ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"482"> gent qui servoient de monnoie; mais les empereurs ou autres personnes de qualité donnoient des médailles d'or. Aussi Trebellius Pollio, parlant des petits présens que l'empereur Galien fit à son consulat, dit qu'il donna une sportule à chaque sénateur, & à chaque dame romaine quatre médailles d'or: Senatui sportulam sedens erogavît. Matronas ad consulatum suum rogavit, iis denique manum sibi osculantibus quaternos aureos sui nominis dedit.

C'étoit aussi la coutume que ceux qui entroient dans le consulat, envoyassent à leurs amis de ces présens: Sportulam consulatûs mei & amicitioe nostroe, & honori tuo debeo, hanc in solido misi, dit Symmachus. Le mot de sportula, qui signifie une petite corbeille, fut donné à ces présens, parce qu'on les envoyoit dans une corbeille. Les vers suivans de Coripus, l. IV. sur le consulat de l'empereur Justin, nous le confirment.

Dona calendarum, quorum est ea cura, parabant Officia, & turmis implent felicibus aulam, Convectant rutilum sportis capacibus aurum.

C'est pourquoi les gloses grecques qui expliquent le mot de sportula, disent que ce sont des présens qu'on envoyoit dans des corbeilles.

Outre ces sportules, les consuls donnoient de petites tablettes de poche d'argent ou d'ivoire dans lesquelles étoient leurs noms; & c'est ce qu'on appelloit les fastes. Sidonius, l. VIII. c. vj. parlant du consulat d'Asterius, nomme les sportules & les fastes qui furent distribués.

Enfin, le mot sportula s'est appliqué généralement à toutes sortes de présens, de gratifications & de distributions, de quelque nature qu'elles fussent. (D. J.)

SPRÉE, la (Page 15:482)

SPRÉE, la, (Géog. mod.) riviere d'Allemagne. Elle prend sa source dans la partie septentrionale de la Bohème, traverse la Lusace; &, grossie dans son cours de plusieurs rivieres, entre dans la moyenne marche de Brandebourg, arrose Berlin & Spandaw, où elle se joint au Havel, & y perd son nom. (D. J.)

SPREHENBERG (Page 15:482)

SPREHENBERG, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne, dans la Lusace. Elle est située sur une colline, dont le bord est arrosé par la riviere de Sprée, d'où lui vient son nom. (D. J.)

SPROTTA, la (Page 15:482)

SPROTTA, la, (Géog. mod.) riviere d'Allemagne, en Silésie, dans la principauté de Glogaw. Elle prend sa source au pays de Lignitz, forme dans celui de Glogaw un lac, d'où elle sort pour se perdre dans le Bober à Sprottaw. (D. J.)

SPROTTAW (Page 15:482)

SPROTTAW, (Géog. mod.) ville d'Allemagne, dans la Silésie, au duché de Glogaw, au confluent du Bober & du Sprotta, à deux milles au - dessus de la ville de Sagan. Long. 32. 9. lat. 51. 33. (D. J.)

SPUMA LUNAE (Page 15:482)

SPUMA LUNAE, (Hist. nat. Lythol.) nom sous lequel plusieurs naturalistes ont désigné la pierre spéculaire. Voyez Spéculaire.

Spuma lunae, (Hist. nat.) Quelques auteurs se sont servi de ce nom pour désigner le talc. Voyez Talc.

SPUMA LUPI (Page 15:482)

SPUMA LUPI, (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes à une mine de fer arsenicale, qui est noire, luisante, & en petits crystaux qui donnent une poudre rouge quand on les écrase. Elle ressemble aux crystaux d'étain, & se trouve souvent dans les mines de ce métal qu'il faut en séparer soigneusement avant que de les faire fondre, parce qu'elles rendroient l'étain d'une mauvaise qualité. Cette substance est si dure qu'elle fait feu contre l'acier. Il y en a de cubique, de striée, composée de particules polyhédres & demi - transparentes. Les Allemands nomment cette substance minérale wolfram ou écume de loup; elle n'est point propre à être exploitée dans les forges. Voyez la minéralogie de Wallerius.

SPUMEUX (Page 15:482)

SPUMEUX, adj. (Gram.) mauvais mot technique qui n'emporte aucune idée de plus qu'écumeux.

SPUMOSITÉ (Page 15:482)

SPUMOSITÉ, s. f. celui - ci peut être reçu, car il désigne la propriété de se mettre en écume, pour laquelle nous n'avons que ce mot.

SPURN - HEAD (Page 15:482)

SPURN - HEAD, (Géog. mod.) c'est - à - dire, le cap d'éperon, cap avancé d'Angleterre, sur la côte d'Yorck - Shire, au quartier d'En Riding. Sur ce cap il y a un village nommé Kellensey. C'est ce village ou Spurn. Head, qu'on doit prendre pour être ce que Ptolomée, l. II. c. iij. nomme Ocelli promontorium, *O)KELLD= A)KR\A. (D. J.)

SPUTATION (Page 15:482)

SPUTATION, s. (Médec.) c'est l'action de cracher. Il y a des maladies où l'on est fatigué d'une sputation fréquente.

