ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"307"> Thesprotide & la Cestrinie, Niger dit que le nom moderne est Nisto.

3°. Thyamis, ancienne ville d'Asie, dans l'Arachosie. (D. J.)

THYATIRE (Page 16:307)

THYATIRE, (Géogr. anc.) ville de l'Asie mineure, dans la Lydie, au nord de Sardis, en tirant vers l'orient de Pergame. Cette situation convient à celle que lui donne Strabon, l. XIII. qui dit qu'en allant de Pergame à Sardis, on avoit Thyatire à la gauche. Strabon & Polybe écrivent Thyatira au pluriel, & Pline, l. V. c. xxix. aussi - bien que Tite - Live, l. XXVII. c. xliv. disent Thyatira au nominatif singulier. C'étoit, selon Strabon, une colonie des Macédoniens. Il ajoute que quelques - uns vouloient que ce fût la derniere ville des Mysiens; ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle étoit aux confins de la Mysie; mais Pline, Ptolomée, Etienne le géographe, & les auteurs des notices la marquent dans la Lydie.

Le tems & les changemens arrivés avoient fait perdre jusqu'à la connoissance de la situation de cette fanicuse ville. On n'en fit la découverte que fort avant dans le dernier siecle. M. Spon, voyage du levant, l. III. en parle ainsi: il n'y a pas plus de sept ou huit ans qu'on ne savoit où avoit été la fameuse ville de Thyatire, le nom même en ayant été perdu. Ceux qui se croyoient les plus habiles, trompés par une fausse ressemblance de nom, s'imaginoient que ce fût la ville de Titia, à une journée d'Ephese; mais M. Ricaut, consul de la nation angloise, y étant allé accompagné de plusieurs de ses compatriotes qui négocioient à Smyrne, reconnut bien que Tiria n'avoit rien que de moderne, & que ce n'étoit pas ce qu'ils cherchoient. Comme ils jugeoient à - peu - près du quartier où elle pouvoit être, ils allerent à Ak - Hissar, où ils virent plusieurs masures antiques, & trouverent le nom de Thyatire dans quelque inscription; après quoi ils ne douterent plus que ce ne fût elle - même, M. Spon s'en est convaincu lui - même par ses propres yeux.

Avant que d'entrer dans la ville, poursuit - il, on voit un grand cimetiere des Turcs, où il y a quelques inscriptions. Dans le kan proche du bazar, on trouve environ trente colonnes avec leurs chapiteaux & piédestaux de marbre, disposées confusément en - dedans pour soutenir le couver. Il y a un chapiteau d'ordre corinthien, & des feuillages sur le fût de la colonne. Sous une halle proche du bazar, on lit une inscription qui commence ainsi, *H*K*R*A*T*I*S*I*H *Q*I*A*T*E*I*R*H*N*W*N. *B*O*U*L*H, le très - puissant sénat de Thyatire.

Dans la cour d'un des principaux habitans, appellé Muslapha - Chelebi, on lit trois inscriptions. Les deux premieres font les jambages du portail de la maison, & parlent d'Antonin Caracalla, empereur romain, comme du bienfaiteur & du restaurateur de la ville, & le titre de maitre de la terre & de la mer qui lui est donné est aussi rare que celui de divinité présente des mortels, qui lui est attribué dans une base de marbre à Frascati proche de Rome. Au milieu de la cour de la même maison, on voit un grand cercueil de marbre, où il y a la place de deux corps, & à l'un des côtés l'épitaphe du mari & de la femme qui y avoient été ensevells, & le nom de Thyatire est répété deux fois dans cette épitaphe.

Dans une colonne qui soutient une galerie du kan, on voit une autre inscription où on lit en grec & en latin que l'empereur Vespanien fit faire à Thyatire des grands chemins l'année de son sixieme consulat.

