ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Dans l'état où l'ame se trouve aliénée des sens, c'est - à - dire, dans le sommeil, elle conserve souvent une maniere de penser foible & sans liaison que nous nommons songer; & enfin un profond sommeil ferme entierement la scene, & met fin à toutes sortes d'apparences. Voilà des réflexions supérieures sur ce mode de penser, elles sont de Locke. (D. J.)

SONGO (Page 15:359)

SONGO, s. m. (Hist. nat.) oiseau qui se trouve en Afrique, & surtout dans les royaumes de Congo & d'Abyssinie. Il est très friand de miel sauvage qu'il fait découvrir aux voyageurs par le cri qu'il fait, lorsqu'il en a rencontré. Cette raison est cause qu'on ne leur fait point de mal, & l'on risqueroit de leur déplaire, si on les tuoit.

Songo (Page 15:359)

Songo ou Sonho, (Géog. mod.) province d'Afrique, dans la basse Ethiopie, au roy aume de Congo, & dépendante de ce roi. Elle est située le long du fleuve Zaire, & s'étend jusqu'au bord méridional de la riviere de Lelunde. Ce pays abonde en éléphans, en singes, en chats de mer & en palmiers. Les habitans sont payens. (D. J.)

SONGSON (Page 15:359)

SONGSON, (Gèog. mod.) île de l'Océan oriental, la douzieme des îles Mariannes, à vingt lieues d'Agrigan, & à cinq de Mang ou Tunas. On lui donne six lieues de tour. Il y a dans cette île un volcan. Latit. septentrionale 20. 15. (D. J.)

SONNA (Page 15:359)

SONNA, s. f. (Hist. mod.) c'est le nom que les Mahométans donnent à un recueil de traditions contenant les faits & les paroles remarquables de Maho met leur prophete. Quoique ce recueil soit rempli de rêveries les plus absurdes & les plus destituées de vraissemblance, ils l'ont en très - grande vénération, & c'est après le koran ou l'alkoran, le livre qui a le plus d'autorité chez les sectateurs de la religion mahométane. La sonna est, pour ainsi dire, un supplément à cet ouvrage; elle contient, outre les traditions dont on a parlé, les réglemens & les décisions des premiers califes ou successeurs de Mahomet: ce qui constitue un corps de Théologie dont il n'est point permis de s'écarter. L'attachement des Mahométans pour cet ouvrage leur a fait donner le nom de Sonnites ou Traditionites. Quelques - uns des faits merveilleux qui y sont rapportés, sont même attestés & confirmés par l'alcoran, & deviennent par - là des articles de foi. Tels sont les miracles de Mahomet, son voyage au ciel, & d'autres evenemens merveilleux dont le prophete fait attester la vérité par la voix de Dieu - même. Les Sonnites regardent l'alcoran comme coéternel à Dieu. Ils ont encore des opinions relatives à la politique par lesquelles ils different de ceux qu'ils appellent Shutes ou sectaires schismatiques; ces derniers regardent les califes ou successeurs de Mahomet qui ont précédé Ali, gendre de ce prophete, comme des usurpateurs; ils prétendent que c'est à Ali que l'autorité pontificale & souveraine étoit dévolue de droit après la mort de Mahomet. Les Persans sont shutes, & les Turcs, ainsi que les Arabes, sont sonnites: ces deux sectes s'anathématisent réciproquement, & ont l'une pour l'autre toute la haine dont les opinions religieuses peuvent rendre les hommes susceptibles. Les Sonni<-> tes assurent qu'au jour du jugement dernier leurs adversaires seront montés sur les épaules des Juifs qui les conduiront au grand trot en enfer. Les Sonnites se divisent en quatre sectes principales qui sont toutes regardées comme orthodoxes par tous les Musulmans qui ne sont point shutes. Voyez Shutes.

SONNAILLE (Page 15:359)

SONNAILLE, s. f. (Gramm.) cloche de cuivre battu mince qu'on pend au cou des mulets.

Sonnaille (Page 15:359)

Sonnaille, s. m. (Maréchal.) on appelle ainsi un cheval qui porte une clochette pendue au cou, & qui marche devant les autres.

