ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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De bord à bord; cette expression veut dire autant sur un côté du vaisseau que sur l'autre, & signifie encore de part & d'autre, de la droite route; ce qui défigne la même chose. Lorsque l'on dit, par exemple, que l'on peut naviger ou faire des bordées sur onze points de compas de bord à bord, cela signifie qu'on peut se servir des onze airs de vent qui sont à stribord, ou à l'un des côtés du vent de la route; & encore des onze autres airs de vent qui sont à basbord, ou à l'autre côté du même vent de la route. Comme si le lieu de la route est à l'ouest, le vent d'est sera le vent de la droite route: mais l'on peut se servir de - vingt - deux rumbs de vents différens pour porter à l'ouest, ou s'en approcher; savoir des onze airs de vent qui sont depuis l'est jusqu'au sud - ouest, quart de sud, & des onze autres airs de vent qui sont depuis l'est jusqu'au nord - ouest. Ainsi c'est naviger & gouverner sur onze airs de vent de bord à bord.

Bord à bord, deux vaisseaux qui sont bord à bord; c'est - à dire, qu'ils sont prêts l'un de l'autre de l'avant en arriere.

Un bord qui allonge, c'est - à - dire, que la bordée que l'on court sert à la route, quoique le vent soit contraire.

Bon bord, faire un bon bord; c'est - à - dire, que l'on a gagné ou avancé à sa route, étant au plus près du vent.

Bord à terre, bord au large; on employe ce terme, lorsqu'on parle d'un vaisseau qui court à la mer, & qui recourt à terre, ou de la mer à terre, & de la terre à la mer.

Passe du monde sur bord; c'est un commandement qui se fait à l'équipage, pour faire passer des matelots des deux côtés de l'échelle, pour recevoir ceux qui veulent entrer ou sortir du vaisseau. Ce commandement ne se fait que pour les officiers, & pour ceux à qui on veut rendre des honneurs.

Bas bord, haut bord; on dit un vaisseau de haut bord, on dit aussi un vaisseau de bas bord. Voyez Navire & Vaisseau.

Bord de la mer, c'est le rivage ou les premieres terres qui bordent la mer.

Bord, Bordage (Page 2:332)

Bord, Bordage; ce sont les planches qu'on emploie à border un vaisseau.

Franc bord, ce sont les bordages qui couvrent les membres du vaisseau. Ce mot se prend aussi en particulier pour le bordage, depuis le bas des fleuves jusqu'au haut du vaisseau. (Z)

Bord (Page 2:332)

Bord de bassin, en Architecture, c'est la tablette ou le profil de pierre ou de marbre, ou le cordon de gason ou de rocaille, qui pose sur le petit mur, ou circulaire, ou quarré, ou à pans d'un bassin d'eau. (P)

Bords dentelés (Page 2:332)

Bords dentelés, (Rubannerie - Tissuterie.) est la même chose que dent de rat. Voyez Dent de rat.

Bord, Ruban (Page 2:332)

Bord, Ruban, ou Galon, qu'on met aux extrémités des chapeaux, des juppes, & sur les coutures des habits, &c. On fabrique des bords de différente largeur, & de toute sorte de matiere, comme or, argent, soie, fil, &c.

On fait à Amiens quantité de bords de laine; on en compte de trois sortes: l'un qu'on appelle petite bordure, dont la chaîne doit être composée de vingt - sept fils, & la piece doit contenir vingt - quatre aunes: l'autre dont la chaîne est de trente - trois fils, & la piece de vingt - quatre aunes, se nomme bord & demi; & le troisieme qui doit avoir trente - six fils à la chaîne, & trente - six aunes à la piece, est appellé bord à dentelle. Voyez Rouleau de laine.

Bord (Page 2:332)

Bord, en terme de Vannier, c'est un cordon d'osier, plus ou moins gros selon la piece qu'il termine par en - haut, & qu'il rend plus solide.

Bord (Page 2:332)

Bord, en terme de Fondeur de cloche, est la plus grande épaisseur qu'elle ait, sur laquelle frappe le battant. Voyez l'article Fonte des cloches, & la fig. 1. Plan. de la fonderie des cloches. La troisieme partie du bord s'appelle corps. Voyez Corps.

