ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"449"> absolument l'opération. Le nouveau speculum gravé Pl. XXXIV. fig. 5. n'a pas ces inconvéniens. On monte à vis le coin de bois, sur la branche du côté opposé à celui où l'on doit opérer. Ce coin est entre les dents molaires. La plaque contient la langue. On avoit cru mal - à - propos que la surface polie de la plaque refléchiroit dans le fonds de la gorge les rayons de lumiere d'une bougie: mais c'est une fausse spéculation, puisque l'haleine ternit cette plaque.

Speculum oculi, ou miroir de l'oeil, instrument qui tient l'oeil ouvert & assujetti de maniere à permettre au chirurgien d'y faire les opérations convenables. M. Petit a imaginé le speculum annulaire. Celui qui est représenté Pl. 23. fig. 6. sert pour les injections dans le point lacrimal inférieur, & on voit, fig. 7. celui qui convient pour assujettir la peau de la réunion des deux paupieres, & la bander afin de faire l'opération de la fistule lacrimale.

Il y a un autre instrument propre pour l'opération de la cataracte. C'est une espece de coulisse plate & à jour, composée de deux jumelles exactement quarrées, qui ont environ trois pouces de longueur & de rectitude, sur une ligne de large. Elles se recourbent ensuite, & se jettent en - dessous de la longueur de six à sept lignes, pour s'approcher & ne former plus qu'un corps, dont l'extrémité est attachée à la corne d'un demi - cercle, dont la corde horisontalement située peut avoir un pouce de longueur.

Ces jumelles sont éloignées l'une de l'autre, de maniere qu'elles laissent un vuide ou une fente qui a une ligne de diametre: elles se tiennent à la même distance par de petites bandes traversieres, deux en dessus & deux en dessous qui forment une canule à jour, observant que la bande qui est à sept lignes du coude soit large, & ait dans son milieu un trou gravé en écrou, pour les usages que l'on rapportera.

Ces jumelles sont soudées par leur partie postérieure sur une plaque alongée & artistement figurée, de quatorze lignes de long, & qui sert de manche à l'instrument.

La seconde piece de cet instrument est mobile; c'est une verge aussi quarrée, de trois pouces de long sur une ligne de diametre: elle est de même que les jumelles, coudée à la partie antérieure, & se jette en - dessous, pour former une petite tige de six à sept lignes de long, qui, de même que la précédente, est attachée à la corne d'un demi - cercle aussi hortsontalement situé, de sorte que les deux demi - cercles se touchent par leurs bouts, forment un anneau ovale d'un pouce de longueur & de huit lignes de large.

L'anneau ovale que nous venons d'examiner a deux bords, l'un inférieur, ou qui regarde le dessous de l'instrument, & l'autre supérieur, qui regarde le dessus. Le premier devant être appliqué immédiatement sur les paupieres, doit présenter une ouverture plus spacieuse, afin de s'accommoder à la figure globuleuse de l'oeil.

La situation de la seconde piece du speculum oculi, est d'occuper le vuide ou la fente qui se trouve entre les jumelles & entre les bandes traversieres qui sont en - dessus & en - dessous, de maniere qu'elle glisse làdedans comme une coulisse; mouvement qui s'exécute en poussant un petit bouton, qui est soudé ou monté à vis sur la partie postérieure du corps.

Enfin la derniere piece de cet instrument est une petite vis, qui s'engageant dans l'écrou qui est pratiqué sur la bande large des jumelles, tient l'anneau ferme dans l'ouverture qu'on lui a donnée.

Pour se servir de cet instrument, on pose la circonférence antérieure de l'anneau sur le bord des paupieres, & en poussant l'anneau, on les écarte de maniere à voir le globe de l'oeil fixé & arrêté. Voyez la fig. 9. Pl. XXIII.

On se sert de cet instrument pour l'opération de la cataracte, & pour l'extirpation de quelques excroissances, &c. La nouvelle méthode d'opérer par l'extraction du crystallin, rend ces ingénieuses inventions inutiles.