Les Turcs, après avoir bâti une ville nommée Ak - Hissar ou Eski - Hissar, c'est - à - dire chateau blanc, abandonnerent ce lieu, & vinrent bâtir dans un lieu plus commode sur les ruines de l'ancienne Thyatire, en donnant à leur nouvelle ville le nom du château qu'ils avoient quittés. Les maisons de leur Thyatire ou plutôt d'Ak - Hissar, ne sont que de terre ou de gazon cuit au soleil. Le marbre n'est employé qu'aux mosquées. Les habitans de cette ville sont au nombre d'environ trois mille, dont la plûpart négocient en coton. Ils sont tous mahométans; on ne voit dans ce lieu ni chrétiens, ni grecs, ni arméniens, & l'ancien évêché de Thyatire n'existe plus qu'en idée. (D. J.)

THYBARRA (Page 16:307)

THYBARRA, (Géog. anc.) lieu de l'Asie mineure, au voisinage du Pactole. Xénophon, cyrop. l. VI. nous apprend que c'est où se tenoient les assemblées de la basse Syrie. Etienne le géographe écrit Thymbrara; & Berkelius penche à croire que c'est la véritable ortographe. (D. J.)

THYBRIS (Page 16:307)

THYBRIS, (Géog. anc.) nom d'un fleuve de Sicile, selon le scholiaste de Théocrite, qui dit que ce fleuve couloit sur le territoire de Syracuse. Servius, in AEneid. liv. VIII. v. 322. qui écrit Tybris, lui donne seulement le nom de Fosse, Fossoe syracusanoe, & ajoute qu'elle fut creusée par les Africains & par les Athéniens près des murs de la ville pour insulter aux habitans. (D. J.)

THYESSOS (Page 16:307)

THYESSOS, (Géog. anc.) nom commun à une ville de la Lydie, & à une ville de la Pisidie. (D. J.)

THYIA (Page 16:307)

THYIA, (Antiq. greq.) QU/IA, fête de Bacchus qui se célébroit à Elis. Les Eléens ont une dévotion particuliere à Bacchus, dit Pausanias dans ses éliaques. Ils prétendent que le jour de sa fête, appellée thyia, il daigne les honorer de sa présence, & se trouver en personne dans le lieu où elle se célebre; les prêtres du dieu apportent trois bouteilles vuides dans sa chapelle, & les y laissent en présence de tous ceux qui y sont, éléens ou autres: ensuite ils ferment la porte de la chapelle, & mettent leur cachet sur la serrure, permis à chacun d'y mettre le sien. Le lendemain on revient, on reconnoît son cachet, on entre, & l'on trouve les trois bouteilles pleines de vin. Il falloit mettre le cachet sur la bouteille, & cette précaution eût encore été vaine. « Plusseurs éléens très - dignes de foi, ajoute l'historien, & même des étrangers, m'ont assuré avoir été témoins de cette merveille; ceux d'Andros assurent aussi que chez eux, durant les fêtes de Bacchus, le vin coule de lui - même dans son temple; mais conclut Pausanias, si sur la foi des Grecs nous croyons ces sortes de miracles, il ne restera plus qu'à croire les contes que chaque nation fera sur ses dieux ». Au reste on peut lire ici Potter, Archoeol. groec. liv. II. c. xx. tome I. p. 405. (D. J.)

THYIADES (Page 16:307)

THYIADES, (Mytholog.) mot formé du grec QUEIN, courir avec impétuosité; c'étoit des surnoms qu'on donnoit aux bacchantes, parce que dans les fêtes & les sacrifices de Bacchus, elles s'agitoient comme des furieuses, & couroient comme des folles. Les thyiades étoient quelquefois saisies d'enthousiasme ou vrai ou simulé, qui les poussoit même jusqu'à la fureur; ce qui pourtant ne diminuoit en rien le respect du peuple à leur égard. En voici deux preuves historiques.

