ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"934">

TASSE (Page 15:934)

TASSE, s. f. (Ouvrages de différens ouvriers.) sorte de vase de bois, de terre, de fayance, de porcelaine ou de métal, dont on se sert pour boire; il y en a de toute grandeur, & de toutes figures; les unes sans anses, d'autres avec une ou deux petites anses, simples ou façonnées, &c. (D. J.)

Tasse (Page 15:934)

Tasse, (Littérat.) chez les Romains celui qui versoit à boire étoit obligé, pour remplir une seule tasse, de puiser avec un petit gobelet nommé cyathe, à plusieurs reprises, & jusqu'à neuf ou dix fois dans le crater, qui étoit un grand vaisseau plein de vin. Le buveur s'impatientoit, le vin même versé du crater dans le cyathe, & renversé du cyathe dans la tasse, pouvoit s'évanter & perdre de sa force.

Pour remédier à tous ces petits inconvéniens, on inventa l'usage des tasses inégales. On en fit faire de petites, de moyennes & de grandes.

 Les petites étoient
  Le sextans, qui tenoit         . . . 2  cyathes.
  Le quadrans              . . . . . . 3  cyathes.
  Le triens              . . . . . . . 4  cyathes.
Les moyennes étoient
  Le quincunx, qui tenoit          . . 5  cyathes.
  Le semis ou l'hémine  . . . . 6  cyathes.
  Le septunx             . . . . . . . 7  cyathes.
  Le bes               . . . . . . . . 8  cyathes.
Les grandes étoient
  Le dodrans, qui tenoit         . . . 9  cyathes.
  Le dextrans              . . . . . . 10 cyathes.
  Le deunx               . . . . . . . 11 cyathes.

Torrentius sur les vers d'Horace, pocula cum cyatho, &c. rapporte un passage d'Athénée, par où il paroît que les Grecs aussi - bien que les Romains, ont fait usage du cyathe & les tasses inégales. Athénée introduit un homme qui se fait verser dix cyathes de vin dans une seule tasse; & voici comme il le fait parler.

« Echanson, apporte une grande tasse. Verse - y les cyathes qui se boivent à ce que l'on aime; quatre pour les personnes qui sont ici à table, trois pour l'amour. Ajoute encore un cyathe pour la victoire du roi Antigonus. Holà. Encore un pour le jeune Démétrius. Verse présentement le dixieme en l'honneur de l'aimable Vénus ».

Chez les Romains du tems de Martial, lorsqu'on vouloit boire à un ami ou une amie, on demandoit autant de cyathes qu'il y avoit de lettres au nom de la personne à qui l'on alloit boire. C'est le sens de l'épigramme de Martial.

Noevia sex cyathis, septem Justinia libatur, Quinque Lycas, Lyde quatuor, Ida tribus, &c.

C'est aussi le sens de ces deux vers du même Martial:

Quincunces & sex cyathos, bessemque bibamus, Caïus ut fiat, Julius & Proculus. Horace a dit:

Qui musas amat impares Ternos ter cyathos attonitus petet Vates. Tres prohibet suprà Rixarum metuens tangere gratia. Ce qui vouloit dire, qu'un bon bûveur ami des muses, doit en l'honneur de ces neuf déesses, boire en un seul coup neuf cyathes; mais que les graces ne permettent pas que l'on boive plus de trois cyathes à la fois; car il y a bien de la différence entre boire neuf cyathes, & boire neuf fois. Boire neuf cyathes, c'est ne boire qu'une tasse, boire neuf fois, c'est boire neuf tasses. (D. J.)

Tasse (Page 15:934)

Tasse à boire des Gaulois, (Usages des Gaulois.) en latin galeola, sinum. Les anciens Gaulois avoient leurs tasses à boire, faites en forme d'ovale, qu'ils appellent galeolas, & qu'ils ont ensuite nommé gondoles, d'un mot corrompu par les Vénitiens, qui ont baptisé de ce nom leurs nacelles pour aller dans les rues de Venise. Varron dit, l. I. de vitâ roman. Ubi erat vinum in mensâ positum galeato, vel sino utebantur: de - là les Romains forgerent leur verbe gallare, boire à la mode gauloise. Il reste encore chez les suppôts de Bacchus du mot gallare, dans ce qu'ils appellent boire à la régalade; c'est une façon de boire qui ne differe du sabler qu'en ce que le sabler se fait en un seul coup, & que la régalade ou le gallet se fait en plusieurs. (D. J.)

