ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"336"> tenans & aboutissans les uns aux autres, agissent l'un contre l'autre pour s'obliger respectivement à les séparer, en y plaçant de nouvelles bornes, ou en rétablissant les anciennes, qui auroient été transportées ailleurs ou par cas fortuit, ou par le fait de l'une des parties.

L'action de bornage est mixte. Voyez Action.

On parvient à borner deux héritages par trois moyens: par les bornes qui ont été mises sur les confins pour servir de limites, par titres & par témoins. La maniere de pratiquer ces deux dernieres preuves est la même qu'en toute autre action. Par rapport au premier, on reconnoît qu'une pierre a été mise pour servir de borne & de limite, quand on trouve dessous des garants ou témoins, c'est - à - dire, deux ou trois morceaux d'une pierre plate, que les mesureurs & arpenteurs ont accoûtumé de mettre aux côtés de la borne quand ils la plantent. On appelle ces petites pierres garants ou témoins, parce qu'elles sont des témoins muets qui certifient la vérité. (H)

BORNES, TERMES, LIMITES (Page 2:336)

* BORNES, TERMES, LIMITES, (Gramm.) termes qui sont tous relatifs à l'étendue finie; le terme marque jusqu'où l'on peut aller: les limites, ce qu'il n'est pas permis de passer: les bornes, ce qui empêche d'aller en - avant. Le terme est un point; les limites sont une ligne; les bornes un obstacle. On approche ou l'on éloigne le terme: on étend ou l'on resserre les limites: on avance ou l'on recule les bornes. On dit les bornes d'un champ, les limites d'une province, le terme d'une course.

BORNE (Page 2:336)

* BORNE, s. m. se dit en général de tout signe de limites, & cette définition convient tant au simple qu'au figuré. Ainsi.

Borne (Page 2:336)

Borne, en Droit, est toute séparation naturelle ou artificielle, qui marque les confins ou la ligne de division de deux héritages contigus. Quand il n'y en a pas de naturelles, les arpenteurs en placent d'artificielles. Voyez ci - dessus Bornage.

Il y a peine d'amende contre ceux qui enlevent & déplacent les bornes, dans le dessein d'empiéter sur l'héritage voisin. (H)

Borne de batiment (Page 2:336)

Borne de batiment, en Architecture, est une espece de cone tronqué de pierre dure, à hauteur d'appui, à l'encognure ou au - devant d'un mur de face, pour le défendre des voitures.

Borne de cirque; pierre en maniere de cone, qui servoit de but chez les Grecs, pour terminer la longueur de la stade, & qui régloit chez les Romains la course des chevaux dans les cirques & les hippodromes, ce qu'ils nommoient meta. (P)

BORNEO (Page 2:336)

BORNEO, (Géog.) île d'Asie, dans les Indes, l'une des trois grandes îles de la Sonde; elle fut découverte en 1521, par dom Georges Menezés, Por<-> ugais. Cette île, qui a environ 600 lieues de tour, est sous la ligne. Tout ce pays est très - fertile; il abonde en casse, cire, camphre, poivre, herbes aromatiques, bois odoriférans & résineux; le riz y est le meilleur de toute l'Asie; il y a aussi de grandes forêts remplies d'animaux singuliers; le plus extraordinaire sans doute, est celui que l'on appelle homme sauvage; il est, à ce qu'on dit, de la hauteur des plus grands hommes; il a la tête ronde comme la nôtre, des yeux, une bouche, un menton un peu différens des nôtres, presque point de nez, & le corps tout couvert d'assez longs poils. Ces animaux courent plus vîte que des cerfs; ils rompent dans les bois des branches d'arbre, avec lesquelles ils assomment les passans, dont ensuite ils sucent le sang: c'est ce qu'en rapporte une lettre inserée dans les Mémoires de Trevoux en 1701. Ces bêtes, que l'on trouve au premier coup d'oeil ressembler si fort à l'homme, & qui examinées en détail en different presque dans tous les traits, pourroient bien n'être que des singes, dont des voyageurs, amis du merveilleux, ont exagéré un peu la taille, l'agilité à la course, & beaucoup la conformité à l'especé humaine. On y voit aussi des singes rouges, noirs ou blancs, appellés oncas, qui fournissent de très beaux bézoards.

