ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"496"> terre, placée en deux différens endroits de son orbite, sont paralleles entr'elles; car alors, les deux lieux où on voit la planete dans le ciel sont sensiblement le même à cause de la petitesse du rayon de l'orbe terrestre en comparaison de la distance des étoiles.

Soit un cercle BDG (fig. 63. astronomiq.) dans lequel la terre est supposée se mouvoir, de B en D. Si pendant ce tems la planete A décrit l'arc CA, qui soit tel que BA, DC soient paralleles, elle paroîtra répondre sensiblement au même point du ciel, & par conséquent stationnaire.

Dans le second volume de l'académie de Pétersbourg, p. 82. M. Mayer donne une méthode pour déterminer les lieux de la terre d'où une planete vue dans un point donné de son orbite doit paroître stationnaire; & M. Halley a donné une méthode pour trouver le tems d'une station. Voyez les institutions astronomiques de M. le Monnier, p. 589. (O)

Station (Page 15:496)

Station, (Hydrau.) se dit dans un nivellement de l'endroit où se pose le niveau, de sorte qu'un coup de niveau est compris entre deux stations. C'est ainsi qu'on connoît la pente d'une montagne. (K)

Station (Page 15:496)

Station, dans l'histoire de l'Eglise, est un terme qui s'applique aux jeûnes des quatrieme & sixieme jours de la semaine, c'est - à - dire, le mercredi & le vendredi, que beaucoup de personnes chez les anciens observoient très - scrupuleusement jusqu'à trois heures après - midi. Voyez Fête.

S. Pierre d'Alexandrie, dans son épitre canonique, can. 15. observe qu'il étoit ordonné conformément à l'ancienne tradition, de jeûner toutes les semaines pendant ces deux jours; le mercredi, en mémoire du conseil que les juifs tinrent pour mettre à mort notre Sauveur; & le vendredi à cause de sa passion. On a encore quelqu'égard à cette tradition dans l'Eglise d'Angleterre. Voyez Abstinence.

Station se dit aussi, dans l'Eglise romaine, d'une église où on peut aller gagner des indulgences dans de certains jours. Voyez Indulgence.

Ce fut - saint Grégoire qui fixa les stations à Rome, c'est - à - dire, les églises dans lesquelles on devoit faire l'office tous les jours du carême, & les fêtes solemnelles. Ces stations sont marquées dans son sacramentaire, telles qu'on les voit dans le missel romain; elles sont appropriées principalement aux églises patriarchales & titulaires. Mais quoique ces stations soient réglées, l'archidiacre ne manque point à chaque station, d'annoncer au peuple la station suivante.

Station est aussi une cérémonie de l'Eglise romaine, dans laquelle les prêtres ou chanoines vont en procession hors du coeur pour chanter une antienne devant le crucifix, ou devant l'image de la Vierge. On attribue cette cérémonie à saint Cyrille.

Stations (Page 15:496)

Stations, (Hist. ecclésiast.) ce terme ne désignoit chez les Hébreux que le rang de ceux qui assistoient aux sacrifices; & chez les Romains, le lieu où les avocats se tenoient pour répondre aux consultations; mais dans l'Eglise primitive, ce terme fut usité pour signifier un jour que les chrétiens passoient en prieres, & dans lequel ils jeûnoient jusqu'à l'heure de none. Suivant l'usage récent de l'Eglise romaine, le mot station dénote les chapelles où le clergé & le peuple vont en procession, & s'arrêtent pour y célébrer une partie de l'office divin. Enfin dans les derniers tems, les papes & les évêques ayant indiqué des églises particulieres où l'on est obligé d'aller prier pour gagner le jubilé, l'usage a donné à ces églises le nom de station. Cet usage semble venir des anciens Romains, qui, dans les fêtes extraordinaires de réjouissances ou de deuil, avoient ordonné des stations du peuple dans les principaux temples des dieux. (D. J.)

