ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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SORET (Page 15:373)

SORET, (Géog. mod.) petite province des Indes, dans les états du Mogol. Elle touche vers le levant au royaume de Guzarate, & vers le ponant à la mer. Elle est peuplée, & sa ville capitale s'appelle Iangar. (D. J.)

SORGHO (Page 15:373)

SORGHO, (Mat. méd. & diet.) voyez Mil, gros, & l'article Farine & Farineux.

SORGUE (Page 15:373)

SORGUE, (Géog. mod.) ville de France en Provence, dans le comtat Venaissin, près du confluent où la Sorgue, la Nesque & la Louvese se jettent dans le Rhône, à près de deux lieues d'Avignon. Long. 22. 30. latit. 43. 55. (D. J.)

Sorgue (Page 15:373)

Sorgue, la, (Géogr. mod.) riviere de France dans la Provence, au comtat Venaissin. Elle prend sa source à la célebre fontaine de Vaucluse, à une lieue de Gordes. Elle se sépare en trois branches, dont l'une se rend dans la Nesque, la seconde se joint à la Louvèse, & la troisieme se jette dans le Rhône au - dessous d'Avignon. (D. J.)

SORGUGE (Page 15:373)

SORGUGE, s. f. (Hist. mod.) c'est ainsi que les Turcs nomment une aigrette faite de plumes, & ornée de pierreries que l'on porte au turban. Le sultan seul a le droit d'en porter trois. Les grands pachas ou gouverneurs d'Egypte, de Babylone & de Damas en portent une seule du côté gauche; les officiers d'un moindre rang portent aussi une aigrette, mais elle est toute simple.

SORI ou MONTI - SORI (Page 15:373)

SORI ou MONTI - SORI, (Géog. mod.) montagnes de la Sicile dans le val Demona. Ce sont les montagnes que les anciens ont appellées Heroei montes ou Junonii montes. (D. J.)

SORIA (Page 15:373)

SORIA, (Géog. mod.) ville d'Espagne dans la vieille Castille, pres de la source du Duero, bâtie en partie des ruines de l'ancienne Numance. Longit. 15. 34. lotit. 41. 47. (D. J.)

SORIE - SEGOVIANE (Page 15:373)

SORIE - SEGOVIANE, (Commerce de laine.) laine d'agnelins qui vient de Ségovie, ville d'Espagne. Il y en a de lavée & de non - lavée. Il vient aussi des sories de Moline, de Castille, d'Albarasin & de Navarre. (D. J.)

SORISSAGE (Page 15:373)

SORISSAGE, s. m. (Commerce de hareng.) façon que l'on donne au hareng, en le fumant à un feu de bois ou de charbon dans les lieux qu'on appelle roussables. Trevoux. (D. J.)

SORISTAN ou SOURIE (Page 15:373)

SORISTAN ou SOURIE, (Géog. mod.) province de la Turquie asiatique sur le bord de la Méditerranée, entre la Caramanie, l'Arménie, le Diarbeck & l'Arabie. Elle comprend la Sourie - propre, la Phénicie & la Palestine. La capitale de la Sourie - propre est aujourd'hui Alep.

Le Soristan est un pays fertile, & qui le seroit bien davantage s'il étoit en d'autres mains que celles des Tures, qui ne connoissent ni le travail, ni l'agriculture; car cette région est riche en pâturages & en bétail; elle est arrosée de l'Euphrare, de l'Oronte & autres rivieres, & elle est fournie de bons ports de mer. La langue des Souriens d'aujourd'hui est l'arabesque ou la moresque, qui est la même; les habitans des villes marchandes situées sur les ports, y parlent aussi un jargon italien, sans liaison ni syntaxe. (D. J.)

SORITE (Page 15:373)

SORITE, s. m. (Logique.) un argument des plus captieux & des plus embarrassans est celui que les Latins nomment sorites, du grec soros, qui veut dire un monceau. Cet argument est composé de plusieurs propositions, peu différentes les unes des autres, & tellement enchaînées, qu'après avoir débuté par une vérité sensible & incontestable, on passe, comme de proche en proche, à une conclusion évidemment fausse.