Bord (Page 2:332)

Bord de manchon, en Pelleterie; c'est une fourrure que l'on fait avec la peau d'un animal, aux deux bouts des manchons. Voyez Manchon.

Bord (Page 2:332)

Bord de front, terme de Perruquier; c'est le nom que ces ouvriers donnent aux tresses qui se placent fur le bord de la perruque qui touche au front, & regnent depuis une des tempes jusqu'à l'autre.

BORDAGE, BORDAGES, FRANCBORD (Page 2:332)

BORDAGE, BORDAGES, FRANCBORD, FRANCBORDAGE, en Marine; ces mots sont synonymes. On nomme ainsi le revêtement de planches qui couvrent le corps du vaisseau par dehors, depuis le gabord jusqu'au plat - bord. Quelques - uns l'appellent le francbordage, pour le distinguer du bordage intérieur qui s'appelle serrage, serres, ou vaigres. Les Charpentiers appellent aussi bordages les planches qu'ils employent. On dit bordage de tant de pouces, par exemple, de quatre pouces, c'est - à - dire, qu'il a quatre pouces d'épaisseur. Quelques - uns prétendent que l'épaisseur du francbordage se doit régler par l'épaisseur de l'étrave, & qu'on lui doit donner le quart de cette épaisseur & même un peu plus.

La largeur des planches du francbordage est le plus souvent de 18, 20, ou 22 pouces.

Le bordage de l'arcasse peut être d'un tiers plus mince que celui des côtés. Lorsqu'il s'agit des plus grands vaisseaux pour lesquels il faut des bordages plus épais, & par conséquent plus difficiles à plier, on tâche de se passer de feu en tout ou en partie; c'est - à - dire, de n'avoir pas besoin de les chauffer & de les plier beaucoup: & pour cet effet, on prend des poutres qu'on choisit fort unies, & on les scie en courbe entier sur des modeles, ou en demi - courbe; & en ce cas, on les chauffe un peu pour achever de les faire courber. Voy. Marine, Pl. VI. fig. 31. le dessein d'un bordage.

Il faut que les bordages & les cintres qu'on destine pour un vaisseau, soient pris de quatre à six pouces plus longs que leur juste mesure, même en y comprenant leur rondeur, ou bien ils se trouveront trop courts. (Z)

Bordage de fond (Page 2:332)

Bordage de fond. Les constructeurs ne conviennent pas également de ce qu'on doit entendre par bordages de fond: les uns comprennent sous ce mot tous les bordages depuis la quille jusqu'au premier bordage des fleurs, & par conséquent les gabords & les ribords; souvent on n'entend que les bordages depuis les ribords jusqu'au premier bordage des fleurs: d'autres confondent aussi les gabords & les ribords, en prenant l'un & l'autre mot pour les deux premieres planches qui joignent la quille par les deux côtés; au lieu qu'il y a des charpentiers qui les distinguent, nommant ces deux premieres planches seulement gabords; & les deux autres premieres planches qui suivent, c'est - à - dire une de chaque côté après les gabords, ils les nomment ribords. Voy. Marine, Pl. V. fig. 1. n°. 162. la place de ces bordages.

Bordage des fleurs (Page 2:332)

Bordage des fleurs; ce sont les planches qu'on employe à border les fleurs du vaisseau, & qui en font la rondeur dans les côtés, depuis le fond de cale jusque vers la plus basse préceinte. Cette rondeur contribue beaucoup à faire flotter le vaisseau; elle sert à le faire relever plus aisément lorsqu'il vient à toucher; & elle fait qu'il ne s'endommage pas si facilement qu'il feroit, si le bas de ses côtes étoit plus quarré.

On employe dans les fleurs d'un vaisseau trois ou quatre pieces de bordage, ou même plus, selon la grandeur du navire, & selon la rondeur qu'on leur veut donner.

Bordage (Page 2:332)

Bordage d'entre les préceintes ou couples; ce sont les deux pieces de bordage qu'on met entre chaque préceinte: elles s'appellent aussi fermetures ou fermu - [p. 333] res. Voyez Pl. VI. n°. 32. la figure de ce bordage.