STATIONNAIRE (Page 15:496)

STATIONNAIRE, adj. en Astronomie, se dit d'u<cb-> ne planete qui paroît rester immobile au même point du zodiaque. Voyez Station.

Quoique les planetes aient quelquefois un mouvement progressif, & quelquefois un mouv ement retrograde; il peut y avoir quelque point dans lequel elles paroissent stationnaires. Une planete paroîtra stationnaire, lorsque la ligne qui joint la terre & le centre de la planete, est dirigée au même point du firmament, c'est - à - dire, quand cette ligne est pendant quelque - tems parallele à elle - même.

Saturne paroît stationnaire à la distance de 90 degrés du soleil; Jupiter à la distance de 52, & Mars à une distance beaucoup plus grande.

Saturne est stationnaire huit jours, Jupiter quatre, Mars deux, Vénus un & demi, & Mercure un demi; cependant les tems de ces différentes stations ne sont pas toujours égaux, parce que les orbites de ces planetes ne sont pas des cercles qui aient le soleil pour centre; mais des ellipses dont le soleil occupe le foyer, & dans lesquelles les planetes ne se meuvent pas uniformément. Chambers. (O)

Stationnaire (Page 15:496)

Stationnaire, (Milice romaine.) ce nom s'est donné dans le bas Empire romain à des soldats ou des officiers que l'on mettoit en certains postes, d'où ils avertissoient les gouverneurs & les magistrats de ce qui se passoit. (D. J.)

Stationnaire (Page 15:496)

Stationnaire, fievre, (Médec.) épithete qu'on donne à certaines fievres continues, qui dépendent d'une disposition particuliere des saisons & des alimens, & qui regnent plus constamment & plus généralement que les autres pendant une ou plusieurs années. Elles sont opposées aux fievres intercurrentes. Sydenham a parfaitement traité des unes & des autres; il faut le lire & le relire. On les appelle stationnaires, à stando, rester, demeurer. (D. J.)

Stationnaire (Page 15:496)

Stationnaire, (Hist. ecclésiast.) épithete qu'on a donné dans l'Eglise au diacre qui étoit de semaine, pour chanter l'évangile aux messes que le pape ou l'évêque du diocèse venoit dire dans différentes stations. (D. J.)

STATIQUE (Page 15:496)

STATIQUE, s. f. (Ordre encyclop. entend. raison, Philos. ou science, science de la nature, Mathématiq. Mathém. mixtes, Méchaniq. Statique.) est une partie de la méchanique, qui a pour objet les lois de l'équilibre des corps ou des puissances qui agissent les unes sur les autres.

La méchanique en général a pour objet les lois de l'équilibre & du mouvement des corps, mais on donne plus parfaitement le nom de méchanique à la partie qui traite du mouvement, & celui de statique à la partie qui traite de l'équilibre; ce nom vient du latin stare, s'arrêter être en repos, parce que l'effet de l'équilibre est de produire le repos, quoiqu'il y ait dans le corps en équilibre une tendance au mouvement.

La statique se divise en deux parties, l'une qui conserve le nom de statique, a pour objet les lois de l'équilibre des solides. C'est dans cette partie qu'on traite ses différentes machines simples ou composées, comme la poulie, le levier, le plan incliné, &c. l'autre partie, qu'on appelle hydrostatique, a pour objet les lois de l'équilibre des fluides.

L'ouvrage le plus étendu que nous ayons sur la statique, est la nouvelle méchanique de M. Varignon, imprimée à Paris en 1725, en deux volumes in - 4°. Dès l'année 1687 l'auteur avoit donné un ouvrage sur ce même sujet avec le titre de projet d'une nouvelle méchanique.

