ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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TARAXIS (Page 15:904)

TARAXIS, (Lexicog. médic.) TARA/CIS2, déréglement, trouble, confusion. Hippocrate emploie souvent ce mot, de même que le verbe TA/RATTW, je trouble, dont il est dérivé, pour signifier ce désordre ou déréglement du ventre & des intestins, qui est causé par un cathartique, ou telle autre cause que ce soit. L'adjectif tarachodes, TARA/XWDES2, s'applique aussi aux maladies, aux fievres & au sommeil inquiet, qui sont accompagnés de rêveries.

*TARACIS2 désigne encore dans les médecins grecs une chaleur & pleurs de l'oeil, accompagnée d'une rougeur contre nature, laquelle procede de quelque cause externe, comme du soleil, de la fumée, de la poussiere, du vent, &c. Cette légere ophthalmie cesse d'elle - même par la cessation de la cause. (D. J.)

TARAZONA ou TARACONA (Page 15:904)

TARAZONA ou TARACONA, (Géog. mod.) ville d'Espagne, au royaume d'Aragon, sur les confins de la vieille Castille, au bord de la riviere nommée Chilés, à 50 lieues de Madrid, & à 66 de Tolede, dont son évêque est suffragant. Elle a trois paroisses, divers couvens, & un hôpital bien renté.

Tarazona est fort ancienne; on la nomma d'abord Tyria - Ausonia. Auguste en fit une ville municipale; les Maures y demeurerent jusqu'en 1120, qu'Alfonse, roi d'Aragon & de Castille, la leur enleva, & y établit un siege épiscopal. Son diocèse étend sa jurisdiction en Castille & en Navarre, & vaut, diton, à son évêque quinze mille ducats de rente. On tint dans cette ville un concile l'an 1229, & les états y ont été quelquefois convoqués. Le terrein abonde en blé, vin, huile, fruits, légumes, bétail, gibier, volaille. Long. 16. 7. latit. 41. 52.

Cano, en latin Canus (Melchior), religieux dominicain, & l'un des plus savans théologiens espagnols du xvj. siecle, naquit à Tarazona, & se rendît habile dans les langues, la philosophie & la théologie. Il enseigna cette derniere science avec beaucoup d'éclat dans l'université de Salamanque. Il assista, comme théologien, au concile de Trente, sous Paul III. & fut ensuite fait évêque des Canaries en 1552. Comme il vouloit s'attacher à la cour, il ne garda pas longtems son évêché. Philippe II. le considéra beaucoup. Il fut provincial de Castille, & mourut à Tolede en 1560.

Nous avons de lui plusieurs ouvrages, entr'autres, son traité latin intitulé, locorum theologicorum libri duodecim, & qui ne parut qu'après sa mort; il est écrit avec élégance, mais il a le défaut de contenir de longues digressions & des questions étrangeres au sujet. L'auteur s'y montre néanmoins un homme d'esprit très - versé dans les belles - lettres & dans la connoissance de l'histoire ecclésiastique moderne, je n'en veux pour preuve que le passage suivant.

« Je le dis avec douleur, & non dans le dessein d'insulter personne (c'est Canus qui parle), Laërce a écrit avec plus de circonspection les vies des philosophes, que les Chrétiens n'ont écrit celles des saints; Suetone est plus impartial & plus vrai dans l'histoire des empereurs, que ne le sont les écrivains catholiques, je ne dirai pas dans celles des princes, mais dans celles des martyrs, des vierges & des confesseurs, d'autant que Laërce & Suétone ne cachent ni les défauts réels des philosophes & des empereurs les plus estimés, ni même ceux qu'on leur a attribués; mais la plûpart de nos écrivains sont ou si passionnés, ou si peu sinceres, qu'ils ne donnent que du dégoût; outre que je suis persuadé que bien loin d'avoir fait du bien à l'église, ils lui ont au contraire fait beaucoup de tort ... De plus il est incontestable que ceux qui écrivent l'histoire ecclésiastique, en y mêlant des faussetés ou des déguisemens, ne peuvent être des gens droits & sinceres, & que leurs ouvrages ne sont composés que dans quelques vues d'intérêt, ce qui est une lâcheté, ou pour en imposer aux autres, ce qui est pernicieux. (D. J.)»

