ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"436"> tageuse & plus embarrassante même dans le cas de l'esquinancie, que celle qui se feroit avec un trocart armé de sa cannule. On en a imaginé de petits qui sont très - commodes pour cette opération. (Voyez la fig. 1. Pl. XXVIII.) A leur défaut, on pourroit faire faire une petite cannule sur l'extrémité du poinçon d'un trocart ordinaire, en observant de le garnir depuis le manche jusqu'au pavillon de la cannule, afin de ne se servir que de la longueur qui est nécessaire. Je fonde la préférence de l'opération avec le trocart sur une observation de M. Virgili Chirurgien - major de l'Hôpital de Cadix, qu'on peut lire dans un Mémoire de M. Hevin, sur les corps étrangers arrêtés dans l'oesophage, inséré dans le prmier volume de ceux de l'Académie royale de Chirurgie. Un soldat Espagnol prêt à être suffoqué par une violente inflammation du larynx & du pharynx fut porté à l'hôpital de Cadix; M. Virgili jugeant que l'unique moyen de lui fauver la vie étoit de lui faire sur le champ la bronchotomie, ne crut pas, par rapport au grand gonflement, devoir préférer la simple ponction à la trachée - artere; il fit une incision aux tégumens avec le bistouri, sépara les muscles sterno - hyoidiens, & ouvrit transversalement la trachée - artere entre deux anneaux. Cette ouverture ne fut pas plûtôt faite, que le sang qui sortoit des petits vaisseaux ouverts, & qui tomba dans la trachée - artere, excita une toux convulsive si violente, que la cannule qu'on introduisit dans la plaie, ne put être retenue en situation, quoiqu'on la remît plusieurs fois en place.

M. Virgili qui voyoit le danger auquel le malade étoit exposé par le sang qui continuoit de couler dans la trachée - artere, dont l'ouverture dans certains mouvemens qu'excitoient les convulsions ne se trouvoit plus vis - à - vis celle de la peau, se détermina à fendre la trachée - artere en long jusqu'au sixieme anneau cartilagineux. Après cette seconde opération, le malade respira facilement, & le poulx qu'on ne sentoit presque point, commenca à reparoître. On fit situer le malade la tête panchée hors du lit, la face vers la terre, afin d'empêcher le sang de glisser dans la trachée - artere; M. Virgili ajusta à la plaie une plaque de plomb percée de plusieurs trous, & par ses soins le malade guérit parfaitement.

L'entrée du sang dans la trachée - artere a été la cause des accidens terribles qui ont presque fait périr le malade dont on vient de parler. Une simple ponction avec la lancette ne l'auroit peut - être point mis dans la triste extrémité où il a été réduit par le moyen qu'on employoit pour lui sauver la vie; la ponction avec le trocart évite encore plus sûrement l'hémorrhagie, parce que la cannule ayant plus de volume que le poinçon qu'elle renferme, comprime tous les vaisseaux que la pointe divise pour son passage.

Cette opération a été pratiquée avec succès à Edimbourg en Ecosse; le malade en reçut d'abord tout le soulagement qu'on avoit lieu d'espérer: mais la cannule s'étant bouchée par l'humeur que filtrent les glandes bronchiques, le malade fut menacé d'une suffocation prochaine; un ministre homme de génie, qui étoit près du malade, conseilla l'usage d'une seconde cannule, dont le diametre seroit égal à celui du poinçon d'un trocart. Cette cannule sut placée dans la premiere; & lorsque la matiere des crachats s'opposoit au passage libre de l'air, on retiroit cette cannule, on la nettoyoit, & on la remettoit en place. Cette manoeuvre étoit très - importante pour le malade, & avoit l'avantage de ne lui causer aucune fatigue. Je tiens cette observation de M. Elliot, qui l'a oüi raconter à M. Monro, célebre professeur en Anatomie & en Chirurgie à Edimbourg.

