ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"394"> chaîne des êtres est émanée du sein de Dieu, & y remonte continuellement, comme le fil sort du ventre de l'araignée & y rentre: au reste il paroît que ce système de religion varie avec les lieux. Sur la côte de Coromandel Wistnou est le dieu des Bramines; Brama n'est que le premier homme. Brama reçut de Wistnou le pouvoir de créer: il fit huit mondes comme le nôtre, dont il abandonna l'administration à huit lieutenans. Les mondes périssent & renaissent: notre terre a commencé par l'eau, & finira par le feu: il s'en reformera de ses cendres une autre, où il n'y aura ni mer ni vicissitude de saisons. Les Bramines font circuler les ames dans différens corps; celle de l'homme doux passe dans le corps d'un pigeon; celle du tyran dans le corps d'un vautour; & ainsi des autres. Ils ont en conséquence un extrème respect pour les animaux; ils leur ont établi des hôpitaux: la piété leur fait racheter les oiseaux que les Mahométans prennent. Ils sont fort respectés des Benjans ou Banians dans toutes les Indes; mais surtout de ceux de la côte de Malabar, qui poussent la vénération jusqu'à leur abandonner leurs épouses avant la consommation du mariage, afin que ces hommes divins en disposent selon leur sainte volonté, & que les nouveaux mariés soient heureux & bénis. Ils sont à la tête de la religion; ils en expliquent les rêvéries aux idiots, & dominent ainsi sur ces idiots, & par contre - coup sur le petit nombre de ceux qui ne le sont pas. Ils tiennent les petites écoles. L'austérité de leur vie, l'ostentation de leurs jeûnes, en imposent. Ils sont répandus dans toutes les Indes: mais leur collége est proprement à Banassi. Nous pourrions pousser plus loin l'exposition des extravagances de la philosophie & de la religion des Bramines: mais leur absurdité, leur nombre & leur durée, ne doivent rien avoir d'étonnant: un chrétien y voit l'effet de la colere céleste. Tout se tient dans l'entendement humain; l'obscurité d'une idée se répand sur celles qui l'environnent: une erreur jette des ténebres sur des vérités contiguës; & s'il arrive qu'il y ait dans une société des gens intéressés à former, pour ainsi dire, des centres de ténebres, bien - tôt le peuple se trouve plongé dans une nuit profonde. Nous n'avons point ce malheur à craindre: jamais les centres de ténebres n'ont été plus rares & plus resserrés qu'aujourd'hui: la Philosophie s'avance à pas de géant, & la lumiere l'accompagne & la suit. Voyez dans la nouvelle édition de M. de Voltaire la lettre d'un Turc sur les Bramines.

BRAMPOUR (Page 2:394)

BRAMPOUR, grande ville d'Asie, capitale du royaume de Candish, qui est tributaire du grand Mogol. Les habitans sont idolatres. Il s'y fait un grand commerce de toiles de coton. Long. 95. lat. 21. 10.

BRANCA (Page 2:394)

BRANCA, (Géog.) ou L'ISLE - BLANCHE, l'une des îles du cap - Verd.

BRANCARD (Page 2:394)

BRANCARD, s. m. assemblage de plusieurs pieces de bois de charpente, sur lequel on place des pierres ou autres fardeaux d'une grande pesanteur, quand on craint d'en gâter la forme par des chocs. On donne le même nom à une espece de grande civiere à bras & à piés, sur laquelle les crocheteurs transportent les choses fragiles, comme glaces, bureaux, buffets, &c.

Brancard (Page 2:394)

Brancard, terme de Charron; ce sont deux pieces de bois longues, quarrées, un peu courbées, qui sont enchâssées à mortoise dans le bout du lissoir de derriere, & posent sur l'avant - train: elles peuvent avoir environ quinze ou seize piés de long, sur six pouces d'équarrissage. Voyez la figure Pl. du Sellier.

BRANCASTRE (Page 2:394)

* BRANCASTRE, (Géog. anc. & mod.) village du comté de Norfolck, autrefois grande ville. C'étoit le Brannodunum des Latins.

BRANCE (Page 2:394)

* BRANCE, s. m. (OEconom. rustiq.) espece de blé blanc assez commun en Dauphiné: on le confond avec le sandelium des Latins, & le riguet & l'arinque de nos ancêtres. Voyez Blé.

BRANCHES (Page 2:394)

BRANCHES, s. f. (Jard.) Les branches sont les bras du corps de l'arbre; ce sont elles qui lui donnent sa figure. Le bourgeon s'étend peu - à - peu en branches portées collatéralement, & composées des mêmes parties que la tige. Ces branches s'étendent ensuite, s'élargissent, & se divisent en ramilles, d'où sortent quantité de feuilles. Elles croissent à l'oeil de la queue de la feuille, & produisent des fleurs, ensuite des fruits, qui se convertissent en semence pour la propagation de l'espece.

L'agitation des branches causée par le vent est aux arbres, ce qu'est aux animaux l'impulsion du coeur: inflexibles comme les os, elles pourroient se rompre: pliantes & élastiques comme elles sont, elles se prêtent & résistent à la violence des vents.