TARBES (Page 15:904)

TARBES, (Géog. mod.) ou TARBE, ville de France, capitale du comté de Bigorre, sur la rive gauche de l'Adour, dans une belle plaine, à neuf lieues au sud - ouest d'Ausch, & à six au levant de Pau.

Cette ville a succédé à l'ancienne Bigorre, nommée Begora, castrum begorense, qui fut ruinée avec la plupart des autres villes de Gascogne, par les invasions des Barbares. Tarbes s'est accrûe de ses ruines, & a été bâtie à plusieurs reprises. Son église cathédrale est dans le lieu où étoit castrum begorrense, appellé par cette raison aujourd'hui la Sede. Il y a dans cette ville, outre la cathédrale, une église paroissiale & deux couvens, l'un de cordeliers & l'autre de carmes. Les PP. de la doctrine ont le college & le séminaire. La sénéchaussée de Tarbes est du ressort du parlement de Toulouse.

L'évêché de Tarbes, ou pour mieux dire, de l'ancienne Bigorre, n'est pas moderne; car son évêque assista au concile d'Agde en 506. Cet évêque est suffragant d'Ausch, & président - né des états de Bigorre. Son diocese renferme trois cens quatre - vingt - quatre paroisses ou annexes, & vaut environ vingt - cinq mille liv. de revenu. La ville de Tarbes éprouva en 1750 une secousse de tremblement de terre, qui combla seulement une vallée voisine. Long. 17. 35. latit. 43. 10. (D. J.)

TARCOLAN (Page 15:904)

TARCOLAN, (Géog. mod.) ville des Indes dans le royaume de Carnate, au nord de Cangivouran dont elle dépend. C'étoit une ville assez considérable, pendant que les rois de Golconde en étoient les maîtres; mais elle a perdu tout son lustre sous le grand - mogol, qui a réduit son enceinte à une très petite étendue. (D. J.)

TARDÉNOIS, le (Page 15:904)

TARDÉNOIS, le (Géog. mod.) en latin du moyen âge, tardenensis ager, petit pays de France dans le Soissonnois au gouvernement de l'Isle de France. Son chef - lieu est la Fere en Tardénois. (D. J.)

TARDER (Page 15:904)

TARDER, v. neut. & act. (Gram.) n'arriver pas assez tôt. Ne tardez pas. Les pluies ont fait tarder les couriers. Le crime ne tarda pas à être puni. On dit que la lune tarde; qu'une horloge tarde. Tarder se prend aussi pour différer; ne tardez pas votre réconciliation: pour attendre avec impatience; il me tarde bien d'avoir cette épine hors du pié.

TARDIF (Page 15:904)

TARDIF, adj. (Gram.) qui vient trop tard, qui est lent à produire, à croître, à venir, à exécuter, &c. Il se dit des choses & des personnes; un arbre tardif; un fruit tardif; un esprit tardif. Une mort prompte vaut mieux pour celui qui connoît les maux de la vie, qu'une guérison tardive. Le boeuf & la tortue sont des animaux tardifs. De tardif, on a fait tardivité; mais il est peu d'usage: on lit cependant dans la Quintinie, hâtivité & tardivité.

TARDONE (Page 15:904)

TARDONE. Voyez Tadorne.

TARDOUERE, la (Page 15:904)

TARDOUERE, la ou la Tardoire, (Géog. mod.) riviere de France, qui est souvent à sec. Elle a sa source dans le Limousin, près de Charlus, arrose le Poitou, l'Angoumois, & tombe dans la Charente. Ses eaux sont sales, bourbeuses & propres pour les tanneries. (D. J.)

