ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"389"> de - suite au feu de la lampe, où d'un coup de flamme dirigé par le chalumeau de cuivre, on échauffe la totalité de la piece, & on la soude du même coup. Lorsque la piece est grosse, après l'avoir fait sécher, on l'environne & on la couvre de charbon allumé; on l'échauffe alors en soufflant à l'entour avec un soufflet à main; lorsque la piece est d'un rouge suffisant, on découvre les endroits qui doivent être soudés en ôtant les charbons de dessus ces places; on porte le tout au feu de la lampe, où d'abord on acheve de l'échauffer tout - à - fait en l'enveloppant de toute la flamme du chalumeau; & lorsqu'on apperçoit que la soudure est prête à se fondre, on retrécit sa flamme, & on la porte plus directement sur les parties à réunir: lorsque l'on a vu couler toutes les soudures, alors on dégarnit la piece promptement de tout le feu de charbon qui l'environne; on la laisse refroidir, on la délie, & on la met dérocher dans l'eau seconde, voyez Eau seconde & Dérocher. Il y a une observation à faire, c'est qu'il arrive quelquefois que les crampons ou fils de fer se soudent avec l'or par la violence du feu, & qu'il est aisé d'éviter cet inconvenient en mêlant tant soit peu de sel de verre avec le borax.

Souder (Page 15:389)

Souder, terme de Chaînetier, les Chaînetiers soudent plusieurs de leurs ouvrages avec de la soudure dont les deux tiers sont d'argent & l'autre tiers de cuivre; quelquefois la soudure est moitié l'un, moitié l'autre, selon les ouvrages.

Souder (Page 15:389)

Souder, fors à, dont se servent les Facteurs d'orgues pour souder toutes les pieces de plomb ou d'étain dont les tuyaux sont composés, sont des fers ABC, (fig. 28. Pl. orgue.) dont la partie B A a la forme d'un coin, dont le tranchant est arrondi. La partie BC, qui est la queue ou le manche, sert à les pouvoir tenir, au moyen des poignées DE qui sont de bois, & sont chacune une moitié de cylindre convexo - concave, c'est - à - dire, creuse par dedans pour recevoir le manche de fer, & convexe par dehors pour s'ajuster dans la main. Voyez Poignées. Lorsque les fers sont neufs, on les lime avec une lime douce, & on les frotte avec du sel ammonrac, ce qu'on appelle les étamer, parce que sans cette préparation ils ne prendroient pas la soudure qui est sur la tuile.

Pour se servir de ces fers, après les avoir fait chauffer non jusqu'à ce qu'ils soient rouges, on les frotte sur la tuile où il y a de la soudure, que la chaleur du fer fait fondre, & qui s'attache au fer lorsqu'elle est fort dure, comme l'encre à écrire dans une plume. On la porte en cet état sur la partie que l'on veut souder, où on l'applique en passant & repassant le fer chaud autant de fois qu'il en est besoin pour la faire prendre. Voyez l'article Soudure.

Souder (Page 15:389)

Souder, fers à, est un instrument dont les Plombiers se servent pour souder les ouvrages de leur métier. C'est un fer de forme cylindrique, dont la queue aussi de fer, sort du mileu de la bate du cylindre, est emboîtée dans deux morceaux de bois appellés mouflettes, qui lui servent de manche, & par le moyen desquelles l'ouvrier retire le fer du feu, & s'en sert sans être incommodé de la chaleur. Il y a encore des fers à souder qui sont d'une forme triangulaire & plus petits: ceux - là ne sont propres qu'aux seuls Plombiers. Voyez les Pl. & fig. du Plombier.

