RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
TONTINE (Page 16:414)
TONTINE, s. f. (Finances.) espece de rente viagere qui prit son nom d'un italien nommé Tonti, qui l'imagina. Ce fut en 1653, que fut établie la premiere tontine en France. Le privilege qu'ont les acquéreurs d'hériter de la portion de ceux qui décedent, étoit très - propre à engager les particuliers à y employer quelques sommes, & à procurer très - promptement au gouvernement les fonds dont il avoit besoin. C'est en effet ce qu'on vit arriver: la tontine dont nous parlons, fut d'un million 25 mille livres de rente, & coûta cher à Louis XIV.
Quoiqu'il se trouve des circonstances où la rareté [p. 415]
Il semble donc qu'un état qui n'est pas absolument dépourvu de ressources, devroit recourir à de toutes autres voies. Il pourroit, par exemple, se procurer avec promptitude une grande somme d'argent, en établissant des annuités viageres, c'est - à - dire, un emprunt dont le capital seroit remboursé certainement par égales portions dans un nombre d'années, soit que les prêteurs vécussent ou non; mais on y attacheroit un intérêt qui ne cesseroit qu'à la mort du prêteur. Il est évident que le remboursement annuel d'une partie du capital, mettroit les familles en état de replacer à intérêt les sommes, à - fur - à - mesure de ce remboursement. Ainsi lorsque le capital entier seroit rentré, le prêteur jouiroit en sus de son intérêt ordinaire, de la rente viagere sur l'état. Si le prêteur venoit à mourir dès la premiere année du prêt, la famille n'auroit jamais perdu que partie des intérêts, & recouvreroit en entier le capital aux termes fixés. Ainsi 1°. l'intérêt de cet emprunt devroit être fort bas; 2°. il n'est pas néanmoins de chefs de famille qui n'eût à coeur de placer quelque somme de cette maniere sur la tête de ses enfans: car s'ils vivent, c'est augmenter leurs revenus; s'ils ne vivent pas, il n'y a qu'une partie des intérêts de perdue. On croit donc qu'en fixant cet intérêt à deux & demi pour cent, l'état trouveroit des prêteurs en abondance, en revêtissant son emprunt de toutes les sûretés suffisantes pour le rendre solide, & l'accréditer invariablement. (D. J.)
Tontine (Page 16:415)
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.