Enfin on a cru que la bronchotomie étoit un secours pour rappeller les noyés d'une mort apparente à la vie: la persuasion où l'on est que les noyés meurent faute d'air & de respiration, comme si on leur eût bouché la trachée - artere, est le motif de cette application: mais il est constant que le noyés meurent par l'eau qu'ils inspirent, & dont leurs bronches sont remplies. J'ai présenté un mémoire à l'Académie royale des Sciences sur la cause de la mort des noyés, où je donne le détail de plusieurs expériences & observations convaincantes sur ce point. J'ai noyé des animaux dans des liqueurs coloées en présence de M M. Morand & Bourdelin que l'Académie avoit nommés commissaires pour vérifier mes expériences, & ils ont vû que la trachée - artere & les bronches étoient absolument pleines de la liqueur dans laquelle j'avois noyé les animaux sujets de mes démonstrations. (Y)

BRONNO (Page 2:436)

BRONNO, (Géog.) petite ville d'Italie, dans le duché de Milan, dans le Pavésan, à 4 lieues de Pavie.

BRONTEUS (Page 2:436)

* BRONTEUS, s. m. (Myth.) de BROITH\, tonnerre; ainsi Jupiter bronteus, n'est autre chose que Jupiter qui lance le tonnerre.

BRONTIAS (Page 2:436)

BRONTIAS, (Hist. nat.) c'est une pierre que l'on nomme aussi batrachite & chelonite; on prétend, mais sans fondement, qu'elle tombe des nuages avec la grêle: elle ressemble assez aux boutons qu'on porte sur les habits; car un côté est convexe, & l'autre est concave; en dessus il part du centre à la circonférence dix rayons deux à deux: cette pierre est fort dure; la couleur en est d'un brun tantôt clair, tantôt foncé; il s'en trouve beaucoup en Danemark; on dit qu'elle est plus grosse qu'un oeuf de poule. Gesner en compte six especes, qui ne different que dans la couleur plus ou moins foncée. ( - )

BRONZE (Page 2:436)

* BRONZE, s. f. terme de Fonderie, est composé de de cuivre rouge, & d 1/3 de jaune, pour qu'elle soit plus douce & plus facile à travailler: cependant pour la rendre moins souffiante & plus solide, on met un peu plus d'un tiers de cuivre jaune, auquel on joint un peu d'étain fin, qui empêche la bronze de refroidir trop vîte, & lui donne le tems de parvenir dans les parties extrèmes de l'ouvrage qui sont opposées au fourneau. Le poids de la bronze qui doit être employée est de dix fois celui des cires; ainsi sur 500 livres de cire, il faut 5000 livres de bronze: cependant on ne risque pas d'y en mettre un sixieme davantage, à cause du déchet du métal dans la fonte, & de la diminution du noyau au recuit.

Fonderie en bronze, ou art d'exécuter avec la bronze de grands ouvrages, comme les statues équestres, que nous prendrons ici pour exemple, parce qu'il sera facile d'y rapporter les autres morceaux de ce travail.

Tous les arts ont une sorte d'attelier qui leur convient, soit par sa construction, soit par la disposition de ses parties; & c'est aux ouvrages qu'on y travaille à déterminer l'une & l'autre. Celui du fondeur en grand est un espace profond revêtu de murs au pourtour, au centre duquel l'ouvrage à fondre est placé. L'étendue de cet espace doit être proportionné à la grandeur de l'ouvrage, & laisser entre le moule de potée & le mur de recuit un pié de distance au moins. Cet espace s'appelle la fosse. La fosse peut être ronde ou quarrée: la fosse ronde se fait à moins de frais, parce qu'elle a moins de murs de pourtour, & elle est plus solide, sur - tout quand elle est enfoncée en terre, parce que toutes les coupes de ses pierres sont dirigées vers un centre. On la creuse au - dessous du rez - de - chaussée, observant que la hauteur des eaux dans les lieux circonvoisins soit au - dessous de son aire, pour éviter l'humidité, qui est contraire dans toutes les occasions où le feu est employé à résoudre. C'est dans la fosse qu'on travaille le modele, le moule de plâtre, &c. lorsque les ouvrages sont grands, & qu'on risqueroit d'en tourmenter les pieces en les [p. 437] transportant. Pour mettre les ouvriers & les ouvrages à l'abri, on couvre la sosse d'un attelier provisionnel de charpente.