Souder (Page 15:389)

Souder les pots d'etain, c'est unir, par le moyen d'un fer à souder, le haut & le bas d'un pot pour en former un seul corps. Pour cela, on prend une bande de feutre de chapeau, qui forme la circonférence du pot en dedans; cette bande est plus ou moins large & longue, suivant la grandeur & la grosseur des pieces. On joint les deux pieces l'une sur l'autre; on les atta che par deux gouttes avec le fer chaud: puis on co nduit ce fer sur ce qu'on appelle la soudure, qui est un cordon qui vient en moule à une piece, soit du haut & du bas, & dans lequel il y a un degré pour introduire justement l'autre piece, & qui fournit en même tems la matiere suffisante pour faire la soudure, on fait marcher le fer en tournant la piece sur ses genoux; on appuie le fer assez fort, asin qu'elle soit bien tréfondue; ensuite on retire son feutre avec un petit crochet.

Il faut avoir soin de passer légerement du suif autour de la soudure avant de souder.

Souder (Page 15:389)

Souder à la soudure légere en étain; c'est faire tenir une anse, ou charniere, ou autre morceau à une piece d'étain, soit de poterie ou menuiserie, sans la jetter sur la piece. Voyez Jetter sur la piece

Pour cela on attache, avec une goutte d'étain, l'anse ou autre morceau qu'on a jetté à part sur la piece où on le veut unir, puis on met du charbon allumé sur une plaque de fer échancrée, qui échauffant l'anse & la piece où elle est posée, fait fondre la soudure légere qu'on y met adroitement, & soude la piece proprement: après quoi on retire le feu.

La soudure légere est composée de trois parties, une d'étain fin, une d'étain de glace & une de plomb. Cette soudure se coule par petites branches sur une rape à étain; elle est fort tendre à fondre, c'est qui fair qu'elle fond sur une piece chaude, sans que la piece fonde.

On soude aussi, à la soudure légere, des pieces sortant du moule, encore assez chaudes pour fondre la soudure, principalement des chandliers d'étain, pour éviter de les souder au fer: c'est une diligence. Voyez Souder.

Souder (Page 15:389)

Souder, en terme de Potier, c'est l'action d'appliquer une partie au corps d'une piece, comme corne, pié, manche, &c. Voyez ces mots.

Souder (Page 15:389)

Souder, (Rubanier.) maniere de joindre une nouvelle piece au bout d'une autre qui finit; cette maniere est uniquement affectée au galon, & voici ce que l'on entend par - là; lorsqu'on est borné à faire un aulnage juste, comme supposé de 20 ou 30 aulnes, & qu'une des pieces de chaîne vient à finir avant ce complément, il faut done en substituer une autre à sa place, ce qui se fait ainsi; la piece qui finit & au bout de laquelle on a ajouté la corde à encorder pour l'alonger étant parvenue auprès des lislettes, une autre de même contenance est placée sur les potenceaux; & au moyen de l'encroix, chaque brin de cette piece nouvelle est passé à la place de celui auquel il doit succéder dans les mêmes mailles des lisses où pafioient ceux qui finissent, ce brin à passer prend celui qu'il va remplacer par un demi - tour qu'on lui fait faire, & passe ainsi dans la lisse, de même tous les autres, ce qui après est passé de même dans le peigne, devant lequel le tout étant, est arrêté sur l'ensouple de devant par une autre corde à encorder; on travaille ainsi avec cette double chaîne, la longueur de quatre doigts, jusqu'à ce que l'on juge que la nouvelle piece ne puisse s'échapper par derriere; ce qui étant fait, le bout de la piece finie, détaché de la corde à encorder qui le tenoit tendu derriere les lisses, est dépassé en le tirant pardevant le peigne, & pour lors la nouvelle chaîne se trouve seule en état d'aller. Il faut observer que pendant ce travail de quatre doigts, que l'ouvrage doit être extraordinairement frappé par le battant à coups redoublés, pour empêcher, autant qu'il est possible, l'extrème épaisseur qu'auroit cet endroit fait ainsi avec deux chaînes; il s'agit à - présent de couper ces portions de chaînes inutiles, ce qui se fait en les coupant avec des ciseaux le plus près que l'on peut, les tirant même de l'ouvrage avec force pour les faire sortir davantage; cela achevé en travaillant le galon, ces bouts vont se loger dans le corps de l'ouvrage & ne paroissent plus: cet endroit n'a d'autre difformité [p. 390] que d'être un peu plus épais que le reste.

