ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"902"> courir toute sa longueur, & qui soutiennent un pannier assez grand pour qu'un homme puisse s'y coucher, en cas qu'il craigne les étourdissemens auxquels on peut être sujet en passant des rivieres qui sont quelquefois entre des rochers coupés à pic d'une hauteur prodigieuse. Les Indiens donnent d'abord une secousse violente au panier, qui par ce moyen coule le long de la tarabite; & les Indiens de l'autre bord, par le moyen de deux cordes, continuent d'attirer le panier de leur côté. Quand il s'agit de faire passer un cheval ou une mule, on tend deux cordes ou tarabites, l'une près de l'autre; on suspend l'animal par des sangles qui passent sous son ventre, & qui le tiennent en respect sans qu'il puisse faire aucun mouvement. Dans cet état, on le suspend à un gros croc de bois qui coule entre les deux tarabites, par le moyen d'une corde qui l'y attache. La premiere secousse suffit pour faire arriver l'animal à l'autre rive. Il y a des tarabites qui ont 30 à 40 toises de longueur, & qui sont placées à 25 ou 30 toises au - dessus de la riviere.

TARABOQUE (Page 15:902)

TARABOQUE, s. m. (Hist. ecclés.) ce fut ainsi qu'on appella dans le quatorzieme siecle quelques habitans d'Ancone qui tenoient le parti de Louis de Baviere, & qu'on accusoit d'hérésie & de débauche. Un frere mineur, inquisiteur, eut ordre de les faire arrêter en Esclavonie, où il paroît qu'il se retirerent.

TARAC (Page 15:902)

TARAC, s. m. (Hist. nat. Litholog.) nom d'une pierre qui nous est inconnue, & dont on ne nous apprend rien, sinon qu'elle avoit des vertus médicinales, & que l'on substitue le sang de dragon à sa place. Voyez Boëce de Boot.

TARAGALE (Page 15:902)

TARAGALE, (Géog. mod.) ville d'Afrique au royaume de Tafilet, dans la province, sur la gauche de la riviere de même nom. Cette ville a pour défense un château fortifié, où on tient garnison. Son terroir est planté de palmiers, & fertile en pâturages. Long. 11. 48. lat. 27. (D. J.)

TARAGUICO - AYCURABA (Page 15:902)

TARAGUICO - AYCURABA, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) nom d'une espece de lésard du Brésil, dont la queue est couverte de petites écailles triangulaires, marquetées de quatre taches brunes régulieres; son dos est joliment ondé de rayeures brunes.

TARAGUIRA (Page 15:902)

TARAGUIRA, s. m. (Hist. nat. Zoologie.) nom d'un lésard d'Amérique, qui est de la longueur d'un pié; son corps est tout couvert de petites écailles triangulaires, grises - brunes: il est très - commun aux environs des maisons du sud de l'Amérique. Il court avec une grande rapidité, mais toujours en tortillant son corps; & d'abord qu'il apperçoit quelque chose, il a une maniere singuliere de branler sa tête avec une extrême vitesse. (D. J.)

TARAIJO (Page 15:902)

TARAIJO, s. m. (Hist. nat. Botan.) espece de laurier cerise du Japon, dont les fleurs sont à quatre pétales, odorantes, d'un jaune pâle, & ramassées en grand nombre sous les aisselles des feuilles. Son fruit, qui contient quatre semences, est rouge, de la grosseur & de la figure d'une poire; on le cultive dans les jardins, où il conserve toujours sa beauté.

TARAMA (Page 15:902)

TARAMA, (Géog. mod.) province de l'Amérique méridionale, au Pérou, dans l'audience de Lima, à 24 lieues de la ville de ce nom: son terroir est fertile en maïs. (D. J.)

TARANCHE (Page 15:902)

TARANCHE, s. f. terme de Vigneron, grosse cheville de fer qui sert à tourner la vis d'un pressoir par le moyen des omblets & des leviers. Trévoux.

TARANDE (Page 15:902)

TARANDE, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) c'est un animal sauvage gros comme un boeuf. Il a la tête plus grande que le cerf, est couvert d'un poil comme celui d'un ours, & naît dans les pays les plus septentrionaux, comme en Laponie. (D. J.)

