ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"370"> nets mollets: c'est cependant le seul moyen d'empêcher la collection & le séjour du pus, & d'exclurre l'air de leur cavité. La charpie s'imbibe des matieres purulentes, ces matieres se distribuent entre les filets qui les soûtiennent, & les empêchent de se rassembler en aucun lieu particulier. La charpie est pour ces matieres, selon l'expression de M. Quesnay, une échelle avec laquelle elles peuvent monter du fond de la plaie, jusqu'à ce qu'elles trouvent une issue pour s'évader, à peu près comme il arrive dans ces distillations qui se font par le moyen d'une languette de drap, où les liqueurs montent jusque par - dessus les bords du vase qui les contient. (Y)

BOURG (Page 2:370)

* BOURG, (Hist. anc. & mod.) ce mot vient du mot allemand burg ville, forteresse & château; il est fort ancien chez les Allemands, comme on peut le voir dans Vegece au IV. livre de re militari, castellum parvum quem burgum vocant, &c. Du tems des empereurs Calovingiens, il n'y avoit en Allemagne que fort peu de villes enfermées de murailles; ce fut Henri l'Oiseleur qui commença à bâtir plusieurs forteresses ou bourgs pour arrêter les incursions fréquentes des Huns ou Hongrois: pour peupler ces nouveaux bourgs, on prenoit un neuvieme des habitans de la campagne; & l'on appelloit burger ou bourgeois, ceux qui demeuroient dans les bourgs ou villes pour les distinguer des paysans. Aujourd'hui par bourg, on entend un endroit plus considérable qu'un village, mais qui l'est moins qu'une ville.

Bourg - en - Bresse (Page 2:370)

Bourg - en - Bresse, (Géog.) ville de France, capitale de la Bresse, presqu'au centre de cette contrée, sur la riviere de Resousse. Long. 22. 53. 55. lat. 46. 12. 31.

Bourg - sur - mer (Page 2:370)

Bourg - sur - mer, ville de France en Guienne, avec un assez bon port, au confluent de la Dordogne & de la Garonne, à 6 lieues de Bourdeaux. Long. 17. lat. 45.

BOURGANEUF (Page 2:370)

BOURGANEUF, (Géog.) ville de France dans la Marche, sur la tiviere de Taurion, à six lieues de Limoges.

BOURGEOIS, CITOYEN, HABITANT (Page 2:370)

* BOURGEOIS, CITOYEN, HABITANT, (Gramm.) termes relatifs à la résidence que l'on fait dans un Lieu. Le bourgeois est celui dont la résidence ordinaire est dans une ville; le citoyen est un bourgeois considéré relativement à la société dont il est membre; l'habitant est un particulier considéré relativement à la résidence pure & simple. On est habitant de la ville, de la province, ou de la campagne: on est bourgeois de Paris. Le bourgeois de Paris qui prend à coeur les intér de sa ville contre les attentats qui la menacent, en devient citoyen. Les hommes sont habitans de la terre. Les villes sont pleines de bourgeois; il y a peu de citoyens parmi ces bourgeois. L'habitation suppose un lieu; la bourgeoisie suppose une ville; la qualité de citoyen, une société dont chaque particulier connoît les affaires & aime le bien, & peut se promettre de parvenir aux premieres dignités.

Bourgeois (Page 2:370)

Bourgeois, on appelle ainsi en terme de Marine le propriétaire d'un navire, soit qu'il l'ait acheté, soit qu'il l'ait fait construire. Si plusieurs marchands s'unissent pour faire l'acquisition d'un navire, on les appelle co - bourgeois.

Ce sont les bourgeois des vaisseaux qui les équipent, qui les frettent, & qui font avec ceux avec qui ils les louent cette espece de traité, qu'en terme de Marine on appelle charte - partie. Voyez Chartepartie.