Dans ce premier ouvrage, qui a paru la même année que les principes de Newton, M. Varignon donne une méthode générale pour déterminer l'équilibre sur toutes les machines, & cette méthode est peu différente de celle que M. Newton donne dans le premier livre de son ouvrage. Elle consiste à reduire [p. 497] par le principe de la composition des forces, toutes les puissances qui agissent sur une machine à une seule puissance, dont la direction doit passer par quelque point d'appui fixe & immobile lorsqu'il y a équilibre. Ainsi dans la poulie, par exemple, il faut que la direction de la puissance qui résulte des deux puissances appliquées à la poulie, passe par le centre fixe de la poulie: de même dans le levier, il faut que la puissance qui résulte des deux puissances appliquées aux extrémités du levier, ait une direction qui passe par le point d'appui. L'auteur a étendu ce principe dans sa nouvelle méchanique, qui n'a été imprimée qu'après sa mort, & il y a joint la maniere de déterminer par le même moyen les lois de l'équilibre des sluides. (O)

Statique (Page 15:497)

Statique, colonne, (Archit.) espece de pilier rond ou à pans, posé sur un socle, à hauteur d'appui, au milieu d'un marché: on pend à une potence de fer, une balance ou romaine, pour peser publiquement, & à poids étalonnés par la police, les vivres & denrées que le peuple achete, comme on le pratique en quelques villes du Languedoc. Le mot statique vient de statera, balance. (D. J.)

Statiques (Page 15:497)

Statiques, statici, (Medec.) sont une espece d'épileptiques, ou de personnes attaquées d'épilepsie. Voyez Epilepsie.

Les statiques different des cataleptiques en ce que ces derniers n'ont aucun sentiment des objets extérieurs, & ne se ressouviennent point de ce qui s'est passe dans le tems du paroxisme: au lieu que les statiques sont occupés pendant tout ce tems d'idées fortes & vives, dont il se ressouviennent assez bien apres que l'accès est passé. Voyez Cataleptique & Epilepsie.

STATO DELLI PRESIDII, lo (Page 15:497)

STATO DELLI PRESIDII, lo, (Géogr. mod.) c'est ainsi qu'on appelle un petit canton d'Italie, dans la Toscane, sur la côte de la mer, & qui est la partie méridionale de l'état de Sienne. Cet état comprend le mont Argentaro, les places d'Orbitello, de Talamone, de Porto - Hercole, & de Porto San - Stéfano, avec leurs petits territoires. (D. J.)

STAIONES (Page 15:497)

STAIONES, (Géog. anc.) peuples d'Italie, dans la Toscane, selon Pline, l. III. c. v. Strabon, l. V. p. 226, nomme leur ville Statonia, & la place dans les terres. Du tems de Vitruve, l. II. c. ij. de Lapidicin. le territoire de cette ville étoit une préfecture, prasictura Statoniensis; & on s'accorde à dire que c'est aujourd'hui le duché de Castro. Les vins de ce quartier, vina Statoniensia, sont vantés par Pline, l. XIV. c. vj. Séneque, dans ses questions naturelles, l. III. c. xxv. fait mention d'un lac de ce territoire: il le nomme lacus Statoniensis, & il y met une île flotante. C'est présentement le lac de Mezzano. (D. J.)

STATUAIRE (Page 15:497)

STATUAIRE, s. m. (Sculpt.) sculpteur qui fait des statues, mais la statuaire désigne l'art de faire des statues. Voyez Sculpteur, Sculpture, Statue & Statues des Grecs & des Romains. (D. J.)

Quant à l'art statuaire pour la fonte, voyez Bronze. (D. J.)

Statuaire (Page 15:497)

Statuaire, colonne, (Archit.) colonne qui porte une statue, comme la colonne que le Pape Paul V. a fait élever sur un piédesial devant l'église de Sainte Marie - Majeure à Rome, & qui porte une statue de la sainte Vierge de bronze doré. Cette colonne qui a été tirée des ruines du temple de la paix, & dont le fût d'un seul bloc de marbre blanc, a 5 piés 8 pouces de diametre sur 49 & demi de hauteur, est d'ordre corinthien & cannelé.

