de Suede, dans la Sudermanie, sur le bord méridional du lac Maler, à quelques lieues de l'occident de Strégnes.

TORT, INJURE (Page 16:434)

TORT, INJURE, (Synonymes.) le tort regarde particulierement les biens & la réputation; il ravit ce qui est dû. L'injure regarde proprement les qualités personnelles; elle impute des défauts. Le premier nuit, la seconde offense.

Le zèle imprudent d'un ami fait quelquefois plus de tort que la colere d'un ennemi. La plus grande injure qu'on puisse faire à un honnête homme, est de le calomnier. (D. J.)

Tort (Page 16:434)

Tort, (Droit moral.) on peut définir le tort, injuria, une action libre qui ôte son bien au possesseur.

S'il n'y avoit point de liberté, il n'y auroit pas de crime réel. S'il n'y avoit point de droit légitime, il n'y auroit point de torts faits. L'injustice suppose donc un droit contre lequel on agit librement.

Or il y en général deux especes de droits; l'un naturel, gravé dans le coeur de tous les hommes; l'autre civil, qui astreint tous les citoyens d'une même ville, d'une même république, tous les sujets d'un même royaume, à faire ou à ne pas faire certaines choses, pour le repos & l'intérêt commun. On ne peut violer cette loi sans être mauvais citoyen. On ne peut violer la loi naturelle, sans offenser l'humanité.

Or l'injustice qu'on fait à quelqu'un, le blesse & l'irrite ordinairement jusqu'au fond de l'ame; c'est pourquoi Métellus fut si piqué de voir qu'on lui donnoit Marius pour successeur en Numidie; c'est ce qu'à l'égard de Junon Virgile peint par ces mots, manet altâ mente repostum, expression qui pour l'énergie, n'a point d'équivalent dans notre langue. C'est ainsi que Salluste dit du tort qu'on fait par de simples paroles: Quod verbum in pectus Jugurthoe altiùs quàm quisquam ratus erat, descendit; & Séneque: natura comparatum est ut altiùs injurioe quàm beneficia descendant, & illa cito defluant, has tenax memoria retineat. Voyez Injure. (D. J.)

TORTELLE (Page 16:434)

TORTELLE, voyez Velar.

TORTICOLIS (Page 16:434)

TORTICOLIS, s. m. maladie qui fait pancher la tête de côté: les anciens n'en ont point parlé; les modernes l'ont appellé caput obstipum, dénomination employée par les meilleurs auteurs latins pour signifier la tête panchée. Il ne faut pas confondre le caput obstipum permanent, avec la tension & la roideur du col, à l'occasion d'une fluxion rhumatismale sur cette partie; ni avec le panchement de tête qui est un effet de la mauvaise disposition des vertebres, tel que l'avoit le poëte Scaron, qui dit en parlant de lui - même:

Parmi les torticolis, Je passe pour des plus jolis.

Cette façon de porter la tête de côté peut avoir été contractée par mauvaise habitude dès l'enfance, ou dans un âge plus avancé par affectation; car il y a des gens qui seroient bien naturellement, & qui par air, se rendent ridicuies. Cette tournure de tête est un geste de tartuffe, & Horace le conseille à ceux qui veulent tromper par flatterie, stes capite obstipo.

Suétone reproche à Tibere qu'il portoit la tête roide & de côté par orgueil; les secours de la chirurgie ne sont point utiles à ceux dont le corps n'est vicié que par des causes morales. Les progrès de cet art n'ont pas fait imaginer aux chirurgiens françois d'opération pour redresser la tête inclinée par la convulsion des muscles.

Tulpius, savant médecin d'Amsterdam, au milieu du dernier siecle, rapporte l'histoire de la guérison d'un enfant de 12 ans, qui dès son plus bas âge portoit la tête panchée sur l'épaule gauche par la contraction du muscle scalene: on avoit essayé en vain des fomentations pour relâcher les parties dont la roideur & la corrugation causoient la maladie; les colliers de fer n'avoient pu parvenir à redresser la tête: il fut décidé dans un consultation faite par l'auteur avec deux autres médecins très - habiles, qu'on commettroit l'enfant aux soins d'Isaac Minnius, chirurgien très - renommé, qui avoit opéré avec succès dans plusieurs cas de la même espece. Il forma d'abord une grande escarre par l'application d'une pierre à cautere; il coupa ensuite avec un bistouri le muscle qui tiroit la tête; mais Tulpius qui fait un tableau assez embrouillé de cette opération, remarque qu'elle fut pratiquée avec beaucoup de lenteur & de peine, effet de la timidité & de la circonspection avec lesquelles on agissoit dans la crainte de blesser les arteres & les veines jugulaires. [p. 435]