On donne aux bordages d'entre les préceintes une largeur convenable à la grandeur du vaisseau: ceux qui sont entre les deux plus basses préceintes, doivent être proportionnés, ensorte que les dalots y puissent être commodément percés, & qu'ils se rencontrent juste au - dessous de la seconde préceinte.

Les entre - sabords sont proportionnés à la largeur qu'on donne aux sabords. Les bordages d'entre les préceintes qui sont au - dessus des sabords, doivent aussi avoir leur juste proportion poury percer les dalots du haut pont. Il faut remarquer qu'à la préceinte qui est au - dessus des sabords, on commence à diminuer l'épaisseur des bordages, & qu'on continue jusqu'au haut.

On donne le plus souvent aux fermures ou couples d'entre les préceintes, la moitié de l'épaisseur des pré<-> intes; cependant on change cette disposition, selon qu'on le juge à propos, par rapport aux proportions du bâtiment entier: mais à l'égard de leur largeur ou hauteur, il n'y a point de regle à donner, que de prendre bien garde que toutes les fermures soient si bien proportionnées que les sabords & les dalots puissent s'y placer commodément & d'une maniere qui soit agréable; & pour cet effet on les doit tenir un peu plus étroites vers l'avant & vers l'arriere qu'au milieu. Au reste comme on ne les présente point, & qu'il faut les dresser toutes prêtes par la regle seulement, il y faut être fort exact, & prendre soin qu'il n'y ait point de défauts.

Bordages (Page 2:333)

Bordages d'entre les deux préceintes du premier rang, ou plus basses préceintes. Voyez Preceinte.

Bordages (Page 2:333)

Bordages des sabords, fermures des sabords; ce sont tous les bordages d'entre les deux préceintes, où les sabords sont percés.

Bordages (Page 2:333)

Bordages d'entre les sabords de la premiere & de la seconde batterie. Voyez Pl. V. fig. 1. n°. 171. & 172.

Bordage (Page 2:333)

Bordage des acastillages ou esquain, quein, qlin. Voyez Esquain.

Premier bordage de l'esquain; c'est le bordage qui se pose sur la lisse de vibord, pour commencer les acastillages: il est plus épais que le reste de l'esquain. Voyez ce bordage Pl. VI. n°. 33.

Bordages (Page 2:333)

Bordages pour recouvrir les ponts; voyez la Pl. VI. n°. 34. & 35. la fig. de ces bordages.

Bordages (Page 2:333)

Bordages du premier pont; voyez Pl. V. fig. 1. n°. 78.

Bordages (Page 2:333)

Bordages du second pont; Pl. V. fig. 1. n°. 125.

Bordages (Page 2:333)

Bordages des gaillards; Pl. V. fig. 1. n°. 146.

Bordages (Page 2:333)

Bordages du vaigrage; voyez Pl. IV. fig. 1. n°. 141.

Bordages (Page 2:333)

Bordages du vaigrage entre deux ponts; voy. Pl. IV. fig. 1. n°. 117.

BORDAIER (Page 2:333)

BORDAIER, (Mar.) quelques - uns disent bordeger; c'est faire ou courir des bordées, c'est - à - dire, gouverner tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, lorsque le vent ne permet pas de porter à route. (Z)

BORDAILLE (Page 2:333)

BORDAILLE, s. f. terme de riviere, se dit de la partie d'un bateau foncet, voisine des rebords.

BORDAT (Page 2:333)

* BORDAT, s. m. (Commerce.) petite étoffe ou tissu étroit, qui se fabrique en quelques lieux de l'Egypte, sur - tout au Caire, à Damiette, & à Alexandrie.

BORDE (Page 2:333)

BORDE les avirons, (Marine.) c'est - à - dire, mets les avirons en état pour se préparer à ramer au nager. (Z)

BORDÉ (Page 2:333)

BORDÉ, adj. corps bordés, corporafimbriata, en Anatomie, est le nom d'un petit rebord collatéral, mince & plat, comme une espece de bandelette, que l'on remarque aux côtés externes des piliers postérieurs de la voûte à trois piliers. Voyez Voûte. (L)

Bordé (Page 2:333)

Bordé, en terme de Blason, se dit des croix, des bandes, des gonfanons, & autres choses qui ont des bords de différens émaux.