On compte des maitresses ou meres branches; des branches petites & foibles; des branches à bois, à fiuit, chisonnes, gourmandes, veules, aoutées, & les branches de faux bois.

Les branches chifonnes, qui sont courtes & fort menues, seront retranchées lors de la taille d'un arbre.

Les branches gourmandes sont celles qui sortent des meres branches ou du tronc, bien droites, grosses & longues.

Les branches à bois sont celles qui étant les plus grosses & pleines de boutons plats, donnent la forme à un arbre fruitier, & doivent se conserver en partie.

Les branches à fruit sont celles qui naissent plus foibles que les branches à bois, avec des boutons ronds: ce sont elles qui donnent les fruits, & qu'on doit conserver.

Les branches de faux bois sont celles qui croissent hors des branches taillées de l'année précédente, ou qui étant venues, sont grosses où elles devroient être menues, & qui ne donnent aucune marque de fécondité: on les coupe ordinairement.

Les maitresses branches ou meres branches, sont les plus hautes branches de l'arbre, & d'où partent toutes les autres.

Les branches veules, qui après leur accroissement sont longues & fort menues, sans promettre aucune fécondité, se coupent comme n'étant propres à rien.

La branche aoutée se dit quand, après le mois d'Août, elle a bien pris sa croissance, s'endurcit, & prend une couleur noirâtre. Si elle demeure verte & velue, elle n'est pas bien aoutée. (K)

* On a transporté par métaphore le nom de branche, de l'arbre où il est pris au propre, aux pieces d'une infinité de machines, dans lesquelles ces pieces sont regardées comme des parties analogues à la branche dans l'arbre. Voyez - en des exemples ci - dessous.

Branche (Page 2:394)

Branche, en Généalogie, se prend quelquefois pour un rejetton, ou pour une famille issue d'une autre; ce que les généalogistes appellent aujourd'hui seconde ou troisieme branche.

Branche (Page 2:394)

Branche, en Anatomie; c'est un nom qui se donne à quelques productions d'autres parties qui en sont considérées comme le tronc.

Les arteres principales se divisent en branches, & ces branches se subdivisent en rameaux. V. Artere.

La cinquieme paire de nerfs se divise en trois branches, & chacune de ces branches se subdivise en d'autres rameaux. Voyez Nerf & Paire.

Les branches ou cuisses du clitoris, qui sont comme les racines des deux corps caverneux du clitoris, sont de même attachées au bord de la branche de l'os ischium, où elles se terminent peu - à - peu, quoi qu'une portion du tuyau membraneux paroisse dans quelques - unes s'étendre jusqu'à la tubérosité. Voy. Clitoris, Ischium, &c. Elles sont trois fois aussi lon<pb-> [p. 395] gues que le tronc ordinaire du clitoris même ou des cuisses.

Les branches antérieures de la moelle allongée ou ses grosses branches, que l'on nomme aussi jambes antérieures de cette moelle; pédoncules du grand cerveau, bras de la moelle allongée, cuisses de la moelle allongée, sont deux faisceaux médullaires très - considérables, dont les extrémités antérieures s'écartent l'une de l'autre, & les extrémités postérieures s'unissent, de sorte que les deux faisceaux représentent un V romain. Leurs extrémités antérieures paroissent se perdre au bas des corps cannelés. Les petites branches ou branches postérieures de la moelle allongée, sont des productions latérales de la protubérance annulaire, qui vont se perdre dans le cervelet. On nomme aussi ces petites branches, jambes postérieures du cervelet, pédoncules du cervelet. (L)

Branche (Page 2:395)

Branche de courbe (terme de Géométrie). Pour entendre ce que c'est que branche de courbe, imaginez une courbe géométrique, dont on ait l'équation en x & en y, x représentant les abscisses, & y les ordonnées. (Voyez Courbe, Abscisse, Ordonnée , &c.) Il est évident,

1°. Qu'en prenant x positive, y aura un certain nombre de valeurs correspondantes à la même valeur de x.

2°. Qu'en prenant x négative, y aura de même un certain nombre de valeurs correspondantes à la même x.

Or la courbe a autant de branches que y a de valeurs répondantes aux x tant positives que négatives. Voyez à l'article Colrbe pourquoi les ordonnées positives se prennent du même côté de l'abscisse, & les négatives du côté opposé.

Au reste il est bon d'observer que les Géometres n'ont pas encore bien fixé la signification du mot branche. Par exemple, soit une courbe qui ait pour équation [omission: formula; to see, consult fac-similé version], on regarde d'ordinaire cette courbe comme n'ayant qu'une seule branche, parce que y n'a qu'une seule valeur. Cependant cette branche est quelquefois comptée pour deux, parce qu'elle s'étend à l'infini du côté des x positives, & du côté des x négatives. Intred. à l'analyse des Lignes courbes par M. Cramer.

On appelle branche infinie une branche de courbe qui s'étend à l'imini.