TARANJA (Page 15:902)

TARANJA, s. m. (Hist. nat. Bot.) arbre d'Afrique & des Indes orientales. Il est petit & rempli d'épines; son fruit est rond & couvert d'une écorce jaunâtre; le dedans est rouge & a le goût d'une orange, quoique sa chair soit plus ferme.

TARANIS (Page 15:902)

TARANIS, s. m. (Mythol. des Gaul.) nom que les Gaulois donnoient à Jupiter, & sous lequel ils lui immoloient des victimes humaines. Taranis répondoit au Jupiter tonnant des Romains, mais ce dieu n'étoit pas chez les Gaulois le souverain des dieux, il n'alloit qu'après Esus, le dieu de la guerre, & la grande divinité de ces peuples. (D. J.)

TARANTAISE, la (Page 15:902)

TARANTAISE, la, (Géogr. mod.) province de Savoie, avec titre de comté. Elle est bornée au nord par le duché de Savoie, au midi par le comté de Maurienne, au levant par le duché d'Aost, & au couchant encore par le comté de Maurienne. C'est le pays qu'habitoient les Centrons, peuples bien marqués dans César, au premier livre de ses Commentaires. Pline les place aussi dans les Alpes graïennes, qu'il nomme Centroniques, à cause de ses peuples, qui étoient, comme il dit, limitrophes des Octoduriens ou des Vallaisans, Octodurenses & eorum finitimi Centrones. Les Centrons étoient les premiers des Alpes graïennes. Leur capitale étoit nommée Forum Claudii: c'est le nom romain marqué par Ptolomée.

La ville des Centrons n'est plus qu'un village qui a conservé son nom. Darentasia ou Tarentaise, devint la capitale, non - seulement des Centrons, mais des Alpes grecques & pennines; elle est marquée dans l'itinéraire d'Antonin, & dans la carte de Peutinger. Elle étoit alors évêché, & fut archevêché dans le neuvieme siecle. Cette ville de Tarentaise. en donnant son nom au pays, a perdu le sien elle - même, & s'appelle aujourd'hui Monstiers, Monasterium, à cause d'un monastere fondé en ce lieu, où les archevêques demeuroient. Voyez Monstiers.

La Tarentaise est un pays stérile & plein d'affreuses montagnes. La riviere d'lsere la traverse d'orient en occident, & y prend une de ses sources.

Innocent V. appellé Pierre de Tarentaise, parce qu'il étoit né dans la ville de ce nom en 1249, se fit religieux de l'ordre de saint Dominique, devint provincial de son ordre, archevêque de Lyon, cardinal d'Ostie, grand pénitencier de l'église romaine, & enfin pape après la mort de Grégoire X. Il fut élu à Arezzo le 21 Février 1276, & mourut au bout de cinq mois. Il a laissé des ouvrages que personne ne lit aujourd'hui, tant ils respirent la barbarie. (D. J.)

TARAPACA, vallée de (Page 15:902)

TARAPACA, vallée de, (Géogr. mod.) vallée de l'Amérique septentrionale, au Pérou, dans l'audience de Los - Charcas, près de la côte de la mer du Sud. On dit qu'il s'y trouve quelques mines d'argent. Au - devant du continent il y a une île nommée l'ile de Gouane, & que M. de Lisle marque à dix - neuf degrés quelques minutes. (D. J.)

TARARE (Page 15:902)

TARARE, (Géog. mod.) nom commun à une montagne d'Afrique, au royaume de Tremecen, & à une montagne qui est à six lieues de Lyon, sur le chemin de Roanne, & dont on a rendu le passage très - commode. Cette derniere montagne a pris son nom du gros bourg qui est situé au - bas, dans une vallée, sur la petite riviere de Tordive. Tarare, en latin du moyen âge, Tararia, est encore une montagne de France, qui sépare le Lyonnois du Beaujolois. (D. J.)

