ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"461">

Tournefort distingue huit especes de ce genre de plante, dont il nous suffira de décrire la plus commune. Sphondilium vulgare hirsutum, I. R. H. 320.

Sa tige s'éleve à la hauteur d'une coudée & plus, nouée, velue, cannelée & creuse en - dedans. Ses feuilles sont larges, laciniées, couvertes dessus & dessous d'un duvet assez doux, & d'un goût douçâtre. Ses fleurs naissent sur des ombelles, composées chacune de cinq pétales disposées en fleurs de lis, de couleur ordinairement blanche, & quelquefois purpurine. Quand cette fleur est tombée, le calice qui la soutenoit devient un fruit, composé de deux grandes graines ovales, applaties, d'une odeur désagréable, & d'une saveur un peu âcre; sa racine est empreinte d'un suc jaunâtre, accompagné d'âcreté. Cette plante croît dans les champs, & fleurit au mois de Mai ou de Juin. Ses feuilles passent pour émollientes, & sa graine est recommandée comme antihystérique, par le d. Willis.

Il ne paroît pas que le sphondilium des modernes, soit celui de Dioscoride, ni de Pline; car les vertus qu'ils lui attribuent paroissent entierement étrangeres à notre plante. (D. J.)

SPHRAGIDIUM (Page 15:461)

SPHRAGIDIUM, (Géog. anc.) Pausanias, liv. IX. ch. iij. donne ce nom à un antre de la Béotie, dans le mont Cithéron; c'étoit l'antre des nymphes Cithéronides, qui a ce qu'on disoit avoient eu le don de prophétie. Du nom de ce lieu, ces nymphes étoient aussi appellées Sphragitides, comme dit Plutarque dans la vie d'Aristide. (D. J.)

SPHRAGITIDES, nymphes (Page 15:461)

SPHRAGITIDES, nymphes, (Littérat.) nymphes du mont Cithéron qui avoient eu le nom de sphragitides, de l'antre appellé sphragidion. Peut - être que ce nom venoit du respect & du silence que l'on gardoit sur ce qui se passoit dans cet antre, de peur de blesser ces nymphes & d'encourir leur indignation; car SFRA\GIO, fignifie un cachet, d'où vient le proverbe SFRAGI=DA GLWSSH E)KW=IKH/QAI, signatum habere, avoir un cachet sur la bouche, pour dire ne point parler, ou garder un profond silence. (D. J.)

SPIAUTER (Page 15:461)

SPIAUTER, (Hist. nat. Minéralog.) nom donné par quelques auteurs au zinc. Voyez l'article Zinc.

SPIAGGIA ROMANA, la (Page 15:461)

SPIAGGIA ROMANA, la, (Géog. mod.) c'est - à dire la plage romaine. Les Italiens appellent de ce nom une partie de la Méditerranée, le long de la côte de l'Eglise. (D. J.)

SPICA (Page 15:461)

SPICA, terme de Chirurgie, nom qu'on donna à une espece de bandage, parce qu'il représente par ses tours de bande en doloires, les rangs d'un épi de blé.

Le spica est différent, suivant les parties auxquelles on l'applique. On en fait un pour la luxation de l'humerus & pour la fracture de l'acromion & celle du bout externe de la clavicule, voyez Humerus, Acromion, Clavicule ; on fait aussi un spica pour le bubonocele & pour la luxation de l'os de la cuisse.

Pour faire le spica qui convient à la luxation de l'humerus, on prend une bande de trois doigts de largeur, sur six aunes de longueur, & roulée à un chef. On pose l'extrémité de la bande sous l'aisselle opposée; on tire un jet de bande de derriere en devant, en croisant obliquement les deux épaules; on passe sur la tête de l'os luxé, sous l'aisselle, & on vient croiser sur le deltoïde: on descend sur la partie antérieure de la poitrine obliquement; on conduit la bande sous l'aisselle opposée, où l'on assujettit l'extrémité de la bande. On revient par derriere le dos sur le premier jet de bande, pour passer autour de la tête de l'humerus, en formant un doloire avec la premiere circonvolution de la bande: on fait trois ou quatre doloires, & ensuite un circulaire autour de la partie supérieure moyenne du bras. Ce circulaire laisse une espace en *D ou triangle équilatéral avec le premier croisé de la bande, ce que les auteurs appellent gerani. On remonte ensuite par un rampant, & on conduit le globe de la bande sous l'aisselle opposée pour terminer par des circulaires autour du corps; on arrête la bande avec des épingles à l'endroit où elle finit.