Quelques auteurs prétendent que le mot de bourgeois est venu du style de la hanse Teutonique, à cause qu'en Allemagne il n'y a que les bourgeois des villes anséatiques qui puissent avoir ou faire construire des vaisseaux; ce qui fait qu'en ce pays - là on appelle bourgeois tout seigneur & propriétaire de navi<cb-> re: & l'Allemagne a emprunté vraissemblablement ce nom des Romains, qui pendant le meilleur tems de la république ne permettoient pas aux patrices ou sénateurs de posséder ni tenir en propre aucun navire un pu considérable, mais seulement de petites barques; les simples citoyens ayant seuls le droit d'armer de grands vaisseaux. (Z)

BOURGEON ou BOUTON (Page 2:370)

BOURGEON ou BOUTON, s. m. (Jardin.) c'est une éminence qu'on remarque aux branches des arbres, ou un oeil animé qui produit dans la suite une jeune branche; les feuilles y sont arrangées & couchées avec beaucoup d'industrie. (K)

Il paroît quele terme de bourgeon s'employe mieux pour la vigne, le verjus, le chasselas, le muscat. Voyez Bouton. (K)

BOURGES (Page 2:370)

BOURGES, (Géog.) ancienne & grande ville de France, capitale du Berry. Elle est sur les rivieres d'Auron & d'Yevre, presqu'au centre de toute la France. Lon. 20. 3. 26. lat. 47. 4. 58.

BOURGOGNE (Page 2:370)

* BOURGOGNE, s. f. (Géog.) province considérable de France, avec titre de duché. Elle est située entre le Bourbonnois, le Nivernois, & la Franche - Comté. Son commerce principal est en vin. Les plus vantés sont ceux de Dijon, de Nuis, de Beaune, de Pomarre, de Chassagne, de Mâcon, de Tonnerre, d'Auxerre, & autres endroits. Ils se transportent dans toutes les provinces du royaume, & dans toutes les contrées de l'Europe. Il vient encore des grains, des foins, des bestiaux, des fers, & du bois de chauffage, du bailliage de Dijon. Il y a aussi des foins & des grains dans le bailliage de S. Jean de Laune. Celui d'Auxonne fait le commerce de ses blés & d ceux du Bassigny. La Saone est très - favorable à celui des bois. Le territoire d'Autun est ingrat. Celui du bailliage de Châlons est très - fertile en vin, blé, & autres grains dont la Saone favorise le transport. Avalon a des grains, des vins, des bestiaux & des bois. Il ne sort guere d'Auxerre que ses vins. Le Charolois fournit des bois & des bestiaux. C'est peu de chose que le commerce du comté de Bar - sur - Seine & de la Bresse, si l'on en excepte les bestiaux de cette derniere contrée. Le Bugey fait le même commerce. Le commerce du pays de Gex n'est presque rien. Il se fait dans la province entiere des draperies à Dijon, à Vitaux, à Mercy, à Semur, Saulieu, Seignelay, &c.

Bourgogne (Page 2:370)

Bourgogne, (le cercle de) c'est un des dix cercles de l'Empire, qui comprenoit autrefois la Franche - Comte & les dix - sept provinces des Pays - bas, mais qui est actuellement entierement démembré de l'Empire. C'étoit le roi d'Espagne qui étoit directeur de ce cercle, du tems que ce royaume appartenoit à des princes de la maison d'Autriche.

Bourgogne (Page 2:370)

Bourgogne, (Comté de) voyez Franche - Comté.

Bourgogne (Page 2:370)

Bourgogne, (la) s. f. nom d'une danse Françoise qui fut faite pour M. le duc de Bourgogne.

BOURGOIN (Page 2:370)

BOURGOIN, (Géog.) petite ville du Viennois en Dauphiné. Il s'y fait un grand commerce de chanvre.

BOURGUEMESTRE (Page 2:370)

* BOURGUEMESTRE, s. m. (Hist. mod.) Ce mot est formé de deux termes Flamands, burger, bourgeois, & meester, maître; c'est - à - dire, le maître & le protecteur des bourgeois. Quelques - uns l'expriment en Latin par consul, d'autres par senator. M. Bruneau dit que Bourguemestre en Hollande répond à ce qu'on appelle alderman & sheriff en Angleterre; attourné à Compiegne; capitoul à Touloufe; consul en Languedoc: mais cela n'est pas exact; l'alderman des Anglois répond au scheepen ou échevin des Hollandois.

Les bourguemestres sont choisis du nombre des échevins, & ne sont ordinairement en place que pour un ou deux ans.

C'est ainsi qu'on appelle les principaux magistrats des villes de Flandre, de Hollande & d'Allemagne: [p. 371] ils sont comme les maires & les gouverneurs; ils donnent des ordres pour le gouvernement, l'administration des finances, la justice & la police des villes. Le pouvoir & les droits des bourguemestres ne sont pas égaux par - tout: chaque ville a ses lois & ses statuts particuliers.