TARAS (Page 15:902)

TARAS, s. m. (Médailles.) fils de Neptune, passe pour le fondateur des Tarentins, qui le mettoient sur leurs médailles sous la forme d'un dieu marin, monté sur un dauphin, & tenant ordinairement le trident de son pere; ou la massue d'Hercule, symbole de la force; ou une chouette, pour désigner Minerve, protectrice des Tarentins; ou bien une corne d'abondance, pour signifier la bonté du pays où il avoit bâti Tarente; ou enfin avec un pot à deux anses, [p. 903] & une grappe de raisin avec le tyrse de Bacchus, symbole de l'abondance du vin chez les Tarentins. Taras avoit une statue dans le temple de Delphes, où on lui rendoit les honneurs dûs aux héros. (D. J.)

Taras (Page 15:903)

Taras, (Géog. anc.) 1°. fleuve d'Italie, dans la Japigie, près de la ville de Tarente, selon Pausanias, l. XX. c. x. & entre Métaponte & Tarente, selon Appien, civil. l. V. Il conserve son ancien nom, à la terminaison près; car les uns le nomment présentement Tara, & les autres Taro. Ce n'est proprement qu'un ruisseau qui se jette dans le golfe de Tarente, près de Torre de Taro.

2°. Taras, fleuve de l'Epire, selon Vibius Sequester, de fluminibus, p. 83.

3°. Taras, ville de l'Asie mineure, selon Curopalate cité par Ortelius.

4°. Taras, fleuve de Scythie, selon Valerius Flaccus. (D. J.)

TARASCON (Page 15:903)

TARASCON, (Géog. mod.) il y a en France deux petites villes de ce nom; l'une est dans le pays de Foix, sur le bord de la riviere, à trois lieues au - dessus de la ville de Foix. Long. 19. 12. lat. 43.

L'autre Tarascon beaucoup plus considérable, est en Provence, au diocèse d'Avignon, sur la rive gauche du Rhône, vis - à - vis Beaucaire, avec laquelle elle communique par un pont de bateaux. Sa situation est à 4 lieues au midi d'Avignon, & à 5 d'Arles. Il y a une viguerie, un chapitre & quelques couvens. Son terroir est délicieux, & l'on y respire un air fort tempéré. Elle députe aux assemblées générales de la Provence, & ses députés y ont le premier rang. Long. 22. 20. latit. 43. 48.

Cette ville est très - ancienne; car Strabon & Ptolomée en font mention sous le même nom qu'elle porte aujourd'hui; ils la nomment Tarasco.

Molieres (Joseph Privat de) physicien cartésien, y naquit en 1677; il devint professeur au college royal en 1723, membre de l'académie des Sciences en 1729, & mourut à Paris en 1742. Il a publié des leçons de physique en quatre vol. in - 12, dans lesquelles il admet non - seulement les tourbillons de Descartes, mais il croit pouvoir en démontrer l'existence dans le système du plein. Les leçons de cet auteur ne passeront pas à la postérité. (D. J.)

TARASQUE (Page 15:903)

TARASQUE, s. f. animal chimérique dont on effraie les enfans en quelques provinces de France; on le représente à leur imagination ayanr sur son dos un panier d'où sort une marionnette qui danse & qui saute.

TARASUN (Page 15:903)

TARASUN, s. f. (Diete.) espece de biere ou de liqueur fermentée que font les Chinois; elle est très forte & très - propre à enivrer. Pour faire cette liqueur, on prend de l'orge ou du froment qu'on fait germer, & on le fait moudre grossierement; on en met une certaine quantité dans une cuve, on l'humecte foiblement avec de l'eau chaude; alors on couvre la cuve avec soin; on verse ensuite de la nouvelle eau bouillante, & on remue le mélange, afin que l'eau le pénetre également, après quoi on recouvre encore la cuve; on continue à verser de l'eau bouillante, & à remuer jusqu'à ce qu'on s'apperçoive que l'eau qui surnage, a parfaitement extrait le malthe ou le grain germé, ce qu'on reconnoit lorsqu'elle est fortement colorée, & devenue gluante & visqueuse. On laisse refroidir le tout jusqu'à devenir tiede; alors on verse la liqueur dans un vaisseau plus étroit, que l'on enfouit en terre, après y avoir joint un peu de houblon chinois, qui est pressé, & à qui on donne à - peu - près la forme d'une tuile; on recouvre bien de terre le vaisseau qui y a été enterré, & on laisse la liqueur fermenter dans cet état. Le houblon des Chinois qui a été pressé dans des moules, porte déja son levain avec lui; ainsi il n'est pas besoin d'y joindre aucune matiere fermentante. En Europe où l'on n'a point de ce houblon préparé, on pourroit y suppléer en mettant du houblon bouilli en petite quantité, pour ne point rendre la liqueur trop amere, & en y joignant un peu de levûre ou de mie de pain, ce qui produiroit le même effet. Lorsque la matiere est entrée en fermentation, on observe si la fermentation est cessée, ce qu'on reconnoît lorsque matiere qui s'étoit gonflée, commence à s'affaisser; alors on la met dans des sacs de grosse toile que l'on ferme en les nouant, que l'on met sous un pressoir, & la liqueur que le pressoir fait sortir de ces sacs, se met sans délai dans des tonneaux que l'on met dans la cave, & que l'on bouche avec soin; de cette façon l'on a une biere qui est très - bonne, lorsqu'elle a été faite proprement & avec soin. Voyez le voyage de Sibérie par M. Gmélin.