Tasse (Page 15:934)

Tasse, terme de Tourneur; petit vaisseau de bois en forme de tasse, qu'on place au - dessus de la tournette, & dans laquelle tasse on met la pelote de coton, de fil, ou de soie qu'on a dévidé.

Tasse (Page 15:934)

Tasse, (Géog. mod.) les géographes donnent le nom de tasse, aux lieux où se font les amas d'eau que l'on appelle lacs. La tasse est ce qui contient l'eau d'un lac, ensorte que la tasse est à un lac, ce que le lit est à une riviere.

TASSÉ (Page 15:934)

TASSÉ, adj. (Archit.) épithete qu'on donne à un bâtiment qui a pris sa charge dans son étendue, ou dans une seule partie. (D. J.)

TASSEAU (Page 15:934)

TASSEAU, s. m. (Arts méchan.) c'est en général un outil que l'on met dans l'étau pour relever les ouvrages en tôle, ou qui est fixe sur l'établi, & sert à poser l'ouvrage pour les petites rivures, & à dresser de petites pieces.

Les tasseaux prennent différens noms, suivant les formes que l'on donne à la tête.

Le tasseau quarré est celui dont la tête est quarrée, & plate.

Le tasseau cannelé est celui sur la tête duquel on a formé des cannelures.

Le tasseau à côte est celui dont la tête est faite en forme de côte, ou de tranchant arrondi.

Le tasseau à emboutir est celui dont la tête est creusée de la forme que l'on se propose de donner aux pieces à emboutir.

Le tasseau à pié de biche est celui dont la tête est faite en pié de biche. Toutes ces sortes de tasseaux, qui servent à relever les ornemens en tôle, ou en cuivre, qui se posent sur les grilles, balcons, rampes d'escalier, &c. sont faits d'une barre de fer quarrée & acierée des deux bouts, qui forment deux têtes; au milieu du corps on pratique sur les faces une entaille à chaque face, pour recevoir les mâchoires de l'étau, & empêcher le tasseau de s'en échapper, lorsqu'on frappe dessus pour relever l'ouvrage.

Tasseaux (Page 15:934)

Tasseaux, s. m. pl. (Archit.) petits dés de moilons, maçonnés de plâtre, où l'on selle des sapines, afin de tendre sûrement des lignes pour planter un bâtiment. Daviler. (D. J.)

Tasseaux (Page 15:934)

Tasseaux, terme de Charon; il y a quatre tassaux, ce sont des morceaux de bois plats, longs de dix pouces, épais de trois, & larges d'environ trois, qui sont attachés tant sur le devant que sur le derriere, de chaque côté du brancard, pour élever les planches qui servent sur le derriere, aux domestiques, & sur le devant aux pages. Voyez les fig. & les Pl. du Sellier.

Tasseau (Page 15:934)

Tasseau, s. m. (Charp.) petit morceau de bois, arrêté par tenon & mortaise sur la force d'un comble, pour en porter les paimes.

On appelle aussi tasseaux, les petites tringles de bois qui servent à soutenir les tablettes d'armoire. (D. J.)

Tasseau (Page 15:934)

Tasseau ou Manicle, s. m. (Lainage.) instrument qui sert aux tondeurs de draps, pour faire aller les forces avec lesquelles ils tondent les étoffes. Savary. (D. J.) [p. 935]

Tasseau (Page 15:935)

Tasseau, terme de Luthier, moule, ou forme sur laquelle on colle les éclisses qui font le corps d'un luth, ou d'un autre instrument. (D. J.)

