ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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ré long échancré dans ses quatre angles, coupé de
diagonales qui menent dans une figure octogone allongée,
qui présente des renfoncemens pour des vases
ou des figures en face de chaque allée: on entre
par quatre allées dans la salle du milieu, où l'ou
trouve une piece d'eau cintrée dans ses extrémités,
avec un bouillon au milieu: les quatre bancs pratiqués
dans la palissade de l'octogone en face de chaque
allée, découvrent cette fontaine, & s'enfilent
l'un l'autre: on trouve encore quatre bancs cintrés
dans les petits cabinets ménagés dans les angles de
la salle du milieu.
On trouvera la maniere de tracer ce bosquet & de
le planter, aux articles Tracer, Planter. (K)
BOSRA
(Page 2:338)
BOSRA, nommée Busseret dans les historiens François des Croisades. Bosra dans l'antiquité, ancienne
métropole d'une province particuliere d'Arabie, au
levant de la Palestine.
BOSSAGE
(Page 2:338)
BOSSAGE, s. m. se dit en général de toute éminence laissée à une surface plane de pierre ou de bois,
ou autre matiere propre au bâtiment.
Bossage
(Page 2:338)
Bossage, en Architecture, se dit de la saillie brute
& non taillée qu'on laisse dans les bâtimens à des
pierres que l'on se propose de réparer au ciseau,
pour y former des ornemens, des armes, des feuillages,
&c.
Joindre des pierres en bossage, c'est les laisser saillir
au - delà des endroits où sont les joints, comme on
le remarque au tambour des colonnes de plusieurs
pieces: c'est un moyen de conserver les arrêtes de
leurs joints de lit, que les cordages pourroient émousser, & d'en faciliter la pose.
On donne encore le nom de bossages ou de pierres
de refend, à celles qui semblent excéder le nud du
mur, quand les joints de lit en sont marqués par des
enfoncemens ou canaux quarrés.
Le bossage rustique est arrondi, & ses paremens paroissent
ou brutes ou pointillés également: l'arrondi
a ses arrêtes arrondies; le bossage à anglet est chanfrené,
& joint à un autre de pareille maniere avec
lequel il forme un angle droit: celui à pointe de diamant
a le parement à quatre glacis, terminés en un
point quand il est quarré, & en arrête quand il est
barlong: celui qui est en caret a la saillie terminée
par un caret entré deux filets, &c. (P)
Bossages
(Page 2:338)
Bossages, (Charpent.) ce sont des masses de
bois qu'on laisse aux pieces qu'on allégit aux endroits
des mortoises, pour qu'elles soient plus fortes. Voy.
les arbres des grues, Pl. du Charpentier.
On donne encore en Charpente le nom de bossage,
à l'arc ou au cintre que forment les bois courbes. Le
bossage se toise.
BOSSE
(Page 2:338)
* BOSSE, s. f. se dit en général de toute éminence
sphérique, soit essentielle, soit accidentelle au corps
où cette forme se remarque. Le bossué est l'opposé de
bossu: le premier marque enfoncement, & l'autre
saillie, & ils peuvent se trouver en même tems sur
un corps mince; si ce corps est bossué d'un côté, il
sera bossu de l'autre. La bosse est accidentelle, toutes
les fois qu'elle gâte la forme totale; elle est essentielle,
quand elle est un effet de l'art, & une suite de
la conformation ou de l'usage de l'ouvrage.
Bosse
(Page 2:338)
Bosse, vice de conformation, qui consiste en ce
que l'épine du dos est convexe & voûtée, & quelquefois
le sternum. La moelle de l'épine & les nerfs
qui en sortent, sont comprimés par ce dérangement;
de là vient l'amaigrissement du corps, tandis que la
tête grossit; les nerfs du cerveau sont d'autant plus
actifs & plus nourris, que ceux de la moelle de l'épine
sont plus affoiblis. C'est peut - être pour cette raison,
dit M. Daubenton (Hist. nat. tom. III.), que
les bossus ont ordinairement plus d'esprit que les autres.
La regle n'est pour tant pas générale, & l'auteur
ne donne cette explication que comme une conjecture.
Voyez Rachitis. (O)
Bosse
(Page 2:338)
Bosse, en Anatomie; épithete dont on se sert pour
caractériser une éminence. Voyez Eminence.
Ainsi on dit la protubérance ou bosse occipitale. Voy.
