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Il y a cinq especes de ce genre de plante, dont les fleurs sont toutes semblables à celles du thym, & n'en different que parce qu'elles naissent verticillées autour des tiges. La plus commune, thymbra legitima, seu saturcia cretica, a la racine dure & vivace. Elle pousse comme le thym plusieurs tiges rameuses en maniere d'arbrisseau, quarrées, fermes & couvertes d'une laine assez rude: ses feuilles sont fréquentes, un peu velues dès le bas, semblables à celles du thym; ses fleurs sont verticillées, ou disposées par anneaux & par étages entre les feuilles, aux somnités des tiges d'une couleur blanchâtre tirant sur le purpurin. Cette plante est cultivée dans les jardins, elle fleurit en été, a une saveur un peu âcre; mais elle répand une odeur agréable, qui participe de la sarriette & du thym; on l'estime apéritive, atténuante & discussive; on l'emploie intérieurement & extérieurement. (D. J.)
THYMBRÉE (Page 16:309)
THYMBRÉE, (Géogr. anc.) Thymbraïa ou Thymbrara; c'est le nom d'une ville de la Troade, sondée par Dardanus, & un fleuve sur le bord duquel les Troyens avoient consacré un temple à Apollon surnommé par cette raison Thymbréen.
Mais Thymbrée est encore un nom immortel, pour avoir été le lieu de la Phrygie où se donna la bataille entre Cyrus, sondateur de la monarchie des Perses, & Crésus roi de Lydie; cette bataille, un des plus considérables événemens de l'antiquité, décida de l'empire de l'Asie en faveur de Cyrus; elle se trouve décrite dans les VI. & VII. l. de la Cyropédie de Xénophon; & puisque c'est la premiere bataille rangée dont nous connoissons le détail avec quelque exactitude, on la doit regarder comme un monument précieux de la plus ancienne tactique.
M. Freret, sans avoir connu la pratique de la guerre, a remarqué, dans les mém. de littér. tom. VI. in - 4°. p. 536. deux choses importantes sur cette bataille de Thymbrée; sa premiere remarque est que le retranchement mobile de chariots dont Cyrus forma son arriere - garde, & qui lui réussit si bien, a été employé heureusement par de grands capitaines modernes.
Lorsque le duc de Parme, Alexandre Farnese, vint en France pendant les guerres de la ligue, il traversa les plaines de Picardie, marchant en colonne au milieu de deux files de chariots qui couvroient ses troupes; & Henri IV. qui cherchoit à l'engager au combat, n'osa jamais entreprendre de l'y forcer, parce qu'il ne le pouvoit sans attaquer ce retranchement mobile, ce qu'il ne pouvoit faire sans s'exposer à une perte presque certaine.
Le duc de Lorraine employa la même disposition avec un égal succès, lorsqu'après avoir tenté inutilement de jetter dusecours dans Brisac, assiégé par le duc de Veimars, il fut obligé de se retirer presque sans cavalerie, à la vue de cet habile géneral qui avoit une armée très - forte en cavalerie. Le duc de Lorraine marcha sur une seule colonne, couverte aux deux aîles par les chariots du convoi qu'il avoit voulu jetter dans Brisac; & ce retranchement rendit inutiles tous les efforts que fit le duc de Veimars pour le rompre.
La secoude chose qui paroît à M. Freret mériter encore plus d'attention dans ce même combat, c'est que Cyrus dut presque uniquement sa victoire aux 4000 hommes qui étoient derriere le retranchement, puisque ce furent ces troupes qui envelopperent & prirent en flanc les deux portions des aîles de l'armée lydienne, avec lesquelles Crésus espéroit envelopper l'armée persane.
César employa une semblable disposition à Pharsale; & ce fut elle seule qui lui fit remporter la victoire sur l'armée de Pompée beaucoup plus forte que la
THYMBREUS (Page 16:309)
THYMBREUS, (Mythol.) surnom que Virgile donne à Apollon, parce qu'il avoit un culte établi dans la Troade, en un lieu appelié Thymbra. Ce fut dans le temple d'Apollon Thymbreus, qu'Achille fut tué en trahison par Pâris. (D. J.)
