ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"131"> bre, dont le bois est d'une extrème dureté; le P. Labat dit que cet arbre n'a guere qu'un pié de diametre; son écorce est blanchâtre; ses feuilles sont clair - semées, de médiocre grandeur, ovales, dentelées, & comme brûlées du soleil, ensorte que cet arbre paroît tout rougeâtre de loin. (D. J.)

TENDREMENT (Page 16:131)

TENDREMENT, adv. terme de Musique qui, à la tête d'un air, marque un mouvement lent & doux, des sons filés gracieusement & animés d'une expression tendre & touchante; les Italiens se servent du mot amoroso pour indiquer à - peu - près la même chose. (S)

TENDROCOSSÉ (Page 16:131)

TENDROCOSSÉ, (Hist. nat. Botan.) plante de l'île de Madagascar; on assure que sa décoction fait venir & augmente le lait aux femmes, & qu'elle est tonique & fortifiante.

TENDRON (Page 16:131)

TENDRON, s. m. (Gram.) partie tendre d'un animal, d'une plante. On dit des tendrons de veau, ce sont des parties cartilagineuses qui tiennent aux os. Des tendrons d'artichaux, de choux, de laituë; ce sont les parties plus solides auxquelles les feuilles sont attachées.

TENEBRES, OBSCURITÉ, NUIT (Page 16:131)

TENEBRES, OBSCURITÉ, NUIT, (Synonyme.) les ténebres semblent signifier quelque chose de réel & d'opposé à la lumiere. L'obscurite est une pure privation de clarté. La nuit est la cessation du jour, c'est - à - dire le tems où le soleil n'éclaire plus.

On dit des ténebres qu'elles sont épaisses; de l'obscurité qu'elle est grande; de la nuit qu'elle est sombre.

On marche dans les ténebres, à l'obscurité & pendant la nuit. L'abbé Girard. (D. J.)

Ténebres (Page 16:131)

Ténebres, (Critiq. sacrée.) obscurité; les ténebres dans le sens figuré, se prennent 1°. pour malheur. disgrace; fuit illa dies tenebrarum. Esther, xj. 8. ce fut là un jour de calamité: 2°. pour la mort; connoîtra - t - on les merveilles de Dieu dans les ténebres. Ps. lxxxvij. 13. c'est - à - dire dans le tombeau: 3°, pour l'ignorance de la vérité; les hommes, dit S. Jean. iij. 19. ont mieux aimé les ténebres que la lumiere: 4°. pour le péché; rejettons les oeuvres de ténebres. Rom. xiij. 12.

Les oeuvres de ténebres dont parle ici S. Paul, TA\ E\RGA TD= SKO/TD, sont les péchés qui tirent leur source de l'idolatrie. C'est dans le même sens que l'apôtre dit, II. Corinth. vj. 14. Quel rapport y a - t - il entre la lumiere & les ténebres? c'est - à - dire du chrétien & de l'idolatrie. Et ailleurs, Ephes. v. 8. vous étiez autrefois ténebres, c. à. d. vous étiez autrefois iaolâtres. De même, être appellé des ténebres, I. Pierre, ij. vers. 9. c'est sortir de l'idolatrie où l'on étoit plongé. « Ceux qui se jettent dans l'idolatrie, dit Philon, préferent les ténebres à une lumiere éclatante ». Tous ces passages prouvent que les ténebres dans le nouveau Testament, désignent spécialement l'idolatrie.

Les chaines des ténebres, Sapience, xvij. 2. les chaînes d'obscurité, I. Pierre, ij. 4. signifient la même chose, le péché, l'idolatrie; c'est une métaphore prise de l'idée que les Juifs avoient du sort des méchans; ils les croyoient gardés dans des cachots obscurs, & garrottés de chaînes. (D. J.)

Ténebres de la passion (Page 16:131)

Ténebres de la passion, (Critiq. sacrée.) c'est ainsi qu'on nomme l'obscurcissement, ou les ténebres qui arriverent à la mort de J. C. & qui arriverent, disent les évangélistes, depuis la sixieme heure (midi), jusqu'à la neuvieme: A sextâ autem horâ, tenebrae factoe sunt super universam terram, usque ad horam nonam.