SQUALUS (Page 15:482)

SQUALUS, s. m. (Hist. nat. Ichthyol.) espece de chien de mer que les naturalistes nomment galeus glaucus, dentibus granulosis, foraminibus circa oculos. C'est un poisson dont la peau est très - rude. On en trouve qui ont plus de 20 piés de longueur, sur 8 à 9 de circonférence dans la partie la plus grosse du corps, & qui pesent au - delà de trente quintaux. L'organe le plus singulier de ces sortes de poissons consiste en un filtre placé entre la pointe du museau & du cerveau, de la consistance & de la couleur du corps vitré, & l'humeur transude par quantité de petits trous de la peau. Presque tous les poissons sont enduits d'une espece d'huile ou de graisse, qui sert à les défendre des impressions nuisibles que l'eau pourroit faire sur leur peau & sur leurs écailles; cette huile est apparemment un produit de leur transpiration; mais le squalus est encore doué à sa partie antérieure, destinée à fendre l'eau, d'un magasin abondant de cette matiere huileuse, qui lui sert sans doute à lubrifier cette partie, & peut - être à bien d'autres usages qui nous sont inconnus. (D. J.)

SQUAMMEUX (Page 15:482)

SQUAMMEUX, ÉCAILLEUX, adj. en Anatomie. c'est une épithete des sutures fausses ou bâtardes du crâne; parce qu'elles sont composées d'écailles semblables à celles des poissons, ou comme des tuiles qui avancent les unes sur les autres. Voyez Suture.

Les sutures squammeuses sont aussi appellées temporales, parce qu'elles sont formées par les os des tempes. Toyez Temporal.

SQUELETE (Page 15:482)

SQUELETE, s. m. (Anatomie.) on entend par un squelete tous les os d'un animal dépouillé des tégumens, des muscles, des vaisseaux, des glandes & des visceres, & rangés dans leur situation naturelle. On peut étendre l'acception de ce terme à toute préparation seche; mais le gros des anatomistes l'a restraint à la préparation des os.

Il y a deux sortes de squeletes, le squelete naturel, dans lequel les os tiennent ensemble par leurs ligamens; le squelete artificiel, où ils sont attachés avec du fil - d'archal, ou quelqu'autre substance qui ne faisoit point partie de l'animal à qui les os appartiennent.

On prépare de la premiere maniere les petits sujets, & ceux dont les os ne sont pas entierement ossifiés, parce que si toutes leurs parties étoient séparées, leur petitesse & leur peu de solidité ne permettroient pas au plus habile artiste de les réunir, au lieu que les os des adultes sont proprement & commodément nettoyés lorsqu'ils sont séparés, & il n'est pas difficile de les replacer ensuite, & de les fixer dans leur état naturel.

On suit quelquefois les deux méthodes dans la préparation d'un même squelete; on laisse les petits os unis par leurs ligamens naturels, & l'on sépare les gros, on les nettoie, & on les attache ensuite avec [p. 483] du fil - d'archal, ou quelqu'autre matiere semblable.

Une remarque singuliere, c'est que quand les os du squelete sont réduits dans leur situation naturelle, il n'y en a presque pas un seul qui soit placé perpendiculairement sur un autre, quoique la machine entiere qu'ils composent, soit construite de maniere, que quand elle est droite, la ligne perpendiculaire, tirée de leur centre de gravité commun, passe par le milieu de leur base commune. C'est par ce moyen que nous nous tenons fermes sur nos jambes, comme si l'axe de tous les os étoit une ligne droite perpendiculaire à l'horison. Cette propriété facilite en même tems les différens mouvemens que nous avons à faire.

Il est vrai que toutes les fois que les os destinés à supporter quelque partie de notre corps, s'écartent de leur direction naturelle, la force requise dans les muscles, pour balancer la pesanteur de cette partie, devient plus grande qu'elle ne seroit sans cela. Et il n'y a aucun endroit de notre corps où le nombre & la force des muscles, ne puisse suffire à cet effet.

Tant que nous demeurons dans la même posture, il y a un nombre considérable de muscles qui sont dans un état de contraction, ce qui doit à la longue produire une sensation desagréable; la raison & l'expérience sont d'accord en ceci. Voilà ce que nous appellons être las de la même posture, inconvénient que nous n'éprouverions point droits, si tous les os étoient perpendiculaires les uns aux autres. Mais ce défaut, si c'en est un, est bien compensé, par la facilité, la promptitude, & la force avec laquelle nous exécutons une infinité de mouvemens.

Les os des femmes sont plus petits, relativement à leur grandeur, que ceux des hommes, parce que la force de leurs muscles n'est pas assez grande, ni le poids qui leur est appliqué perpendiculairement assez grave pour les empêcher de s'étendre.

Les enfoncemens, les rebords, les aspérités, & les autres inégalités causées par les muscles, sont encore moins sensibles en elles qu'en nous, parce que leurs muscles étant moins forts, moins épais & moins exercés, font des impressions moins considérables sur leurs os.