On peut aussi appeller colonnes statuaires, les caryatides, persiques, termes, & autres figures humaines qui font l'office des colonnes, comme celles du gros pavillon du Louvre, que Vitruve nomme telomones & atlantes. Daviler. (D. J.)

STATUE (Page 15:497)

STATUE, s. f. (Sculpt. & Archit. Décorat.) figure de plein relief taillée ou fondue, qui imite dans la représentation tous les êtres de la nature. Mais ordinairement une statue représente un dieu, un homme, une femme; & l'on a coutume d'embellir de statues les palais ou les places publiques. On distingue différentes especes de statues, dont nous ne donnerons ici que de courtes définitions, renvoyant les détails au mot Statues des Grecs & des Romains.

Statue allégorique. Statue qui représente quelque symbole, comme les parties de la terre, les saisons, les ages, les élémens, les tempéramens, les heures du jour. Telles sont les statues modernes de marbre du parc de Versailles.

Statue colossale. Statue qui excede le double ou le triple du naturel, ou statue d'une hauteur démesurée.

Statue curule. On appelle ainsi les statues qui sont dans des chariots de course tirés par deux, quatre ou six chevaux, comme il y en avoit aux cirques, hyppodromes, &c. ou dans les chars, comme on en voit à des arcs de triomphe sur quelques médailles antiques.

Statue équestre. Statue qui représente un homme à cheval, comme celle de Marc - Aurele à Rome, d'Henri IV. de Louis XIII. de Louis XIV. à Paris, &c.

Statue de fonte. Statue de plusieurs morceaux séparés & remontés sur une armature de fer, ou statue formée de grands morceaux fondus d'un jet. Telle est la statue équestre érigée dans la place de Vendôme, & qu'on peut regarder comme un chef - d'oeuvre de fonderie. Voy. les détails de cet art au mot Bronze.

Statue grecque. C'est une statue nue & antique. Les Grecs se servoient de ces statues pour représenter leurs divinités, les athletes des jeux olympiques & les héros; celles - ci étoient appellées statues d'Achille, parce qu'il y en avoit quantité qui représentoient Achille dans la plûpart des villes de Grece.

Statue hydraulique. C'est toute figure qui sert d'ornement à quelque fontaine & grotte, ou qui fait l'office de jeu ou de robinet par quelqu'une de ses parties, ou par un attribut qu'elle tient. C'est aussi tout animal qui sert au même usage, comme les grouppes des deux bassins quarrés du haut parterre de Versailles.

Statue iconique, est toute statue qui a la taille & la ressemblance de la personne qu'elle représente.

Satue pedestre. Statue qui est en pié ou debout. Il y a à Paris deux statues de cette espece qui ont été élevées à la gloire de Louis XIV. l'une dans la place des Victoires, faite par Desjardins, l'autre dans l'hôtelde - ville par Coisevox.

Statue persique. Figure d'homme en pierre ou en terme, qui fait l'office de colonnes dans les bâtimens. On appelle statue caryatide celle d'une femme qui sert au même usage.

Statue romaine, est une statue couverte de quelque habillement.

Statue sacrée. On appelle ainsi une figure qui représente Jesus - Christ, la Vierge, ou quelque saint, dont on décore les autels, l'extérieur ou l'intérieur des églises. (D. J.)

Statues (Page 15:497)

Statues des Grecs & des Romains, (Antiq. greq. & rom.) quoique les Grecs & les Romains ayent eu des termes differens pour présenter à l'esprit l'idée que nous mettons au mot de statues, ils n'en ont affecté spécialement aucun pour distinguer les statues des dieux & des demi - dieux, & celles des hommes, des animaux & des choses inanimées. Les Grecs ont employé en général les termes E)IKO/NES2, A)NDRIA/NTES2, A)GALMA/TA, E)PISTHMATA, BRE/TEA, ZOA/NA, comme les Romains ceux de statuoe, imagines, simulachra, sculptilla.

Comme l'explication de ces divers synonymes seroit fort ennuyeuse, il vaut mieux remarquer que

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