Pour éviter la surprise, il faut sur - tout prendre garde que tout ce qui se dit de l'attribut se dise aussi du sujet. Qu'il n'y ait point d'ambiguité ni dans les termes, ni dans les propositions. Qu'on n'insere point de propositions négatives parmi des affirmatives. Que la proposition qui précede immédiatement la conclusion ne soit point négative, à - moins que la conclusion ne le soit aussi. Que la liaison & la gradation, qui doit être entre les propositions, soit juste. Enfin qu'il n'y ait dans le sorite aucune propolition particuliere, si ce n'est peut - être la premlere. Telles sont en abregé les judicieuses regles que Facciolati a détaillées dans un discours sur les argumens insolubles; on peut le consulter. (D. J.)

SORLINGUES, les (Page 15:373)

SORLINGUES, les, (Géog. mod.) îles situées sur la côte de la grande Bretagne, à 8 lieues à l'ouest de la pointe la plus avancée de la province de Cornouaille, qui est le cap de Lands End. où elles sont rangées en rond. On en compte plus de cent; mais dans ce nombre, il y en a dix plus grandes que les autres. Elles sont la plupart couvertes d'herbes, & fournies de bons pâturages; cependant on y voit force rochers & écueils, ainsi que de lapins, de grues & d'oiseaux aquatiques. La plus grande de toutes est celle de Ste Marie qui a 8 milles de circuit, avec un havre large & commode. La reine Elisabeth y fit construire un fort où l'on tient garnison. L'île de Silly est la seconde en grandeur, & a été apparemment autrefois plus considérable, puisqu'elle a donné le nom de Stllinoe à toutes les autres.

Cambden en comparant ce que les anciens nous ont appris de la position & de l'histoire des îles Cassitérides, avec la connoissance exacte qu'il avoit des Sorlingues, a découvert le premier & prouvé invinciblement l'identité cachee sous ces noms différens.

Il résulte donc que les îles Sorlingues sont les Sillinoe ou Cassiterides des anciens, nom qui leur fut donné à cause de leur richesse en mines d'étain, qui ont été connues des Pheniciens, des Tartésiens, des Carthaginois, des Romains & des Marseillois.

Les empereurs romains avoient coutume d'y envoyer des personnes coupables de quelques crimes pour travailler aux mines; c'étoit une maniere de supplice usitée dans ce tems - là, comme aujourd'hui d'envoyer aux galeres.

Les anciens habitans de ces îles portoient des habits noirs & longs, qui descendoient jusqu'à terre. Ils se nourrissoient de leur bétail, & vivoient à la maniere des Nomades, n'ayant aucune demeure fixe. Leur commerce consistoit à troquer du plomb, de l'étain & des peaux contre de la vaisselle de terre, du sel, & quelques petits ouvrages de bronze qu'on leur donnoit en échange: ils ne se soucioient point d'argent, & même ils ne s'appliquoient pas beaucoup au travail des mines. A moitié chemin de ces îles, au cap le plus avance de la province de Cornouaille, la marée découvre quand elle est basse une île, ou plutôt un rocher, nommé autrefois Lissia, aujourd'hui Letowrow & the Gulphe, c'est - à - dire le goufre. (D. J.)

SORNE (Page 15:373)

SORNE, s. f. terme de Forge, ce mot signifie les scories, les écumes, les crasses qui sortent du fer en le forgeant. Scorie est le terme générique dont les Métallurgistes se servent. Le machefer est le nom que les Serruriers & les Maréchaux donnent aux scories de fer; mais dans les grosses forges, on les appelle sornes. (D. J.)

SORNUM (Page 15:373)

SORNUM, (Géog. anc.) ville de la Dace, selon Ptolomée, l. III. c. viij. Lazius dit que le nom moderne est Sewrny, que d'autres écrivent Severin ou Zeverin, ville de la haute Hongrie, sur le Danube. (D. J.)

SORO, le (Page 15:373)

SORO, le, (Géog. mod.) en latin Subur, riviere de Portugal dans l'Estramadoure; accrue de diverses autres rivieres, elle sépare l'Estramadoure de l'Alentéjo, & tombe dans le Tage entre Benavente & Salva - Terra. (D. J.) [p. 374]

SOROCK (Page 15:374)

SOROCK, (Géog. mod.) petite ville de la Turquie européenne, dans la Moldavie sur le Niester ou Turla, avec un château pour défense. Les Polonois en sont les maîtres. (D. J.)

