ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"348">

Premiere espece, Tragoselinum majus umbellâ candidâ. Pit. Tourn.

Seconde espece, Tragoselinum minus. Pit. Tourn.

Ces plantes croissent aux lieux incultes, & en terre grasse; elles contiennent beaucoup de sel essentiel & d'huile: la petite & la plus commune est la plus estimée dans la Medecine; on employe la racine, les feuilles & la semence.

Elles sont apéritives, détersives, sudorisiques, vulnéraires, propres pour briser la pierre du rein & de la vessie, pour résister au venin & à la malignité des humeurs, pour lever les obstructions, pour exciter l'urine & les regles, étant prises en décoction, ou en poudre.

On l'appelle bouquetine, parce que les boucs en mangent. (N)

BOUCAN (Page 2:348)

BOUCAN, s. m. les marchands de bois nomment ainsi une buche rompue par vétusté. Ce mot a encore un autre sens. Voyez l'art. suivant.

BOUCANIER (Page 2:348)

BOUCANIER, s. m. (Hist. mod.) est le nom que l'on donne dans les Indes occidentales à certains sauvages qui font fumer leur viande sur une grille de bois de Bresil placée à une certaine hauteur du feu, qu'on appelle boucan.

Delà vient qu'on appelle boucans les petites loges dans lesquelles ils font fumer leurs viandes, & l'action de les préparer boucaner.

On prétend que la viande ainsi boucanée plaît également aux yeux & au goût; qu'elle exhale une odeur très - agréable; qu'elle est d'une couleur vermeille, & qu'elle se conserve plusieurs mois dans cet état.

Oexmelin de qui nous tenons ces faits, ajoûte qu'il y a des habitans qui envoyent dans ces lieux leurs engagés lorsqu'ils sont malades, afin qu'en mangeant de la viande boucanée ils puissent recouvrer la santé.

Savary dit que les Espagnols, qui ont de grands établissemens dans l'île de Saint - Domingue, y ont aussi leurs boucaniers, qu'ils appellent matadores, ou monteros; c'est - à - dire, chasseurs: les Anglois appellent les leurs cow - killers.

Il y a deux sortes de boucaniers; les uns ne chassent qu'aux boeufs pour en avoir le cuir, & les autres aux sangliers pour se nourrir de leur chair.

Voici, suivant Oexmelin, la maniere dont ils font boucaner la viande: Lorsque les boucaniers sont revenus le soir de la chasse, chacun écorche le sanglier qu'il a apporté, & en ote les os; il coupe la chair par aiguillettes longues d'une brasse ou plus, selon qu'elles se trouvent. Ils la mettent sur des tables, la saupondrent de sel fort menu, & la laissent ainsi jusqu'au lendemain, quelquefois moins, selon qu'elle prend plus ou moins vîte son sel. Après ils la mettent au boucan, qui consiste en vingt ou trente bâtons gros comme le poignet, & longs de sept à huit piés, rangés sur des travers environ à demi - pié l'un de l'autre. On y met la viande, & on fait force fumée dessous, où les boucaniers brûlent pour cela les peaux des sangliers qu'ils tuent, avec leurs ossemens, afin de faire une fumée plus épaisse. Cela vaut mieux que du bois seul; car le sel volatil qui est contenu dans la peau & dans les os de ces animaux, vient s'y attacher, & donne à cette viande un goût si excellent qu'on peut la manger au sortir de ce boucan sans la faire cuire, quelque délicat qu'on soit.