BOURGUIGNONES (Page 2:371)

BOURGUIGNONES, (Lois) Jurisprud. ce sont celles qui étoient en usage chez les Bourguignons avant Gondebaud l'un de leurs derniers rois, qui les réforma & en fit une espece de code, qu'on appella de son nom lois Gombettes. Voyez Gombettes. (H)

BOURGUIGNOTE (Page 2:371)

BOURGUIGNOTE, s. f. (Art. milit.) c'est une armure de tête faite de fer poli dont se servoient les piquiers. (Q)

BOURIGNONISTE (Page 2:371)

* BOURIGNONISTE, s. m. (Hist. ecclés.) nom de secte: on appelle ainsi dans les Pays - bas protestans ceux qui suivent la doctrine d'Antoinette Bourignon, célebre Quiétiste. Voyez Quiétisme.

BOURIQUET (Page 2:371)

* BOURIQUET, s. m. (Minéral.) espece d'escabelle dont on se sert dans les fonderies en cuivre, pour contenir les branches de la tenaille, lorsqu'on employe ce dernier instrument à tenir le creuset dans son aplomb tandis qu'on le charge.

BOURICHE (Page 2:371)

BOURICHE, s. m. (Chasse.) c'est une espece de panier fait en forme d'oeuf, dans lequel les oiseleurs portent en vie les oiseaux aquatiques. On donne aussi le même nom à ceux dans lesquels on fait des envois de gibier.

BOURLET ou BOURRELET (Page 2:371)

* BOURLET ou BOURRELET, s. m. se dit au propre d'un ajustement de tête à l'usage des jeunes enfans; c'est une espece de bandeau rembourré & épais qui leur ceint le front; & des cordons de ruban qui se croisent sur le haut de la tête, l'empêchent de descendre sur les yeux. Il garantit la tête des enfans dans les chûtes & autres accidens. On a transporté ce nom aux éminences circulaires pratiquées à l'extrémité de plusieurs corps, parce qu'elles ont la forme & le lieu des bourlets pris au propre.

Bourlet (Page 2:371)

Bourlet, c'est dans l'Artillerie l'extrémité d'une piece de canon du côté de son ouverture ou de sa bouche. La piece en cet endroit est renforcée de métal, & elle ressemble à un bourlet.

On le faisoit autrefois avec différens ornemens ou membres d'architecture: mais aujourd'hui on le fait en tulipe, c'est - à - dire, avec un arrondissement à peu près semblable à une tulipe. Cette forme est la plus avantageuse pour la conservation des embrasures. Voyez Canon. (Q)

Bourlet (Page 2:371)

Bourlet, en Marine, c'est un gros entrelacement de cordes & de tresses que l'on met autour du grand mât, du mât de misene, & du mât d'artimon, pour arrêter la vergue dans un combat, en cas que les manoeuvres qui la tiennent fussent coupées. (Z)

Bourlet (Page 2:371)

Bourlet, (Jardinage.) s'entend d'un gros noeud qui au bout de quelques années vient au - dessous d'une greffe, plus gros que le pié sur lequel elle a été faite; ce qui dénote que le sujet ou sauvageon n'est pas bien conditionné. Le bourlet se connoît par un cercle avancé, la greffe se joignant difficilement à l'arbre greffé, qui demeure plus petit: la raison est que les vaisseaux de la greffe ne répondant pas exactement au bout des vaisseaux du sujet sur lequel on l'applique, il n'est pas possible que le suc nourricier les enfile en droite ligne. Quand on s'apperçoit qu'un sauvageon fait le bourlet, soit dans la pépiniere, soit mis en place, on ne peut mieux faire que de l'arracher & d'en replanter un autre. (K)

Bourlet (Page 2:371)

Bourlet, ancien terme qui signifioit la partie du harnois des chevaux qu'on appelle à présent le collier. C'est de - là qu'est venu le nom de Bourrelier, qu'on donne aux ouvriers qui font les colliers de chevaux. Voyez Collier. Voyez B, fig. 6. Planche du Bourrelier.