SOROGA (Page 15:374)

SOROGA, (Géogr. anc.) ville de la haute Pannonie, & une de celles qui étoient éloignées du Danube, selon Ptolomée, l. II. c. xv. Lazius croit que c'est aujourd'hui Sagrabia. (D. J.)

SORON (Page 15:374)

SORON, (Géogr. anc.) bois du Péloponnèse dans l'Arcadie, entre le Ladon & le Psophis. Quand vous avez passé le Ladon, dit Pausanias, l. III. c. xxiij. vous prenez par les villages des Argéathes, des Lycoates, des Scotines, & vous arrivez au bois de Soron, où il y a un chemin qui vous mene à Psophis. Ce bois commence toutes les autres forêts de l'Arcadie, nourrit des sangliers, des ours & des tortues, dont on peut faire des lyres aussi belles que celles qui se font des tortues des Indes. Vers la fin du bois de Soron, on voyoit les ruines d'un ancien village, que l'on nommoit Paüs. (D. J.)

SORORES (Page 15:374)

SORORES, (Geog. anc.) Strabon, liv. XVI. pag. 749. dit qu'on donnoit ce nom à ces quatre villes, Antioche près de Daphné, Seleucie dans la Piérie, Apamée & Laodicée, à cause de leur amitié & de leur concorde. (D. J.)

SORP (Page 15:374)

SORP, (Géog. mod.) fontaine de France en Provence, au diocese de Riez, & dans le territoire de Baudun. Cette fontaine est si considérable, que dans sa source même, on la divise en dix canaux, qui font moudre dix moulins différens. (D. J.)

SORRAT (Page 15:374)

SORRAT, s. m. (Hist. nat. Botan.) maltha; poisson du genre des chiens de mer. Il a les dents larges comme celles de la lamie, & le museau court. Il ressemble au milandre par le nombre & la position des nageoires, par la queue & par les parties intérieures; mais il n'a pas de taie devant les yeux. La chair du sorrat est molle & laxative. Rondelet, Hist. nat. des poissons, premiere partie, liv. XIII. Voyez Milandre, Poisson.

SORRENTO (Page 15:374)

SORRENTO, (Géog. mod.) en latin Surrentum; ville d'Italie; au royaume de Naples dans la terre de labour, à l'extrémité du golfe de Naples, & à 4 lieues à l'ouest d'Amalfi. Long. 31. 50. lat. 40. 38.

Cette ville est décorée d'un archevêché; mais elle tire sa principale gloire d'être la patrie du Tasse, Tasso Torquato.

A ce que j'ai déja dit de ce beau génie, en parlant du poëme épique, je vais joindre ici d'autres particularités.

L'amour de la poésie entraîna tellement le Tasse, malgré les conseils de son pere, qu'il publia à l'âge de 17 ans son poëme de Rénaud, Il Rinaldo, qui parut à Vénise en 1562, in - 4°. Il avoit lu le Roland furieux de l'Arioste, & s'étoit senti piqué d'une grande émulation pour ce poëte, par qui sa réputation fut si long tems balancée, & qui lui est encore préféré par un grand nombre de beaux esprits d'Italie. Comme l'Arioste avoit adressé son poëme à un cardinal d'Est, le Tasse voulut à l'envi se choisir un patron du même nom & de la même qualité; en un mot, débuter par un nom célebre, & par les éloges d'une maison capable de soutenir sa muse naissante. Mais pour adoucir le chagrin que cette résolution donneroit à son pere, il tâcha de se le rendre favorable par deux strophes qui finissent son poëme, dans lesquelles, parlant à son ouvrage, il lui ordonne d'aller se soumettre à sa censure, en des termes aussi fins & aussi délicats, que pleins de respect, de reconnoissance & de tendresse. Ce poëme lui acquit l'estime des savans & des académies d'Italie. Les louanges qu'on lui adressa de toutes parts, l'ambition d'être mis au - dessus de ses concurrens, & son goût invincible pour la poésie, lui firent abandonner la jurisprudence, malgré la médiocrité de sa fortune, & tous les efforts de ce même pere pour l'arracher à un penchant naturel, qui ne produit d'ordinaire qu'une magnifique fumée.

