ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"328"> La question que vous me proposez est difficile; mais je la crois soluble.

Soluble (Page 15:328)

Soluble, adj. (Gram.) qui peut se dissoudre. Cette substance est soluble dans l'eau; cette autre ne l'est que dans l'esprit - de - vin.

SOLVENSE OPPIDUM (Page 15:328)

SOLVENSE OPPIDUM, (Géog. anc.) ville du Norique, Pline, l. III. c. xxiv. la surnomme Flavium, ce qui fait voir qu'elle étoit colonie romaine. Gruter rapporte une ancienne inscription trouvée à Hermanstad, & sur laquelle on lit ces mots, Pl. Solva. On croit que c'est à présent Solfedt dans la Carinthie. J'ai vu, dit Ortelius, Thes. entre S. Weit & Clagenfurt, deux petites villes de la Carinthie, situées dans l'étendue de l'ancien Norique, une campagne spacieuse, couverte de ruines, & où l'on trouve d'anciens fragmens de marbre, des médailles & d'autres monumens d'antiquité. Les habitans du pays appellent ce lieu Solveldt, comme qui diroit le champ de sol. Ce pourroit être la ville Solva, dont fait mention la notice des dignités de l'empire. Edouard Brown, dans son voyage de Vienne, p. 174. est de ce sentiment.

Les Romains y envoyerent autrefois une colonie sous le nom de colonia Solvensis. On croit que Solvense - oppidum est aujourd'hui Solfeld ou Solveld, bourgade de la basse Carinthie, entre S. Weit & Clagenfurt. (D. J.)

SOLUS (Page 15:328)

SOLUS, (Géog. anc.) ville de Sicile, selon Pline, l. III. c. viij. Les habitans de ce lieu sont appellés Soluntini par Ciceron, & la ville se nomme encore Solunto ou Solanto. Solus est encore le nom d'un promontoire de la Lybie, sur la côte de la mer Atlantique, selon les périples d'Hannon & de Scylax. Il y avoit au sommet de ce promontoire tout couvert d'arbres un temple dédié à la Vengeance & à Neptune. (D. J.)

SOLUTION (Page 15:328)

SOLUTION, s. f. en Mathématique, est la réponse à une question, ou la résolution de quelque problème proposé. Voyez Résolution, Problème, &c.

Solution (Page 15:328)

Solution, s. f. en Physique, est la réduction d'un corps solide & ferme à un état fluide, par le moyen de quelque menstrue. Voyez Menstrue.

On confond quelquefois la solution avec ce que nous appellons autrement dissolution; cependant ce n'est pas la même chose, du - moins à tous égards. Voyez Dissolution.

Solution de continuité se dit de l'état d'un corps dont les parties ne sont plus continues, & sont séparées les unes des autres; par exemple, si on fait un trou au milieu d'une table, on dit alors qu'il y a solution de continuité dans les parties de cette table. (O)

Solution de continuité (Page 15:328)

Solution de continuité est un terme dont se servent les Chirurgiens, pour exprimer un dérangement qui arrive dans les parties du corps, par lequel leur cohésion naturelle est détruite, comme par une blessure ou autre cause. Voyez Continuité.

La solution de continuité est une division, désunion ou séparation des parties continues, c'est - à - dire des parties solides du corps. On lui donne un nom particulier, suivant la nature de la partie, la différence de la cause ou la maniere de l'application, comme plaie, rupture, fracture, piquure, ouverture, contusion, ulcere, corrosion, dilacération, exfoliation, carie, &c. Voyez Blessure, Rupture, Fracture , &c. (Y)

Solution (Page 15:328)

Solution, (Chimie.) la solution des corps en général est ou radicale ou superficielle. Nous disons qu'elle est radicale lorsque la composition du corps dissous est entierement détruite, & qu'il est par conséquent décomposé dans ses élémens, & en parties totalement dissimilaires. Nous disons au contraire qu'elle est superficielle, lorsque les molécules qui composent ce corps sont simplement séparées, & que ce corps est conséquemment divisé en parties similaires & tres - fines.