On demande avec beaucoup d'empressement, si les ténebres dont il s'agit, s'étendirent réellement sur la plus grande partie de notre hémisphere, ou si elles ne couvrirent qu'une partie de la Judée, qui est quelquefois désignée dans l'Ecriture sous le nom de toute la terre.

Sans prétendre décider cette question, je remarquerai 1°. que pour chercher des traces de ces ténebres hors de la Judée, il faudroit être bien sûr qu'elles se sont étendues par - tout, & c'est ce qui est fort incertain, pour ne rien dire de plus sort; la plupart des interpretes ont suivi le sentiment d'Origene, qui a prétendu que par toute la terre, il ne faut entendre dans le récit des évangélistes que la Palestine; c'est assez leur style, & il y a beaucoup d'apparence qu'ils n'ont parlé que de la Terre - Sainte, du - moins ne peuton prouver le contraire; par conséquent vouloir chercher des traces de cet événement dans d'autres auteurs, c'est chercher une chose de l'existence de laquelle on n'est pas certain.

Il faudroit qu'on fût bien d'accord sur l'année & le jour précis de la mort de J. C. sans quoi l'on se donne encore une peine inutile; or tout le monde sait que les savans ne sont pas d'accord sur ce sujet; la plupart mettent cet événement au vendredi 3 Avril de l'an 33 de l'ere chrétienne, & en adoptant cette époque, tout ce qu'on trouve dans l'histoire profane ne peut avoir le moindre rapport aux ténebres dont il s'agit. On cite ordinairement le témoignage de Phlegon, affranchi d'Adrien, rapporté par divers anciens, qui parle d'une éclipse de soleil mémorable arrivée en la deux cent deuxieme olympiade, la seconde année selon les uns, & la quatrieme selon les autres: or lequel de ces deux calculs qu'on adopte, il ne concourt point avec l'an 33, mais avec l'an 30 ou 32; on verra dans la suite que la même chose a lieu par rapport à l'éclispe mentionnée dans les annales de la Chine.

Pour pouvoir faire quelque fonds sur ce que les historiens profanes disent, il faudroit que les témoins fussent bien unanimes, au - lieu qu'ils different dans des circonstances essentielles. On ne parle point de ce qu'on cite de Denys l'aréopagite; presque tous les critiques conviennent que les pieces publiées sous le nom de Denys sont supposées. Il ne s'agit donc que du témoignage de Phlegon & de celui des annales de la Chine. Parlons d'abord du premier en peu de mots, car nous y reviendrons ensuite.

Cet auteur avoit écrit une histoire des olympiades, dont plusieurs anciens nous ont conservé un passage sur le sujet dont il s'agit; mais ils le citent d'une maniere si différente qu'on ne peut en rien conclure. 1. Georges Syncelle fait dire à Jules africain, que Phlegon rapporte, que sous l'empire de Tibere il se fit dans la pleine lune, une éclipse de soleil, depuis six heures jusqu'à neuf heures; mais il n'est point parlé de la pleine lune dans Eusebe, & dans les autres auteurs qui citent le même passage; & Origene nie expressément que Phlegon ait marqué cette circonstance. 2. Aucun de ces auteurs n'a dit que cette éclipse avoit duré jusqu'à neuf heures; Eusebe & Cedrenus font dire à Phlegon, qu'à six heures le jour fut changé en nuit. 3. Les uns disent la seconde année, & les autres la quatrieme année de la deux cent deuxieme olympiade.

A l'égard de l'éclipse arrivée à la Chine, on ne convient pas sur l'année; les uns la mettent l'an 31 & d'autres l'an 32 de J. C. Selon M. Kirch, elle n'a été que que de neuf doigts & demi, ou neuf doigts quarante minutes; & selon le P. Gaubil, elle a été centrale annulaire. Selon le premier, elle étoit finie à dix heures du matin; & selon l'autre, elle a été centrale annulaire à dix heures & demie.