TARD - VENUS (Page 15:904)

TARD - VENUS, s. m. pl. (Hist. de France.) ou Malandrins; c'étoient de grandes compagnies composées de gens de guerre, qui s'assembloient sans être autorisées par le prince, & se nommoient un chef; elles commencerent à paroître en France, suivant le continuateur de Nangis en 1360, & furent nommés tard - venus. Jaquet de Bourbon, comte de la Marche, fut tué à la bataille de Briguais, en voulant dissiper ces grandes compagnies qui avoient désolé la France, & qui passerent ensuite en Italié. Hénault. (D. J.) [p. 905]

TARE (Page 15:905)

TARE, s. f. (Com.) signifie tout défaut ou déchet qui se rencontre sur le poids, la qualité ou la quantité des marchandises. Le vendeur tient ordinairement compte des tares à l'acheteur.

Tare se dit encore du rabais ou diminution que l'on fait sur la marchandise par rapport au poids des caisses, tonneaux & emballages. Ces tares sont différentes suivant la diverse nature des marchandises, y ayant même beaucoup de marchandises où l'on n'accorde aucune tare: quelquefois elle est réglée par l'usage; mais le plus souvent, pour obvier à toute contestation, l'acheteur doit en convenir avec le vendeur. Les tares sont beaucoup plus communes en Hollande qu'en France. Le sieur Ricard, dans son traité du négoce d'Amsterdam, ch. vij. de l'édit. de 1722, est entré sur cette matiere dans un grand détail dont voici quelques exemples.

La tare de l'alun de Rome est de quatre livres par sac:

De l'azur, trente - deux livres par barril:

Du beure de Bretagne & d'Irlande, vingt pour cent:

Du poivre blanc, quarante livres par barril; du poivre brun, cinq livres:

Du quinquina, douze & quatorze livres par seron, &c. Dictionn. de Comm.

Tare d'especes (Page 15:905)

Tare d'especes, (Com.) diminution que l'on souffre par rapport au changement des monnoies. Dictionn. de Comm.

Tare de caisse (Page 15:905)

Tare de caisse, (Com.) perte qui se trouve sur les sacs d'argent, soit sur les fausses especes, soit sur les mécomptes en payant & en recevant. On passe ordinairement aux caissiers des tares de caisses.

Tare (Page 15:905)

Tare, s. f. (Monnoie.) c'est une petite monnoie d'argent de la côte de Malabare, qui vaut à - peu - près deux liards. Il en faut seize pour un fanon, qui est une petite piece d'or de la valeur de huit sols. Ce sont - là lesseules monnoies que les rois malabares fassent sabriquer & marquer à leur coin. Cela n'empêche pas que les monnoies étrangeres d'or & d'argent, n'aient un libre cours dans le commerce selon leur poids; mais on ne voit guere entre les mains du peuple que des tares & des fanons. (D. J.)

Tare (Page 15:905)

Tare, s. m. (Marine.) nom que les Normands & les Picards donnent au goudron. Voyez Goudron.

TAREFRANKE (Page 15:905)

TAREFRANKE. Voyez Glorieuse.

TAREIBOIA (Page 15:905)

TAREIBOIA, s. m. (Hist. nat. Ophiolog.) nom d'une espece de serpent d'Amérique, qui ainsi que le caraboïa, est amphibie, vivant dans l'eau comme sur terre; ce sont l'un & l'autre de petits serpens entierement noirs; ils mordent quand on les attaque, mais leur blessure n'est pas dangereuse. (D. J.)

TAREIRA (Page 15:905)

TAREIRA, s. m. (Hist. nat. Ichthyol.) nom d'un poisson des mers d'Amérique, où on en pêche pour les manger, mais dont le goût est assez médiocre. Son corps oblong & épais s'amenuise graduellement vers la queue. Sa tête s'éleve en deux éminences au - dessus des yeux, qui sont jaunes avec une prunelle noire. Son nez est pointu; sa gueule est large, jaunâtre en - dedans, armée à chaque mâchoire & sur le palais, de dents extrémement pointues; ce poisson a huit nageoires, en comptant sa queue fourchue pour une; mais toutes sont d'une substance tendre, mince, douce, avec des rayons pour soutien. Ses écailles, délicatement couchées les unes sur les autres, sont fort douces au toucher. Son ventre est blanc, mais son dos & ses côtés sont marqués de raies longitudinales, vertes & jaunes. Magravii, Hist. brasil. (D. J.)