Cette île contient plusieurs royaumes; le principal est celui de Bornco, dont la capitale est la ville du même nom; elle est bâtie dans un marais, sur pilotis comme Venise; son port est grand & beau. Le roi de Borneo n'est que le premier sujet de sa femme, à qui le peuple & les grands déferent toute l'autorité; la raison en est, qu'ils sont extrèmement jaloux d'être gouvernés par un légitime héritier du throne, & qu'une femme est certaine que ses enfans sont à elle, ce qu'un mari n'ose assûrer. Journal des Savans du mois de Février 1680.

BORNER (Page 2:336)

BORNER, v. act. (Jardinage.) du bouis, par exemple, c'est, lorsqu'il vient d'être planté, lui donner avec le dos du plantoir ou avec les mains, la forme & le contour qu'il doit avoir suivant le dessein, en plombant bien la terre tout au - tour de peur qu'il ne s'évente. (K)

BORNHOLM (Page 2:336)

BORNHOLM, (Géog.) île de l'Océan, appartenante au royaume de Danemarck, à o lieues des côtes de la Scandinavie; elle contient une ville nommée Rottum, & deux châteaux.

Bornholm (Page 2:336)

Bornholm, île de la mer Baltique.

BORNO ou BOURNOU (Page 2:336)

BORNO ou BOURNOU, (Géog.) ville & royaume d'Afrique, dans la Nigritie, avec un lac & un desert de même nom; on croit que c'est le pays des anciens Garamantes. On dit que les habitans n'ont point de religion, que les femmes y sont communes, & que les particuliers n'y reconnoissent pour leurs enfans que ceux qui leur ressemblent. Le pays abonde en troupeaux, en millet, & en coton. Il est entre le 32 & le 41 de long. & le 10 & le 20 de lat. Le lac de Borno est célebre parce que le Niger le traverse.

Borno (Page 2:336)

Borno, (Géog.) petite riviere de la Savoie, qui se jette dans l'Arve.

BORNOYER ou BORNEYER (Page 2:336)

BORNOYER ou BORNEYER, c'est regarder avec un oeil, en fermant l'autre, pour mieux juger de l'alignement, ou connoître si une surface est plane, ou de combien elle est gauche. Voyez Degauchir. (D)

BORNSTADT (Page 2:336)

BORNSTADT, (Géog.) petite ville de la Transilvanie, à deux lieues d'Hermanstadt.

BOROUBRIDGE (Page 2:336)

BOROUBRIDGE, (Géog.) ville d'Angleterre; dans la province d'Yorck, sur la riviere d'Youre, à cinq lieues d'Yorck. Long. 16. 5. lat. 54.

BORRELISTES (Page 2:336)

BORRELISTES, s. m. pl. (Hist. eccles.) M. Stoupp, dans son Traité de la religion Holiandoise, parle d'une secte de ce nom dont le chef étoit Adam Boreil, Zélandois, qui avoit quelque connoissance des langues Hébraïque, Greque & Latine. Ces Borrelistes, dit M. Stoupp, suivent la plus grande partie des opinions des Mennonites, bien qu'ils ne se trouvent point dans leurs assemblées. Ils ont choisi une vie fort sévere, employant une partie de leur bien à faire des aumônes, & s'acquitant d'ailleurs avec grand soin de tous les devoirs d'un homme chrétien, selon l'idée qu'ils s'en forment. Ils ont en aversion toutes les églises, & l'usage des sacremens, des prieres publiques, & de toutes les autres fonctions extérieures du service de Dieu. Ils soûtiennent que toutes les Eglises qui sont dans le monde, & qui ont été après la mort des Apôtres & de leur premiers successeurs, ont dégénéré de la pure doctrine qu'ils avoient prêchée, parce qu'elles ont souffert que la parole de Dieu infaillible contenue dans le vieil & le nouveau Testament, ait été expliquée & corrompue par des docteurs qui ne sont pas infaillibles, & qui veulent faire passer leurs confessions, leurs catéchismes, leurs liturgies & leurs sermons, qui sont des ouvrages des hommes, pour ce qu'ils ne sont point. Ces Borrelistes soûtiennent qu'il ne faut lire que la seule parole de [p. 337] Dieu, sans y ajoûter aucune explication des hommes. M. Stoupp qui nous a donné cette description des Borrelistes, assure qu'il les a connus en Hollande. (G)

BORRIANO (Page 2:337)

BORRIANO, (Géog.) petite ville d'Espagne dans le royaume de Valence, sur le bord de la Méditerranée.