Nous avons différentes observations à faire sur la solution, les corps à dissoudre, les menstrues ou les dissolvans, & les différens moyens dont on se sert pour les dissolutions; tous les corps solides, les aggrégats, les mixtes, les composés & les décomposés, quelques liquides & demi - liquides, par exemple, les huiles, les baumes liquides naturels, &c. sont des corps que l'on dissout. On divise les menstrues en général, en aqueux, salins acides, salins alkalis fixes & volatils, inflammables, spiritueux & huileux, & en mixtes, par exemple, en aqueux - inflammables, acides - inflammables, salés - inflammables & salés - aqueux. Quelques - uns joignent à ces menstrues généraux un menstrue universel; cependant on doit le mettre, comme j'en ai averti ci - devant, au nombre des êtres imaginaires.

Les menstrues aqueux, tels que sont l'eau simple de fontaine & de riviere, l'eau de pluie & la rosée, les eaux pures distillées, & différens phlegmes, dissolvent les sels sur - tout, les mucilages, les gélées & les concrétions gommeuses. Les menstrues salins acides, par exemple, l'huile & l'esprit de vitriol, l'esprit de sel, de nitre, de vinaigre, de sucre, de miel, le vinaigre simple & distillé, &c. sont propres à dissoudre les corps terreux, pierreux, métalliques & demi - métalliques; les salins alkalis au contraire, comme le sel de tartre, les cendres gravelées, le nitre fixé, l'alkahest de Glaubert, l'huile de tartre par défaillance, l'esprit aqueux de sel ammoniac, &c. peuvent dissoudre les corps sulphureux, huileux, onctueux, gras, &c. & enfin les inflammables spiritueux, comme l'esprit - de - vin le mieux rectifié, & les autres esprits de cette nature brisent les soufres minéraux, néanmoins un peu contraints par les alkalis salins, de même que les concrets bitumineux, camphrés & résineux, les huiles éthérées, &c. & chargent leurs pores des molécules divisées de ces corps. Pour ce qui est des mixtes & des menstrues composés, tels que le vin, l'esprit - de - vin alkalisé, la liqueur aqueuse & vineuse de la terre foliée de tartre, l'esprit vineux de sel ammoniac, &c. il est facile de connoître & de déterminer la faculté qu'ils ont de dissoudre par celle de leurs simples menstrues, & par la raison singuliere de leur mixtion & de leur composition.

Les moyens dont on se sert avant la dissolution, ou pendant qu'elle se fait, se réduisent à la trituration, à la commixtion, à la dissection, à la fusion, la digestion, la coction, la distillation, la cohobation, &c.

On doit rapporter l'extraction à la solution, comme en étant une espece la plus usitée. En effet on en fait usage toutes les fois qu'il est question de dissoudre telle ou telle substance active dans les corps composés, & de la séparer des autres parties. On prépare par le moyen de la solution & de l'extraction non - seulement différentes teintures, les essences, les élixirs, les baumes liquides, les infusions, les extraits, les mucilages & les gelées; mais fort souvent on fait passer ces corps par la dissolution pour les faire ensuite passer par des précipitations, des calcinations, & d'autres opérations. Boerhaave, Chimie. (D. J.)

Solution (Page 15:328)

Solution, (Jurisprud.) signifie quelquefois payement, quelquefois il se prend pour décision, comme quand on dit la solution d'une question; quelquefois enfin il signifie cessation de quelque chose, comme dans les procès - verbaux des chirurgiens, lorsqu'en parlant d'une plaie ils disent qu'il y a solution de continuité, pour exprimer que les chairs sont ouvertes & séparées. (A)

SOLWAY (Page 15:328)

SOLWAY, (Géogr. mod.) en latin Itunoe, AEstuarium, golfe de la grande Bretagne, sur la côte occidentale de l'Ecosse, vers les confins de l'Angleterre. Ce golfe est fort couvert de bancs de sable, & sert [p. 329] de séparation entre la grande Bretagne & l'Ecosse.

