ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"361"> n'est par cette raison que dans toutes sortes de sonneries & dans les répétitions, le rouage doit être toujours composé d'un certain nombre de roues, afin que le volant puisse avoir une vîtesse suffisante pour produire cet effet.

Quant au calcul des nombres d'une sonnerie, la théorie en est très - facile. Les seules conditions sont 1°. que la roue des chevilles fasse un nombre de tours par rapport au chaperon, tel que, lorsque la pendule ou l'horloge sonne l'heure & la demie avec un nombre de chevilles quelconque, elle fasse donner 90 coups de marteau par tour de chaperon, & que lorsqu'elle ne sonne que les heures, elle n'en fasse donner que 78; ce qui est clair par ce que nous avons dit plus haut: 2°. il faut que la roue d'étoquiau fasse un tour par coup de marteau. Lorsque cette roue a deux especes de demi - anneaux ou cerceaux adaptés sur son plan, elle n'en fait qu'un demi. Enfin le chaperon devant faire deux tours par jour, il faut toujours que le nombre de ses tours soit double de celui des jours que va la pendule ou l'horloge sans être remontée; & par - là le nombre de ses tours par rapport à ceux du barillet ou de la grande roue de sonnerie, sont encore détérminés. Nous allons rendre cela sensible par un exemple. On a vu que le barillet de cette sonnerie a 84 dents, & qu'il engrene dans le pignon de 14 de la seconde roue; par conséquent le chaperon, qui est porté sur l'arbre de cette roue, fera 6 tours pour un du barillet: mais comme cette pendule va 18 jours, le chaperon doit faire 36 tours dans cet intervalle de tems; par conséquenr le barillet 6, puisqu'un des siens en vaut 6 du chaperon. On voit donc comment les tours du chaperon déterminent ceux du barillet ou de la grande roue. Voyez Horloge, Pendule a ressort, Calcul, Nombre , &c.

La sonnerie que nous venons d'expliquer, est celle que l'on emploie en général dans les pendules; mais comme on vient de voir que toutes les sonneries sont construites à - peu - près de même, celle des montres à sonnerie sont dans le même cas, & n'en different que par le volume; & comme elles sont aujourd'hui presque hors d'usage, il est inutile de s'y étendre, d'autant plus que quiconque aura bien compris la mécanique de la sonnerie des pendules, concevra facilement celle des montres.

SONNET (Page 15:361)

SONNET, (Poésie.) petit poëme de quatorze vers, qui demande tant de qualités, qu'à peine, entre mille, on peut en trouver deux ou trois qu'on puisse louer. Despréaux dit que le dieu des vers

Lui - même en mesura le nombre & la cadence, Défendit qu'un vers foible y pût jamais entrer, Ni qu'un mot déja mis osât s'y remontrer. Voilà pour la forme naturelle du sonnet.

Il y a outre cela la forme artificielle, qui consiste dans l'arrangement & la qualité des rimes; le même Despréaux l'a exprimée heureusement: Apollon

Voulut qu'en deux quatrains de mesure pareille, La rime avec deux sons frappât huit fois l'oreille; Et qu'ensuite six vers artistement rangés Fussent en deux tercets par le sens partagés. Le tercet commence par deux rimes semblables, & l'arrangement des quatre derniers vers est arbitraire.

Ce poëme est d'une très - grande beauté. On y veut une chaîne d'idées nobles, exprimées sans affectation, sans contrainte, & des rimes amenées de bonne grace.

Boileau ne composa que deux sonnets dans le cours de sa vie. L'un commence:

Parmi les doux transports d'une amitié fidele, &c. Il le fit très - jeune, & ne le désavouoit que par le scrupule trop délicat d'une certaine tendresse qui y est marquée, & qui ne convenoit pas, disoit - il, à un oncle pour sa niece. Son autre sonnet mérite d'être ici transcrit à la place de celui de Desbarreaux, que tout le monde sait par coeur à cause de sa beauté.

Nourri dès le berceau près de la jeune Orante, Et non moins par le coeur que par le sang lié, A ses jeux innocens enfant associé, Je goûtois les douceurs d'une amitié charmante.