Avant l'application de ce bandage, on a soin de garnir le lieu malade & le dessous de l'aisselle avec des compresses.

Le spica pour la clavicule se fait de même, à l'exception que les croisés de la bande se font sur la clavicule.

Pour faire le spica de l'aine, on pose le bout de la bande sur l'épine de l'os ilion du côté de la maladie; on descend obliquement sur l'aîne entre les parties naturelles; on entoure la cuisse postérieurement; on revient croiser antérieurement sur l'aine, on conduit la bande sur l'os - pubis, au - dessus de l'os des iles du côté opposé; on entoure le corps au - dessus des fesses, & on revient sur le bout de la bande pour continuer en faisant des doloires, quatre ou cinq circonvolutions comme la précédente: on finit par des circulaires autour du corps.

Le spica de la cuisse se fait de même, à l'exception que les croisés qui forment les épis se font sur la partie extérieure & supérieure de la cuisse. Voyez Bande & Bandage. (Y)

SPICNARD (Page 15:461)

SPICNARD, (Botan.) Voyez Nard. (D. J.)

SPICCATO, STACCATO (Page 15:461)

SPICCATO, STACCATO, ad. mots italiens consacrés à la musique, & qui indiquent des sons secs, piqués, & bien détachés. Voyez Piqué, Détaché. (S)

SPIEGELBERG (Page 15:461)

SPIEGELBERG, (Géog. mod.) petit pays d'Allemagne, dans le cercle de Westphalie, entre le comté de Shaumbourg & la Basse - Saxe. Il appartient au Prince de Nassau - Dietz. Il n'a que six lieues de longueur, quatre de largeur, & un bourg qui prend son nom. (D. J.)

SBIETZ (Page 15:461)

SBIETZ, (Géogr. mod.) petite ville de Suisse, dans le canton de Berne, sur le bord du lac de Thoun. (D. J.)

SPIGA (Page 15:461)

SPIGA, (Géogr. mod.) ou Chizico, petite ville de la Turquie asiatique, dans l'Anatolie, sur la côte de la mer de Marmora, à huit milles de l'île de ce nom au midi. Elle a un port près du cap de Spigola. Il est fort douteux que ce soit la célebre Cysique des anciens. (D. J.)

Spiga la (Page 15:461)

Spiga la, (Géogr. mod.) petite riviere de la Turquie asiatique, en Anatolie. Elle a sa source au mont Ida, & se décharge dans la mer de Marmora, à onze lieues de Spiga, vers le couchant. On ne doute pas que ce ne soit l'AEsapus de Strabon, ou l'AEsepus de Pline & de Ptolomée. (D. J.)

SPIGELIUS lobe de (Page 15:461)

SPIGELIUS lobe de, Spigelius de Bruxelles, disciple de Casserius & d'Aquapendente, professa l'anatomie & la chirurgie dans l'université de Padoue; il nous a laissé un corps d'anatomie. Le petit lobe du Foie porte son nom. Nous avons de lui un livre intitulé Spigelii opera omnia. Venet. 1627. fol. Amsteloed. 1644. fol.

SPIGURNEL (Page 15:461)

SPIGURNEL, s. m. (Hist. mod.) étoit anciennement celui qui avoit la charge des espigurnantia, ou de sceller les actes du roi. Spelman & du Fresne rapportent ce mot sans y ajouter aucune interprétation. Mais il semble qu'il est pris du saxon sparrau, qui signifie serrer, sceller ou assurer. Voyez Kennet's glos. in paroch. antiquit.

SPILEMBERGO (Page 15:461)

SPILEMBERGO, (Géog. mod.) & SPILEMBERG par les Allemans; ville de l'état de Venise dans le Frioul, sur le Tajamento, à 10 milles d'Udine, vers les frontieres du Boulonnois. Lazius croit que c'est la Bibium d'Antonin, mais Smiler prétend que Bibium est Billigratz. Long. 30. 46. lat. 46. 11. (D. J.)