TARENTASIA (Page 15:905)

TARENTASIA, (Géog. anc.) ville des Alpes Graiennes, chez les. Centrons. C'est aujourd'hui Moustier - en - Tarentaise. (D. J.)

TARENTE (Page 15:905)

TARENTE, (Géogr. mod.) en latin Tarentum; voyez ce mot où l'on a sait toute son histoire. Tarente moderne, en italien Tarento, n'occupe aujourd'hui qu'une des extrémités de l'ancienne Tarentum, & l'on n'y trouve aucun vestige de la grandeur & de la splendeur qu'elle avoit autrefois; tout le pays de son voisinage est presque désert.

C'est une petite ville d'Italie, dans la terre d'Otrante; au royaume de Naples, sur le bord de la mer, dans un golfe de même nom, à 15 lieues au sud - est de Bari & à 55 est de Naples. La riviere Galeso en passe à trois milles, quoiqu'elle en fût éloignée de cinq du tems de Tite - Live; vraissemblablement son lit s'est élargi du côté de Tarente. Les hàbitans de cette ville sont de misérables pêcheurs, & même des especes de barbares redoutés des voyageurs. Long. 35. 8. latit. 40. 30. (D. J.)

TARENTULE ou TARANTULE (Page 15:905)

TARENTULE ou TARANTULE, dans l'histoire naturelle est un insecte venimeux, dont la morsure a donné le nom à la maladie appellée tarantisme. Voyez Tarantisme.

La tarentule est une espece d'araignée, ainsi appellée à cause de la ville de Tarente dans la Pouille, où elle se trouve principalement. Elle est de la grosseur environ d'un gland; elle a huit piés & huit yeux; sa couleur est différente; mais elle est toujours garnie de poils. De sa bouche sortent douze especes de cornes un peu recourbées, dont les pointes sont extrèmement aiguës, & par lesquelles elle transmet son venin.

M. Geoffroy observe que ses cornes sont dans un mouvement continuel, sur - tout lorsque l'animal cherche sa nourriture, d'où il conjecture qu'elles peuvent être des especes de narines mobiles.

La tarentule se trouve en plusieurs autres endroits de l'Italie, & même dans l'île de Corse; mais celles de la Pouille sont les seules dangereuses. On prétend même que celles - ci ne le sont plus lorsqu'elles sont transportées ailleurs. On ajoute que même dans la Pouille il n'y a que celles des plaines qui soient fort à craindre, parce que l'air y est plus chaud que sur les montagnes.

M. Geoffroy ajoute que, selon quelques - uns, la tarentule n'est venimeuse que dans la saison de l'accouplement; & Baglivi dit qu'elle l'est seulement pendant les chaleurs de l'été, mais sur - tout pendant la canicule; & qu'alors étant comme enragée, elle se jette sur tout ce qu'elle rencontre.

Sa morsure cause une douleur qui d'abord paroît à - peu - près semblable à celle que cause la piquure d'une abeille ou d'une fourmi. Au bout de quelques heures, on sent un engourdissement, & la partie affectée se trouve marquée d'un petit cercle livide, qui bientôt après devient une tumeur très - douloureuse. Le malade ne tarde pas à tomber dans une profonde mélancolie, sa respiration est très - difficile, son pouls devient foible, la connoissance diminue; enfin il perd tout - à - fait le sentiment & le mouvement, & il meurt à - moins que d'être secouru. Mais ces symptomes sont un peu différens, suivant la nature de la tarentule & la disposition de la personne. Une aversion pour le noir & le bleu; & au contraire une affection pour le blanc, le rouge & le verd sont d'autres symptomes inexplicables de cette maladie.

Tous les remedes que la Médecine a pu découvrir par le raisonnement, consistent en quelques applications extérieures, en des cordiaux & des sudorifiques; mais tout cela est peu efficace. Ce qui vaut infiniment mieux, & que la raison ne pouvoit jamais découvrir, c'est la musique. Voyez Musique.

Dès que le malade a perdu le sentiment & le mouvement, on fait venir un musicien qui essaie diffé<pb->

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