Quand un faux Esculape à cervelle ignorante, A la fin d'un long mal vainement pallié, Rompant de ses beaux jours le fil trop delié, Pour jamais me ravit mon aimable parente.

O qu'un si rude coup me fit verser de pleurs! Bientôt ma plume en main signalant mes douleurs, Je demandai raison d'un acte si perfide.

Oui, j'en fis dès quinze ans ma plainte à l'univers; Et l'ardeur de venger ce barbare homicide, Fut le premier démon qui m'inspira des vers. Notre poëte satyrique n'a rien écrit de plus gracieux: A ses jeux innocens enfant associé: Rompant de ses beaux jours le fil trop délié: Fut le premier démon qui m'inspira des vers. Boileau a bien prouvé par ce morceau qu'on peut parler en poésie de l'amitié enfantine aussi bien que de l'amour, & que tout s'annoblit dans le langage des dieux. (D. J.)

Sonnet (Page 15:361)

Sonnet en blanc, (Poésie.) on appelle un sonnet en blanc, celui où il n'y a que les rimes, & dont les vers sont à remplir. Voyez Bouts - rimés. (D. J.)

SONNETTE (Page 15:361)

SONNETTE, s. f. (Gram.) petite cloche dont on se sert dans les temples, pour avertir le peuple qu'on leve Dieu; dans les maisons pour appeller les valets; dans les rues pour faire allumer les lanternes ou balayer, &c.

Sonnette (Page 15:361)

Sonnette, (Hydraul.) est une machine soutenue de deux arc - boutans & d'un rancher, composée de deux montans ou coulisses à plomb, avec des poulies pour monter le mouton par un cordage que l'on tire; on le laisse ensuite tomber sur la tête des pieux pour les enfoncer. (K)

SONNETTIER (Page 15:361)

SONNETTIER, s. m. (Corps de jurande.) ouvrier qui est réuni au corps des Fondeurs, & qui fait des grelots & de petites sonnettes pour les mulets. (D. J.)

SONNEUR (Page 15:361)

SONNEUR, s. m. (Langue franç.) celui qui sonne les cloches pour avertir le peuple de ce qui se doit faire ou de ce qui se passe; on a appellé autrefois sonneurs, ceux qui servoient la messe. Le seizieme canon du concile de Cologne tenu en 1310, ordonne que les sonneurs seront lettrés, pour pouvoir répondre au prêtre, & qu'ils serviront en surplis; mais il n'y avoit pas besoin d'être lettré pour pouvoir répondre au prêtre, & moins encore pour servir en surplis. Ainsi je crois que par être lettré dans ce temslà, on entendoit savoir lire. (D. J.)

Sonneur (Page 15:361)

Sonneur, (Architect.) ouvrier qui tire les cordages des sonnettes; il y en a ordinairement seize pour chaque sonnette, dont on se sert pour enfoncer des pieux dans la terre. (D. J.)

SONNOIS le (Page 15:361)

SONNOIS le, (Géog. mod.) petit pays de France, dans la province du Maine; il a douze lieues de longueur, depuis Balon jusqu'à Seez, & autant de largeur, depuis Alençon jusqu'au Perche. Mamers est son chef - lieu. (D. J.)

SONOBA (Page 15:361)

SONOBA, (Géog. anc.) ville de l'Espagne Bétique; Strabon, l. III. p. 143. est le seul des anciens qui parle de cette ville. (D. J.)

SO - NO - KI (Page 15:361)

SO - NO - KI, s. m. (Hist. nat. Botan.) espece de vigne duJapon, qui croît dans les bois, de la hauteur d'un pié. Ses feuilles ressemblent à celles du petit buis; ses fleurs sont à quatre pétales, garnies d'un calice, & de couleur pourpre; son fruit est rouge, de [p. 362] la grosseur du poivre, d'un goût doux & fade, contenant trois pepins un peu amers.

SONORE (Page 15:362)

SONORE, adj. (Gram.) qui rend beaucoup de son; on distingue les corps en bruyans, sourds & sonores.