TARATES (Page 15:903)

TARATES, (Géog. anc.) Tarati, peuples montagnards de l'île de Sardaigne. Strabon, l. V. p. 225, dit qu'ils habitoient dans des cavernes, & que quoiqu'ils eussent un terrein propre pour le froment, ils en négligeoient la culture, aimant mieux piller les champs d'autrui. Ils s'adonnoient aussi à la piraterie; car Strabon ajoute qu'ils désoloient les Pisans, soit dans l'île, soit dans le continent. (D. J.)

TARAXIPPUS (Page 15:903)

TARAXIPPUS, s. m. (Mythol. & Gymnast.) génie malfaisant, dont la statue placée dans les hippodromes de la Grece remplissoit d'épouvante les chevaux attelés au char de ceux qui disputoient les prix de la course.

La lice ou l'hippodrome étoit composé de deux parties, dont l'une étoit une colline de hauteur médiocre, & l'autre étoit une terrasse faite de main d'homme.

A l'extrémité de cette partie de la lice qui étoit en terrasse, il y avoit un autel de figure ronde consacré à un génie que l'on regardoit comme la terreur des chevaux, & que par cette raison l'on nommoit Taraxippus.

Quand les chevaux venoient à passer devant cet autel, dit Pausanias, sans que l'on sache pourquoi, la peur les saisissoit tellement, que n'obéissant plus ni à la voix, ni à la main de celui qui les menoit, souvent ils renversoient & le char & l'écuyer; aussi faisoit - on des voeux & des sacrifices à Taraxippus pour l'avoir favorable.

L'auteur qui étoit assez mauvais physicien & fort superstitieux, recherche les raisons de cette épouvante; mais au lieu d'en donner la cause physique, il ne rapporte que des opinions populaires fondées sur la superstition qui a été de tous les tems, de tous les pays, & autant de la nation greque que des autres.

Dans l'isthme de Corinthe il y avoit aussi un Taraxippus que l'on croyoit être ce Glaucus, fils de Sisyphe, qui fut foulé aux piés de ses chevaux dans les jeux funebres qu'Acaste fit célébrer en l'honneur de son pere. A Nemée on ne parloit d'aucun génie qui fît peur aux chevaux; mais au tournant de la lice, il y avoit une grosse roche rouge comme du feu, dont l'éclat les éblouissoit, & les étonnoit de la même maniere qu'eût fait la flamme; cependant, si l'on en croit Pausanias, à Olvmpie, Taraxippus leur faisoit bien une autre frayeur.

Il finit en disant que, selon eux, Taraxippus étoit un surnom de Neptune Hippius: ce n'est pas - là satisfaire la curiouté du lecteur qui attend qu'on lui apprenne la véritable cause d'une épouvante si subite. L'auteur pouvoit bien dire ce qu'il est si naturel de penser, que les hellanodices ou directeurs des jeux usoient de quelque artifice secret pour effaroucher ainsi les chevaux, afin que le succes des courses de char devenu par - là plus hazardeux & plus difficile, en devînt aussi plus glorieux. Abbé Gédouin sur Pausanias. (D. J.)

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