Pour l'extraction des corps étrangers nichés dans l'angle que la membrane interne des paupieres fait avec le globe de l'oeil, il n'y a point de meilleur speculum qu'une bandelette, dont l'extrémité garnie d'un emplâtre agglutinatif, s'applique sur la paupiere pour l'écarter du globe. (Y)

SPEI fanum (Page 15:449)

SPEI fanum, (Géog. anc.) ou Spei templum, temple d'Italie. Denys d'Halicarnasse, liv. IX. ch. xxx. le met à huit stades de la ville de Rome. Tite - Live, liv. XXIV. chap. xlvij. en parlant de l'incendie & du rétablissement du temple de l'Espérance, dit qu'il étoit au - dehors de la porte Carmentale. (D. J.)

SPEISS (Page 15:449)

SPEISS, (Métallurgie.) dans les atteliers où l'on traite la mine de cobalt pour faire le verre bleu qu'on appelle smalte ou saffre, on donne le nom de speiss à une matiere qui se dépose au fond des creusets où l'on a fait vitrifier le cobalt avec la fritre du verre. Lorsque la mine de cobalt se trouve jointe avec de la mine de plomb, en faisant fondre cette mine, le speiss vient nager à la surface du plomb qui est plus pesant que lui. Cette matiere, qui est du cobalt pur & dans l'état de chaux, est, suivant M. Gellert, en état de colorer trente ou quarante fois son poids de fritte ou de verre, au lieu que la mine de cobalt grillée de la maniere ordinaire, à proportion du cobalt qu'elle contient, ne peut en colorer que de huit à quinze sois son poids. Voyez l'article Saffre, où l'on trouvera les différentes opinions des chimistes modernes sur la nature du cobalt & du speiss. ( - )

SPELARITE (Page 15:449)

SPELARITE, (Mythol.) surnom d'Apollon, de Meroure & d'Hercule, dont les statues se plaçoient souvent dans des cavernes.

SPELLO (Page 15:449)

SPELLO, (Géog. mod.) bourg d'Italie, dans l'Ombrie, au duché de Spolete, à cinq milles de Foligno, sur une colline de l'Apennin. C'est l'ancienne ville que Pline nomme Hispellium, & Strabon Hyspellum. Ce bourg fut saccagé en 1529 par les troupes de l'empereur, & le pape Paul III. fit ensuite abattre ses murailles, qu'on n'a pas relevées depuis; cependant les ruines d'un ancien théâtre, & quelques autres monumens, marquent que c'étoit une ville florissante; ce qui le prouve encore, c'est que le tombeau de Properce a été trouvé en 1722 dans ce bourg d'Ombrie, qui est à six milles de Bévania, lieu de sa naissance, sous les ruines d'une maison qu'on appelle aujourd'hui la maison du poëte. Properce mourut à l'âge de 41 ans, l'an de Rome 739, & 15 ans avant J. C. (D. J.)

SPELUNCAE (Page 15:449)

SPELUNCAE, (Géog. anc.) 1°. lieu d'Italie, au territoire de Frondi; ce lieu, selon Suétone, étoit un prétoire, & les Jurisconsultes donnent quelquefois le nom de prétoire, à une maison de campagne bâtie avec quelque magnificence. 2°. Speluncoe, dans l'itinéraire d'Antonin, étoit un lieu d'Italie, à dix - huit milles de Brindes. (D. J.)

SPERARE (Page 15:449)

SPERARE, v. act. (Lang. lat.) on trouve chez les anciens le verbe sperare, pour signifier prévoir; c'est ainsi que dans Virgile, AEneid. liv. IV. v. 419. Didon dit à sa soeur:

Hunc ego si potui tantum sperare dolorem. « Si j'avois pû prévoir, imaginer, me préparer à un coup si terrible. Les Anglois disent aussi to hope pour to believe, c'est - à - dire espérer pour croire». (D. J.)