Occipital. (L)
Bosse
(Page 2:338)
Bosse ou Rondebosse, en Architecture, est toute
figure qui sert à l'ornement d'un édifice; ou plus généralement
tout ouvrage de sculpture, dont les parties
ont leur véritable rondeur, & sont isolées comme
les figures. On appelle demi - bosse, un bas relief,
qui a des parties saillantes & détachées. (P)
Bosse
(Page 2:338)
Bosse, en terme de Bâtiment; c'est dans le parement
d'une pierre un petit bossage que l'ouvrier laisse
pour marquer que la taille n'en est pas toisée, & qu'il
ôte après en ragréant. (P)
Bosse
(Page 2:338)
Bosse (travailler d'après la), se dit, en Dessein,
d'un éleve ou d'un maître qui copie d'après une figure
de relief, soit en marbre, soit en plâtre. (R)
Bosse
(Page 2:338)
Bosse, en Marime, se dit de bouteilles de verre
fort minces, qu'on remplit de quatre à cinq livres de
poudre, qu'on garnit de plusieurs meches qui pendent
du goulot, & d'un bouchon, qu'on allume & qu'on
lance d'un vaisseau dans un autre, avec une corde
longue de quatre à cinq piés: cette machine venant
à se briser, met le feu dans le bâtiment, & répand
le desordre entre l'équipage. On dit qu'elle est d'usage
sur la Méditerranée.
Bosses
(Page 2:338)
Bosses, s. f. pl. (Marine.) ce sont des bouts d>
corde d'une médiocre longueur, ayant à leurs extrémités
des noeuds nommés cul de port doubles. L'usage
des bosses est de rejoindre une manoeuvre rompue,
ou qu'un coup de canon aura coupée; ce qui est fort
nécessaire dans un combat.
Bosses
(Page 2:338)
Bosses pour les haubans. Voyez Hauban.
Bosses
(Page 2:338)
Bosses à éguillettes ou à raban, bosses de cable; ce
sont les bosses qui sont pour le cable, c'est - à - dire qui
ont au bout une petite corde qui sert à saisir le cable
lorsque le vaisseau est à l'ancre.
Bosses
(Page 2:338)
Bosses à foüet; ce sont celles qui étant tressées
par le bout, vont jusqu'à la pointe en diminuant.
Bosse
(Page 2:338)
Bosse du bosseir; c'est la manoeuvre qui sert à tirer
l'ancre hors de l'eau, pour l'amener au bossoir lorsqu'elle paroît. Voyez Candilette.
Bosses
(Page 2:338)
Bosses de chaloupe ou de canot; ce sont les cordes
dont on se sert pour amarrer les chaloupes & les canots.
Prendre une bosse; c'est - à - dire amarrer une bosse à
quelque manoeuvre. (Z)
Bosse
(Page 2:338)
Bosse (serrure à); elle s'attache en - dehors, soit
avec des clous rivés, soit avec des vis, dont les écrous
sont placés en - dedans, & se ferme à moraillon. Voyez
la description de cette serrure à l'article Serrure.
Bosse
(Page 2:338)
Bosse, dans les grosses Forges; on donne ce nom
à une partie des applatissoires. Voyez
Applatissoire & grosses Forges
Bosse
(Page 2:338)
Bosse, (OEconomie rustiq.) c'est ainsi qu'on appelle
à la campagne les paquets de chardons que l'on fait
pour être vendus aux drapiers, laineurs, couverturiers,
&c.
Bosse
(Page 2:338)
Bosse, a aussi son acception en Orfévrerie. La vaisselle
se distribue en plate & en vaisselle en bosse. La
plate comprend les assiettes, les plats, les cuilleres,
& tout ce qui n'a pas une concavité considérable.
Celle en bosse comprend tous les grands vaisseaux
qui ont un ventre & un cou, comme seaux, flacons,
aiguieres, bassins profonds, &c.
Bosse
(Page 2:338)
Bosse, chez les Paumiers, se dit ou d'une éminence
ronde pratiquée en saillie, d'un pié ou environ de
diametre, sur quatre à cinq de haut, du côté de la
grille; ou d'un angle obtus que le mur du côté de la
grille fait au même endroit, dans lequel la balle venant
à frapper, elle est très - difficile à juger pour ceux
qui ont à la prendre.