Sur la pointe de terre qui est à l'issue du golfe, on voit une petite place nommée Bulnesse; ce n'est aujourd'hui qu'un village; autrefois c'étoit une ville que les Romains appelloient Blatum - Bulgium, peut - être du mot gaulois bulch, qui signifie séparation, parce qu'alors ce lieu étoit la tête d'une muraille que les Romains éleverent le long du rivage, jusque près de Carlisle; lorsque la mer est basse, on en voit encore quelques ruines. Il y avoit aussi dans cet endroit un port que la mer a insensiblement comblé par le sable qu'elle y a jetté. (D. J.)

SOLYMES, les (Page 15:329)

SOLYMES, les, Solymi, (Géog. anc.) peuples de l'Asie mineure dans la Lycie, selon Hérodote, qui veut que les Miliens ayent été autrefois appellés Solymi; mais Strabon place les Solymes dans la Pisidie. De son tems on voyoit encore près de Termesse dans la vallée de Bellérophon qui avoit dompté les Solymes, le tombeau de son fils Isandre, tué dans le combat. Pline, l. V. c. xxx. dit qu'Eratosthene comptoit les Solymes au nombre des peuples de l'Asie qui se trouvoient éteints. Il y avoit une colline de l'Asie mineure dans la Pisidie, au - dessus du promontoire Termessien, qui portoit le nom de Solyme, Solymus collis. Hésychius nomme aussi Solymi des peuples de la Scythie. (D. J.)

SOMACHE (Page 15:329)

SOMACHE, voyez Saumache & Saumatre.

SOMASCO (Page 15:329)

SOMASCO, (Géog. mod.) petite ville ou plutôt bourg d'Italie, sur les frontieres du Milanez & du Bergamasque, au diocèse de Milan. Ce bourg a donné l'origine & le nom à la congrégation des clercs réguliers qu'on appelle somasques. Cette congrégation commença en 1528, & ses clercs furent mis en 1568 au nombre des clercs religieux sous la regle de S. Augustin. Ils fleurissent en Italie. (D. J.)

SOMASQUE (Page 15:329)

SOMASQUE, s. m. (Gram. & Hist. ecclés.) religieux de la congrégation de S. Mayeul; ils sont sous la regle de S. Augustin. Ils ont été appellés somasques du lieu de leur chef - d'ordre Somaque, ville située entre Milan & Bergame.

SOMBRE (Page 15:329)

SOMBRE, adj. (Gram.) qui n'est pas assez éclairé de la lumiere du jour, & où l'on a peine à discerner les objets. On dit un lieu sombre, un tems sombre; & au figuré, une humeur sombre, un homme sombre, un air sombre.

SOMBRER sous voiles (Page 15:329)

SOMBRER sous voiles, (Marine.) on se sert de cette expression, lorsqu'un vaisseau étant sous voiles, est renversé par quelque grand coup de vent, qui le fait périr & couler bas.

SOMBRERAS, île de (Page 15:329)

SOMBRERAS, île de, (Géog. mod.) île d'Afrique, au nombre de trois, sur la côte de Guinée, au sud de la baie de Ste Anne; elles produisent du vin, de l'huile, du coton, du bois rouge pour la teinture, & des cannes de sucre. (D. J.)

SOMBRÉRO, île de (Page 15:329)

SOMBRÉRO, île de, (Géog. mod.) petite île qu'on range au nombre des Vierges à l'orient de S. Jean de Portorico. Cette île, quoique sous la domination des Espagnols, n'est fréquentée que par des pêcheurs; elle est ronde, plate sur ses bords, & relevée dans son milieu par une montagne ronde; la ressemblance qu'elle a avec un chapeau dont les bords sont rabattus lui a fait donner le nom de Sombréro, qui en espagnol signifie chapeau.

SOMBRIÉRO, le mont (Page 15:329)

SOMBRIÉRO, le mont, (Géog. mod.) montagne d'Afrique dans la basse Ethiopie, au pays de Benguela, & au couchant de la baie de ce nom. Elle est plate, & nommée par cette raison Klap - mats par les Hollandois, parce qu'à la voir de loin, elle imite en figure un bonnet de prêtre à trois angles. (D. J.)

SOME (Page 15:329)

SOME, s. f. (Marine chinoise.) vaisseau dont les Chinois se servent pour naviguer sur mer, & qu'ils nomment tchouen. Les Portugais ont appellé ces sortes de vaisseaux soma, sans qu'on sache la raison de cette dénomination.