SPERCHEA (Page 15:449)

SPERCHEA, (Géog. anc.) promontoire de la Macédoine; Ptolomée, liv. III. ch. xiij. le marque sur la côte de la Pththide, dans le golfe Pélasgique entre Echinus & Theboe Phthiodes. Le nom moderne [p. 450] est Comen, selon Niger; & Phthelia, selon Sophien. Il y avoit sur ce promontoire une ville de même nom. (D. J.)

SPERCHIUS (Page 15:450)

SPERCHIUS, (Géogr. anc.) fleuve de la Macédoine; Ptolomée, l. III. c. xiij. le marque sur la côte de Phthiotide, dans le golfe Pélasgique, entre Echinus & Phthiotidis. Homere parle de ce fleuve, & dit que Pélée lui voua la chevelure d'Achille son fils, s'il revenoit heureusement dans sa patrie après la guerre de Troie. (D. J.)

SPERGULA (Page 15:450)

SPERGULA, s. f. (Hist. nat. Botan.) espece de morgeline, nommée par Tournefort, alsine major; c'est une petite plante qui pousse plusieurs tiges, nouées à la hauteur d'environ un demi - pié; ses feuilles sont petites, étroites, jaunâtres, disposées en rayons autour de chaque noeud des branches; ses fleurs naissent au sommet des tiges; elles sont composées de plusieurs petits pétales blancs, disposés en rose, soutenus par un calice à cinq feuilles. Ses graines sont petites, rondes, noires, plus menues que celles de la rave; cette plante croît dans les champs & dans les pâturages; les Anglois la nomment spurry, & la sement deux fois dans un été; la premiere semaille est au mois de Mai; la seconde se fait après la moisson du seigle. Sa récolte est d'une utilité admirable pour les bestiaux pendant l'hiver; les vaches qui s'en nourrissent donnent de meilleur lait & de meilleur beurre qu'en prenant tout autre pâturage; la volaille en fait aussi ses délices. (D. J.)

SPERMACOCÉ (Page 15:450)

SPERMACOCÉ, (Hist. nat. Botan.) genre distinct de plante dans le système de Linnaeus; le calice est une enveloppe très - petite, divisée par quatre découpures à l'extrémité; il est placé sur le germe, & subsiste. La fleur est composée d'une seule feuille qui forme un tuyau divisé à l'extrémité en quatre segmens obtus, & un peu panchés en arriere; les étamines sont quatre filets pointus plus courts que la fleur; leurs bossettes sont simples; le germe du pistil est arrondi, applati, & situé sous le réceptacle; le stile est fendu au sommet; les stigma sont obtus; le fruit est composé de deux capsules oblongues jointes ensemble, convexes d'un côté, applaties de l'autre, & finissant en deux cornes; les graines sont uniques, de forme rondelettes. Linn. gen. de plant. pag. 25. (D. J.)

SPERMATIQUE (Page 15:450)

SPERMATIQUE, en Anatomie, est ce qui a rapport à la semence ou sperme. Voyez Seminal.

Les anciens divisoient en général les parties du corps animal en spermatiques & sanguines. Les parties spermatiques sont celles qui par leur couleur, &c. ont quelque ressemblance avec la semence, & qu'on supposoit en être formées; tels sont les nerfs, les membranes, les os, &c. les parties sanguines qu'on supposoit être formées du sang après la conception.

Mais les modernes prétendent avec bien plus de fondement, que toutes les parties sont spermatiques en ce sens, & qu'elles sont formées de l'oeuf de la femelle ou de la semence du mâle. Voyez Génération.

M. Andry parle de vers spermatiques qui se trouvent dans le corps humain. Voyez Vers.

Vaisseaux spermatiques appellés aussi vasa preparantia, sont de certains vaisseaux qui sont destinés à porter le sang aux testicules, &c. pour y être séparé & préparé en semence; & à transporter ensuite le sang qui reste après la secrétion. Voyez Semence, Testicule, &c.

Les vaisseaux spermatiques sont deux arteres & autant de veines.