THYME (Page 16:309)
THYME, s. m. (Nosologie.) en latin thymus, en
grec
THYMELÉ (Page 16:309)
THYMELÉ, (Littérat.)
THYMELÉE (Page 16:309)
THYMELÉE, s. f. (Hist. nat. Bot.) On trouvera
le caractere de ce genre de plante au mot
La thymélée des pays chauds, thymelica monspeliaca, J. B. 1. 591. thymeloea foliis lini, J. R. 494. a la racine longue, grosse, dure, ligneuse, grise ou rougeâtre en dehors, blanche en - dedans, couverte d'une écorce épaisse, forte & tenace, d'un goût doux au commencement, mais ensuite âcre brûlant & caustique.
Elle pousse un petit arbrisseau, dont le tronc gros comme le pouce, est haut d'environ deux piés, divisé en plusieurs branches, menues, droites, revêtues de feuilles toujours vertes, assez ressemblantes à celles du lin, mais plus grandes, plus larges, pointues, un peu visqueuses au toucher, & sous la dent.
Ses fleurs naissent aux sommités des rameaux, ramassées plusieurs ensemble comme en grappes, petites, blanches, formant chacune un tuyau cylindrique fermé dans le fond, evasé par le haut, & découpé en quatre parties opposées en croix, avec huit étamines à sommets arrondis.
Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits gros à - peu - près comme ceux du myrthe, mais un peu plus long, ovales, charnus, remplis de suc, verds au commencement, puis rouges comme du corail; ils contiennent une seule semence oblongue, couverte d'une pellicule noire, luisante, fragile, sous laquelle est cachée une moëlle blanche, d'un goût brulant.
Cette plante croît abondamment en Italie, en Espagne, en Provence, en Languedoc, aux lieux rudes, incultes, escarpés, parmi les brossailles, proche de la mer; elle fleurit en Juillet, & souvent durant toute l'automne.
La thymélée de la mer Noire, thymoelea pontica citrei foliis. est qualifiée de plante admirable par Tournefort, dans ses voyages. Sa racine est couverte d'une écorce couleur de citron; elle produit une tige si pliante qu'on ne sauroit la casser; elle est chargée vers le haut, de feuilles semblables par leur figure & par leur consistance, à celles du citronnier; chaque fleur est un tuyau jaune, verdâtre, tirant sur le citron, divisé en quatre parties opposées en croix, avec quatre étamines surmontées de quatre autres; le pistil est terminé par une petite tête blanche; les feuilles écrasées ont l'odeur de celles du sureau, & [p. 310]
Thymelée (Page 16:310)
Thymelée (Page 16:310)
THYMELICI (Page 16:310)
THYMELICI, s. m. (Littérat.) les Romains nommoient ainsi les musiciens qui chantoient dans les entr'actes, ou ceux qui dansoient d'après les airs de la symphonie. Le lieu du théâtre où ils étoient placés, s'appelloit, comme je l'ai dit, thymele, d'où vient que Juvenal dit, sat. vj. vers. 66.
Attendit tymele, tymele nunc rustica discat. (D. J.)
THYMÉLIES (Page 16:310)
THYMÉLIES, s. m. (Antiq. rom.) les thymélies étoient des chansons en l'honneur de Bacchus; ces chansons tirerent leur nom de Thymélée fameuse baladine, qui fut agréable à l'empereur Domitien: on appella par la même raison thyméliens, les gens de théâtre qui dansoient & chantoient dans les intermedes; enfin le lieu où ils faisoient leurs représentations, reçut aussi le nom de thymélé. (D. J.)
THYMIAMA (Page 16:310)
THYMIAMA, s. f. (Hist. nat. Bot. mod.) nom
donné par quelques auteurs à l'écorce de cascarille,
& par d'autres à l'écorce de l'arbre qui porte l'encens
dont on se sert dans les parfums. Voyez
THYMIAMATA (Page 16:310)
THYMIAMATA, (Mat. med. anc.)