[p. 339]
Bosses
(Page 2:339)
* Bosses, dans les Salines; c'est ainsi qu'on appelle
des tonneaux pleins de sel en grain, ou de sel trié,
destiné pour satisfaire aux engagemens de la France
avec les cantons Catholiques de Suisse. Les bosses doivent
contenir seize fierlins, mesure de Berne, qui
sont évalués sur le pié de quatre charges deux tiers,
& la charge à raison de cent trente livres: cependant
les seize fierlins ne pesent environ que cinq cens cinquante
à soixante livres. Quoique le sel trié soit le
moins humide de celui qui se tire de la poêle, sur
les bords de laquelle on le laisse assez long - tems en
monceaux, pour que la plus grande partie de la
muire s'en écoule; cependant une des principales
conditions du traité du Roi & du fermier avec les
Suisses, c'est qu'il ait été déposé pendant six semaines
sur les étuailles, avant que d'être mis dans les
bosses. Les ouvriers qu'on appelle poulains, & qui
emplissent les bosses, entrent dedans à la quatrieme
mesure, c'est - à - dire au quatrieme gruau qu'on y verse,
& foulent le sel avec les piés, & ainsi de quatre en
quatre mesures. Elles restent ensuite huit jours sur
leurs fonds; après quoi on bat encore le sel de dix - huit
coups de pilon ou demoiselle. On ajoûte la quantité
nécessaire pour qu'elles soient bien pleines; on
les ferme, & on les marque d'une lettre. Chaque
lettre a cent bosses. Les bosses rendues à Grandson &
à Yverdun, y doivent encore rester trois semaines
en dépôt. On les mesure encore de nouveau, & l'entrepreneur
des voitures, à qui le fermier passe pour
déchet 9 pour 100 en - dedans, ce qui fait cent bosses
pour quatre - vingt - onze, est tenu de les remplir de
maniere qu'il n'en revienne pas de plaintes.
Bosses
(Page 2:339)
Bosses (contrôleur à l'emplissage des); c'est un officier
gagé dans des Salines, qui veille à ce que les
poulains fassent bien leur devoir, & que les bosses
soient bien pleines. Voyez Poulain.
Bosse
(Page 2:339)
Bosse, se dit, en Vénerie, de la premiere poussée
d'un cerf qui a mis bas; ce qui commence des les
mois de Mars ou d'Avril. Il se prend en même sens
pour le chevreuil. C'est dans l'une & l'autre l'éminence
d'où sort le mairin, la perche, ou le fût du
bois. Cette éminence se nomme meule dans le premier
de ces animaux, & enflûre dans le second.
Bosse
(Page 2:339)
* Bosse, terme de Verrerie; c'est la forme que l'ouvrier
appellé bossier, donne à la matiere vitrifiée, en
l'allongeant, polissant, tournant sur le marbre, &
soufflant à plusieurs reprises. La bosse a la figure d'un
globe d'environ deux piés de tour: elle tient à la felle
par une espece de col. C'est ce globe qui deviendra
par les opérations subséquentes, un plat de verre à
vitre. Voyez Verrerie a vitre.
BOSSEMAN
(Page 2:339)
BOSSEMAN, s. m. (Marine angl.) second contremaître;
c'est un officier marinier qui est chargé du soin
des cables & des ancres, des jas & des boüées. Il doit
faire griffer & fourrer les cables aux endroits nécessaires,
caponner & bosser les ancres, y mettre des
ornis de longueur convenable au fond des mouillages,
y tenir les boüées flotantes au - dessus de l'eau,
& veiller sur les cables, pour voir s'ils ne rompent
point, & si l'ancre ne chasse pas.
BOSSER & DEBOSSER
(Page 2:339)
BOSSER & DEBOSSER un cable; c'est, en Mar.
amarrer & démarrer la bosse qui saisit le cable, lorsque
l'ancre est à la mer.
Bosser l'ancre, c'est aussi tirer l'ancre pour la mettre
sur les bossoirs. (Z)
BOSSETTE
(Page 2:339)
BOSSETTE, s. s. en terme d'Eperonnier, s'entend
d'un ornement en or, en argent, en cuivre, &c. embouti,
dont on couvre le fonceau d'un mors. Voyez
Fonceau; voyez Mors; voy. D. fig. 21. Planche de
l'Eperonnier.
C'est aussi une piece de cuivre qu'on met sur les
yeux des mulets.
BOSSIER
(Page 2:339)
* BOSSIER, s. m. c'est dans les Verreries, le nom
d'un gentilhomme occupé à former la bosse. Voyez
Bosse; voyez Verrerie en plat.
