ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"279"> quelques savans prétendent que de Thout, l'on fit Theot, d'où les anciens Germains avoient fait Woth, Wothan, Wodan, Woden, Wode, & ensuite Guosh, Goth, God & Got, qui encore aujourd'hui signifie Dieu.

Le Theuth des Egyptiens n'étoit point le Dieu suprème, mais une divinité dont tous les arts tiroient leur origine. Scaliger prétend que ce Theuth étoit si sage, qu'on donna dans la suite ce nom à tous ceux qui se distinguerent par leur sagesse. Il prétend encore que le Theutatès des Germains étoit le Theuth des Egyptiens; ce qu'il y a de sûr, c'est que toutes les hypothèses sur cette matiere sont également chimériques. (D. J.)

Theuth (Page 16:279)

Theuth ou Thot, (Calendrier égyptien.) c'étoit selon Cicéron de nat. deor. l. III. n°. 36. chez les Egyptiens le nom du premier mois de leur année, c'est - à - dire, le mois de Septembre, selon Lactance. Ce mois commençoit le 29 Août du calendrier Julien, répondoit au mois Elul des Juifs, & au mois Gorpiaeus des Macédoniens. (D. J.)

THEXIS (Page 16:279)

THEXIS, (Médec. anc.) QH/CIS2, terme employé par les anciens auteurs en médecine, quelquefois pour signifier les blessures ou piquures faites avec de petits instrumens pointus; quelquefois pour le traitement des plaies par la suture; & quelquefois pour la réunion des levres d'une blessure, en produisant la plus petite cicatrice possible. (D. J.)

THIA (Page 16:279)

THIA, (Géogr. anc.) 1°. île de la mer Egée, & l'une des Cyclades, selon Pline, liv. II. ch. lxxxvij. Cette île du naturaliste de Rome, n'est qu'un méchant écueil, qui n'a pas même de nom aujourd'hui.

2°. Ville du Pont cappadocien, sur la route de Trapézunte à Satala, selon l'itinéraire d'Antonin.

3°. Lieu de Grece dans la Béotie. (D. J.)

THIARUBEKESSIS (Page 16:279)

THIARUBEKESSIS, s. f. terme de relation, ba layeur des mosquées en Perse; cet emploi parmi nous méprisable, est recherché en Perse, & appartient à un ordre inférieur du clergé mahométan de ce royaume.

THIE (Page 16:279)

THIE, s. f. (Outil de Fileuse.) petit instrument de fer ou d'autre matiere, dans lequel les fileuses mettent le bout de leur fuseau. La thie paroît être le verticilla des Latins; on disoit autrefois verteil ou verteau.

Dans le Maine, l'Anjou, le Poitou, & autres provinces de France, la thie est un petit instrument de fer, de cuivre ou d'argent, qui est creux, & où l'on fourre la pointe d'en - haut du fuseau à la main, comme on fourre une baguette de pistolet dans un tirebourre. Cette thie est cannelée à colonne torse, c'est - à - dire qu'elle a une rainure enfoncée qui tourne en vis deux ou trois tours. Cette cannelure soutient le fil sans pouvoir aller à droit ni à gauche, & facilite aux fileuses, la maniere imperceptible dont le fil qu'elles filent, se place comme de lui - même sur leur fuseau; les fileuses qui ne se servent point de thie, sont obligées de s'arrêter à chaque aiguillée de fil qu'elles ont filé, afin de les dévider sur leur fuseau. Savary. (D. J.)

THIÉRACHE (Page 16:279)

THIÉRACHE, (Géog. mod.) pays de France qui fait partie de la province & du gouvernement militaire de la Picardie. Il est borné au nord par le Hainaut & le Cambrésis, au midi par le Laonois, au levant par la Champagne, & au couchant par le Vermandois. Philippe Auguste le réunit à la couronne après la mort d'Elisabeth, comtesse de Flandres, fille du dernier comte de Vermandois. Il abonde en blé; Guise en est le chef - lieu. (D. J.)

THIERS (Page 16:279)

THIERS, (Géog. mod.) ville de France, dans l'Auvergne, au diocese de Clermont, frontiere du Forez, sur la Durole, à 10 lieues au couchant de Clermont, avec titre de vicomté. Il y a un séminaire, une collégiale, justice royale; enfin une abbaye d'hommes de l'ordre S. Benoît. Il s'y faisoit autrefois beaucoup de commerce en quinquaillerie, papier, cartes & cartons. Long. 21. 12. latit. 45. 50.