L'auteur désapprouve ce procédé, & conseille à ceux qui voudront courir les hazards d'une opération aussi dangereuse, de rejetter l'usage préliminaire du caustique, qui a causé des douleurs inutiles au malade, qui ne lui en a point épargné dans l'opération, & dont l'effet a été nuisible, en dérobant à la vue de l'opérateur les parties qu'il devoit diviser, & les rendant plus difficiles à couper. Il ajoute des conseils à ces réflexions: il faut, dit - il, prendre toutes les précautions convenables pour que l'opération ne soit point funeste, & ne pas la faire à différentes reprises, mais de couper d'un seul coup le muscle, avec toute l'attention qu'exige une opération de cette nature.

Job à Méckren, chirurgien d'Amsterdam, qui a donné un excellent recueil d'observations medicochirurgicales, parle aussi de l'opération convenable au torticolis, qu'il a vu pratiquer sous ses yeux à un enfant de 14 ans. Le tendon du muscle sterno - mastoïdien fut coupé d'un seul coup de ciseaux très - tranchans, avec une adresse singuliere, par un chirurgien nommé Flurianus, & sur le champ la tête se redressa avec bruit. L'auteur donne l'extrait de la critique de Tulpius sur l'opération décrite plus haut, pour faire connoître qu'on avoit profité de ses remarques.

Parmi nos contemporains, M. Sharp, célebre chirurgien de Londres, propose la section du muscle mastoïdien, dans le cas où le torticolis dépend de la contraction de ce muscle, pourvu que le vice ne soit pas ancien, & ne vienne pas de l'enfance; car, dit - il, il seroit impossible de mettre la tête dans une situation droite, si l'accroissement des vertebres s'étoit nécessairement fait de travers. Voici l'opération qu'il décrit pour les cas où elle sera praticable. Ayant placé le malade sur une table, on coupe la peau & la graisse par une incision transversale, un peu plus large que le muscle, & qui ait environ le tiers de sa longueur depuis la clavicule. Ensuite passant avec circonspection un bistouri à bouton par - dessus le muscle, on tire dehors cet instrument, & en même - tems on coupe le muscle. On n'est pas en danger de blesser les gros vaisseaux; on remplit la plaie avec de la charpie séche, pour en tenir les levres séparées avec le secours d'un bandage propre à soutenir la tête: ce que l'on continuera durant tout le traitement, qui est pour l'ordinaire d'environ un mois.

Suivant cet exposé de M. Sharp, cette opération est commune; si cependant on fait réflexion à la nature & aux causes de la maladie, & à ces différences qui font qu'elle est récente, habituelle ou originaire, constante ou périodique, idiopathique ou sympathique, provenant de spasme, ou simplement de la paralysie des muscles du côté opposé, & que d'autres muscles que le stérnomastoïdien peuvent être attaqués, on conviendra que cette opération peut à peine avoir lieu. J'ai coupé avec succès des brides de la peau qui tenoient la tête de côté depuis beaucoup d'années, à la suite des brûlures du col; & j'ai vu de ces brides qui auroient pu en imposer pour le muscle mastoïdien.

M. Mauchart a fait soutenir dans l'université de Tubingue une these, au mois de Décembre 1737, sur cette maladie, de capite obstipo. Elle est très - méthodiquement faite. En parlant des parties affectées, on avance que tous les muscles qui font mouvoir la tête & le col peuvent être le siege du mal; on n'en exclut pas le muscle peaucier, dont les attaches sont à la clavicule & au bord de la mâchoire inférieure, depuis l'angle jusqu'à la symphise: quelquefois les vertebres du col sont dans une disposition vicieuse, que la section des muscles ne détruiroit point; souvent les muscles ne font qu'obéir à la cause qui agit, le principe moteur même qui est attaqué par l'affection primitive des nerfs.