TASSER (Page 15:935)

TASSER, v. n. (Stéréotom.) on appelle de ce nom l'affaissement d'une voûte, dont la charge fait diminuer la hauteur, & resserrer les joints. (D. J.)

TASSETTE (Page 15:935)

TASSETTE, s. f. terme d'Armurier, c'est tout le fer qui est au - bas de la cuirasse, & qui couvre les cuisses de l'homme armé: on appelle aussi les tassettes, cuissardes. (D. J.)

TASSING (Page 15:935)

TASSING, (Géog. mod.) petite île de Dannemarck, entre les îles de Fionie & de Langeland. Elle n'a qu'une lieue de long, & autant de large, & cependant elle contient deux bourgs & quelques hameaux. (D. J.)

TASSIOT (Page 15:935)

TASSIOT, s. m. les vanniers appellent ainsi une latte fort mince, & mise en croix, par laquelle ils commencent certains ouvrages de cloture, comme les vans, les vannettes, &c.

TASSOT (Page 15:935)

TASSOT, on donne ce nom dans diverses provinces de France à la salamandre aquatique. Voyez Salamandre.

TASTA (Page 15:935)

TASTA, (Géog. anc.) ville de la Gaule, dans l'Aquitaine, selon Ptolomée, l. II. c. vij. M. de Valois soupçonne que ce seroit aujourd'hui Montesquiou, bourg situé sur l'Osse, en latin Ossida ou Ossidus. (D. J.)

TASTATURA (Page 15:935)

TASTATURA, s. f. (Musiq. ital.) ce mot qui signifie les touches du clavier de quelque instrument de musique, a été souvent employé pour signifier les préludes, ou fantaisies, que les maîtres jouent sur le champ, comme pour tâter & s'assurer si l'instrument est d'accord. (D. J.)

TASTO (Page 15:935)

TASTO. (Musiq. ital.) ce mot veut dire touche. on trouve quelquefois dans des basses - continues ces mots. tasto solo, qui signifie avec une touche seule, pour marquer que les instrumens qui accompagnent, doivent jouer les notes de la basse - continue simplement & sans accompagnement des notes qui pourroient faire accord. Brossard. (D. J.)

TASZMIN, le (Page 15:935)

TASZMIN, le, (Géog. mod.) riviere de Pologne, dans le palatinat de Kiovie, où elle a sa source, vers les confins du palatinat de Braclaw; après un assez long cours, elle se perd dans le Borysthène, près de Krilaw. (D. J.)

TATAH (Page 15:935)

TATAH, ou Tata, (Géog. mod.) province des Indes, dans les états du grand - mogol. Elle est riche en blé & en bétail; elle paye au grand - mogol soixante laqs, & deux mille roupies. Sa capitale porte son nom de Tatah. La riviere de Sinde traverse cette province du nord au midi, d'où vient qu'on l'appelle aussi Sinde. Voyez Sinde. (Géograph. mod.) (D. J.)

Tatah (Page 15:935)

Tatah ou Tata, (Géog. mod.) ville des Indes, dans les états du grand - mogol, dans la province de Tatah, ou de Sinde, dont elle est la capitale; elle est située sur le bras occidental de l'Inde, & dans un terroir fertilisé par la riviere. Les Portugais y faisoient autrefois un grand commerce. Long. 86. 10. lat. 23. 15. (D. J.)

TATAJIBA (Page 15:935)

TATAJIBA, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) genre de plante, dont les botanistes ne nomment qu'une espece: arbor baccifera brasiliensis, fructu tuberculis inoequali, mori oemulo.

C'est un arbre du Brésil, dont l'écorce est de couleur de cendre, & le bois de couleur de safran, ou rougeâtre; ses feuilles sont pointues, dentelées, & approchantes de celles du bouleau; son fruit est gros comme une mûre moyenne, rond, & composé de tubercules pâles, d'où sortent plusieurs filamens noirâtres & peu longs: on mange ce fruit de même que les mûres, ou seul, ou avec du sucre & du vin; sa chair contient une infinité de petits grains blanchâtres.