SONQUAS les (Page 15:362)

SONQUAS les, (Géog. mod.) peuples vagabonds d'Afrique, vers la partie méridionale: c'est une sorte de cafres qui habitent les montagnes, où ils vivent de racines & de chasse; ce sont des voleurs de profession, qui enlevent tout le bétail qu'ils peuvent attraper. Leurs cabanes sont de branches de bois, entrelacées & couvertes de jonc; ils ne se donnent pas la peine de les défaire, quand ils vont chercher de nouveaux pâturages. Il leur est plus commode d'en bâtir de nouvelles dans les lieux où ils se rendent; parce qu'au cas qu'il leur prenne fantaisie de retourner dans leurs premiers gîtes, ils trouvent leurs cabanes toutes prêtes. Les habits d'hommes sont de peaux de bufles ou d'ânes sauvages cousues ensemble; les femmes portent un parasol de plumes d'autruche autour de la tête. (D. J.)

SONRIER grand (Page 15:362)

SONRIER grand, (Dign. d'abbaye.) nom qu'on donne dans l'abbaye de Remiremont au receveur général & administrateur des droits seigneuriaux. Le grand prevôt, le chancelier, & le grand sonrier, doivent chacun deux écus sols, le premier jour de l'anà la doyenne de l'abbaye de Remiremont; il y a aussi une des chanoinesses de cette abbaye qui a le titre de sonriere. (D. J.)

SONSOROL (Page 15:362)

SONSOROL îles, (Géogr. mod.) petites îles de l'Océan indien, comprises au nombre de celles de Palos. Le P. Duberon jésuite, en découvrit deux en 1710. Il rapporte dans les lettres édifiantes, t. II. p. 77. que les habitans sont bien - faits & robustes; ils vont tout nuds, & ont les cheveux crépus. (D. J.)

SONTIATES (Page 15:362)

SONTIATES, (Géog. anc.) ancien peuple d'Aquitaine. Voyez Sotiates.

SONZÉS (Page 15:362)

SONZÉS, s. m. (Hist. nat.) espece de choux ou de légume de l'île de Madagascar; ses feuilles sont rondes & d'une grandeur extraordinaire; elles ont le goût des choux; mais la racine a celui des culs d'artichaux.

SOOR, ou SOORA, ou SOER (Page 15:362)

SOOR, ou SOORA, ou SOER, (Géog. mod.) petite ville de Danemark, dans l'île de Sélande, entre Magel & Ringstadt, près d'un lac qui abonde en poisson. C'étoit autrefois une riche abbaye, qui est à présent un célebre collége. Long. 29. 27. latit. 55. 28. (D. J.)

SOPHENE (Page 15:362)

SOPHENE, (Géog. anc.) contrée de la grande Arménie; Strabon, l. XI. p. 527. la met au nord de la Mésopotamie & de la Commagene, entre les monts Masius & Antilaurus. Selon Ptolomée, l. V. c. xiij. la Sophene s'étendoit à l'orient de l'Euphrate, entre la Basilissene au nord, l'Aclisene à l'orient, & l'Anzitene au midi. Procope, oedif. l. III. c. iij. en décrivant les diverses fortifications que l'empereur Justinien fit bâtir dans cette contrée, la nomme Sophanene; elle est appellée Tzophanese & Tzophane, dans les authentiques: mais de même que dans le code, on entend par ces deux mots deux contrées différentes. (D. J.)

SOPHI, ou SOFI (Page 15:362)

SOPHI, ou SOFI, s. m. (Hist. mod.) c'est un titre ou une qualité qu'on donne au roi de Perse, qui signifie prudent, sage, ou philosophe.

Quelques - uns prétendent que ce titre doit son origine à un jeune berger de ce nom, qui parvint à la couronne de Perse en 1370. D'autres le font venir des sophoi, sages, anciennement appellés magi. Vossius donne à ce mot une autre étymologie; il observe que sophi, en arabe signifie laine: & il ajoute que les Turcs l'appliquoient par dérision aux rois de Perse, même depuis le tems d'Ismaël; parce que suivant leur religion, ils ne doivent se couvrir la tête que d'un morceau d'étoffe de laine ordinairement rouge: c'est de - là qu'on appelle aussi les Perses kezelbaschs, c'est - à - dire têtes rouges. Mais Bochart assure que sophi dans le langage persan d'où il est tiré, signifie une personne qui suit sa religion dans toute sa pureté, & qui préfere le service de Dieu à toute autre chose; & il le fait venir d'un ordre religieux qui porte ce nom. Voyez Sophis.