L'auteur examine les causes prochaines & éloignées du mal; parmi celles - ci il compte, le froid, les convulsions, le virus vénerien, & l'impression du mercure dans la mauvaise administration des frictions mercurielles. Les remedes doivent donc être variés suivant l'intelligence des médecins ou des chirurgiens, & relativement à toutes ces connoissances: on conseille les remedes généraux, les purgatifs doux répétés, les diaphorétiques, les apéritifs incisifs, les antispasmodiques, les cataplasmes émolliens sur les parties trop tendues; des toniques & fortifians sur les parties foibles; les mercuriaux, si le virus vénerien est la cause du mal; les eaux thermales telles que celles de Plombieres, qui ont opéré une guérison bien constatée du torticolis, les frictions, les vésicatoires, les saignées du pié & de la jugulaire, les setons à la nuque, les cauteres; les bandages qui redressent la tête: le collier de Nuck par lequel on suspend la personne (ce qui n'est pas sans danger); enfin la section des parties contractées avec l'instrument tranchant, conduit avec les précautions convenables. Cette dissertation est insérée dans le second tome des disputationes chirurgicoe selectoe, par M. de Haker. (Y)

TORTIL ou TORTIS (Page 16:435)

TORTIL ou TORTIS, s. m. terme de Blason; c'est un cordon qui se tortille autour des couronnes des barons; ce mot se dit aussi du bandeau qui ceint les têtes de more sur les écus. Ménestrier. (D. J.)

TORTILLANT (Page 16:435)

TORTILLANT, en terme de Blason, se dit du serpent ou de la guivre qui entourent quelque chose. De gueules au basilic tortillant d'argent en pal, couronne d'or.

Bardel en Dauphiné, de gueules au basilic tortillant d'argent en pal, couronné d'or.

TORTILLÉ (Page 16:435)

TORTILLÉ, adj. terme de Blason; ce mot se dit en blasonnant, de la tête qui porte le tortil, comme est celle du maure, qui est toute semblable au bourrelet, & qui sert quelquefois de timbre. (D. J.)

TORTILLER (Page 16:435)

TORTILLER, v. act. & neut. c'est plier en tordant irrégulierement, unir, serrer, meler. On tortille une corde, des cheveux, un fil: le serpent se tortille sur lui - même.

Tortiller une mortoise (Page 16:435)

Tortiller une mortoise, terme de Charpentier, c'est l'ouvrir avec le laceret ou la tariere. (D. J.)

Tortiller les ficelles (Page 16:435)

Tortiller les ficelles, (Reliure.) on tortille les ficelles qui sortent des nerfs du dos des livres cousus sur le genou droit avec le creux de la main droite, quand on les a mises à la colle, & on tortille celles des grands volumes, comme in - 4°. & in - fol. entre les deux mains, toujours tournant du même sens, on dit tortiller les ficelles.

TORTILLIS (Page 16:435)

TORTILLIS, s. m. (Archit.) espece de vermoulure faite à l'outil sur un bossage rustique, comme, on en voit à quelques chaînes d'encoignure, au Louvre & à la porte saint Martin à Paris. (D. J.)

TORTILLON (Page 16:435)

TORTILLON, s. m. terme de Bahutier, c'est un assemblage de clous blancs qu'on met autour de l'écusson du bahut, & qui sont rangés en maniere de figure tortillée. (D. J.)

Tortillon (Page 16:435)

Tortillon, terme de Fruitiere, espece de bourrelet fait d'une toile roulée & pliée en rond, que les laitieres & fraitieres mettent sur leur tête pour n'être point incommodées, ou du pot ou du lait, ou du noguet qu'elles posent dessus. Trévoux. (D. J.)

TORTIONNAIRE (Page 16:435)

TORTIONNAIRE, adj. (Gram. & Jurisprud.) inique, violent. Cette procédure a été injurieuse, déraisonnable & tortionnaire.

TORTO, le (Page 16:435)

TORTO, le, ou la TUERTA, (Géogr. mod.) riviere d'Espagne, au royaume de Léon. Elle a sa source dans les montagnes des Asturies, & se perd dans l'Orbega. (D. J.)

TORTOIR ou GAROT (Page 16:435)

TORTOIR ou GAROT, s. m. terme de Charron, bâton gros & court, pour assurer sur les charrettes

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.