Les somes (car nous avons francisé le mot portugais), ne peuvent point se comparer à nos vaisseaux européens, ni pour l'art de leur construction, ni pour leur grandeur, puisqu'ils ne portent guere au - delà de deux cens cinquante tonneaux, & s'il est vrai que la connoissance de la navigation soit fort ancienne chez les Chinois, il est certain qu'ils ne l'ont pas plus perfectionnée que leurs autres sciences.

Leurs tchouen ou somes ne sont à proprement parler que des barques plattes à deux mâts: ils n'ont guere que 80 à 90 piés de longueur; la proue coupée & sans éperon, est relevée en haut de deux especes d'ailerons en forme de corne, qui font une figure assez bizarre; la poupe est ouverte en - dehors, par le milieu, afin que le gouvernail y soit à couvert des coups de mer; ce gouvernail qui est large de 5 à 6 piés, peut s'élever & s'abaisser par le moyen d'un cable qui le soutient sur la poupe.

Ces vaisseaux n'ont ni artimon, ni beaupré, ni mâts de hune; toute leur mâture consiste dans le grand mât & le mât de misaine, auxquels ils ajoutent quelquefois un fort petit mât de perroquet, qui n'est pas d'un grand secours; le grand mât est placé assez près du mât de misaine, qui est fort sur l'avant; la proportion de l'une à l'autre, est communément comme 2 à 3. & celle du grand mât au vaisseau, ne va jamais au - dessous, étant ordinairement plus des deux tiers de toute la longueur du vaisseau.

Leurs voiles sont faites de natte de bambou ou d'une espece de cannes communes à la Chine, lesquelles se divisent par feuilles en forme de tablettes, arrêtée dans chaque jointure, par des perches qui sont aussi de bambou; en - haut & en - bas sont deux pieces de bois: celle d'en - haut sert de vergue: celle d'enbas, faite en forme de planche, & large d'un pié & davantage, sur cinq à six pouces d'épaisseur, retient la voile lorsqu'on veut la hisser, ou qu'on veut la ramasser.

Ces sortes de bâtimens ne sont nullement bons voiliers, ils tiennent cependant mieux le vent que les nôtres, ce qui vient de la roideur de leurs voiles, qui ne cedent point au vent; mais aussi comme la construction n'en est pas avantageuse, ils perdent à la dérive l'avantage qu'ils ont sur nous en ce point.

Ils ne calfatent point leurs somes & autres vaisseaux avec du goudron comme on fait en Europe; leur calfas est fait d'une espece de gomme particuliere, & il est si bon qu'un seul puits ou deux, à fonds de cale du vaisseau, suffit pour le tenir sec. Jusqu'ici ils n'ont eu aucune connoissance de la pompe.

Leurs ancres ne sont point de fer comme les nôtres; elles sont d'un bois dur & pesant, qu'ils appellent pour cela tie mou, c'est - à - dire bois de fer. Ils prétendent mal - à - propos que ces ancres valent beaucoup mieux que celles de fer, parce que, disent - ils, celles - ci sont sujettes à se fausser, ce qui n'arrive pas à celles de bois qu'ils emploient: cependant, pour l'ordinaire, elles sont armées de fer aux deux extrémités.

Les Chinois n'ont sur leur bord ni pilote, ni maître de manoeuvre; ce sont les seuls timonniers qui conduisent la some, & qui commandent la manoeuvre. Il faut avouer néanmoins qu'ils sont assez bons pilotes côtiers, mais mauvais pilotes en haute mer; ils mettent le cap sur le rumb qu'ils croient devoir faire, & sans s'embarrasser des élans du vaisseau, ils courent ainsi comme ils le jugent à propos. Voyez de plus grands détails dans l'histoire de la Chine, du pere du Halde. (D. J.)

SOMEN (Page 15:329)

SOMEN, (Géogr. mod.) lac de Suede, dans la Gothie. Il se décharge dans le fleuve Motala, à l'occident de Lindkoping. (D. J.)

SOMERTON (Page 15:329)

SOMERTON, (Géog. mod.) c'est - à - dire ville d'été, Sommer's - town; ce n'est cependant qu'un bourg

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