* L'équipage des boucaniers, selon le même auteur, est une meute de vingt - cinq à trente chiens, avec un bon fusil, dont la monture est différente des fusils ordinaires, & qu'on nomme fusils de boucaniers. Leur poudre qui est excellente, & qu'ils tirent de Cherbourg, se nomme aussi poudre de boucaniers. Ils sont ordinairement deux ensemble, & s'appellent l'un l'autre matelot. Ils ont des valets qu'ils appellent engagés, qu'ils obligent à les servir pour trois ans, & auxquels, ce terme expiré, ils donnent pour récompense un fusil, deux livres de poudre, & six livres de plomb, & qu'ils prennent quelquefois pour camarades. En certaines occasions ces boucaniers se joignent aux troupes réglées dans les colonies, & servent aux expéditions militaires; car il y en a parmi toutes les nations européennes qui ont des établissemens en Amérique. (G)

BOUCASSIN (Page 2:348)

* BOUCASSIN, s. m. (Commerce.) nom que l'on donnoit autrefois à certaines toiles gommées, calendrées, & teintes de diverses couleurs. Il y a des boucassins de Smyrne, ou des toiles apprêtées & empesées avec de la colle de farine. On les peint en indiennes; & l'on donne l'épithete de boucassine à toutes les toiles préparées en boucassin.

BOUCAUT (Page 2:348)

BOUCAUT, s. m. (Marine.) on donne quelquefois ce nom à certaines embouchures de rivieres, soit à la mer ou dans des lacs. Ce nom est en usage à la côte de Maroc & de Biscaye. (Z)

Boucaut (Page 2:348)

Boucaut, s. m. (Commerce.) moyen tonneau ou vaisseau de bois qui sert à renfermer diverses sortes de marchandises, particulierement du girofle, de la muscade, de la morue, &c.

On se sert aussi de boucauts pour le vin, & autres liqueurs.

Quelquefois le boucaut se prend pour la chose qui y est contenue: ainsi l'on dit un boucaut de girofle, un boucaut de vin, &c. (G)

BOUCHAGE (Page 2:348)

* BOUCHAGE, s. m. c'est dans les grosses forges, une certaine quantité de terre détrempée & pétrie, dont on se sert pour fermer la coulée. Voyez Coulée. Ainsi faire le bouchage, c'est détremper & pétrir cette terre. Voyez grosses Forges.

BOUCHAIN (Page 2:348)

BOUCHAIN, (Géog.) ville forte des Pays - Bas dans le Hainaut, à trois lieues de Valenciennes & de Cambray. Long. 20. 58. lat. 50. 17.

BOUCHARDE (Page 2:348)

BOUCHARDE, s. f. (terme de Sculpture.) est un outil de fer, de bon acier par le bas, & fait en plusieurs pointes de diamant, fortes & pointues de court. Les sculpteurs en marbre s'en servent pour faire un trou d'égale largeur, ce qu'ils ne pourroient faire avec des outils tranchans. On frappe sur la boucharde avec la masse, & ses pointes meurtrissent le marbre, & le mettent en poudre; & il en sort par le moyen de l'eau que l'on jette de tems en tems dans le trou, de peur que l'outil ne s'échauffe, & ne perde sa trempe. C'est par la même raison que l'on mouille les grais sur lesquels on affûte les outils, qui se détremperoient si on les frottoit dessus le grais à sec. Cela se fait aussi pour empêcher que la pierre ne s'engraisse, & que le mer n'entre & ne se mette dans les pores du grais.

Lorsqu'on travaille avec la boucharde, on prend un morceau de cuir percé, au travers duquel on la fait passer. Ce morceau de cuir monte & descend aisément, & empêche qu'en frappant sur la boucharde l'eau ne réjaillisse au visage de celui qui travaille. Voyez Plan. I. fig. 2. à côté de laquelle on voit le plan marqué (A).

BOUCHART (Page 2:348)

BOUCHART, (Géog.) île & ville de France en Touraine, sur la Vienne, à sept lieues de Tours.

BOUCHE (Page 2:348)

BOUCHE, s. f. en Anatomie, est une partie du visage composée des levres, des gencives, du dedans des joues, & du palais. Voyez Face, Levres, &c.

Toutes ces parties sont tapissées d'une tunique glanduleuse qui se continue sur toute la surface interne de la joue, & sur toutes ses parties excepté les dents.

Les glandes de cette tunique séparent une sorte de salive qui coule par une infinité de petits conduits excrétoires, & sert à entretenir dans la bouche & dans [p. 349] toutes ses parties l'humidité & la souplesse. Voyez Salive.