BOSSOIRS ou BOSSEURS
(Page 2:339)
BOSSOIRS ou BOSSEURS, s. m. pl. en Marine:
ce sont deux poutres ou pieces de bois mises en saillie
à l'avant du vaisseau au - dessus de l'éperon, pour
soûtenir l'ancre & la tenir prête à mouiller, ou bien
l'y poser quand on l'a tirée hors de l'eau. La saillie
que font les bossoirs, donne lieu à l'ancre de tomber à
l'eau sans risque, quand il faut mouiller, & empêche
qu'elle n'offense le franc bordage ou les ceintes. Voy.
Planche I. le bossoir, cotté M. voyez aussi la Planch. IV.
fig. 1. n°. 173, le bossoir; & n°. 174, le porte - bossoir.
L'inspection de ces deux figures fera connoître parfaitement
la forme des bossoirs, & leur position dans
le vaisseau. Il y a un ou deux roüets à la tête de chaque
bossoir, par le moyen desquels on tire l'ancre
lorsqu'elle est venue à pic.
Le bossoir doit avoir huit pouces d'épais & dix pouces
de large par le bout qui est sur le château d'avant,
& huit pouces de large & quatre pouces d'épais par
l'autre bout.
On fait des ornemens de sculpture à la tête du bossoir: à côté il y a une grosse crampe qui tient au bossoir, dans laquelle on met une poulie qui sert à enlever
les plus grosses ancres. La corde qui est dans cette
poulie, va passer dans un roüet qui est sur le château
d'avant, dans un traversin qui traverse le gaillard proche
du fronteau, & qui sert à amarrer diverses manoeuvres.
(Z)
BOSSON
(Page 2:339)
BOSSON, (Mar.) voyez Bouge & Besson. (Z)
BOSSU
(Page 2:339)
BOSSU, adj. pris subst. en terme de Medecine, est
celui qui a les vertebres, ou le sternum d'une convexité
difforme. Voyez Vertebre & Bosse.
La partie du foie d'où sort la veine - cave est aussi
appellée partie gibbeuse, c'est - à - dire Bossue. Voyez
Foie. (L)
Bossu
(Page 2:339)
Bossu, (Astronomie.) on se sert quelquefois du
terme de bossu pour désigner la partie éclairée de la
lune, lorsqu'elle passe du plein au premie, quartier,
& du dernier quartier au plein; car pendant tout ce
tems, la partie qui est dans l'obscurité est cornue, &
celle qui est éclairée est elevée en bosse convexe, ou
bossue. Voyez Phase & Lune. Ce mot se dit plus en
Latin qu'en François: luna gibbosa. (O)
Bossu
(Page 2:339)
Bossu, (Monnoie.) nom que l'on donne en Touraine aux sous marqués.
BOSSUT
(Page 2:339)
BOSSUT, (Géog.) bourg & château du comté de
Hainaut, entre Valenciennes & Mons.
BOSSY
(Page 2:339)
* BOSSY, s. m. (Hist. nat. bot.) arbre qui croît
au royaume de Quoja en Afrique: il a l'écorce seche
& le bois gras & huileux. Ses cendres sont bonnes
pour le savon; & son fiuit est une prune jaune,
aigre, qui se mange.
BOSTANGIS
(Page 2:339)
BOSTANGIS, s. m. (Hist. mod.) classe des azamoglans
ou valets du serrail, occupés aux jardins du
grand - seigneur. Quelques - uns cependant sont élevés
à un degré plus haut, & occupés aux messages ou
commissions du sultan; c'est pourquoi on les nomme
hassakis ou chassakis, c'est - à - dire messagers du roi.
Bostangi Bachi
(Page 2:339)
Bostangi Bachi, chef des jardiniers ou surintendant
des jardins du grand - seigneur. De simple bostangi ou jardinier, il parvient à cette dignité, qui est
une des premieres de la porte, & qu'il ne quitte que
pour être fait pacha à trois queues. Quoiqu'il soit
inspecteur né des jardins du serrail & des maisons du
sultan, son autorité ne se borne pas à cette fonction;
elle s'étend depuis le fond du port Kassumpacha,
Galata, Top - Hana, & le détroit de Constantinople,
jusqu'à la ville de Varne sur la mer Noire. Jour & nuit
il fait la ronde dans tous ces lieux avec une gondole
montée de trente bostangis pour veiller au feu, surprendre
les ivrognes, & les femmes de mauvaise
vie, qu'il coule quelquefois à fond, quand il les rencontre
avec des hommes dans des bateaux. Il est
encore grand maître des eaux & forêts, & capitaine
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