SPINA (Page 15:461)

SPINA, (Géog. anc.) ville d'Italie au voisinage de Ravenne, près de l'embouchure la plus méridionale [p. 462] du Pô. C'étoit une colonie greque & qui avoit été florissante, mais qui du tems de Strabon, liv. V. se trouvoit réduite à un simple village. Cet ancien géographe ajoute, qu'on montroit à Delphes le trésor des Spinites. Cette circonstance est confirmée par Pline, liv. III. ch. xvj. qui marque en même tems la situation de cette ville, en disant que l'embouchure du Pô, nommée Eridanum ostium, étoit appellée par quelques - uns Spineticum ostium, de la ville de Spina, qui avoit été bâtie auprès & apparemment à la gauche; car Butrium se trouvoit à la droite, entre cette embouchure & Ravenne. (D. J.)

SPINAE (Page 15:462)

SPINAE, (Géog. anc.) ville de la Grande - Bretagne. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Isca à Calleva, entre Duracornovium & Callava, à 15 milles de chacune de ces places. On croit que le bourg de Newbury s'est élevé des ruines de cette ville, qui n'est plus aujourd'hui qu'un petit village appellé Spene, à un mille de Newbury. (D. J.)

SPINA - LONGA (Page 15:462)

SPINA - LONGA, (Géog. mod.) forteresse de l'île de Candie, sur un rocher escarpé, près de la côte septentrionale de l'île & du golfe auquel elle donne son nom. Cette forteresse située à 55 milles de Candie, au levant en tirant vers Sétia, étoit autrefois une ville épiscopale, & elle a un port. (D. J.)

SPINARZA (Page 15:462)

SPINARZA, (Géog. mod.) petite ville de la Turquie européenne dans l'Albanie, sur la riviere de même nom, près de son embouchure. Long. 37. 10. lat. 41.

SPINA VENTOSA (Page 15:462)

SPINA VENTOSA, s. m. maladie de Chirurgie, qui consiste dans une carie interne des os, principalement vers les jointures où elle a coutume de commencer sans douleur; ensuite la face interne du corps de l'os & la moëlle même se corrompent. La carie pénetre peu - à - peu jusqu'à la surface externe; les os deviennent mous ou vermoulus, & se cassent quelquefois, ne pouvant résister à l'effort des muscles dans les mouvemens violens & subits auxquels ils sont exposés; ou bien ils se gonflent, & il y survient une exostose. Quand l'os est carié, le périoste se détache & se corrompt aussi sans qu'il paroisse aucune tumeur au - dehors. Pendant que l'humeur qui cause cette maladie, ronge le périoste, il s'y excite à cause de sa sensibilité, une douleur vive & piquante, comme si l'on étoit percé par une épine, d'où vient le nom de ce cruel mal, c'est - à - dire du mot latin spina, épine. Lorsque le périoste est consumé, la douleur cesse, l'humeur s'épanche dans les chairs & forme une tumeur lâche, molle, indolente, sans changement de couleur à la peau; & parce que cette tumeur semble remplie d'une humeur venteuse ou flatueuse, qu'elle imite l'édème, & que ventosité chez les Arabes signifie tumeur édémateuse, on a ajouté au mot de spina, celui de ventosa ou ventositas spinoe. Cette espece d'abscès étant ouvert par lui - même ou par l'opération, il en sort un pus séreux, & il en résulte un ulcere sinueux ou fistuleux, qui ne se peut guérir que la carie ne soit enlevée par le fer ou par le feu. Il s'y joint ordinairement une fievre lente, & le malade meurt souvent en consomption.

La cause de cette maladie est souvent un virus vénérien dégénéré, ou un virus scorbutique ou écrouelleux.