Guillet (George), écrivain spirituel, naquit dans cette ville vers l'an 1625, & mourut à Paris en 1705. Son livre intitulé les arts de l'homme d'épée, ou le dictionnaire du gentilhomme, a été imprimé partout; mais on fait encore plus de cas de son Athenes & de sa Lacédémone ancienne & nouvelle. Ce sont deux livres charmans, & qui deviennent rares. (D. J.)

THILE, la (Page 16:279)

THILE, la, ou la THIELE, (Géogr. mod.) riviere de Suisse, au pays de Vaud. Apres s'être jettée à Y verdun dans le lac de Neuchatel, elle entre dans celui de Bienne, en sort, & se perd dans l'Aar. (D. J.)

THILEMARCK (Page 16:279)

THILEMARCK, (Géog. mod.) petite province de Norwege, dans le gouvernement d'Aggherus. Elle dépend de l'évêché de Berghen.

THIMERAIS (Page 16:279)

THIMERAIS, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Theoderemensis ager; pays de France, qui fait partie du Perche, & qui est uni au gouvernement militaire de l'île de France. Châteauneuf en est le lieu principal.

THIMIN (Page 16:279)

THIMIN, s. m. (Monnoie.) monnoie qui a cours dans l'Archipel; elle valoit cinq sols quand l'écu étoit sur le pié de trois livres douze. (D. J.)

THIN (Page 16:279)

THIN, s. m. (Mat. méd. des Arabes.) nom donné par les anciens médecins arabes à toute espece de terre ou de bol d'usage en médecine. Ainsi le bol d'Arménie de Galien est nommé par Avicenne thin Armeni; de - là le mot muthin signifie tout ce qui est terreux, & qui approche de la nature des bols médecinaux.

THINAE (Page 16:279)

THINAE, (Géogr. mod.) ville d'Asie, à laquelle Ptolomée, l. VII. c. v. donne le titre de métropole des Chinois, & la place dans les terres. Le nom moderne, selon Mercator, est Tenduc. (D. J.)

THINITE (Page 16:279)

THINITE, s. m. (Hist. d'Egypte.) c'est le nom qu'on donne aux rois d'Egypte qui ont regné à This, capitale de leur royaume. Il y a eu deux dynasties de thinistes. La premiere commença à Ménès, & finit à Bienachès: elle comprend huit rois; la seconde commença à Bocthus, & finit à Neperchetes; elle comprend dix rois, ensorte qu'il y a eu en tout dix - huit rois thinites, qui ont possédé ce royaume pendant six cens trois ans. Ce royaume, selon Usserius, commença 2130 ans avant J. C. (D. J.)

THIOIS, le (Page 16:279)

THIOIS, le, (Langue.) le thiois, autrement dit théotisque, est la même chose que l'ancienne langue téutonique ou tudesque. Voyez Tudesque.

THIONVILLE (Page 16:279)

THIONVILLE, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Theodonis villa; ville de France, dans le Luxembourg, sur le bord de la Moselle, entre Metz & Sierck. Cette petite ville, qui est chef - lieu d'un bailliage, a été originairement une maison royale; c'est aujourd'hui un gouvernement de place, avec état major. Le pont qu'on y passe est défendu par un ouvrage à corne. Les Espagnols étoient les maîtres de Thionville, lorsque M. le prince s'en saisit en 1643, après la batai le de Rocroy. Elle fut cédée à la France par le traité des Pyrénées en 1659. Long. suivant Cassini, 23. 42. lat. 41. 29. 40. (D. J.)

THIR (Page 16:279)

THIR, s. m. (Calend. des Ethiopiens.) nom du cinquieme mois de Ethiopiens, qui répond suivant Ludolf, au mois de Janvier.

THIRENSTEIN ou THIRUSTEIN (Page 16:279)

THIRENSTEIN ou THIRUSTEIN, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne, dans la basse Autriche, proche le Danube, à un mille au - dessus de Stein, avec un château, où l'on dit que Richard I. roi d'Angleterre, fut détenu quelque tems prisonnier par Léopold duc d'Autriche; celui - ci rendit le roi Richard à l'empereur Henri VI. qui ne le mit en liberté, en 1194, qu'en le rançonnant à cent mille marcs d'argent. (D. J.)