Souder (Page 15:390)

Souder, en terme de Rafineur, s'entend de l'action d'éprouver si les formes sont cassées ou non en les frappant plusieurs fois avec le manche du cacheur. Voyez Cacheur.

Souder un compte (Page 15:390)

Souder un compte, (Commerce.) c'est la même chose que solder un compte. V. Compte & Solder.

SOUDOIR (Page 15:390)

SOUDOIR, s. m. (Cirerie.) sorte d'outil ou d'instrument de fer, dont les Ciriers se servent pour souder ensemble les bras des flambeaux de poing. Il est long d'environ deux piés, fait en fer de pique un peu arrondie; il a un manche de bois pour le tenir. (D. J.)

SOUDRAS (Page 15:390)

SOUDRAS, s. m. (Hist. mod.) c'est le nom sous lequel on désigne dans les Indes orientales une tribu d'Indiens idolâtres, parmi laquelle sont tous les ouvriers, les laboureurs & les artisans. Dans quelques endroits on les nomme Veys. Cette tribu se soudivise en plusieurs ordres ou castes, qui se méprisent les unes les autres, suivant les fonctions auxquelles elles se livrent. Chaque caste a ses usages particuliers; il y en a qui se permettent de manger les animaux; & d'autres, de même que ceux des tribus plus distinguées, ne mangent rien de ce qui a eu vie.

SOUDURE ou SOUDER (Page 15:390)

SOUDURE ou SOUDER, (Chimie, Métallurgie, Orfévrerie, arts méchaniques, &c.) c'est une opération, par laquelle on joint ensemble deux ou plusieurs métaux, à l'aide d'un fondant métallique, que le feu puisse faire entrer en fusion plus facilement que les métaux que l'on veut joindre ou coller les uns aux autres. Le fondant dont on se sert pour cette opération, se nomme soudure; elle varie. 1°. en raison des métaux que l'on veut souder, 2°. par la maniere dont il faut l'appliquer.

En effet, les métaux ont des propriétés particulieres, & ils exigent pour se mettre en fusion des degrés de feu différens. Or lorsqu'on veut souder deux morceaux d'un même métal ou de métaux différens, il faut que chacun de ces morceaux aient un commencement de fusion par les bords, c'est - à - dire, dans l'endroit par où l'on veut les faire tenir ensemble, sans que le reste des morceaux entre en fusion; pour produire cet effet, on fait une composition, dans laquelle on fait ordinairement entrer une portion du métal que l'on veut souder, auquel on joint une quantité plus ou moins grande de quelqu'autre substance métallique qui en facilite la fusion. En général on peut réduire l'art de souder aux principes suivans. 1°. Il faut que la soudure entre plus aisément en fusion, que le métal ou que les métaux qu'on veut souder. 2°. Il faut que la soudure ait, autant que faire se peut, la même couleur que le métal à souder. 3°. Il faut que la soudure ait la même ductilité & la même solidité que le métal qu'on veut souder, sans quoi la soudure ne seroit point de durée, & ne pourroit être polie, travaillée & cizelée. 4°. Les métaux alliés, entrent plus aisément en fusion que les métaux purs. Il faut encore observer que les métaux étant différemment alliés, exigent des soudures différentes. On va indiquer dans cet article, celles qui conviennent à chaque métal, & à leurs différens alliages; nous allons commencer par l'or.

Si l'or que l'on voudra souder est très - pur, on n'aura qu'à prendre une partie d'or pur, par exemple, 16 grains, on y joindra d'argent pur, par exemple, 2 grains; on mettra le tout dans un creuset bien net, où l'on fera fondre le mélange, en observant de le remuer; on y ajoutera du borax de la grosseur de deux pois; lorsque tout sera parfaitement fondu, on le vuidera dans une lingotiere, on battra cet alliage pour le réduire en une lame très - mince, on le fera bouillir dans de l'eau, dans laquelle on aura fait dissoudre de l'alun; après quoi, cet alliage sera propre à souder des morceaux d'or fin.