Plutarque me fournira la premiere. Après, dit - il, que les tyrans des Phocéens eurent pris Delphes, dans la guerre sacrée, les prêtresses de Bacchus, qu'on nomme thyiades, furent saisies d'une espece de fureur bacchique, & errant pendant la nuit, elles se trouverent sans le savoir à Amphisse; là fatiguées de l'agitation que leur avoit causé cet enthousiasme, elles se coucherent & s'endormirent dans la place publique. Alors les femmes de cette ville confédérée des Phocéens, craignant que les soldats des tyrans ne fissent quelque insulte à ces thyiades consacrées à Bacchus, coururent au marché, se rangerent en cercle autour d'elles, afin que personne ne pût en approcher, gardant en même tems un profond silence [p. 308] pour ne point troubler leur sommeil. Quand les thyiades surent éveillées, & revenues de leur phrénésie, les Amphissiennes leur donnerent à manger, les traiterent avec honneur, & obtinrent permission de leurs maris de les reconduire jusqu'en lieu de sûreté. Seconde preuve.

Les Eléens avoient une compagnie de ces femmes consacrées à Bacchus, qu'on appelloit les seize, parce qu'elles formoient toujours ce même nombre. Dans le tems qu'Aristotime qui avoit occupé la tyrannie, traitoit ce peuple avec la derniere dureté, ils lui envoyerent les seize, dans le dessein d'obtenir de lui quelque grace. Chacune d'elles étoit ornée d'une des couronnes consacrées au dieu Bacchus. Le tyran se tenoit alors dans la grande place, entouré de soldats de sa garde, qui voyant arriver les thyiades, se rangerent par respect de côté & d'autre pour les laisser approcher d'Aristotime; mais dès que le tyran eut appris le sujet de leur venue, il les fit chasser, & les condamna chacune à deux talens d'amende. Ce procédé indigna tellement les Eléens, qu'ils conspirerent sa perte, & se défirent de lui. (D. J.)

THYIASES (Page 16:308)

THYIASES, (Antiq. greq.) on appelloit ainsi les danses des bacchantes en l'honneur du dieu qui les agitoit. Il y a d'anciens monumens qui nous représentent les gestes & les contorsions affreuses qu'elles faisoient dans leurs danses; l'une paroît un pié en l'air, haussant la tête vers le ciel, ses cheveux négligés flottans au - delà des épaules, tenant d'une main un thyrse, & de l'autre une petite figure de Bacchus; une autre bacchante, plus furieuse encore, les cheveux épars, le corps à demi - nud, dans la plus violente contorsion, tient une épée d'une main, & de l'autre la tête d'un homme qu'elle vient de couper. (D. J.)

THYELLIES (Page 16:308)

THYELLIES, s. f. pl. (Antiq. greq.) fêtes en l'honneur de Vénus, qu'on invoquoit dans les orages; QU/ELLA, orage, tempête. (D. J.)

THYIES (Page 16:308)

THYIES, (Mythol.) ce sont les fêtes de Bacchus honoré par les Thyiades. Voyez Thyia. (D. J.)

THYITES (Page 16:308)

THYITES, (Hist. nat.) nom donné par Dioscoride à une terre compacte, & endurcie comme une pierre qui se trouvoit en Egypte, & dont on vantoit les vertus dans les maladies des yeux. Il paroît par ses vertus que cette terre pouvoit être vitriolique. Quelques - uns ont cru que Dioscoride avoit voulu désigner sous ce nom la turquoise, d'autres ont cru que c'étoit un marbre verd.

THYLACION (Page 16:308)

THYLACION, (Méd. anc.) QULAKI/ON; ce mot grec désigne dans les anciens auteurs, la bourse qui est formée par les membranes du foetus à l'orifice des parties naturelles peu avant l'accouchement. Il n'y a que les Grecs qui ayent exprimé par un seul mot des phénomenes aussi cachés à nos yeux. (D. J.)

THYLLA (Page 16:308)

THYLLA, (Antiq. greq.) QU/LLA; fête particuliere en l'honneur de Vénus. (D. J.)

THYM, ou THIM (Page 16:308)

THYM, ou THIM, s. m. (Hist. natur. Botan.) thymus; genre de plante à fleur monopétale labiée, dont la levre supérieure est relevée, & le plus souvent divisée en deux parties, & l'inférieure en trois.

Le pistil sort du calice; il est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Ajoutez aux caracteres de ce genre, que les tiges sont dures & ligneuses, & que les fleurs sont réunies en maniere de tête. Tournefort, I. R. H. Voyez Plante.

