ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"320"> que j'invente, ce sont des signes tout établis, & par lesquels je détermine très - nettement la fondamentale d'un ton: mais ce ton une fois fixé, dites - moi, je vous prie, à votre tour, comment vous en appellez la tonique que j'appelle ut, & la seconde note que j'appelle , & la médiante que j'appelle mi, &c. car c'est là le point essentiel. Qu'on y réfléchisse bien, & l'on trouvera que rien n'est moins naturel que ce que les Musiciens françois appellent solfier au naturel. Cette prétendue nature n'est du - moins connue chez nul autre peuple. (S)

SOLI, ou SOLOS (Page 15:320)

SOLI, ou SOLOS, en Cilicie, (Géog. anc.) cette ville qui prit ensuite le nom de Pompeïopolis, étoit située sur la côte, entre les embouchures du Lamus & du Cydnus; Pomponius Mela, l. I. c. xiij. l'appelle Soloë, & dit qu'elle appartenoit aux Rhodiens; ses habitans sont appellés Solenses,par Diogene Laërce.

Soli étoit la patrie de Chrysippe, philosophe grec de la fecte des Stoïciens, disciple de Cleanthe, successeur de Zénon. Il a dit de la vertu, que l'action de la nature la faisoit naître par une espece de concomitance, & que cette même action produisoit par contre - coup la source des vices. C'est un beau principe sur l'existence du bien & du mal moral; Chrysippe mourut âgé de 73 ans dans la 143 olympiade.

Aratus poëte grec étoit aussi de Solos en Cilicie, & vivoit dans la 126 olympiade, 276 ans avant J. C. Il a composé deux poemes grecs qui tiennent entierement à l'Astronomie, les phénomenes & les prognostiques, DIOSME/IA. Cicéron avoit fait du premier une traduction en vers latins, dont il nous reste une grande partie. Grotius nous a donné une belle édition des phénomenes d'Aratus en grec & en latin, Lugd. Batav. 1600. in - 4°.

Crantor autre poëte grec, & philosophe de mérite, naquit pareillement à Solos en Cilicie. Il quitta son pays natal où il étoit admiré, pour se rendre à Athènes, & y devenir disciple de Xénocrate avec Polemon. Ce dernier ayant succédé à Xénocrate dans l'académie vers la fin de la 116 olympiade, eut la gloire de voir au nombre de ses écoliers, le même Crantor qui avoit été autrefois son condisciple. Il passa pour l'un des piliers de la secte platonique; & si vous voulez connoître quel cas on en faisoit, vous n'avez qu'à lire ces deux vers d'Horace, epist. 2. l. I. v. 3. qui dit:

Qui quid sit pulchrum, quid justum, quid utile, quidnon,

Plenius ac melius Chrysippo & Crantore dicit.

Ce philosophe fit un livre de la consolation qui s'est perdu, & qu'on estimoit beaucoup. On admire principalement son traité du deuil, dit Diogène de Laërce; c'étoit là, sans doute, le titre de l'ouvrage de notre filicien. Nous apprenons de Plutarque, que ce philosophe mit ce livre au jour pour consoler Hippoclès, qui avoit perdu ses enfans; Cicéron tira beaucoup de choses de ce traité quand il composa un semblable livre. Crantor mourut d'hydropisie dans un âge fort avancé, & laissa à son ami Arcéfilas tout son bien, qui montoit à douze talens, environ cinquantetrois mille livres de notre monnoie.

Enfin, Cléarque disciple d'Aristote, & célebre péripatéticien, étoit de Solos en Cilicie. De plusieurs ouvrages qu'il composa, il ne reste qu'un fragment de son traité sur le sommeil. C'est de son art d'aimer, qu'Athénée a pris ce qu'il dit, l. XIII. des honneurs que Gygés roi de Lydie, fit à une courtisane dont il étoit amoureux. (Le chevalier de Jaucourt.)