Si les morceaux d'or fin que l'on veut souder étoient très - délicats, on pourroit faire entrer dans la soudure, un peu plus d'argent, & en mettre le quart, ou même la moitié de la quantité d'or qu'on y emploie. Lorsque les morceaux à souder sont fort petits, on n'aura pas besoin de creuset pour fondre la soudure, on n'aura qu'à former un creux dans un charbon, & l'on y fera fondre la soudure ou le mélange, avec un chalumeau, la flamme d'une lampe ou d'une bougie. C'est la méthode des metteurs en oeuvre.

Lorsque les pieces que l'on veut souder sont d'un or déja allié, voici la composition que les Orfevres emploient pour la soudure. On prend deux parties d'or fin, par exemple, deux gros; on y joint une partie ou un gros d'argent fin, & autant de cuivre, c'est - à - dire, un gros; on fait fondre le tout de la maniere susdite, & l'on obtient une composition propre à souder l'or allié, soit avec de l'argent, soit avec du cuivre, soit avec l'un & l'autre de ces métaux; on observera seulement de faire ensorte que la composition de la soudure ait une couleur conforme aux pieces que l'on veut souder. Ce qui se fera en mettant dans la soudure de l'argent ou du cuivre, proportionnellement à l'alliage de l'or à souder. Ainsi c'est sur la nature de l'alliage qu'il faut se régler, & pour la quantité d'or, & pour celle des deux autres métaux que l'on fera entrer dans la soudure, c'est - à - dire, on prendra plus d'or, si l'or à souder est pur; & l'on prendra plus d'argent & de cuivre, si l'or à souder est plus allié avec l'un ou l'autre de ces métaux, ou avec tout les deux à la fois. Ainsi, si l'or étoit d'un très bas alloi, on pourroit faire la soudure, en prenant 10 grains d'or fin, & 20 grains d'argent ou de cuivre, que l'on fera fondre, que l'on réduira en lames, & que l'on fera bouillir. C'est à chaque ouvrier à consulter la nature de l'or qu'il doit souder, & à faire sa soudure en conséquence.

Cela posé, tous les métaux, à l'exception du fer, entrent plus aisément en fusion que l'or, mais on ne peut point s'en servir pour cela, parce que les soudures n'auroient ni la couleur ni la ductilité de l'or. En se servant de l'argent, de l'étain & du plomb, on auroit une soudure blanche; en se servant du cuivre, on auroit une soudure rouge. D'ailleurs l'étain rend l'or cassant, & la soudure ne tiendroit point, inconvénient qu'auroit pareillement le plomb. Le laiton ou cuivre jaune approcheroit assez de la couleur de l'or, & il se fondroit plus promptement que lui; mais comme le laiton contient du zinc, il est plus aigre que l'or, & il lui communiqueroit même cette mauvaise qualité. Ainsi le parti le plus sûr, est de prendre pour la soudure, une portion d'un or qui soit du même aloi que celui qu'on veut souder, & d'y joindre pour la fusibilité , ou tout au plus ¼ d'argent ou de cuivre, ou de tous deux à la fois.

Quaud la soudure pour l'or aura été ainsi préparée; voici les précautions qu'il faudra prendre pour souder. On commencera par donner quelques coups de lime ou l'on passera le grattoir sur les endroits par où l'on voudra souder les pieces, ce qui s'appelle aviver, ce qui se fait pour enlever de dessus l'or les saletés & l'espece de rouille superficielle qui s'y forme à cause du cuivre avec lequel il est allié; on les joindra fortement les unes aux autres en les liant avec un fil - de - fer; on humectera les endroits que l'on veut souder, avec de l'eau que l'on y appliquera avec un pinceau; on mettra par - dessus la soudure que l'on aura réduite en lame mince, & coupée en très - petits morceaux; on les saupoudrera avec du borax tout calciné, réduit en poudre & mêlé avec du fiel de verre, bien pur & bien pulvérisé, de maniere que la soudure & les endroits que l'on veut faire prendre en soient parfaitement couverts. Lors<pb->

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