Bourlet (Page 2:371)

Bourlet de lustre, en terme de Boutonnier, est un ouvrage en bois tourné en poire ou autrement: il y en a de deux sortes; l'un est percé par en haut, & sert à cacher les tirefonds; & l'autre l'est par enbas, un peu en s'évasant, pour renfermer le noeud de la corde qui suspend le lustre. Les uns & les autres peuvent être percés à jour ou ne l'être pas.

Bourlet (Page 2:371)

Bourlet, en terme de Raffineur de sucre, est un cercle de corde qui a sept à huit pouces de diametre, d'où s'élevent quatre autres cordes qui se réunissent & se lient ensemble environ deux piés au - dessus du bourlet. Il faut faire attention de conserver dans cette ligature une boucle pour attacher le bourlet à la corde du tracas. Voyez Tracas.

On se sert du bourlet pour monter les pots & les grosses pieces, comme bâtardes & vergeoises, dans les greniers. Voyez Batardes & Vergeoises. Celui qui sert aux vergeoises doit avoir moins de diametre & des cordes plus longues, que celui qui sert aux pots. Voyez Pot & Vergeoise.

BOURMONT (Page 2:371)

BOURMONT, (Géog.) petite ville de France au duché de Bar, à sept lieues de Nancy, près de la Meuse. Long. 23. 18. lat. 48. 10.

BOURNEZEAU (Page 2:371)

BOURNEZEAU, petite ville de France dans le Poitou.

BOURON (Page 2:371)

BOURON, (Géog.) ville de la Romanie sur un lac de même nom, appartenante aux Turcs.

BOURRE (Page 2:371)

* BOURRE, s. f. dans plusieurs Arts méchaniques, poil de plusieurs animaux, comme taureaux, boeufs, vaches, veaux, bufles, chevaux, cerfs, &c. qu'on détache par le moyen de la chaux, ou qu'on rase avec un couteau de dessus leurs peaux ou cuirs lorsqu'on les prépare dans les tanneries, ou chez les Mégissiers, Chamoiseurs, ou Hongrieurs. La bourre sert à garnir des selles, des bâts, des chaises, des tabourets, des banquettes ou formes, &c.

A Paris ce sont les Marchands de fer, qui sont du corps de la Mercerie, qui font presque tout le hégoce de cette espece de bourre, quoiqu'il soit permis aux marchands Epiciers de le faire. Ceux qui en font commerce, l'achetent en gros des ouvriers qui preparent les cuirs, & la revendent ensuite en détail aux artisans qui en ont besoin.

Bourre (Page 2:371)

* Bourre de laine, chez les Bonnetiers, c'est la partie qui tombe sous la claie quand on la bat.

Bourre - lanisse (Page 2:371)

* Bourre - lanisse, laine que les Laineurs ou Eplaigneurs tirent de dessus les draps, les ratines, & autres étoffes, quand ils les préparent sur la perche avec le chardon avant que de les tondre.

Bourre - tontisse (Page 2:371)

* Bourre - tontisse, laine qui provient de la tonte des draps.

Les faiseurs de matelas & autres ouvriers qui employent la laine, trompent souvent, soit en mêlangeant les bonnes laines avec ces mauvaises, soit en les leur substi tuant. Il faut y prendre garde.

Bourre de soie, Filoselle (Page 2:371)

* Bourre de soie, Filoselle, ou Fleuret, c'est la partie de soie qu'on rebute au dévidage des cocons: on la file, & on la met en écheveaux comme la bonne. On en fait des padous, des ceintures, des lacets, du cordonnet, &c.

Bourre (Page 2:371)

* Bourre, (rouge de) en Tenture: il se fait avec le poil de chevre le plus court. On fait bouillir le poil plusieurs fois dans la garance; ainsi préparé, il se fond dans la cuve à teindre par le moyen de quelqu'acide, comme la cendre gravelée, l'urine, &c. & donne louge ou nacarat de bourre, un des sept bons rouges.

Bourre (Page 2:371)

* Bourre de Marseille, (Commerce.) étoffe moirée dont la chaîne est toute de soie, & la trame toute de bourre de soie. Les premiers bourres se sont faits à Marseille: il s'en fabrique à présent à Montpellier, à Nîmes, & ailleurs.

Bourre (Page 2:371)

* Bourre, chez les Corroyeurs, c'est le vieux tan qui est resté des peaux de mouton au sortir de la tannerie. On ébourre ces peaux avec l estire.

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