ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Bourre (Page 2:372)

Bourre, en terme d'Artillerie, c'est tout ce que l'on met sur la poudre en chargeant les armes à feu, papier, foin, &c. Voyez Charge & Tampon. (Q)

Bourre (Page 2:372)

Bourre, se dit de la premiere sorte de bourgeons des vignes & des arbres fruitiers.

Bourre se dit aussi de la graine d'anemone. (K)

BOURREAU (Page 2:372)

BOURREAU, s. m. (Hist. anc. & mod.) le dernier officier de justice, dont le devoir est d'exécuter les criminels. La prononciation de la sentence met le bourreau en possession de la personne condamnée. En Allemagne on n'a point pour le bourreau la même aversion qu'en France. L'exécuteur est le dernier des hommes aux yeux du peuple; aux yeux du philosophe, c'est le tyran.

BOURRÉE (Page 2:372)

BOURRÉE, s. f. terme d'Orchestique. Il y a des pas qu'on nomme pas de bourrée. Voyez plus bas.

Il y a une danse qu'on nomme la bourrée: elle est gaie, & on croit qu'elle nous vient d'Auvergne: elle est en effet toûjours en usage dans cette province. Elle est composée de trois pas joints ensemble, avec deux mouvemens. On la commence par une noire en levant.

Mouret a fait de jolies bourrées; il a porté ce genre d'airs & de danse dans ses ballets.

On l'a peu suivi, cette danse ne paroissant pas assez noble pour le théatre de l'opéra. (B)

La bourrée est à deux tems, & composée de deux parties, dont il faut que chacune ait quatre mesures, ou un nombre de mesures multiple de quatre. Elle differe peu du rigaudon. Voyez Rigaudon.

Bourrée (Page 2:372)

Bourrée, (Pas de) e pas est composé de deux mouvemens; savoir d'un demi - coupé avec un pas marché sur la pointe du pié, & d'un demi-jetté: je dis un demi - jetté, parce qu'il n'est sauté qu'à demi; & comme ce pas est coulant, son dernier pas ne doit pas être marqué si fort: on en a adouci l'usage, parce qu'il demande beaucoup de force dans le coup - de - pié; on y a donc ajoûté le fleuret. Voyez la définition de ce pas.

Pas de Bourrée (Page 2:372)

Pas de Bourrée avec fleuret dessus & dessous. Ces pas se font en revenant du côté gauche, le pié droit étant à la premiere position. On plie sur le pié gauche en ouvrant les genoux, & étant plié on croise le pié devant soi jusqu'à la cinquieme position, & l'on s'éleve dessus. On porte ensuite le pié gauche à côté à la seconde position, & le droit se croise derriere à la cinquieme, ce qui sait l'étendue du pas.

Ceux qui se font dessous & dessus ne different du premier, qu'en ce que le demi - coupé se croise derriere, & le troisieme se croise devant.

Quant à ceux qui se font de côté en effaçant l'épaule, le corps étant posé sur le pié gauche, on plie dessus, ayant le pié droit en l'air près du gauche, & on le porte à côté en s'élevant sur la pointe, & en retirant l'épaule droite en arriere: mais la jambe gauche suit la droite, & se pose derriere à la troisieme position, les genoux étendus sur la pointe, & pour le troisieme on laisse glisser le pié droit devant à la quatrieme position, en laissant poser le talon à terre, ce qui finit ce pas. Le corps étant posé sur le droit, on peut plier dessus, & en faire un autre du gauche.

Pas de Bourrée ouvert (Page 2:372)

Pas de Bourrée ouvert; si on prend ce pas du pié droit, l'ayant en l'air à la premiere position, on plie sur le gauche, & l'on porte le droit à la seconde position, ou l'on s'éleve sur ce pié, en faisant ce pas de la sorte: la jambe gauche suit la droite, en s'approchant à la premiere position, & dans le même tems le droit se pose entierement, & de suite le gauche se pose à côté à la seconde position, en laissant tomber le talon le premier: lorsque le corps se pose sur ce pié, on s'éleve sur la pointe; par cette opération on attire la jambe droite, dont le pié se glisse derriere le gauche jusqu'à la troisieme position, & le pas est terminé. Si l'on en veut faire un autre du pié gauche, il faut porter le talon droit à terre, plier dessus, & porter le pié gauche à côté, en observant les mêmes regles.