A l'âge de 27 ans il suivit en France le cardinal d'Est, & fut reçu du roi Charles IX. disent les historiens d'Italie, avec une bienveuillance singuliere. On n'en peut pas donner, ajoutent - ils, une preuve plus forte que ce qui se passa à l'occasion d'un homme de lettres qui avoit été condamné à mort. C'étoit un poëte de quelque réputation; il étoit malheureusement tombé dans un crime énorme. Le Tasse, tant en faveur des muses, que par compassion, résolut d'aller demander sa grace au roi. Il se rendit au Louvre; mais il apprit en arrivant que le roi venoit d'ordonner que la sentence fût exécutée en peu de jours, & qu'il avoit déc laré là - dessus sa volonté. Cette déclaration d'un prince qui ne revenoit guere de ses résolutions, n'étonna point le Tasse. Il se présenta au roi avec un visage ouvert: « Sire, lui dit - il, je viens supplier votre majesté, de laisser périr par les lois un malheureux, qui a fait voir par sa chute scandaleuse, que la fragilité humaine met à bout tous les enseignemens de la philosophie ». Le roi frappé de cette réflexion du Tasse, & de cette maniere de demander grace, lui accorda la vie du criminel. C'est dommage que les historiens françois n'ayent point confirmé cette anecdote italienne.

Le Tasse de retour à Ferrare en 1573, donna l'Aminte, qui fut représentée avec un grand succès. Cette pastorale est l'original du Berger fidele & de la Philis de Sciros. On fut enchanté de la nouveauté du spectacle, & de ce mélange de bergers, de héros & de divinités qu'on n'avoit pas vu encore ensemble sur le théâtre. Il parut aux yeux des spectateurs comme un tableau brillant, où l'imagination & la main d'un grand peintre exposoient en même tems dans un beau paysage la grandeur héroïque, & la douceur de la vie champêtre. L'auteur s'étoit dépeint lui - même dans ce poëme, sous la personne de Tircis, & s'y montroit dans cet état tranquille où l'avoit mis la protection du duc de Ferrare, & dans cet heureux loisir qu'il consacroit aux muses. On y voyoit le portrait du duc & de sa cour touché d'une maniere aussi fine que spirituelle: tout cela étoit rehaussé par l'odieuse peinture de Mopse, sous le nom duquelle Tasse désigne un de ses envieux. On prétend encore qu'il y a décrit l'amour dont il brûloit en secret pour la princesse Léonore soeur du duc, passion qu'il a toujours cachée avec beaucoup de soin.

Quoi qu'il en soit, cette pastorale est d'une grande beauté. L'auteur y a scrupuleusement observé les regles prescrites par Aristote sur l'unité du lieu, & sur celle des caracteres. Enfin il a su soutenir l'intérêt de sa piece en ménageant dans son sujet des situations intéressantes. On peut cependant lui reprocher quelquefois de la sécheresse, & sur - tout ce nombre de récits consécutifs, qui ne donnant rien à la représentation, laissent sans occupation un des principaux sens, par l'organe duquel les hommes sont plus facilement touchés. Le pere Bouhours condamne avec raison la Silvie du Tasse, qui en se mirant dans une fontaine, & en se mettant des fleurs, leur dit qu'elle ne les porte pas pour se parer, mais pour leur faire honte. Cette pensée n'est point naturelle à une bergere. Les fleurs sont les ajustemens qu'elle emprunte de la nature, elle s'en met lorsquelle veut être plus propre & plus parée qu'à l'ordinaire, & elle est bien éloignée de songer qu'elle puisse leur faire honte.

L'Aminte fut imprimée pour la premiere fois en 1581, avec les Rimes du Tasse, à Venise, par Alde le jeune, in - 8°. & dans les autres recueils des oeuvres de l'auteur, qui parurent aussi à Venise les années suivantes en 1582 & 1583. Depuis il s'en est fait plusieurs éditions séparément. Ménage en donna une

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