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Les modernes, ajoutera quelqu'un, pratiquent encore de belles décorations; j'en conviens: mais elles sont rarement à leur place. Ainsi, quoique plus rapprochés en apparence des Grecs, que ne l'étoient les Goths, nous pourrions à certains égards, nous en être fort éloignés. Je le crois d'abord par la vérité du fait; en second lieu, parce que nous nous en croyons plus près; enfin, parce que nous sommes venus après les Goths, & que la succession des goûts pourroit nousavoir détourné de la pureté primitive.
Quoiqu'il ait paru de tems à autres des artistes très - habiles, avec un peu d'attention, on ne peut méconnoître la dégradation du goût, & cette fatalité qui a toujours interrompu l'esprit dans sa marche. Dans tous les arts, il a fallu pendant long - tems, se traîner dans la carriere fatigante & incertaine des essais mal conçus, avant que de franchir l'intervalle immense qui peut conduire à quelque perfection. Lorsque l'esprit a atteint à quelques beautés vraies & constantes, rarement sait - il s'y reposer. De fausses subtilités se présentent; on croit en s'y abandonnant, renchérir sur la belle simplicité de la nature; & les arts retombent dans la période des erreurs, que l'imbécillité d'un instinct perverti fait néanmoins applaudir.
L'architecture des temples mahométans n'est pas
propre à rectifier notre goût; car ce sont des ouvrages
communément tout ronds avec plusieurs tours.
Quelques - unes de ces tours qui sont à la mosquée
de Médine, où est le tombeau de Mahomet, sont torses,
non pas cependant comme nos colonnes, dont
les spires sont dans différens plans; ce sont plutôt
comme des courbes, qui rampent autour de ces tours
circulaires. Cette figure des temples mahométans,
aux tours près, est celle que les anciens avoient constamment
employée dans les temples de Vénus. Se seroit - t - on asservi à cette similitude, parce que le ciel
de Mahomet est celui de la déesse des plaisirs? (Le
chevalier
Temples des Siamois (Page 16:86)
Temple de la Gloire (Page 16:86)
La gloire est une illustre & large renommée de plusieurs & grands bienfaits exercés sur notre patrie, ou sur toute la race du genre humain; telle est la belle définition qu'en donne Cicéron; ce n'est pas, ajoute - t - il, le vain soufle d'une faveur populaire, ni les applaudissemens d'une imbécille multitude que les sages dédaignent, qui constitue la place dans le temple de la gloire; mais c'est l'approbation unanime des grandes actions, approbation donnée par tous les honnêtes - gens, & par le suffrage incorruptible de ceux qui peuvent juger de l'excellence du mérite, car des témoignages de cette espece répondent toujours à la vertu, comme l'écho répond à la voix.
Puisque la vraie gloire est la récompense générale des belles actions, on conçoit sans peine qu'elle sera chere aux gens de bien, & qu'ils la préféreront
Ils doivent marcher dans cette carriere par amour
pour la vertu, & non pour captiver l'affection & les
louanges d'un peuple volage. Ceux qui sont touchés
de la vaine gloire, disent, comme Philippe:
Voilà les notions que Cicéron inculque pour engager les hommes à tâcher de mériter une place dans le temple de la gloire, dont il avoue qu'il étoit amoureux; eh quel amour peut être mieux placé? Cette passion est surement un des plus nobles principes qui puissent enflammer une belle ame. Elle est plantée par Dieu dans notre nature pour la dignifier, si je puis parler ainsi, & elle se trouve toujours la plus forte dans les ames sublimes. C'est à elle que nous devons les grandes & admirables choses dont parle l'histoire dans tous les âges du paganisme.
Il n'y a peut - être point d'exemple qu'aucun homme sensible aux périls de son pays, n'ait été porté à le servir par la gloire qu'il acquerroit. Donnez moi un enfant que la gloire échauffe, disoit Quintilien, & je répondrai du succés de mes leçons. Je ne sai, dit Pline, si la postérité daignera jetter quelques regards sur moi; mais je suis sûr d'en mériter quelque chose, non pas par mon esprit & par quelques foibles talens, ce seroit pur orgueil; mais par le zele & par le respect que je lui ai toujours voué.