Au - dedans de la sosse est un mur fait d'une matiere capable de siste au feu: il laisse de l'espace entre son pour tour extéieur & le parement intérieur de la fosse. Cet espace sert pour retire les cires, mettre le feu aux galeies, obse ver sans inconvénient si le moule de potée & le noyau sont bien recuits; & ce mur est fait de gès ou de briques maçonnées avec de l'agile au pourtour, vers le dedans de la fosse. On peut le construire après coup; il s'appelle mur de recuit.

Les galeries sont des espaces vuides, séparés par des murs de grès, élevés de deux assises de seize pouces d'épaisseur chacune, d'un pié de hauteur, & maçonnées avec de l'argile: elles sont ménagées au fond de la fosse sur un massis de deux rangs de briques, dont celles du premier rang sont sur le plat, & celles du second sur le champ. On distribue les assises de grès de maniere qu'il se trouve un mur plein sous les principaux fers de l'armature, comme les pointals, les jambes du cheval, &c. si l'on fond une statue équestre. C'est ainsi qu'on prévient leur inflexion, que la chaleur pourroit occasionner. Il y a sur les murs des galeries de fortes plates - bandes de fer, entaillées moitié par moitié aux endroits où elles se croisent: elles servent de base à l'armature, & c'est sur ces barres que la grille est posée.

La grille est un assemblage de plusieurs barres de fer plus ou moins espacées, & couchées de niveau en croisant les galeries. Son usage est 1°. de soûtenir le massif sur lequel on éleve le modele de plâtre; 2°. de porter les briquaillons; 3°. de lier par en - haut les murs des galeries, qu'on contient encore en ajustant sur leur pourtour extérieur une embrassure de fer, bandée avec des moufles & des clavetttes.

Voyez fig. 1. Pl. de la Fonderie en bronze, le plan de la fonderie. A est la fosse; B le fourneau; C la chauffe; D les galeries; E les plate - bandes de fer; F l'écheno; G la grille; H les portes. Fig. 2. le prosil de la fonderie par sa largeur. A le comble de l'attelier; B la fosse; C le fourneau; D les galeries; E, E, passages pour tourner autour du mur de recuit. Fig. 3. le profil de la fonderie par sa longuer. A, A, le comble de l'attelier; B la sosse; C le fourneau; D la chauffe; E les galeries; F passage pour tourner autour des galeries. Fig. 4. les galeries & la grille. A les galeries; B les murs de grès des galeries; C la grille de fer; D les plate - bandes; E lieu des galeries.

Le modele est en fonderie l'ouvrage même dont le métal doit prendre la forme. On fait les modeles de différentes matieres, selon la grandeur des ouvrages: ils sont de cire jusqu'à la hauteur de deux piés; d'argile ou de terre à potie, depuis deux piés jusqu'à hauteur d'homme; & de plâtre, depuis ce terme jusqu'à tout autre. On commence à faire un petit modele, même quand il s'agit d'un grand ouvrage: quand les formes, les grandes parties, l'ensemble, sont arrétés sur ce petit modele, on fait des études particulieres de chacune de ses parties; on travaille nsuite au grand modele. Comme il est important que ce grand modele reste tel qu'on le travaille, & comme ses parties sont très - pesantes, & qu'on est long - tems à les terminer, on les construit avec beaucoup de solidité, & on les soûtient en - dedans sur un bâti de fer. Pour faire ce bâti, & donner aux fers dont il est assemblé les contours des parties à soûtenir, on dessine contre un mur l'ouvrage dans toute sa grandeur, sous trois points de vûe, de front & des deux côtés; ce dessein dirige le forgeron. Quand les fers sont préparés, on les assemble sur une piece de bois qui traverse l'ouvrage dans sa lon<cb-> gueur, & l'on assemble cette piece de bois avec son armature de fer sur une autre qui porte solidement dans les galeries, dans le massif, & sur l'argile: c'est là - dessus qu'on forme le modele avec du plâtre gâché le plus également qu'il est possible. Il ne faut rien épargner pour la pesection du modele; car le métal fluide prendra toutes ses formes, & rendra ses défauts ainsi que ses beautés.