Pas de Bourrée emboîté (Page 2:372)

Pas de Bourrée emboîté; ce pas s'appelle ainsi, parce qu'il s'arrête au second pas à l'emboîture. Il faut faire le demi - coupé en arriere, en portant le pié à la quatrieme position. Le second pas se porte vîte à la troisieme, & l'on reste un peu dans cette position sur la pointe des piés, les jambes étendues; puis on laisse glisser le pié qui est devant jusqu'à la quatrieme position. Ce mouvement se fait en laissant plier le genou de la jambe de derriere, qui renvoye par son plié le corps sur le pié de devant, ce qui fait l'étendue de ce pas.

Bourrée (Page 2:372)

Bourrée est un petit fagot qui n'est fait que de ramassis de bois & de brossailles; telles que celles dont on fait l'ame d'un fagot. Voyez Bois de chauffage, Voyez Fagot.

BOURRELIER (Page 2:372)

BOURRELIER, s. m. ouvriers qui font les harnois de chevaux de carrosse, de charrette; ils sont de la communauté des Selliers. Ils ont été nommés bourreliers, du collier des chevaux, qu'on appelloit autrefois bourrelet. Voyez Sellier.

BOURRU, BOURRUE (Page 2:372)

BOURRU, BOURRUE, adj. (manufact. en soie.) se dit de tout fil ou soie inégal, ou chargé de différentes bourres de la même espece qui s'y sont introduites lors de la fabrique de ce fil ou soie; cette bourre doit être ôtée soit de la chaîne ou de la trame, si l'on veut que l'ouvrage foit beau.

BOURSAULT (Page 2:372)

BOURSAULT, terme de Plombier, est une piece de plomb qu'on place au haut des toits couverts d'ardoise. C'est la principale piece de l'enfaîtement; au - dessous du boursault est la bavette, & au - dessous de la bavette est le membron.

Boursault rond (Page 2:372)

Boursault rond, outil de Plombier, c'est un instrument de bois plat d'un côté & arrondi de l'autre, dont les Plombiers se servent pour battre & arrondir les tables de plomb dont ils veulent faire des tuyaux sur les tondins. Le manche du boursault est attaché le long du côté qui est plat; il n'y a que le côté arrondi qui serve à battre le plomb. Voyez la figure Pl. de Plomberie & du Fontainier.

BOURSE (Page 2:372)

BOURSE, en terme de Boursiers, dont ils tirent leur nom, est une espece de petit sac portatif, fermé par des cordons, & propre à recevoir tout ce qu'on veut y mettre. Il y a des bourses à cheveux, à jettons, &c. Voyez ces mots.

Bourse à cheveux (Page 2:372)

Bourse à cheveux, terme de Boursier & autres, c'est un petit sac de taffetas noir, environ de huit pouces en quarré au - haut & en - deffus duquel est attaché un ruban fort large, noir & plié en rose. Ce sac est fermé de deux côtés, & est ouvert par en - haut. Il y a un faux ourlet à chaque bord, dans lesquels passent des cordons qui le font ouvrir ou fermer. Les hommes s'en servent pour mettre leurs cheveux par derriere. Les Marchands de modes en font peu, mais ils les font faire par des ouvriers.

Bourse à jettons (Page 2:372)

Bourse à jettons, les Boursiers appellent de ce nom un sac de cuir, de velours, &c. qui se ferme avec des cordons qui traversent les quarrés en sens contraires. Il y a des bourses à dix, douze quarrés plus ou moins, c'est - à - dire, à dix ou douze plis.