BORROMÉE (Page 2:337)

BORROMÉE, (Géog.) petite île du duché de Milan extrèmement ornée, dans le lac de Come.

Borromées (Page 2:337)

Borromées, (Les îles) Géog. ce sont deux îles agréables du duché de Milan, à la partie méridionale du lac Majeur.

BORROW (Page 2:337)

* BORROW, (Hist. nat.) arbre ou bois des Indes: son écorce est couverte d'épines crochues; si l'on y fait une incision, il en sort un suc purgatif: il est si poreux, qu'il n'est même pas bon à brûler; il paroît par ce detail que cette plante est peu connue.

BORROZAIL (Page 2:337)

BORROZAIL, (Medecine.) ou le zail des Ethiopiens, maladie épidémique régnante dans les environs de la riviere de Senega: elle attaque les parties honteuses; cependant elle differe de la vérole, quoiqu'elle doive son origine à un usage immodéré des femmes, pour lesquelles les habitans de ces contrées ont une passion violente. Cette maladie s'appelle dans les hommes asab, & dans les femmes assabatus. Blancard. (N)

BORSHOLDER (Page 2:337)

BORSHOLDER, s. m. (Hist. mod.) nom qu'on donnoit anciennement en Angleterre au doyen ou ohef d'une certaine société qu'on appelloit décurie, parce qu'elle étoit composée de dix hommes qui se cautionnoient solidairement, & s'obligeoient envers le roi de répondre de tout ce qui pourroit se commettre de contraire aux lois par leurs associés: si l'un d'eux venoit à prendre la fuite, les autres étoient tenus de le représenter dans le terme de trente jours, ou de satisfaire pour lui, selon la qualité de la faute qu'il avoit commise. Le roi Alfrede qui régnoit vers l'an 880, divisa toute l'Angleterre en comtés, chaque comté en centuries, & celles - ci en décuries ou dix classes de bourgeois considérables, dont le doyen fut appellé borsholder, c'est - à - dire, le principal répondant, ou le vieillard du bourg. Spelman. Glossar. archeolog. Voyez Dixaine. (G)

BORSTEL (Page 2:337)

BORSTEL, (Géog.) ville de Westphalie, dans l'évêché d'Osnabrug.

BORT (Page 2:337)

BORT, (Géog.) petite ville de France dans la province de Limosin, sur la Dordogne.

BORTWICK (Page 2:337)

BORTWICK, (Géog.) ville de l'Ecosse méridionale, dans la province de Lothian.

BORTINGLE (Page 2:337)

BORTINGLE, terme de Riviere, espece de platbord qui sert de hausse au bord du bateau, lorsque la quantité de charge lui fait prendre trop d'eau.

BORVA (Page 2:337)

BORVA, (Géog.) petite ville & château de Portugal, dans la province d'Alenteje, à deux lieues de Villa - Viciosa.

BORUWANNY (Page 2:337)

BORUWANNY, (Géog.) ville du royaume de Boheme, dans le cercle de Bechin.

BORYSTHENE (Page 2:337)

BORYSTHENE, (Géog.) grand fleuve: on l'appelle aujourd'hui Dnieper, ou Nieper; il prend sa source dans la Russie, & la sépare de la Lithuanie, traverse l'Ucraine, & tombe dans la mer Noire à Oczakow. Il est très - large à son embouchûre, & d'une navigation dangereuse à cause des rochers qui s'y trouvent, & de 70 îles qu'il forme, qui sont habitées par les Cosaques de Zaporow.

BOSA (Page 2:337)

BOSA, (Géog.) ville maritime dans la partie occidentale de l'île de Sardaigne, avec une citadelle & un assez bon port. Elle est située sur la riviere de Bosa, à sept lieues d'Alghier. Long. 26. 25. lat. 40. 19.

BOSCH (Page 2:337)

BOSCH, (Géog.) petite île dans la mer du Nord, près les côtes de la Frise.