L'hyperbose & la parabole ont des branches infinies. Mars le cercle & l'ellipse n'en ont point; ce sont deux courbes qui rentrent en elles - mêmes.

Les branches infinies d'une courbe sont ou paraboliques ou hyperboliques.

Les branches paraboliques sont celles qui peuvent avoir pour arymptote une parabole d'un degré plus ou moins élevé. Par exemple, la courbe dont l'équation seroit [omission: formula; to see, consult fac-similé version], auroit une branche infinie parabolique, qui auroit pour asymptote une parabole ordinaire dont l'équation seroit [omission: formula; to see, consult fac-similé version] En effet x étant infinie, l'équation se réduit à [omission: formula; to see, consult fac-similé version] qui est celle de la parabole ordinaire. De même si l'équation étoit [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; on trouveroit que la branche infinie auroit pour asymptote une parabole du troisieme degre [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

Les branches hyperboliques sont celles qui ont pour asymptote une ligne droite; elles peuvent aussi avoir pour asymptote, une hyperbole d'un degré plus ou moins élevé. Par exemple, la courbe [omission: formula; to see, consult fac-similé version] dont nous venons de parler, se réduit à [omission: formula; to see, consult fac-similé version] lorsque x=0, elle a pour asymptote l'ordonnée infinie qui passe par l'origine, & elle peut avoir aussi pour asymptote l'hyperbole ordinaire.

De même la courbe [omission: formula; to see, consult fac-similé version] a pour asymptote l'ordonnée infinie, qui passe par le point ou x=0; & elle a aussi pour asymptote une hyperbole cubique.

Il est visible que toutes les branches infinies sont ou hyperboliques ou paraboliques. Car soit dans l'équation d'une courbe y exprimée en x par une série dont tous les termes soient réels, il est évident que quand x sera infinie ou infiniment petite, toute cette équation se réduira à y=xm, tous les autres termes étant alors regardés comme nuls. Or la branche sera parabolique si m est positif & plus grand que 1, & hyperbolique, si m est négatif ou 0, ou 1. V. Serie.

Au reste il ne faut pas croire que cette équation y=xm qui détermine si une branche est hyperbolique, ou parabolique, soit suffisante pour connoître le nombre & la position des branches. Par ex. soit [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; en faisant x infinie, on a [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & l'on voit que la branche est parabolique. De plus, on est tenté de croire que cette courbe aura comme la parabole deux branches infinies, l'une du côté des x positives, l'autre du côté des x négatives. Mais on seroit dans l'erreur si on le pensoit; car x étant négative, l'ordonnée [omission: formula; to see, consult fac-similé version] sera imaginaire. On peut bien négliger vis - à - vis de x2/a2, lorsque & x2/a sont tous deux réels: mais lorsque devient imaginaire, alors ce terme rend imaginaire x2/a, & on ne sauroit conserver l'un sans l'autre. Je suis le premier qui aie fait cette remarque. Voyez les Mem. de l'acad. royale des sciences de Prusse, an. 1746. Voyez aussi Rebroussement.

On trouvera une théorie très - complette des branches infinies des courbes dans le huitieme chapitre de l'Introduction à l'analyse des lignes courbes par M. Cramer. Il y donne la méthode de déterminer les différentes branches d'une courbe, & leurs asymptotes droites ou courbes. Comme cette théorie nous conduiroit trop loin, nous renvoyons là - dessus à son ouvrage. On trouve aussi d'excellentes choses sur ce sujet dans les Usages de l'analyse de Descartes, par M. l'abbé de Gua. (O)

Branches (Page 2:395)

Branches d'ogives, (Architecture & Coupe des pierres.) ce sont les nervures des voûtes gothiques, qui font saillie sur le nud de ces voûtes. V. Nerf. (D)

Branche (Page 2:395)

* Branche ou Verge de balance; c'est cette longue piece de fer, de bois, ou de cuivre, qui fait une des parties principales de la romaine, & sur laquelle sont marqués les points qui désignent les poids des corps qu'on pese. V. Balance & Romaine.

Branches (Page 2:395)

Branches, terme de Bimblotier, faiseur de balles & de dragées pour les armes à feu: on appelle ainsi le jet principal auquel toutes les dragées tiennent par un jet particulier. Ces branches sont formées dans la gouttiere du moule. Voyez, fig. 6. Pl. de la fonte des dragées au moule, les dragées qui tiennent par autant de jets à l'arrête inférieure de la branche, & l'article Fonte des dragées moulées.

Branche (Page 2:395)

Branche, terme de riviere & de Marchand de bois; il se dit de la partie d'un train qui forme un coupon. Il a quatre branches, savoir, deux de labourage, & deux de rive.

La branche a six mises, & une petite mise nommée accolure. Voyez Train.

Branche (Page 2:395)

* Branche, se dit, chez les Charrons, des deux pieces de bois qui sont au - derriere du train d'un carrosse, vis - à - vis les montans, & qui en soûtiennent les arcboutans. C'est sur ces branches que les laquais

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.