Avicenne a parlé du spina ventosa, lib. IV. fenit. 4. tract. 4. c. ix. Pandolfin en a fait un traité entier, auquel Merck lin a ajouté des notes. M. A. Sévérius en a écrit aussi un traité, sous le nom de poedarthrocace, terme composé de trois mots grecs, PAI=S2, PAIDO\S2, puer, enfant, jeune personne, A)/RQRON, articulus, articulation, & XA\XH, malum, mal, à cause que ce mal attaque principalement les enfans & les jeunes gens, & rarement ceux de 25 ou 30 ans, à moins qu'ils n'en aient été incommodés auparavant sans être guéris, & parce qu'il commence presque toujours par les jointures.

Le prognostic est fort douteux, on a souvent vu cette maladie se reproduire ailleurs, après l'avoir détruite dans une partie.

Dans le commencement, lorsqu'il n'y a point encore ulcération à l'os, on peut tâcher de guérir cette maladie après les remedes généraux, par un régime convenable. L'usage de la décoction des bois sudorifiques, l'application extérieure des cataplames résolutifs & aromatiques, les onctions mercurielles, & autres remedes suivant la sagacité du guérisseur. Si ces secours loin de diminuer les accidens semblent augmenter les douleurs, c'est un signe qu'il se fait abscès dans l'os; on ne peut l'ouvrir trop promptement, pour éviter les progrès de la carie que le pus occasionne dans l'intérieur. M. Petit rapporte dans son Traité des maladies des os, à l'article de la carie, avoir donné issue par l'opération du trépan, à un abscès dans la cavité du tibia. Un homme avoit été traité méthodiquement de la vérole, traitement qui fit disparoître une tumeur à la partie moyenne du tibia. Les douleurs ne cesserent pas entierement; elles augmenterent quinze jours après être sorti de chez M. Petit. Le malade avoit de la fievre; sa jambe étoit devenue rouge, & même douloureuse à l'extérieur. On délibera dans une consultation qu'il falloit ouvrir l'endroit où il y avoit eu tumeur, pour donner issue à quelque matiere qu'on soupçonnoit être infiltrée dans le périoste, & causer ces accidens. L'incision ne procura aucun soulagement; on se détermina deux jours après à l'application du trépan qui procura une évacuation considérable d'un pus très - fétide. La moëlle étoit toute fondue, & le canal paroissant presque vuide. M. Petit appliqua trois autres couronnes de trépan, & coupa les ponts qui restoient des uns aux autres. Le cautere actuel fut appliqué plusieurs fois pour détruire la carie, & le malade guérit. Il y a plusieurs observations de cette nature, & on réussit presque toujours lorsque l'opération n'a pas été trop differée. Ce spina ventosa est une exostose suppurée. Voyez Exostose.

Il n'est pas toujours possible de détruire ces exostoses & ces caries. Lorsque par leur situation elles ne sont pas accessibles, il faut en venir au remede extérieur, qui est l'amputation du membre. J'ai eu occasion d'ouvrir une tumeur qui sembloit aquoflatueuse, à la partie interne & inférieure de la cuisse d'un jeune homme de 20 ans. Cette tumeur qui étoit sans changement de couleur à la peau, avoit été précédée par des douleurs assez vives dans l'os du fémur, ce qui caractérisoit un spinosa ventosa. Après avoir donné issue par une incision, à une grande quantité de matiere assez fétide, je portai mon doigt dans le foyer de cet abscès, il passa par - dessus le muscle vaste interne, à la partie postérieure du fémur, où je sentis un trou à l'os qui pénétroit dans la cavité. Il fallut nécessairement faire l'amputation de la cuisse, n'étant pas possible de travailler à la destruction de la carie dans un lieu où l'os est recouvert d'une aussi grande quantité de muscles & de vaisseaux considérables. (Y)

SPINAL, LE (Page 15:462)

SPINAL, LE, adj. en Anatomie, se dit des parties qui ont quelque relation avec l'épine. Voyez Épine.

Les arteres spinales sont principalement les deux produites par l'artere vertébrale. Voyez Vertébrale.

L'artere spinale antérieure est produite par la réunion des deux rameaux des arteres vertébrales sur l'apophyse basilaire de l'os occipital. Voyez Os occipital.

L'artere spinale postérieure est produite par la réunion de deux rameaux produits par les arteres vertébrales à leur entrée dans le crâne. Voyez Crane.

Ces deux arteres descendent le long de la partie antérieure & de la partie postérieure de la

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.