Il ne paroîtra point étrange, que les plus sages des anciens aient considéré la gloire comme la plus grande récompense d'une belle vie, & qu'ils aient poussé ce principe aussi loin qu'il étoit possible, quand on réfléchira que le grand nombre d'entr'eux n'avoit pas la moindre notion d'aucune autre récompense; si quelques - uns goutoient l'opinion d'un état à venir de félicité pour les gens vertueux, ils la goutoient plutôt comme une chose désirable, que comme une opinion fondée; c'est pour cela qu'ils s'efforçoient de tenir leur gloire & leur immortalité des suffrages de leurs descendans; ainsi par une fiction agreable, ils envisageoient cette renommée à venir, comme une propagation de leur vie, & une éternisation de leur existence; ils n'avoient pas une petite joie d'imaginer, que si ce sentiment n'atteignoit pas jusqu'à eux, du - moins il s'étendroit aux autres, & qu'ils feroient encore du bien étant morts, en laissant l'exemple de leur conduite à imiter au genre humain.
Tous ces grands hommes ne regardoient jamais que ce fût proprement leur vie, celle qui étoit bornée à un cercle étroit d'années sur la terre; mais ils envisageoient leurs actions comme des graines semées dans les champs immenses de l'univers, qui leur porteroient le fruit de l'immortalité à - travers de la succession des siecles.
Telle étoit l'espérance de Cicéron, & il faut convenir qu'il n'a pas été déçu dans son espoir. Quoi qu'en disent de prétendus beaux esprits modernes, qui nomment le sauveur de la république, le plus vain des mortels; tant que le nom de Rome subsistera, tant que le savoir, la vertu & la liberté auront quelque crédit dans le monde, Cicéron sera grand & couvert d'actions glorieuses.
Si quelqu'un demandoit à - présent, quelles sont [p. 87]
Mais la place du temple de la gloire, émanée du mérite le plus cher à l'humanité, sera conservée à ces princes sages, justes, vigilans, qui par une certaine tendresse d'entrailles, ont acquis le titre de peres de la patrie, en faisant le bonheur des citoyens; Trajan, Marc Aurele, Alfred, occupent cette place isolée, qui est supérieure à toute autre.
Si Alexandre succédant à Philippe, se fût déclaré le protecteur de tous les états & de toutes les villes de la Grece, pour leur assurer leurs libertés, & les laisser vivre selon leurs lois; que content des bornes légitimes de son empire, il eût mis toute sa joie à le rendre heureux, à y procurer l'abondance, à y faire fleurir les lois & la justice, aussi - bien qu'il fit fleurir les arts & les sciences, il eût exercé sur tous les coeurs l'empire le plus durable, il eût acquis la sublime gloire, il seroit devenu à tous égards l'admiration de l'univers! Infiniti potentioe domitor ac froenator, ipsâ vestutate magis ac magis florescit!
Après les places des souverains, viennent celles des sujets dans le temple de la gloire. Les premiers sujets dignes de cet honneur, seront ces grands ministres, ces bras droits du prince, qui le consolent ou le soulagent, sans accabler le peuple, partagent & souvent portent seuls le fardeau de l'empire, en conservant toujours leur vertu & leur intégrité. Ces sortes de ministres paroissent rarement sur la terre; la France nomme Sully sous Henri IV. Ils étoient dignes l'un de l'autre.
Ensuite il faut placer les capitaines. les généraux d'armée qui se sont rendus célebres sur terre ou sur mer, par leurs belles actions ou leurs victoires; l'histoire grecque & romaine en fournissent le plus grand nombre, & les monumens qui parlent de leur renomée, ont passé jusqu'à nous; les particularités qui concernent celle de Philopoemen, par exemple, ne nous sont point inconnues.