SONNANT (Page 15:359)

SONNANT, adj. (Gramm.) qui rend du son. Un vers sonnant; une tête sonnante. Au figuré, une proposition mal sonnante. Ce qui sonne mal à l'oreille d'un théologien scholastique, sonne quelquefois très bien à l'oreille de la raison.

SONNEBERG, ou SUANEBERG (Page 15:359)

SONNEBERG, ou SUANEBERG, (Géog. mod.) petite ville d'Allemagne, dans la nouvelle Marche du Brandebourg, sur la rive gauche de la Warte.

SONNEBOURG (Page 15:359)

SONNEBOURG, (Géog. mod.) petite contrée d'Allemagne dans le Tirol, & de la dépendance de la maison d'Autriche, avec titre de comté.

SONNER (Page 15:359)

SONNER, v. n. (Gramm.) rendre du son. J'entends sonner une cloche, du cor. Sonnez, menétriers; il se dit alors de tout instrument. Cette période sonne bien à l'oreille; cette proposition sonne mal. Il fait sonner bien haut une petite chose. V. les articles Son.

Sonner le quart (Page 15:359)

Sonner le quart, (Marine.) c'est sonner une cloche en branle afin d'avertir la partie de l'équipage qui est couchée, de se lever pour venir faire le quart.

Sonner pour la pompe (Page 15:359)

Sonner pour la pompe, (Marine.) c'est donner un coup de cloche pour avertir les gens du quart de pemper.

Sonner (Page 15:359)

Sonner une monnoie, (Monnoie.) c'est l'éprouver par le son. Les trois manieres d'éprouver les monnoies dans le commerce, sont de les sonner, de les toucher, c'est - à - dire d'en faire l'épreuve par la pierrede touche, & de les cisailler. Il n'y a guere que cette derniere qui soit sûre. On dit que les Indiens connoissent le titre de l'or & de l'argent en les maniant, ou en les mettant entre les dents; mais en ce cas - là on les tromperoit souvent. (D. J.)

SONNERIE (Page 15:359)

SONNERIE, s. f. (Gramm.) l'assemblage ou le bruit de plusieurs cloches. On dit, la sonnerie de cette paroisse est très - considérable & très belle. Il y a dans les églises la grande & la petite sonnerie qui ont chacune leur taxe.

Sonnerie (Page 15:359)

Sonnerie, (Horlog.) nom que les horlogers donnent à la partie d'une horloge qui sert à faire sonner les heures, la demie ou les quarts.

On ne sait point dans quel tems on a inventé les sonneries; ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elles ont été employees dans les plus anciennes horloges à roues: on pourroit même croire qu'elles furent imaginées avant. Car si l'on fait attention à ce qui a été rapporté dans l'article Horloge, au sujet de celle qui fut envoyée à Charlemagne, on verra qu'elle avoit une espece de sonnerie, puisqu'il y avoit des boules d'airain, qui à chaque heure frappoient régulierement sur un petit tambour de même métal, un nombre de coups égal à l'heure marquée par l'horloge.

Comme toutes les sonneries sont construites à - peu - près sur les mêmes principes, nous allons expliquer celle d'une pendule à ressort à quinze jours, d'autant plus que cette sonnerie est des plus usitées, & que lorsqu'on en aura une fois bien compris l'effet, il sera facile d'entendre celui de toutes les autres.

Sonnerie d'une pendule à ressort sonnant l'heure & la demie. Q, P, O, M, N, L, voyez les fig. & les Pl. de l'Horlogerie, represente le rouage d'une sonnerie vue de face. Q est le barillet denté à sa circonférence. Le nombre de ses dents est 84. Il engrene dans le pignon P de la seconde roue, de 14; celle - ci a 72, & engrene dans le pignon de la troisieme roue, ou roue de chevilles qui est de S; cette roue a 10 chevilles & 60 dents; elle mene le pignon de la roue d'étoquiau, qui est de 6, & celle - ci la roue N, qui a aussi un étoquiau; enfin cette derniere engrene dans le pignon du volant L. Le nombre de ces derniers pignons est ordinairement de 6, mais celui de leur roue est assez indéterminé; il doit être cependant tel que les dents de ses roues ne soient pas trop menues, & que le volant ait une vîtesse convenable pour pouvoir ralentir celle du rouage. Quant à la seconde roue, à la roue de chevilles & à celle d'étoquiau, leur nombre est déterminé. Il faut que celle - ci fasse un tour par coup de marteau; que la roue de chevilles fasse 9 tours pour un de la seconde roue, celle - ci portant le cha<pb-> [p. 360] peron. Ainsi on voit que la seconde roue ayant 72 dents, le pignon de la roue de chevilles est de 8; & que cette derniere roue étant de 60, le pignon de la roue d'étoquiau est de 6.