THIRSK (Page 16:279)

THIRSK, (Géog. mod.) petite ville ou bourg [p. 280] d'Angleterre, dans la province d'Yorck. Elle a droit de tenir marché & de députer au parlement. (D. J.)

THISBE (Page 16:280)

THISBE, (Géog. anc.) ville de la Béotie, selon Pausanias, liv. IX. ch. xxxij. elle avoit pris son nom d'une nymphe qui s'appelloit ainsi.

THISOA (Page 16:280)

THISOA, s. f. (Mythol.) une des trois nymphes qui éleverent Jupiter sur le mont Lycée en Arcadie. (D. J.)

THISRIN (Page 16:280)

THISRIN, prior, (Calend. syrien.) nom que les Syriens donnent au premier mois de l'année. Il a 31 jours. Le mois qui suit immédiatement, & qui a 30 jours, est appellé Thisrin posterior.

THIVA (Page 16:280)

THIVA, (Géog. mod.) ville de la Livadie, bâtie sur une éminence, où étoit jadis l'ancienne Thèbes, capitale de la Béotie, cette ville fameuse par sa grandeur, par son ancienneté, par ses malheurs & par les exploits de ses héros. Voyez Thebae, n°. 2.

Depuis qu'Alexandre eut détruit cette belle ville, elle n'a jamais pu se relever; c'est sur ses ruines qu'on a bâti Thiva ou Thive. En y arrivant, dit M. Spon, nous passames un petit ruisseau qui coule le long des murailles; & ce doit être la riviere d'Isménus, que d'autres, avec plus de raison, n'appellent qu'une fontaine; mais Wheler n'est pas de ce sentiment. Selon lui, Thiva est entre deux petites rivieres, l'une au levant, qu'il regarde être l'Isménus, & l'autre au couchant, qu'il prend pour Dircé. Je ne comprens pas, poursuit - il, ce qui oblige M. Spon à être d'un autre sentiment, puisque Pausanias, après avoir décrit les côtés du nord & de l'est de la porte Proetida vers la Chalcidie, recommence à la porte Neitis, &, après avoir remarqué quelques monumens qui y sont, passe cette riviere de Dircé, & va de - là au temple de Cabira & de Thespia, ce qui est au couchant de Thèbes. M. Spon ajoute que la riviere Isménus est hors de la ville à main droite de la porte Homoloïdes, & passe près d'une montagne appellée aussi Isménus; tout cela ne répond à aucune chose qui soit au couchant.

La forteresse nommée Cadmie, dont les murailles & quelques tours quarrées qui y restent sont fort antiques; cette forteresse, dis - je, est ovale; & tout ce qui est renfermé dans les murailles est beaucoup mieux bâti, & plus élevé que ce que l'on bâtit aujourd'hui dans le pays. On croit que Thiva a une lieue & demie de tour, & qu'il y a trois ou quatre cens habitans. Les Turcs, qui en sont les maîtres & qui font la moindre partie, y ont deux mosquées; & les Chrétiens y ont quelques églises, dont la cathédrale s'appelle Panagia - Chrysaphoritza.

On n'y voit rien de remarquable que quelques fragmens d'anciennes inscriptions parmi les carreaux du pavé. On trouve deux kans dans cette ville. Aulieu de trois à quatre cens habitans, M. Spon en met, par une grande erreur, trois à quatre mille, en y comprenant les fauxbourgs, dont le plus grand, mais également dépeuplé, est celui de S. Théodore; il y a une belle fontaine, qui vient d'un réservoir sur le chemin d'Athènes. C'est ce ruisseau que M. Spon prend pour le Dircé des anciens.