Ce généralissime des Achéens ayant gagné la bataille de Messene, le musicien Pylade qui chantoit sur Ja lyre, la piece intitulée les Perses, prononça par hasard un vers qui dit:
C'est moi qui couronne vos têtes Des fleurons de la liberté.
Tous les Grecs jetterent les yeux sur Philopoemen avec des applaudissemens & des battemens de mains qui ne finissoient point, rappellant dans leur esprit les beaux siecles de la Grece, & se flattant de la douce espérance que leur vertueux chef, feroit revivre ces anciens tems.
Après les grands capitaines, il faut placer dans le temple de la gloire, ces magistrats & ces hommes laborieux, qui chargés du dépôt des lois & de l'administration de la justice, s'y dévouent avec héroïsme. Tel étoit parmi nous un chancelier de l'Hôpital, il n'y a point eu de successeurs.
Je n'assignerai point les autres rangs; c'est assez de dire que ceux qui dans tous les ordres de l'état, cultivent éminemment les fruits de la sagesse, des sciences & des beaux arts, ont des places distinguées dans le temple de la gloire.
Mais quelques personnes à l'opinion desquels je suis prêt de me ranger, mettent dans le sanctuaire de
Le chancelier Bacon remarque, qu'il y a deux sortes
d'immortalité, celle du sang & celle de la gloire;
la premiere, dit - il, se communique par la propagation,
& nous est commune avec les bêtes; la seconde
n'appartient qu'à l'homme, & c'est par de grands services,
de grandes & bonnes actions, qu'il doit chercher
à se perpétuer. Les ouvrages des historiens, des
poëtes & des orateurs sont les vrais temples de la renommée.
Le tems vient à bout du bronze & du marbre;
il ne peut rien sur les ouvrages d'esprit. Voilà les
ailes sur lesquelles les grands hommes sont portés
éternellement & rappellés à la mémoire des hommes.
(Le Chevalier
Temples (Page 16:87)
Après la suppression de l'ordre des Templiers,
quelques professeurs en droit acheterent ces maisons,
& ils les convertirent en auberges ou hôtelleries.
Voyez
On appelle un de ces bâtimens le temple intérieur, relativement à l'hôtel d'Essex, qui faisoit aussi partie de la demeure des Templiers; & l'autre s'appelle le temple extérieur, comme étant situé hors de la barre du temple.
Du tems des Templiers, le trésor du roi d'Angleterre étoit gardé dans le temple intérieur, comme celui du roi de France au temple à Paris.
Le chef de cette maison s'appelloit le maître du
temple, qui fut cité au parlement la 49
Nous avons aussi à Paris une espece d'ancienne forteresse nommé le temple, qui étoit la maison ou le monastere des chevaliers Templiers. Après la destruction de ceux - ci, elle a passé avec leurs autres biens à l'ordre de saint Jean de Jérusalem ou de Malte; mais elle a toujours conservé le nom de temple. C'est dans son enceinte qu'est situé le palais du grand prieur de la langue de France, qui y a un bailli, d'autres officiers, & une jurisdiction particuliere. L'enceinte du temple est un lieu privilégié pour des ouvriers & artisans qui n'ont pas droit de maîtrise dans Paris. On ne peut pas non plus y arrêter un homme pour dettes. L'église est desservie par des chapelains de l'ordre de Malte, les archives & la chancellerie de la langue de France y sont aussi renfermées, & le chapitre général s'y tient tous les ans le 11 de Juin.
Temple (Page 16:87)
Les Charrons se servent de cet outil pour enrayer, c'est - à - dire, pour marquer, quand les raies sont placées dans le moyeu, la distance à laquelle il faut former les mortaises dans les jantes. Cela s'éxécute en plaçant le bout large & plat du rabat sur le milieu du moyeu, en faisant passer une petite cheville de fer dans le trou de la tête du rabat & ensuite dans le trou qui est au milieu du moyeu, de façon qui le rabat peut tourner autour de la roue prête à être montée, & alors l'ouvrier marque les places des mortaises sur les jantes avec de la pierre noire.
Temple (Page 16:87)
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