Le modele achevé, on travaille aux moules: on en fait deux; l'un en plâtre, qui donne le creux du modele; & l'autre de potée & d'une terre composée, dont on verra dans la suite l'usage.

Pour faire le moule de plâtre, on commence par déterminer les dimensions de ses parties par des lignes tracées sur l'aire de la fosse; & ces lignes sont données de position & de grandeur, par des aplombs qu'on laisse tomber des parties saillantes de l'ouvrage. On prend autant de ces points qu'on en a besoin; & quand ils ont déterminé le pourtour des assises du moule, on ajoûte au - delà de ce pourtour exact quelques pouces pour l'épaisieur même du moule: cette addition donne une nouvelle figure semblable & circonscrite à la précédente. On a soin que les jointures des assises tombent aux endrois les moins remarquables, asin que les balevres occasionnés par les cires soient plus aisés à réparer. La premiere assise se pose sur l'aire de la grille, & à la hauteur du pié de l'ouvrage. On passe à la seconde: il faut que les lits des assises soient bien de niveau, & que les pieces du moule portent bien aplomb les unes sur les autres; elles en aurent plus de solidité, & se replaceront plus facilement.

Entre les pieces de la premiere assise, il est à propos qu'il y en ait une qui traverse sans joint d'un des paremens du moule à l'autre; elle servira de base à toutes les autres; elle sera, pour ainsi dire, le centre auquel on les rapportera. On ne manquera pas de patiquer aux différentes pieces du moule des entailles ou hoches, & des saillies latérales, par le moyen desquelles elles s'assemblent les unes avec les autres, & forment un tout solide.

Mais pour avoir ces parties, voici comment on s'y prend. On huile bien le modele, puis on lui applique du plâtre; on prend les parties grandes, larges, & plates, tout d'un morceau; pour les parties creuses & fouillées, comme les draperies, on en fait de petites pieces dans lesquelles on met des morceaux de fil d'archal, tortillés par le bout en spirale ou anneau; on passe une ficelle dans cet anneau, & on les lie avec une grande piece qui les renferme, & qu'on appelle leur chape; quand on a pris toutes les parties, on les laisse reposer & faire corps; on les marque pour en reconnoître l'ordre & la suite, & on les sépare du modele, qu'on repare par - tout où cette opération peut l'avoir gâté.

Voyez Planche III. fig. 2. le moule de plâtre qui est le creux du modele de plâtre de la figure équestre. 1 Entailles ou hoches creuses; 2 entailles ou hoches de relief; 3 premiere assise du moule. Fig. 3. le plan de la premiere assise du moule de plâtre, où l'on voit toutes les pieces du moule numérotées dans l'ordre qu'elles ont été faites, depuis 1 jusqu'à 25; 26 pointals de l'amature de fer. Les autres assises du moule sont faites dans la même intention, en observant d'assise en assise que les pieces du dessus soient en liaison avec celles du dessous.

Quand on a le moule en plâtre, on s'en sert pour former un modele en cire, tout semblable au modele en plâtre: on donne à la cire l'épaisseur que l'on veut donner à la bronze. Les anciens, dit M. de Boffrand, ne prenoient pas la peine de faire le premier modele de plâtre, qui sert à déterminer l'épaisseur des cires; après avoir fait leur modele avec de la terre à potier préparée, ou avec du plâtre, ils l'é<pb->

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