Entre les douze especes de thym que compte Tournefort, il y en a bien deux ou trois dont il faut dire un mot; le principal est le thym de Crete, thymus capitatus, qui Dioscoridis, I. R. H. en anglois, the headed - thyme from Creta.

C'est un sous - arbrisseau qui croît à la hauteur d'un pié; il pousse plusieurs rameaux, grêles, ligneux, blancs, garnis de petites feuilles opposées, menues, étroites, blanchâtres, qui tombent l'hiver en certains lieux, selon Clusius, & qui sont d'un goût âcre. Ses fleurs naissent en maniere de tête aux sommets des rameaux, petites, purpurines, formées en gueule; chacune est un tuyau découpé en deux levres avec quatre étamines à sommets déliés. Quand cette fleur est passée, il lui succede quatre semences presque rondes, renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur.

Cette plante, dont l'odeur est agréable, est des plus communes en Candie, dans l'île de Corsou, dans toute la Grece, en Espagne, en Sicile, le long des côtes maritimes tournées au midi, sur les montagnes, & aux autres lieux exposés au soleil; on la cultive dans les jardins des curieux; sa fleur varie en couleur suivant le terroir.

Thym (Page 16:308)

Thym, (Chimie & Mat. médic.) plante aromatique de la classe des labiées de Tournefort.

Toute cette plante répand une odeur très - agréable, quoique assez forte. Elle a un goût âcre & amer. On emploie principalement ses feuilles & ses fleurs, ou plutôt leurs calices; car on doit compter les pétales à - peu - prés pour rien comme dans toutes les fleurs des plantes de cette classe.

La marjolaine & le serpolet sont celles des plantes labiées avec lesquelles le thym a le plus de rapport. M. Cartheuser assure que l'huile essentielle de thym est plus âcre que celle de marjolaine, & que la premiere plante contient aussi une plus grande quantité du principe camphré, dont nous parlerons plus bas. L'huile essentielle de thym est d'une couleur dorée ou rouge. M. Cartheuser en a retiré environ un gros & demi d'une livre de plante. Cette huile est, selon une expérience de Neumann, rapportée dans le miscellanea berolinensia, en partie liquide, & en partie concrete, dès le tems même de la distillation; c'est - à - dire qu'en distillant le thym avec l'eau, selon la méthode ordinaire, il s'éleve un principe huileux concret, un vrai camphre capable d'obstruer le bec de l'alembic, &c. Voyez Camphre.

Le thym est rarement employé dans les remedes magistraux destinés à l'usage intérieur. Il est sûr cependant que réduit en poudre, ou bien infusé dans l'eau, dans le vin, &c. il pourroit servir utilement dans tous les cas pour lesquels on emploie les feuilles ou les fleurs de sauge, & qu'il fourniroit même dans tous ces cas un remede plus efficace; on peut regarder ces remedes, & sur - tout la poudre, comme de bons emmenagogues, aristolochiques, &c. comme stomachiques, cordiaux, vulnéraires, &c.

L'usage du thym pour les remedes extérieurs est plus fréquent. On le fait entrer assez généralement dans la composition des vins aromatiques, des lotions & des demi - bains qu'on destine à fortifier les membres, à en dissiper les enflures, à en calmer les douleurs, &c.

Le thym que les botanistes appellent de Crete, qui est celui de Dioscoride & des anciens, & qui est absolument analogue à notre thym commun, a été employé dans plusieurs anciennes compositions officinales, telles que la confection hamech, l'aurea alexandrina, &c. Les modernes emploient le thym vulgaire dans un grand nombre de compositions tant externes qu'internes, & ils y font entrer aussi ses principes les plus précieux, son huile essentielle par exemple, dans le baume nervin & dans le baume apoplectique; son eau distillée dans une eau composée, appellée aromatique par excellence, aqua odorata, seu milleflorum, de la pharmacopée de Paris. (b)

THYMBRE (Page 16:308)

THYMBRE, s. f. (Hist. nat. Botan.) thymbra, genre de plante qui ne differe du thym, de la sarriette & du calament, qu'en ce que ses fleurs sont disposées

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