Les sophis font gloire de leur illustre extraction, & ce n'est pas sans raison, puisque cette famille ne le cede à aucune autre dans tout l'orient: ils sont descendus en droite ligne de Houssein, second fils d'Ali, cousin de Mahomet, & de Fathime, fille de Mahomet; mais on prétend qu'elle a été éteinte dans la derniere révolution de Perse. Il n'y a point de prince dans le monde dont l'autorité soit plus absolue que celle des sophis de Perse; leur pouvoir n'est jamais borné par aucune loi, même par celles qu'il pourroit établir; car il les suspend, les change, & les casse, comme il le juge à propos.

SOPHIA (Page 15:362)

SOPHIA, s. f. (Hist. nat. Botan.) nom donné par Dodonée, Lobel, Gerard, & quelques autres anciens botanistes à l'espece de sisymbrium annuelle à feuilles d'absynthe, sisymbrium annuum, absynthii minoris folio, de Tournefort. Voyez Sisymbrium. (D. J.)

SOPHIANA (Page 15:362)

SOPHIANA, (Géogr. mod.) ville de Perse, dans l'Adir - Beitzan, à huit journées au nord - ouest de Tauris, dans un vallon marécageux, couvert de quantité d'arbres qui empêchent presque de voir cette ville avant qu'on soit dedans. Quelques - uns la prennent pour l'ancienne Sophie de Médie. (D. J.)

SOPHIE, Sainte (Page 15:362)

SOPHIE, Sainte, (Architect.) c'étoit anciennement l'église patriarchale de Constantinople, bâtie par Constantin, qui la nomma Sophie, parce qu'il la dédia à la Sagesse éternelle. Un tremblement de terre ayant endommagé, & en partie ruiné ce superbe temple, Justinien le rebâtit. Evagrius, liv. IV. ch. xxx. & Procope se sont attachés à le décrire.

Il faut descendre de quelque côté qu'on entre. Son portique a sept entrées. Il y en a cinq de face qui sont ordinairement fermées; la largeur de ce portique est de 32 piés, & de - là on entre dans sainte Sophie par neuf grandes ouvertures; celle du milieu a 18 piés de haut, & les portes sont de cuivre rouge. Quatre pilastres larges de 47 piés, soutiennent le dôme qui en a 86 de diametre, & qui cependant est tellement écrasé, qu'il n'a de hauteur que la concavité d'un demi - globe parfait.

Les galeries qui regnent tout - au - tour ont 53 piés de large, & sont appuyées de soixante - quatre colonnes. Celles de l'intérieur sont de marbre serpentin & de porphyre, hautes de 18 piés; & les colonnes de dessous sont de marbre blanc, pareil à celui dont les murailles sont revêtues. Dans les galeries, il y a cinquante - deux colonnes de même ordre, & de matiere semblable à celles qui sont au bas. Au - dessous des portes du temple, il y a quatre petites colonnes de jaspe. Parmi les marbres dont sont pavées les galeries, on voit une pierre semblable au porphyre, que les Turcs ont en grande vénération.

Mais comme ils sont ennemis des Arts, ils ont détruit ou laissé périr la plus grande partie de cet ancien temple & ses décorations. Autrefois toutes les voûtes du temple étoient peintes en mosaïque, elles sont aujourd'hui barbouillées de blanc. Lorsque Ste. Sophie appartenoit aux chrétiens orientaux, les femmes se plaçoient dans les galeries, dont l'entrée étoit interdite aux hommes. Il y avoit aussi un autel qui ne subsiste plus; mais on trouve à la place la niche où l'on met l'alcoran. Cette niche est tournée vers le Zébla, c'est - à - dire à l'orient, qui est le point du ciel vers lequel les Mahométans doivent se tourner dans leurs prieres. Le pavé de cette mosquée est de marbre, couvert de riches tapis de Turquie. On a

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