Soli (Page 15:320)

Soli, ou Solon, ou Soler, en Cypre, (Géog. anc.) ville de l'île de Cypre, sur la côte septentrionale; Strabon qui en fait deux athéniens, Apamas & Phalerus, les fondateurs, la place auprès de la ville d'Arsinoé. Elle avoit auparavant le nom d'Epéa, quoiqu'à proprement parler, Epéa fût une autre ville bâtie par Démophoon, fils de Thésée, près de la riviere de Clarius dans un quartier raboteux & infertile.

Philocyprus qu'Hipparque appelle Cypranor, en étoit le roi, lorsque Solon y arriva. Ce sage philosophe, la voyant si mal située, conseilla au roi de transporter sa cour en une fort belle plaine qui étoit au - dessous, d'y bâtir une plus grande & plus belle ville, & d'en accompagner la structure de plus de justesse & d'ornement.

Le projet de Solon fut exécuté avec beaucoup d'exactitude; & dès qu'on fut en état d'en jetter les fondemens, après avoir fait les préparatifs nécessaires, il se chargea du soin de la peupler. Sa présence y attira beaucoup de monde; de sorte qu'elle ne fut pas plutôt bâtie, qu'on la vit presque remplie d'habitans. Philocyprus de son côté ne manqua pas de reconnoissance. Il voulut qu'on appellât la ville Solon, Soli, ou Solos, pour conserver dans son pays la mémoire de ce grand homme & de ses bienfaits. Ce prince laissa un fils, appellé Aristocyprus, qui lui succéda à la couronne, bien qu'il ne vécût pas longtems après lui; car il fut tué dans un combat contre les Perses, du tems du roi Darius.

La ville de Soli fut aussi assiégée par les Perses, trois cens six ans avant la naissance du Sauveur du monde, & tint plus long - tems qu'aucune ville de Cypre: mais elle fut enfin prise au cinquieme mois, après qu'on en eût sappé les murailles par les fondemens.

Cette ville avoit un port, un temple de Vénus & d'Isis, & une riviere nommée apparemment Clarius; Minerve y étoit aussi adorée, & ses prêtres se nommoient hypeccaustrii. Outre les rois que j'ai nommés, Athénée fait mention d'Eunostus, que Solon célebra plus qu'aucun autre dans ses vers.

Cette ville n'est à présent qu'un village appellé Soléa, situé au côté septentrional de l'île, entre les caps de Cormachiti & d'Alexandrette, à sept lieues de Baffo. Strabon place au - dessus de Soli l'ancienne ville de Liménia, & au - dessous le cap de Crommyon, ou de Cormachiti. (Le Chevalier de Jaucourt.)

SOLICINIUM (Page 15:320)

SOLICINIUM, (Géog. anc.) lieu d'Allemagne, dont parle Ammien Marcellin, l. XXVII. c. x. C'est, selon Herold, Solmi; selon Lazius, Bretten; & selon Cluvier, Sultz.

SOLICOQUE (Page 15:320)

SOLICOQUE, voyez Squille.

SOLID AIRE (Page 15:320)

SOLID AIRE, (Jurisprud.) se dit de ce qui emporte une obligation de payer la totalité d'une dette commune à plusieurs personnes; l'obligation est solidaire, quand chacun des obligés peut être contraint pour le tout. Il en est de même d'un cautionnement solidaire, c'est - à - dire, lorsque l'on a stipulé que chacune des cautions sera tenue pour le tout. Voyez ciaprès Solidité. (A)

SOLID AIREMENT (Page 15:320)

SOLID AIREMENT, adv. (Gram. & Jurisprud.) signifie le droit que l'on a de contraindre chacun de plusieurs co - obligés à acquitter seul pour le tout une dette commune, sauf son recours contre ses co - obligés pour leur part & portion. Voyez ci - après Solidité. (A)

SOLID ARITÉ (Page 15:320)

SOLID ARITÉ, s. f. (Commerce.) c'est la qualité d'une obligation où plusieurs débiteurs s'engagent à payer une somme qu'ils empruntent ou qu'ils doivent; en sorte que la dette totale soit exigible contre chacun d'eux, sans que celui au profit duquel l'obligation est faite, soit obligé de discuter les autres, & l'un plutôt que l'autre. Dictionnaire du Commerce. (D. J.)