Le castoreum étoit un ingrédient des fumigations aromatiques, d'où il suit que les anciens faisoient entrer dans ces fumigations, des drogues salutaires, ainsi que des drogues d'une odeur agréable. La gomme ammoniaque y entroit aussi; l'odeur du galbanum est encore pire; cependant, suivant le témoignage des anciens, toutes ces drogues de mauvaise odeur, se rencontroient ensemble dans les thymiamata, conjointement avec l'encens, la myrrhe, le jonc odorant, & autres parfums. (D. J.)
THYMIATERIUM (Page 16:310)
THYMIATERIUM, (Géogr. anc.) le périple
d'Hannon nous apprend que c'est la premiere ville, ou
colonie, que ce général carthaginois fonda dans son
voyage, le long des côtes de Lybie; mais Thymiaterium ne paroît pas être exactement le nom de cette
ville, ou de cette colonie; c'est dumathiria qu'on doit
lire, suivant Bochart, qui traduit ce mot phénicien
par le mot grec
THYMIQUE (Page 16:310)
THYMIQUE, adj. en Anatomie, se dit des arteres
& des veines qui se distribuent au thymus. Voyez
THYMNIAS (Page 16:310)
THYMNIAS, (Géog. anc.) golfe de l'Asie mineure, dans la Doride, selon Pline, l. III. c. xxviij. & Pomponius Méla, l. I. c. 16. (D. J.)
THYMO (Page 16:310)
THYMO, s. m. (Hist. nat. Icthiolog.) poisson qui
se pêche dans le Thesin, fleuve d'Italie, & auquel
on a donné le nom de thymo, parce qu'il sent le thim.
Il devient long d'une coudée; il a la tête petite à proportion
du corps; le ventre est un peu pendant à sa
partie antérieure, le corps a une couleur bleue, &
la tête est de diverses couleurs: ce poisson a deux nageoires
aux ouies, deux à la partie antérieure du
ventre, une au - dessous de l'anus, & deux sur le dos:
la premiere des nageoires du dos est beaucoup plus
grande que l'autre, & de couleur rouge avec des taches
noires: la nageoire de la queue est fourchue.
Rondelet, hist. des poissons de riviere, ch. x. Voyez
THYMOXALME (Page 16:310)
THYMOXALME, (Mat. méd. anc.)
THYMUS (Page 16:310)
THYMUS, s. m. en Anatomie, est une glande conglobée,
située à la partie supérieure du thorax, sous
les clavicules, à l'endroit où la veine - cave & l'aorte
se partagent, & forment les branches qu'on appelle
souclaviere. Voyez
Le thymus est cette partie qui dans la poitrine du veau se nomme ris de veau. Elle est grosse dans les enfans; mais à mesure qu'ils croissent, elle diminue. Ses arteres & ses veines sont des branches des carotides & des jugulaires. Ses nerfs viennent de la huitieme paire; & ses vaisseaux lymphatiques se rendent dans le canal thorachique.
Le savant docteur Tyson prétend que l'usage du
thymus est de servir de décharge au chyle qui est dans
le conduit thorachique du foetus, dont l'estomac
étant toujours plein de la liqueur dans laquelle il nage,
tient nécessairement le conduit thorachique distendu
par le chyle; d'autant que le sang que le foetus
reçoit de la mere, remplit les veines, & empêche le
chyle d'entrer librement dans la veine souclaviere.
Voyez
M. Cheselden observe que le thymus est fort petit
dans les hommes, & que les glandes thyroïdes sont
très - grosses à - proportion. Mais dans les animaux
qu'il a examinés, il a trouvé justement le contraire;
ce qui l'a porté à croire que le thymus & les glandes
thyroïdes ont les mêmes vaisseaux lymphatiques,
& que le premier, ou les dernieres venant à augmenter
à - proportion autant que feroient tous deux
ensemble, cela produit le même effet que si tous
deux augmentoient réellement; & que la raison pour
laquelle le thymus grossit plutôt que les glandes thyroïdes
dans les brutes, c'est que la forme du thorax
dans ceux - ci laisse un espace convenable pour loger
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