A la partie postérieure du palais, & perpendiculairement sur la glotte, pend un corps rond, mou, & uni, semblable au bout du doigt d'un enfant, & qui est formé par la duplicature de la membrane du palais; il se nomme la luette: il est mû par deux muscles, savoir, le sphénostaphylin, & le ptérygostaphylin, & suspendu par autant de ligamens. Voyez Luette.

Sous la membrane du palais sont quantité de petites glandes assez visibles dans la partie antérieure de la bouche, & semblables à des grains de millet, & dont les conduits excrétoires s'ouvrent dans la bouche à travers sa membrane: mais vers la partie postérieure de la bouche elles sont beaucoup plus serrées, & autour de la racine de la luette elles sont rassemblées si près les unes des autres, qu'elles semblent ne former qu'une grosse glande conglomérée, que Verheyen appelle par cette raison glandula conglomerata palatina. Voyez Palais. Les gencives couvrent les alvéoles où les dents sont enchâssées. Voyez Dent.

Outre les parties propres de la bouche, il y en a d'autres dedans & alentour qui lui sont extrèmement utiles & nécessaires; comme les glandes, dont les plus considérables sont les parotides, les maxillaires, les sublinguales, & les amygdales. Voyez - les chacune dans leurs articles particuliers, Parotides, &c.

Ces glandes sont les organes de la salive, & fournissent toute la liqueur des crachats qui découlent dans la bouche par différens conduits, après qu'elle a été séparée du sang dans le corps des glandes. Comme il sort plus de salive lorsque la mâchoire inférieure agit, par exemple, lorsque l'on mâche, que l'on avale, ou que l'on parle beaucoup, &c. la disposition des conduits salivaires favorise aussi dans ces occasions cette plus grande évacuation.

M. Derham observe que la bouche des differens animaux est exactement proportionnée aux usages de cette partre, étant d'une figure très - convenable pour saisir la proie, ramasser & recevoir la nourriture, &c. La bouche de presque tous les animaux s'appelle gueule.

Dans certains animaux elle est grande & large, dans d'autres petite & étroite; dans les uns elle est taillée profondément dans la tête, pour mieux saisir & tenir la proie, & brise plus aisément une nourriture dure, d'un gros volume, & qui résiste; dans les autres, qui vivent d'herbes, elle est taillée moins avant.

Celle des insectes est très - remarquable: dans les uns elle est en forme de pinces, pour saisir, tenir & déchirer la proie; dans les autres elle est pointue, pour percer & blesser certains animaux, & sucer leur sang; dans d'autres elle est garnie de mâchoires & de dents, pour ronger & arracher la nourriture, traîner des fardeaux, percer la terre & même le bois le plus dur, & jusqu'aux pierres mêmes, afin d'y pratiquer des retraites & des nids pour les petits.

La bouche des oiseaux n'est pas moins remarquable, étant faite en pointe pour fendre l'air, & étant dure & de la nature de la corne, pour suppléer au défaut des dents, étant crochue dans les oiseaux de proie, pour saisir & tenir la proie, longue & mince dans ceux qui doivent chercher leur nourriture dans les endroits marécageux, longue & large dans ceux qui la cherchent dans la vase. Voyez Bec. (L)

Bouche - en - cour (Page 2:349)

Bouche - en - cour, (Hist. mod.) c'est le terme dont on se sert pour signifier le privilége d'être nourri à la cour aux dépens du Roi. Ce privilége ne s'étend quelquefois qu'à la fourniture du pain & du vin. Cette coûtume étoit en usage anciennement chez les seigneurs de même que chez les rois. (G)

La Bouche & les mains, terme de Jurisprudence féo - dale, employé dans la coûtume de Paris art. 3. pour signifier la foi & hommage. L'origine de cette expression vient de ce qu'autrefois le vassal en prêtant le serment de fidélité à son seigneur, lui présentoit la bouche, & lui mettoit les mains dans les siennes: mais cette formalité a été abrogée par le non - usage. (H)

Ouvrir & fermer la bouche d'un cardinal, c'est une cérémonie qui se fait en un consistoire secret, où le pape ferme la bouche aux cardinaux qu'il a nouvellement nommés, en sorte qu'ils ne parlent point quoique le pape leur parle: ils sont privés de toute voix active & passive jusqu'à un autre consistoire, où le pape leur ouvre la bouche, & leur fait une petite harangue, pour leur marquer de quelle maniere ils doivent parler & se comporter dans le consistoire.