BOSCO ou BOSCHI (Page 2:337)

BOSCO ou BOSCHI, (Géog.) petite ville d'Italie au Milanez, dans l'Alexandrin. Elle est sur la riviere d'Orbe, à deux lieues d'Alexandrie.

BOSEL (Page 2:337)

BOSEL, s. m. c'est en Architecture la même chose que bâton, tore, spire, astragale. Voyez Astragale. (P)

BOSENHAM (Page 2:337)

BOSENHAM, (Géog.) ville d'Angleterre dans la province de Sussex.

BOSINGEN (Page 2:337)

BOSINGEN, (Géog.) ville de Suisse dans le canton de Fribourg, sur la riviere de Senfen.

BOSNA (Page 2:337)

BOSNA, (Géog.) riviere de Bosnie, qui se jette dans la Save à Arki.

BOSNIE (Page 2:337)

BOSNIE, (Géog.) province de la Turquie en Europe, ainsi nommée de la riviere Bosna qui y coule. Elle se divise en haute & basse: elle est bornée au nord par l'Esclavonie, & au sud par l'Albanie.

BOSPHORE (Page 2:337)

BOSPHORE, s. m. (Géog.) nom que les anciens donnoient à un détroit ou canal de mer d'une très petite éten due. Voyez Détroit, Mer, &c.

On n'a donné ce nom qu'à deux détroits de la mer Méditerranée; le bosphore de Thrace, & le bosphoré Cimmerien.

Le bosphore Cimmerien est le détroit qui sert de communication au Pont - Euxin ou à la mer Noire avec le Palus - Méotide. Il tiroit sa dénomination des Cimmeriens, nation célebre dans l'antiquité: on lui a donné depuis le nom de détroit de Zabache.

Le bosphore de Thrace, ou canal de Constantinople, est le détroit par lequel la Propontide ou la mer de Marmara communique au Pont - Euxin ou à la mer Noire. Il a environ six lieues marines de longueur; sa largeur en quelques endroits n'est que d'environ quatre cens toises. L'un de ses bords appartient à l'Europè, l'autre à l'Asie.

Ce mot est Grec, BO/SW=OROS2; il est formé de BS2, boeuf, & W=O/ROS2, passage. Ainsi le mot bosphore paroît signifier en général un bras de mer assez étroit, pour qu'un boeuf pût le passer à la nage. C'est aussi l'opinion de plusieurs savans.

Cependant si l'on convient de l'étymologie de ce mot, on ne convient pas de la raison de cette étymologie, principalement pour le bosphore de Thrace - Nymphius raconte que les Phrygiens voulant passer ce détroit construisirent un navire, à la proue duquel il y avoit une figure de tête de boeuf, & qui apparemment pour cela fut appellé BS2, boeuf.

Denys le géographe, Val. Flaccus, Apollodore, Marcellin, &c. disent qu'lo, fille d'Inachus, ayant été changée en vache par Junon, passa ce détroit, qui de là fut nommé bosphore.

Arrien dit que les Phrygiens ayant reçû une réponse de l'oracle qui leur ordonnoit de suivre la route que leur marqueroit un boeuf, ils en tourmenterent un qui se jetta à la mer pour éviter leurs poursuites, & passa ce détroit à la nage. D'autres disent qu'un boeuf tourmenté d'un taon, se jetta dans le détroit & le passa: d'autres que tout détroit étoit autrefois appellé bosphore: d'autres que quand les habitans des côtes vouloient passer le bosphore de Thrace, ils joignoient des bateaux ensemble, & y atteloient des boeufs. Chambers.

BOSQUET (Page 2:337)

BOSQUET, s. m. (Jardinage.) petit bois plant dans les jardins de propreté; c'est comme qui diroit un bouquet de verdure, un bois paré, au milieu duquel on trouve ordinairement une salle ornée de fontaines & de pieces de gason, avec des siéges pour se reposer.

Les bosquets font le relief des jardins; ils forment une de leurs principales parties, & font valoir toutes les autres: c'est par leur moyen qu'on couvre toutes les vûes desagréables. On leur donne toute sorte de figures, telles que des étoiles, des quinconces, cloîtres, salles vertes, galeries, labyrinthes, croix de S. André, pattes d'oie, chapelets, guillochis, culs - de - sac, carrefours, cabinets, &c.

Le bosquet représenté dans la Pl. VI. est un quar<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.