Thomas d'Embri, d'or à la bande d'or bordée & dentelée de gueules. (V)

BORDÉE (Page 2:333)

BORDÉE, s. f. (Marine.) c'est le cours d'un vaisseau, ou la route qu'il fait sur une aire de vent lorsqu'il a changé ou reviré de bord, jusqu'à ce qu'il change de bord & qu'il revire de nouveau. Lorsque le vent est contraire à la route qu'on veut faire, on fait des bordées pour s'élever & s'approcher le plus près du verit que l'on peut. Voyez Bord sur bord & De bord à bord .

Faire diverses bordées, courir plusieurs bordées, c'est - à - dire virer & revirer souvent.

Courir à la même bordée, c'est - à - dire courir encore du même côté que l'on a couru: c'est aussi courir à la même aire de vent qu'un autre vaisseau.

Venir à sa bordée d'un parage à un autre, c'est - à - dire y venir à la bouline sans changer les voiles & sans revirer.

Courir à petites bordées, c'est ne pas courir loin d'un côté & d'autre.

On dit: bonne bordée, mauvaise bordée.

Faire la grande bordée; c'est lorsqu'étant dans une rade on y veut faire le quart, comme si on étoit à la mer.

Faire la petite bordée; c'est lorsque dans une rade on partage les quarts en deux parties, pour faire le service ou le quart.

Bordée (Page 2:333)

Bordée de canon, (Marine.) c'est l'artillerie qui est dans les sabords de l'un ou de l'autre côté.

Envoyer la bordée, donner la bordée; c'est tirer sur un autre vaisseau tous les canons qui sont dans l'un ou l'autre côté du navire. (Z)

BORDELAGE (Page 2:333)

BORDELAGE, s. m. terme de Droit coûtumier, est une sorte de tenure en roture, usitée en quelques coûtumes, & singulierement dans celle de Nivernois, à des charges & conditions particulieres.

Coquille dit que le terme de bordelage vient de borde ou borderie, ancien mot françois qui signifie un domaine aux champs, destiné pour le ménage, labourage, & culture.

Les conditions du bordelage sont, 1°. que faute du payement de la redevance, le seigneur peut rentrer dans l'héritage par droit de commise, en le faisant ordonner en justice: 2°. que le tenancier ne peut démembrer les choses qu'il tient en bordelage, à peine de commise: 3°. qu'il doit entretenir l'héritage en bon & suffisant état: 4°. que les collatéraux du tenancier ne peuvent lui succéder, s'ils n'étoient communs avec le défunt de communauté coûtumiere, (voyez Communauté coûtumiere); faute de laquelle condition, c'est le seigneur qui lui succede: 5°. que si le détenteur vend l'héritage, le seigneur a le choix de le retenir en remboursant l'acquéreur, ou de prendre la moitié du prix porté par le contrat. (H)

BORDELONGO (Page 2:333)

BORDELONGO, (Géog.) ville & royaume sur le golfe de Siam, avec un bon port.

BORDELIERE (Page 2:333)

BORDELIERE, s. f. ballerus, (Hist. nat. Ichthyol.) poisson qui a la tête petite, des os rudes en place de dents, & le palais charnu sans qu'il y ait de langue: mais il se trouve au milieu du palais un os, & plus bas deux autres os découpés en scie d'un côté. C'est par la rencontre de ces os, que la bordeliere broye les herbes dont elle se nourrit. Elle a deux nageoires près des ouies, deux autres au milieu du ventre, une autre qui s'étend depuis l'anus jusqu'à la queue, & une autre sur le dos. Les dernïeres nageoires & la queue sont rougeâtres, comme dans les perches de riviere: celle du dos est noire; il y a un trait courbe qui s'étend depuis les ouies jusqu'à la queue: les ouies sont au nombre de quatre de chaque côté. On a donné à ce poisson le nom de bordeliere à Lyon & en Savoie, parce qu'il suit toûjours le bord des lacs, où on le prend. Il est assez semblable à la breme, quoiqu'il soit plus petit, & qu'il n'ait pas des écailles à proportion si grandes. On peut le comparer à la car<pb->

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