On voit vers le chemin de Négrepont le lieu d'où l'on tire la matiere dont on fait les pipes à fumer du tabac. Ceux qui jugent qu'il y a de cette matiere dans un endroit, en achetent le terroir du vayvode, & y font creuser à quinze ou vingt piés de profondeur, & de la largeur d'un puits ordinaire. Ensuite ils y font descendre des gens qui tirent une terre fort blanche qui s'y trouve; elle est molle comme de la cire. On la travaille ou sur le lieu même, ou dans les boutiques avec un couteau, & on la façonne avec des fers pour en faire des bottes de pipes à la turque, c'est - à - dire sans manche, parce qu'on y ajoute de grands tuyaux de bois. Cette terre ainsi figurée s'endurcit à l'air, sans la faire cuire; & avec le tems, elle devient aussi dure que la pierre. La plus pesante est la meilleure, & la moins sujette à se casser. Les moindres se vendent cinq aspres la piece, & les plus belles neuf à dix.

La notice épiscopale de Nilus Doxapatrius appelle cette ville Theboe groecioe, & en fait une province ecclésiastique, avec trois évêchés qu'elle ne nomme point. Il paroît, par la notice de l'empereur Andronic Paléologue le vieux, que Thèbes étoit une métropole sous le patriarchat de Constantinople, & que du cinquante - septieme rang, elle passa au soixanteneuvieme. Dans la même notice, elle est comptée parmi les villes qui avoient changé de nom, Boeotia, nunc Theboe.

Thiva est dans la Livadie, & appartient aux Turcs qui y ont quelques mosquées; les Grecs y ont un prêtre qui prend le titre d'évêque. Long. 41. 38. latit. suivant les observations de M. Vernon, 38. 22. (D. J.)

THIUS ou THEIUS (Page 16:280)

THIUS ou THEIUS, (Géog. anc.) riviere de l'Arcadie. Pausanias dit, l. VIII. c. xxxv. qu'en allant de Mégalopolis à Lacédémone le long de l'Alphée, on trouve au bout d'environ trente stades le fleuve Thius, qui se joint à l'Alphée du côté gauche. (D. J.)

THLASIS (Page 16:280)

THLASIS, s. f. (Médec. anc.) QLA/SIS2 ou TLASMA\, contusion, collision, espece de fracture des os plats qui consiste dans une contusion, & un enfoncement des fibres osseuses; ce mot vient du verbe QLA/W, je froisse. *TLAS2IS2, dans Hippocrate & dans Galien, est toute contusion faite par un corps émoussé, & toute blessure produite par un instrument mousse qui a contus les parties. (D. J.)

THLASPI (Page 16:280)

THLASPI, s. m. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en croix, composé de quatre pétales: le pistil sort du calice, & devient dans la suite un fruit plat, arrondi, bordé le plus souvent d'une aîle ou d'un feuillet, & échancré à sa partie supérieure; ce fruit est divisé en deux loges par une cloison intermédiaire, dirigée obliquement relativement au plan des panneaux, & il renferme des semences le plus souvent applaties. Ajoutez aux caracteres de ce genre que ses feuilles sont simples, en quoi il differe de celui du cresson. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Des vingt & une especes de thlaspi de Tournefort, nous décrirons la plus ordinaire, thlaspi vulgatus I. R. H. 212. en anglois, the common treaclemustard.

Sa racine est assez grosse, fibreuse, ligneuse, blanche, un peu âcre. Elle pousse des tiges à la hauteur d'environ un pié, rondes, velues, roides, rameuses, garnies de feuilles simples sans queue & sans découpure, longues comme le petit doigt, larges à leur base, s'étrécissant peu - à - peu en pointe, crenelées en leurs bords d'un verd - blanchâtre, d'un goût âcre & piquant. Ses fleurs sont petites, blanches, nombreuses, disposées comme celles de la bourse à berger, composées chacune de quatre pétales en croix, avec six étamines à sommets pointus.

A ces fleurs succedent des fruits ronds, ovales, applatis, bordés ordinairement d'une aîle ou feuillet plus étroits à leur base, plus larges & échancrés par le haut. Ils sont composés de deux panneaux séparés par une cloison mitoyenne, posée de travers, & divisés en deux loges; elles contiennent des graines presque rondes, applaties, d'une couleur rouge obscure; ces graines noircissent en vieillissant, & sont d'un goût âcre & brûlant, comme la moutarde.

Cette plante vient aux lieux incultes, rudes, pierreux, sablonneux, exposés au soleil & contre les murailles; elle fleurit en Mai, & sa semence mûrit en Juin. On nous l'apporte du Languedoc & de la Provence, où elle croît supérieure à celle des autres

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