On voit dans une autre fig. le profil de cette sonnerie. p f est la détente, qui est mieux exprimée ailleurs; la partie F entre dans les entailles du chaperon, dont nous parlerons plus bas, & la partie p sert à arrêter la sonnerie en s'opposant au mouvement de la cheville m de la roue d'étoquiau.

La partie E, qu'on ne peut voir distinctement dans le profil, est exprimée dans une figure suiv. où l'on voit cette pendule du côté du cadran qui est ôté. Cette partie s'appuie sur le détentillon D, c, b, qui a une partie H représentée plus bas, & qui est marquée h dans le profil. Il sert par la partie c b, à faire détendre la sonnerie, & par l'autre h à faire que cette sonnerie parte à l'heure précise. Le marteau A Y est mobile vers ses deux extrémités; il a une espece de palette en Y qui s'avance vers la cage, & qui est menée par les chevilles de la roue o o pour le faire sonner. On va voir comment toutes ces parties agissent; 1°. pour faire sonner la pendule, & 2°. pour qu'elle le fasse d'une maniere préeise.

Supposant que le ressort qui est dans le barillet tende à le faire tourner de Q en W, il est clair que si le rouage étoit libre, il tourneroit; & que la roue O tournant de o en p, ses chevilles severoient le marteau, & le feroient frapper sur le timbre. Mais supposant que l'étoquiau m au profil vienne frapper sur la partie p de la détente, le rouage ne pourra plus tourner. Or si l'on dégage cet étoquiau en écartant la détente, il est clair que le rouage devenant libre, la pendule sonnera: voici donc comment cela s'exécute. Le détentillon par sa branche, s'avance devant la roue des minutes B. Cette roue a deux chevilles opposées l'une à l'autre, & situées de façon que lorsque l'aiguille des minutes est sur 25 ou 55 minutes, elles commencent à le lever. Imaginant donc cette aiguille dans l'une ou l'autre de ces positions, il est clair que levant le détentillon, celui - ci levera en même tems la partie E de la détente, & par conséquent dégagera la partie p de la cheville m, au profil, & qu'ainsi le rouage étant libre, la pendule sonneroit: mais dans le même instant la partie h du détentillon arrêtant la cheville k fixée sur la roue n, le rouage est encore arrêté de nouveau; ainsi la pendule ne peut sonner, que lorsqu'en conséquence du mouvement de la roue des minutes, le détentillon n'étant plus soutenu par la cheville de cette roue, il tombe, & dégage la cheville h: alors le rouage peut tourner, & la pendule sonner.

Maintenant voici comment elle est déterminée à sonner un nombre de coups toujours égal à l'heure marquée par les aiguilles.

Nous avons dit plus haut que la détente a une partie F qui entre dans les entailles du chaperon, dont on voit le plan dans une autre fig. Ce chaperon entre quarrément sur l'arbre de la seconde roue prolongé au - delà de la platine de derriere. Son diametre est tel que la partie f au profil de la détente reposant sur sa circonférence, son autre partie p est trop éloignée de l'étoquiau de la roue m pour qu'il puisse le rencontrer; les entailles au contraire sont assez profondes pour que la partie f y reposant, la partie p rencontre l'étoquiau de la roue m; de façon que dans ce dernier cas, la pendule ne peut sonner qu'un coup, parce que, comme nous l'avons dit, la roue d'étoquiau faisant un tour par coup de marteau; lorsqu'on dégage pendant un instant sa cheville de la partie p, si cette roue peut achever son tour, la pendule sonnera, mais un coup seulement. Il est facile de conclurre de tout ceci, que tant que la détente repose sur la circonférence du chaperon, la pendule sonnera; mais que lorsqu'elle repose dans les entailles, elle ne pourra sonner qu'un coup, & seulement lorsque la partie p de la détente aura été dégagée de la cheville de la roue d'étoquiau.