Bourse (Page 2:372)

Bourse, en Anatomie, se dit de deux sacs formés par le darthos & le scrotum, qui enveloppent les testicules comme dans une bourse. Voyez Darthos & Scrotum. (L)

Bourse (Page 2:372)

Bourse, (Commerce.) en terme de Négocians, est un endroit public dans la plûpart des grandes villes, où les Banquiers, Négocians, Agens, Courtiers, Interpretes, & autres personnes intéressées dans le commerce, s'assemblent en certains jours, & à une heure marquée, pour traiter ensemble d'affaires de commerce, de change, de remises, de payemens, d'as<pb-> [p. 373] sùrances, de fret, & d'autres choses de cette nature, qui regardent les intérêts de leur commerce, tant sur terre que sur mer.

Bruges en Flandre a été la premiere ville où l'on se soit servi du mot de bourse, pour désigner le lieu où les Marchands tenoient leurs assemblées, à cause que les Marchands de cette ville s'assembloient dans une place vis - à - vis d'une maison qui appartenoit à la famille de Vander bourse.

En Flandre, en Hollande, & dans plusieurs villes de la France, on appelle ces endroits bourses; à Paris & à Lion, places de change; & dans les villes libres & anséatiques du Nord, colléges des Marchands.

Ces assemblées se tiennent avec tant d'exactitude, & il est si nécessaire aux négocians de s'y trouver, que la seule absence d'un homme le fait quelquefois soupçonner d'avoir manqué ou fait banqueroute. Voyez Banqueroute & Faillite.

Les bourses les plus célebres de l'Europe sont, celle d'Amsterdam, & celle de Londres, que la reine Elisabeth fit appeller le change royal, nom qu'elle a retenu depuis. V. en la description à l'article Change royal.

La bourse d'Anvers n'étoit guere inférieure à celles de Londres & d'Amsterdam, avant le déclin du commerce de cette ville.

Dans le tems même des anciens Romains, il y avoit des lieux où les commerçans s'assembloient dans les villes les plus considérables de l'empire. La bourse que quelques - uns prétendent avoir été bâtie à Rome, l'an 259 après la fondation de cette ville, c'est - à - dire 493 ans avant la naissance de Jesus - Christ, sous le consulat d'Appius Claudius, & de Publius Servilius, fut nommée Collegium mercatorum; on prétend qu'il en reste encore quelque chose, que les Romains modernes appellent loggia, la loge, & qu'ils nomment aujourd'hui la place de S. George. Voyez Collége.

C'est sur l'autorité de Tite - Live qu'on fonde cette opinion d'une bourse dans l'ancienne Rome; voici ce que dit cet auteur: Certamen consulibus inciderat uter dedicaret Mercurü oedem. Senatus à se rem ad populum rejecit: utri corum dedicatio jussu populi data esset, eum proeesse annonoe, mercatorum collegium instituere jussit. lib. II. Mais il est à remarque que dans la pureté de la langue Latine, collegium ne signifioit jamais un édifice fait pour une société de gens; desorte que collegium mercatorum instituere, ne peut pas se rendre par bâtir une place de change ou un collége pour les négocians. Le sens de cette expression est que les négocians furent incorporés & formés en compagnie: & comme Mercure étoit le Dieu du commerce, cette oedes Mercurü semble avoir été le lieu destiné aux dévotions de cette compagnie de commerçans.

La bourse des marchands de Toulouse fut établie par Henri II. en 1549, à l'incitation des juges conservateurs des priviléges des foires de Lyon.

L'édit d'érection confirmé par lettres patentes du roi en 1551, permet aux marchands de cette ville d'élire & de faire chaque année un prieur & deux consuls d'entre eux pour connoître & décider en premiere instance de tous & chacuns les procès & différens qui pour raison de marchandises, assûrances, &c. seroient mûs & intentés entre marchands & trafiquans à Toulouse, & par appel au parlement de ladite ville; leur permettant d'acheter ou construire un bâtiment pour y tenir la jurisdiction & les assemblées de ladite bourse commune.

Les marchands qu'il est permis aux prieur & consuls de choisir & de s'associer pour assister aux jugemens de la bourse, s'appellent juges - conseillers de la retenue, & sont au nombre de soixante. Voyez Juges de la retenue .