Je sai que les Jésuites ont prétendu que les annales de la Chine disent qu'au mois d'Avril de l'an 32 de J. C. il y eut une grande éclipse de soleil, qui n'étoit pas selon l'ordre de la nature, & qui par conséquent pourroit bien être celle qu'on vit au tems de la passion de J. C. lequel mourut au mois d'Avril selon quelques auteurs. C'est pourquoi les missionnai<pb-> [p. 132] res de la Chine, prierent en 1672, les astronomes de l'Europe, d'examiner s'il n'y eut point d'éclipse en ce mois & en cette année, & si naturellement il pouvoit y en avoir; parce que cette circonstance étant bien vérifiée, on en pourroit tirer de grands avantages pour la conversion des Chinois. Mais on a raison de s'étonner que les missionnaires ayant alors chez eux d'habiles astronomes, n'aient pas eux - mêmes fait les calculs qu'ils demandoient, ou qu'ils n'aient pas été d'assez bonne foi pour nous communiquer leurs découvertes.

Quoi qu'il en soit, ils ont paru croire que cette éclipse & les ténebres arrivées à la mort de J. C. sont une seule & même chose. Le P. Jean - Dominique Gabiani, l'un des missionnaires de la Chine, & plusieurs de leurs néophites, supposent le fait incontestable. Le P. Tachard, dans l'épitre dédicatoire de son premier voyage de Siam, dit que « la Sagesse suprême fit connoître autrefois aux rois & aux peuples d'Orient J. C. naissant & mourant, par une nouvelle étoile, & par une éclipse extraordinaire ».

Cependant plusieurs astronomes européens, entr'autres Muller en 1685, & Bayer en 1718, ayant consulté les annales chinoises, & calculé l'éclipse dont elles font mention, ont trouvé que l'éclipse de la Chine étoit naturelle, & qu'elle n'avoit rien de commun avec les ténebres de la passion de notre Sauveur.

En effet, 1°. comme je viens de le dire, on ne convient point de l'année où l'éclipse de la Chine est arrivée; les uns mettent cette année à l'an 31, & d'autres à l'an 32 de J. C. 2°. selon M. Kirch, elle n'a été que de neuf doigts & demi, ou neuf doigts quarante minures; & selon le P. Gaubil, elle a été centrale annulaire. Selon le premier, elle étoit finie à dix heures du matin; & selon l'autre, elle a été centrale annulaire à dix heures & demi.

Mais en supposant que les missionnaires jésuites & les astronomes européens soient d'accord, quel rapport des éclipses étrangeres peuvent - elles avoir avec les ténebres arrivées à la mort de J. C? 1°. Il ne pouvoit y avoir d'éclipse naturelle au soleil, puisque la lune étoit en son plein; & par cette raison, il seroit impossible à aucun astronome de calculer une éclipse marquée à ce jour là, il n'en trouveroit jamais; au - lieu que M. Kirch & le P. Gaubil lui - même ont calculé celle dont il est fait mention dans les annales de la Chine; elle n'a donc rien de commun avec des ténebres qui n'ont pu, selon le cours naturel, être l'effet d'une éclipse au soleil. 2°. La durée des ténebres, qui fut de trois heures, prouve qu'elles n'étoient pas produites par une éclipse, puisque les plus grandes éclipses ne causent de ténebres que pendant quatre ou cinq minutes. 3°. Quand l'éclipse parut à la Chine, il n'étoit pas jour à Jérusalem. 4°. L'éclipse se fit le jeudi matin, & les ténebres le vendredi après midi. 5°. L'éclipse arriva le dernier jour du troisieme mois des Chinois, c'est - à - dire le dernier jour du second mois judaïque; & les ténebres à la pâque que les Juifs célebrent au milieu de leur premier mois. 6°. L'éclipse de la Chine arriva le 10 Mai, tems où la paque ordinaire des Juifs ne fut jamais célebrée. 7°. Il n'est pas même certain qu'il y ait eu dans la Chine l'an 32 de J. C. une telle éclipse. Cassini assure qu'après avoir calculé exactement, il a trouvé que la plupart des éclipses dont les Chinois parlent, ne peuvent être arrivées dans le tems qu'ils ont marqué, & le P. Couplet lui - même convient qu'ils ont inséré dans leurs fastes un grand nombre de fausses éclipses. Un chinois nommé Yamquemsiam, dans sa réponse à l'apologie pour la religion chrétienne, publiée par les Jésuites à la Chine, dit positivement que cette prétendue éclipse n'est marquée dans aucune histoire de la Chine. 8°. Enfin si l'éclipse qu'on vit à la Chine au mois d'Avril de l'an 32 de J. C. arriva naturellement, elle ne peut avoir aucun rapport avec les ténebres de la passion, qui étoient surnaturelles; & si au contraire elle étoit contre le cours régulier de la nature, le plus habile mathématicien de l'Europe entreprendroit en vain de la calculer.