La roue o o ayant dix chevilles, un de ses tours équivaut à 10 coups de marteau. De plus cette roue, comme nous l'avons dit, faisant neuf tours pour un de la seconde roue, il s'ensuit que ses chevilles leveront le marteau 90 fois pour un tour de cette roue, & par conséquent pour un du chaperon, puisqu'il est porté sur son axe. Donc si l'on suppose que la détente porte toujours sur la circonsérence du chaperon, la pendule dans un de ses tours sonnera 90 coups, pendant chacun desquels le chaperon fera la , partie de son tour. Mais si l'on y fait attention, on verra que 90 est egal à 12, plus à la somme des nombres 1, 2, 3, 4, &c. jusqu'à 12 inclusivement. On pourra done partager la circonférence du chaperon en 12 parties; comme on le voit dans une des fig. qui contiendront chacune , &c. jusqu'à inclusivement, & de plus laisser entre chacune de ces parties un intervalle égal encore à , & tant que la détente reposera sur ces parties, comme 10, 11, 12, &c. la pendule sonnera 10, 11, 12 coups. Or 90 est encore égal au nombre de coups qu'une pendule doit sonner dans 12 heures, puisque ce nombre est composé de 12 den ies, & de la somme 78 des heures 1, 2, 3, 4, jusqu'à 12 inclusivement. Donc le chaperon faisant un tour en 12 heures, il fera sonner à la pendule le nombre des coups requis. Ainsi supposant que la détente repose dans une des entailles, comme 10 par exemple, & que l'aiguille des minutes soit sur le midi, la sonnerie, comme nous l'avons expliqué, partira, & la pendule sonnera 11 coups ou 11 heures; après quoi la détente reposera au fond de l'entaille 11; & à la demie, la sonnerie partant encore, elle ne sonnera qu'un coup, comme nous l'avons déja dit. Imaginant encore que la détente réponde à la partie 3 du chaperon, que l'aiguille des heures soit sur 4 heures, celle des minutes sur midi, la pendule sonnera 4 heures; & si elle continue de marcher à la demie, elle sonnera un coup, & à 5 heures elle en sonnera 5, ainsi de suite.

Nous avons dit que le chaperon est divisé en 12 parties; mais la partie destinée pour une heure, aulieu d'etre comme les autres, est confondue dans la fente qui est entre 1 & 12; parce que comme il ne faut qu'un coup pour une heure, elle est dans le cas d'une demie. Les entailles du chaperon, voyez les fig. sont un peu plus grandes qu' de sa circonférence, parce qu'elles doivent contenir en outre la partie F de la détente; mais cela revient au même, celle - ci portant sur la circonférence du chaperon pendant un plus long - tems, qui répond à son épaisseur. Pour que l'heure sonne plus facilement, le côté de l'entaille, du sens duquel le chaperon tourne, comme A, voyez les fig. est limé en biseau, afin d'elever la détente plus facilement; & que dès que le premier coup de l'heure a frappé la détente posant sur la circonférence du chaperon, la pendule continue le reste des coups requis.

On conçoit facilement que ces effets d'une sonnerie peuvent s'exécuter par des moyens très - variés; mais ceux que nous venons de décrire, étant des plus simples, les horlogers n'en emploient point d'autres: de façon qu'on peut être sûr que dans toute sonnerie il y a toujours une force motrice pour faire frapper le marteau, un chaperon ou un équivalent pour en déterminer les coups, & deux détentes dont l'effet est à - peu - pres le même que celui dont nous venons de parler, & qui servent à déterminer l'instant précis où la pendule doit sonner. Le volant & le pignon servent à ralentir la vitesse du rouage, pour que l'intervalle entre les coups de marteau soit distinct.

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