Bouche (Page 2:349)

Bouche signifie aussi dans les cours des princes ce qui regarde leur boire & leur manger, & le lieu où on l'apprête; de - là les officiers de bouche, les chefs de la bouche.

Bouches inutiles (Page 2:349)

Bouches inutiles, (Art milit.) ce sont dans une ville assiégée les personnes qui ne peuvent servir à sa défense; tels sont les vieillards, les femmes & les enfans, &c. Un gouverneur qui sait que sa place est pourvûe de peu de vivres, doit prendre le parti de se défaire de bonne heure des bouches inutiles; car lorsque le siége est formé, l'assaillant ne doit pas permettre la sortie de ces personnes, afin qu'elles aident à consommer les vivres, & que le gouverneur se trouve forcé de se rendre plus promptement (Q)

Bouche à feu (Page 2:349)

Bouche à feu, c'est dans l'Art militaire, les canons & les mortiers: ainsi battre une place avec 200 bouches à feu, c'est avoir 200 pieces, tant de canons que de mortiers, en batterie sur la ville. (Q)

Bouche (Page 2:349)

Bouche, en terme de Manege, marque la sensibilité du cheval en cette partie où on lui met le mors. Filets de la bouche d'un cheval, voyez Filet.

La bouche est la partie de la tête du cheval à laquelle on donne le nom de gueule dans les autres animaux. Le cheval à cause de sa noblesse, est le seul quadrupede à qui on donne une bouche: ses bonnes qualités sont d'être bonne ou loyale, c'est - à - dire, que le mors n'y fasse trop ni trop peu d'impression. On appelle aussi bouche à pleine main, une bouche que l'on ne sent ni trop ni trop peu dans la main: assûrée, c'est - à - dire, que le cheval sente le mors sans inquiétude: sensible, signifie qu'elle est délicate aux impressions du mors; c'est un défaut à une bouche que d'être trop sensible: fraîche, c'est - à - dire, qu'elle conserve toûjours le sentiment du mors, & qu'elle est continuellement humectée par une écume blanche.

Les mauvaises qualités d'une bouche sont d'être fausse ou égarée, c'est - à - dire, qu'elle ne répond pas juste aux impressions du mors; chatouilleuse, vient d'une trop grande sensibilité; seche, c'est - à - dire sans écume, est quelquefois une suite d'insensibilité; forte, veut dire que le mors ne fait presque point d'impression sur les barres: on dit dans cette occasion que le cheval est gueulard, ou a de la gueule, ou est sans bouche, ou est fort en bouche: perdue ou ruinée, signifie que le cheval n'a plus aucune sensibilité à la bouche. Assûrer, rassûrer, gourmander, offenser, ouvrit la bouche d'un cheval, voyez ces termes à leurs lettres. (V)

Bouche (Page 2:349)

Bouche, en Architecture, terme métaphorique, pour signifier l'ouverture ou l'entrée d'un tuyau, d'un four, d'un puits, d'une carriere, &c.

Bouche (Page 2:349)

Bouche, c'est, chez le roi & chez les princes, un bâtiment particulier composé de plusieurs pieces, comme de cuisines, offices, &c. où l'on apprête & dresse séparément les viandes des premieres tables. (P)

Bouche (Page 2:349)

Bouche, (Marine.) on donne quelquefois ce nom aux ouvertures par lesquelles de grandes rivieres déchargent leurs eauxà la mer. On dit les bou -

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.