Les arteres spermatiques viennent de la partie antérieure du tronc de l'aorte, au - dessous des émulgentes. Voyez les Planches & les fig. d'Anat. & leur explication.

Leur structure est bien singuliere, en ce que con<cb-> traires à la forme des autres arteres qui sont très grosses à leur sortie du tronc, elles sont très - petites dans leur origine & deviennent plus grosses à mesure qu'elles s'avancent vers les testicules. Par ce moyen le sang est comprimé quand il commence à sortir de l'aorte pour aller dans ces parties, ce qui le dispose aux différens changemens, &c. qu'il doit essuyer. Dans les quadrupedes, ces arteres sont tortillées & contournées comme une vis, ce qui répond au même but.

Cowper observe, que la raison pour laquelle la nature a suivi une autre méthode dans les hommes, est que dans ce cas, il auroit fallu que les muscles de l'abdomen eussent été plus larges qu'ils ne sont, au moyen dequoi les intestins auroient pû tomber souvent dans le scrotum; inconvénient auquel les quadrupedes ne sont point exposés, à cause de la situation horisontale de leur corps.

Les arteres spermatiques rencontrent dans leur route les veines spermatiques & elles entrent ensemble dans le tissu cellulaire du péritoine, où s'insinuant dans la membrane vaginale, & y étant enveloppées ensemble, elles vont passer à trois ou quatre travers de doigts des testicules, où elles se divisent en deux branches inégales, dont la plus grosse va aux testicules & s'y partage, voyez Testicule, & la plus courte va se rendre dans le parastate ou épididyme. Voyez Parastate.

Les veines spermatiques prennent le même cours que les arteres; si ce n'est qu'un peu au - dessus des testicules elles se divisent en plusieurs branches, qui en s'unissant forment un plexus qu'on appelle corps variqueux pampiniforme ou pyramidal. Le sang que les veines spermatiques reportent, est rapporté du côté droit à la veine cave, & du côté gauche aux veines émulgentes. Voyez encore les Pl. & les figures anat. avec leur explic.

Ces vaisseaux sont sujets comme les autres, à des jeux de la nature. Verheyen a vû deux arteres spermatiques d'un côté, dont l'une sortoit de l'artere émulgente. Kerckringius dit avoir trouvé quatre arteres spermatiques, dont les deux gauches naissoient de l'émulgente, & une des deux droites, procédoit de l'aorte. Mais Ambroise Paré prétend avoir vû dans un sujet, sept veines émulgentes & autant d'arteres; il ne faut pas beaucoup compter sur une observation unique; mais il est assez commun de trouver la veine spermatique double de chaque côté. Marchettis dit même en avoir vû trois, qui nées du tronc de la veine cave, se réunissoient en une seule avant que d'entrer dans le testicule.

Les Anatomistes curieux ne doivent pas manquer de lire dans les mémoires de Médecine d'Edimbourg, tom. V. un savant morceau de M. Martin, dans lequel il combat les anastomoses des veines & des arteres spermatiques, adoptées par M. Boerhaave.

SPERMATOCELE (Page 15:450)

SPERMATOCELE, s. f. en Chirurgie, tumeur des testicules & des vaisseaux déférens, causée par le séjour & l'épaississement de la matiere spermatique. Voyez Semence, Testicule; ce terme est composé de deux mots grecs, SPERMA, ATOS2, semen, semence, & de XHLH, tumeur.

La rétention de la matiere prolifique donne lieu à un gonflement très - douloureux qui se dissipe par les saignées, la diete rafraichissante, & les cataplasmes anodins. Si cette maladie n'est pas calmée promptement par ces moyens, elle dégénere en sarcocele. Voyez Sarcocele. (Y)

SPERMATOLOGIE (Page 15:450)

SPERMATOLOGIE, s. f. dans l'économie animale, la partie qui traite de la semence: ce mot est composé du grec SW=ERMA, semenee, & LOGOS2, traité.

Nous avons un livre de Schurig sous le titre de spermatologia, imprimé à Francfort, in - 4°. 1720.

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