Le bois de cet arbre est extrémement dur, il ne perd jamais sa verdure, & se conserve long - tems dans la terre & dans l'eau; il est supérieur à tous les autres bois, même à celui du masarandiba, de quelque maniere qu'on l'emploie. Il donne lorsqu'il est vieux, une teinture d'un très - beau jaune; cet arbre croît par - tout au Brésil, dans les bois, sur - tout dans les lieux maritimes, & son fruit est mûr au mois de Mai. Ray. (D. J.)

TATARIA (Page 15:935)

TATARIA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante dont les botanistes ont établi les deux especes suivantes: Hungarica edulis, panacis heraclei folio, semine libanotidis cachryophoroe J. B. panaci heracleo similis, tataria Hungarica dicta. P. C. B.

Cette plante n'est pas commune, elle donne une racine longue & épaisse, puisque Clusius dit en avoir vû d'aussi grosses que le bras d'un homme, & d'une coudée ou plus de longueur; elles lui avoient été données par Balthasar de Bathian, qui en avoit fait venir de Hongrie, d'au - delà du Danube, pour les planter dans le jardin qu'il avoit à Vienne. Ses feuilles ressemblent assez à celles du navet par leurs dentelures, mais elles sont plus courtes, & d'une figure plus approchante de celles du panais; elles sont couvertes d'une substance rude & lanugineuse, & d'un verd extrémement pâle; il leur succede d'autres feuilles aussi rudes, mais plus finement dentelées; du milieu d'elles, s'éleve une tige cannelée, creuse, noueuse, haute d'une coudée au plus, grosse comme le poing, garnie d'autres feuilles plus petites, découpées en plusieurs segmens, & pareillement couverte d'une substance rude & lanugineuse.

Le sommet de la tige porte une ombelle pareille à celle du panax heracleus, composée de fleurs de même figure & de même couleur, auxquelles il succede quelques semences (car toutes les fleurs ne sont point fertiles) fort grosses & approchantes de celles du libanotis cachryophora.

Clusius fut deux ans à attendre que la racine qu'il avoit plantée dans son jardin, produisît des tiges & des semences; mais ce tems passé, elle se pourrit, & répandit une si mauvaise odeur, qu'il fut obligé de la jetter.

Les Hongrois qui habitent aux environs d'Agria, de même que ceux qui confinent à la Valachie & à la Moldavie, usent de cette racine dans le tems de disette, faute de pain, ainsi que Clusius dit l'avoir appris du gentilhomme dont on a parlé, & de quelques autres personnes de qualité. Ray. (D. J.)

TATÉE, Ligne (Page 15:935)

TATÉE, Ligne, (Archit.) c'est celle qu'on trace à la main pour voir l'effet d'une courbure. (D. J.)

Taté (Page 15:935)

Taté, ouvrage, (Peinture.) on nomme ouvrage tâté ou tâtonné, un ouvrage qui est fait d'une main servile & peu sûre; c'est ordinairement à ce défaut que l'on distingue les tableaux qui ne sont que simples copies d'avec les tableaux originaux. Un peintre qui n'a point assez réfléchi sur les principes, & qui n'a point su se les rendre familiers, ne travaille qu'en tâtonnant; il n'a jamais cette touche libre & précise qui caractérise le grand maître. (D. J.)

TATER (Page 15:935)

TATER, v. act. (Gram.) c'est reconnoître par le toucher ou par le goût; on dit tâter un corps avec les mains; tâter du vin; tâter le pouls; se tâter; & au figuré, tâter un homme, le pressentir, le sonder; tâter le courage; tâter du bonheur & de la peine; tâter un problème, &c.

Tater son cheval (Page 15:935)

Tater son cheval, en terme de Manége, c'est solliciter un cheval qu'on a peu monté, pour connoître s'il a quelque vice, ou le degré de sa vigueur. Tâter le pavé ou le terrein, se dit d'un cheval qui ayant la jambe fatiguée ou quelque douleur au pié, n'appuie pas hardiment sur le pavé ni sur le terrein, de peur de se faire mal.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.