La bourse de Roüen, ou, comme on l'appelle, la convention de Roüen, est de quelques années plus moderne que celle de Toulouse, n'étant que de l'année 1566, sous le regne de Charles IX: pour le reste elle lui est à - peu - près semblable.

La plus nouvelle de toutes les bourses consulaires est celle de Montpellier, érigée en 1691 par Louis XIV. pour les marchands de cette ville, & dont la jurisdiction s'étend dans les dioceses de Montpellier, Nîmes, Usès, Viviers, le Puy, Mende, Lodève, Agde, Besiers, Narbonne, & Saint - Pons. Sés officiers sont un prieur, deux juges - consuls, un syndic, & un certain nombre de bourgeois pour assister avec eux aux jugemens.

A Bourdeaux, les consuls sont appellés juges - consuls de la bourse commune des marchands. Voyez Consuls.

Jusqu'en 1724, le lieu d'assemblée où les marchands, banquiers, négocians, & agens de change de Paris s'assembloient pour traiter de leur commerce, étoit situé dans la grande cour du Palais, au - dessous de la gallerie Dauphine, du côté de la Conciergerie; & on l'appelloit la place du Change. Mais alors on choisit l'hôtel de Nevers, rue Vivienne; & aux bâtimens qui y étoient déjà, on en ajoûta de nouveaux pour la commodité des négocians, banquiers, &c. & c'est ce qu'on nomme aujourd'hui à Paris la bourse. On peut en voir les principaux reglemens dans l'arrêt du conseil du 24 Septembre 1724, & dans le dictionnaire du Commerce de Savary, tom. I. pag. 1080. & suiv.

La bourse d'Amsterdam est un grand bâtiment de brique & de pierres de taille, qui a 230 piés de long sur 130 de large, & autour duquel regne un peristyle, au - dessus duquel est une galerie de vingt piés de largeur. Les piliers du peristyle sont au nombre de quarante - six, tous numerotés depuis un jusqu'à quarante - six, pour distinguer les places où se tiennent les marchands, & aider à les trouver aux personnes qui ont affaire avec eux; ce qui sans cela seroit fort difficile, puisque ce bâtiment peut contenir jusqu'à 4500 personnes. La bourse est ouverte tous les jours ouvrables depuis midi jusqu'à une heure & demie ou deux heures; on en annonce l'ouverture par le son d'une cloche. A midi & demi on en ferme les portes; on y peut néanmoins entrer jusqu'à une houre en payant un certain droit à un commis établi pour le recevoir.

Outre cette bourse, il y en a encore une dans la même ville, qu'on appelle la bourse aux grains. C'est une halle spatieuse où les marchands de grains, facteurs, &c. s'assemblent tous les lundis, mercredis, & vendredis, depuis dix heures du matin jusqu'à midi, & vendent ou achetent des grains sous montre. Il y a aussi à Rotterdam une bourse très - belle, & qui fait un des principaux ornemens de cette ville, quoique moins grande & moins spatieuse que celle d'Amsterdam.

Bourse (Page 2:373)

Bourse a encore, dans le Commerce, plusieurs significations, dont voici les principales.

Il se dit de ceux qui ont beaucoup d'argent comptant, qu'ils font valoir sur la place en escomptant des lettres & billets de change: ainsi on dit, ce marchand est une des meilieures bourses de Paris.

Bourse commun est proprement une société qui se fait entre deux ou plusieurs personnes de même profession, pour partager par égale portion les profits, ou supporter les pertes qui peuvent arriver dans leur trafic. On dit quelquefois tenir la bourse, pour tenir la caisse. Voyez Caisse.

Bourse commune s'entend aussi de ce qui provient des droits de réception, soit à l'apprentissage, soit à la maîtrise, dans les corps des marchands & les communautés des Arts & Métiers; ce qui compose un fonds qui ne peut être employé que pour les besoins & affaires communes. Ce sont ordinairement

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