Quant à l'éclipse naturelle dont Phlegon faisoit mention dans sa chronologie des olympiades, le docteur Sykès dans une savante dissertation sur ce sujet, remarque que les peres qui citent cet auteur, ne sont d'accord ni sur l'année de l'éclipse dont il parloit, ni sur les autres circonstances. Jules africain, qui vivoit environ 86 ans après Phlegon, est le premier qui allegue son témoignage dans un fragment qui nous a été conservé par Georges Syncelle.

Mais 1°. Jules africain fait dire à Phlegon, que cette éclipse arriva dans le tems de la pleine lune; cependant dans le passage de Phlegon, cité par Eusebe, il n'en est point parlé. 2°. Jules africain censure Thallus d'avoir appellé ces ténebres une éclipse; mais il ne trouve pas à redire à Phlegon, que cette éclipse arriva dans le tems de la pleine lune. 3*. Africain raconte qu'il y eut des ténebres universelles; que par un tremblement de terre, les rochers se fendirent, & que plusieurs lieux furent renversés dans la Judée & dans d'autres parties du monde; mais il paroît par le témoignage d'Origene, que tous ces prodiges n'arriverent que dans la Judée aux environs de Jérusalem. 4°. Africain ne marque pas l'année précise de l'éclipse de Phlegon; il se contente de dire qu'elle arriva sous le regne de Tibere; mais puisqu'il assure que cette éclipse est la même que celle qui arriva au tems de la passion de J. C. & que l'opinion générale de son tems, étoit que le Sauveur souffrit l'an 15 de Tibere, il faut la fixer à la 4e. année de la deux cent unieme olympiade.

A l'égard d'Origene, M. Sykès prétend prouver qu'il ne croyoit point que l'éclipse de Phlegon eût du rapport avec les ténebres de la passion. 1°. Parce qu'Origene convient dans son Commentaire sur S. Matthieu, qu'aucun auteur payen n'en a parlé. 2°. Parce qu'il croit que les prodiges dont les évangélistes font mention à la mort du Sauveur, n'arriverent que dans la Judée & aux environs de Jérusalem. 3°. Parce que selon lui, une nuée épaisse causa ces ténebres, ce qui ne s'accorde pas avec la circonstance de l'éclipse de Phlegon.

Le docteur Sykès conclut de toutes ces remarques, que puisque les anciens ne sont d'accord ni sur l'année, ni sur les circonstances de l'éclipse de Phlegon; que les uns la mettent à la premiere année de la deux cent deuxieme olympiade, les autres à la seconde, S. Jerôme à la troisieme, & Eusebe à la quatrieme, nous ne pouvons faire aucun fond sur le témoignage de Phlegon qu'ils ont cité.

J'aurai peut - être encore occasion d'ajouter un mot sur cette matiere, en parlant de Phlegon né à Tralles; ainsi voyez le mot Tralles, & tout sera dit sur ce point curieux de critique. (Le chevalier de Jaucourt.)

Ténebres (Page 16:132)

Ténebres, (terme d'Eglise.) ce mot se dit dans l'Eglise catholique des matines qui commencent l'office des féries majeures de la semaine - sainte. Les leçons de ténebres sont les lamentations de Jérémie sur les malheurs de Jérusalem, qu'on chante sur des tons plaintifs. (D. J.)

TENEBRIUM (Page 16:132)

TENEBRIUM, (Géog. anc.) promontoire de l'Espagne tarragonoise. Ptolomée, liv. II. ch. vj. le donne aux peuples Ilercaones; c'est aujourd'hui, à ce qu'on croit, Cabo de Alfaques. (D. J.)

TÉNÉCHIR (Page 16:132)

TÉNÉCHIR, s. m. (terme de relation.) planche ou pierre sur laquelle les Turcs mettent les morts

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