Elles ont plus fréquemment l'os du front divisé par la continuation de la suture sagittale, ce qui provient des causes générales de la différence de leurs os d'avec les nôtres; ainsi qu'on s'en appercevra, en considérant la structure de leur épine interne & moyenne.

Leurs clavicules sont moins recourbées, parce que leurs bras ont été moins violemment tendus endevant; car l'ajustement de nos européennes, surtout de celles qui ont de la naissance, est contraire à ce mouvement.

Leur sternum est plus élevé par de longs cartilages inférieurs, afin que la poitrine s'étende en proportion de ce qu'elle est retrécie, par la compression du diaphragme qui se fait dans la grossesse.

Elles manquent assez souvent d'un os, ou ont un trou dans le milieu du sternum, qui sert de passage aux vaisseaux des mamelles; ce qu'il faut peut - être attribuer à leur constitution lâche, dans laquelle l'ossification ne se fait pas aussi promptement que dans les sujets en qui l'action des solides a de la vigueur, & la circulation des fluides de la vîtesse; car un trou beaucoup plus petit suffisoit à cet effet; les branches des vaisseaux internes des mamelles destinées aux parties extérieures de la poitrine passent entre les cartilages des côtés, avant qu'elles passent au sternum.

Le cartilage xiphoïde est plus souvent fourchu dans les femmes que dans les hommes; ce qui provient de la même cause que nous venons d'apporter dans l'article précédent, savoir la lenteur de l'ossification

Les cartilages supérieurs des côtes qui ont à supporter les mamelles, s'ossifient plus promptement.

Le poids des mamelles leur rend les cartilages moyens plus plats & plus larges.

Les cartilages inférieurs sont plus longs, & leur rendent la poitrine plus large.

Elles ont l'os sacrum plus tourné en arriere; ce qui contribue à la grandeur du bassin.

Les femmes soibles qui ont mis au monde plusieurs enfans dans leur jeunesse, ont quelquefois les vertebres du dos courbées en - dedans, & leur sternum enfoncé, ou deviennent, comme Cheselden l'observe, voutées, & ont la poitrine enfoncée, à cause du poids & de la pression de l'utérus, & de l'action violente des muscles épigastriques.

Le coccyx est plus mobile & plus reculé en - arriere, pour fortifier la sortie de l'enfant.

Les os des iles sont plus creux, se portent plus en - dehors, & sont par conséquent sort écartés l'un de l'autre, pour donner plus de capacité à la partie inférieure du bas - ventre, & procurer plus de place à la matrice durant la grossesse.

L'arcade ou partie supérieure de l'os pubis, est beaucoup plus ample dans les femmes qui ont eu des enfans, que dans les autres, étant dilatée par l'action du muscle droit du bas - ventre.

Le cartilage qui joint les deux os du pubis, est extrémement épais, ce qui donne beaucoup plus de capacité au bassin.

Les surfaces conjointes des os pubis, des os innominés & de l'os sacrum, ont peu d'étendue, afin de procurer avec l'os sacrum qui est fort étroit, un passage plus libre à l'enfant dans l'accouchement.

La grosse tubérosité de l'os ischion est plus plate dans les femmes que dans les hommes, à cause de la pression continuelle qu'il souffre, par la vie sédentaire que les premieres menent.

La grande capacité du bassin dans les femmes est cause que les articulations des os des cuisses sont plus éloignées que dans les hommes; ce qui laisse, comme Albinus l'observe très - bien, un plus grand espace à la matrice pendant la grossesse. Cet éloignement des cuisses est peut - être une des causes qui fait que les femmes panchent plus d'un côté que de l'autre en marchant que les hommes, pour empêcher le centre de gravité de leur corps, de trop se jetter sur l'articulation de la cuisse qui pose à terre, tandis que l'autre est levée; ce qui les exposeroit à tomber. Tous ces faits prouvent que la destination des femmes est d'avoir des enfans & de les nourrir. (D. J.)

SQUILLACI (Page 15:483)

SQUILLACI, (Géog. mod.) ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, près du golfe de même nom, sur le torrent de Favelone, à 12 lieues de Cosenza, à 14 de Girace, avec titre de principauté, sous la métropole de Rhegio. Long. 34. 32. latit. 38. 52.

Quoique la fondation de cette ville, qu'on rapporte à Ulysse, soit fabuleuse, on sait néanmoins que la Calabre a été autrefois habitée par des grecs, & que même on appelloit ce pays - là, & tout ce qui est à l'extrémité de l'Italie, la grande Grece. Strabon veut que Squillaci fut une colonie des Athéniens, dont elle avoit conservé la politesse & les inclinations.

Quoi qu'il en soit, cette ville se glorifie d'avoir donné la naissance à Cassiodore (Magnus Aurelius) secrétaire d'état de Théodoric, roi des Goths, & l'un des plus grands ministres de son siecle dans l'art de gouverner. Il fut consul en 514, & eut beaucoup de crédit sous Athalaric & sous Vitiges. Il trouva le tems de composer divers ouvrages, dont la meilleure édition est celle du P. Garet, à Rouen, en 1679, insol. Il se retira du monde sur ses vieux jours, &

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