SOLIDE (Page 15:320)

SOLIDE, s. m. en Géométrie, est une portion d'étendue qui a les trois dimensions, c'est - à - dire, lon<pb-> [p. 321] gueur, largeur, & profondeur. Voyez Dimension.

Ainsi, comme tous les corps ont les trois dimensions, solide & corps sont souvent employés comme synonymes. Voyez Corps.

Un solide est terminé ou compris par un ou plusieurs plans ou surfaces, comme une surface est terminée par une ou plusieurs lignes. Voyez Surface & Ligne.

Les solides réguliers sont ceux qui sont terminés par des surfaces régulieres & égales.

Sous cette classe sont compris le tétrahedre, l'hexahedre ou cube, l'octahedre, le dodécahedre, & l'icosahedre. Voyez ces mots, & Régulier, &c.

Les solides irréguliers sont tous ceux auxquels on ne peut pas appliquer la définition des solides réguliers. Tels sont le cylindre, le cône, le prisme, la pyramide, le paraléllépipede, &c. Voyez Cylindre, Cône, &c.

La cubature d'un solide est la mesure de l'espace qui est renfermé par ce solide. Voyez Cubature & Solidité.

Un angle solide est composé de trois angles plans, ou davantage, qui se rencontrent en un point. Voyez Angle; ou autrement, un angle solide comme B, (Planche géom. fig. 30.) est l'inclinaison de plus de deux lignes, A B, B C, B F, qui se rencontrent au même point B, & qui sont dans des plans différens.

Ainsi les angles solides, pour être égaux, doivent être contenus sous un nombre égal de plans égaux, de plans disposés de la même maniere.

La somme de tous les angles plans qui composent un angle solide, est toujours moindre que 360°. autrement ils constitueroient le plan d'un cercle, & non pas un solide. Voyez Angle.

Figures solides semblables, voyez Semblable.

Bastion solide, voyez Bastion.

Lieu solide, voyez Lieu.

Les nombres solides, sont ceux qui naissent de la multiplication d'un nombre plan par un autre nombre quelconque.

Ainsi 18 est un nombre solide, formé du nombre plan 6, multiplié par 3, ou de 9 multiplié par 2. Voyez Nombre. Chambers. (E)

Solide hyperbolique aigu (Page 15:321)

Solide hyperbolique aigu, est un solide formé par la révolution de l'arc A M, fig. 20. sect. con. d'une hyperbole équilatere autour de son asymptote. Par cette révolution, il se forme une espece de fuseau infiniment long, & cependant Torricelli qui lui a donné ce nom, a démontré évidemment qu'il est égal à un solide ou corps fini. (O)

Solide (Page 15:321)

Solide, adj. (Alg.) problème solide est un problème où l'équation monte au troisieme degré; on l'appelle problème solide, parce que l'inconnue y est élevée à la troisieme puissance, laquelle représente un produit de trois dimensions. Voyez Dimensions. (O)

Solide (Page 15:321)

Solide, adj. en Physique se dit d'un corps dont les petites parties sont unies ensemble, de sorte qu'une force d'un certain degré ne les divise & ne les sépare pas les unes des autres. Voyez Solidité.

On nomme ces corps solides, par opposition à fluides. Voyez Fluide, Fluidité, &c.

Cependant on peut dire dans un autre sens, que tous les corps sont solides, en entendant la solidité de l'impénétrabilité. Les corps solides ou impénétrables qui sont l'objet de la Physique, sont distingués par là des corps simplement étendus, ou considérés avec leurs dimensions, & qui sont l'objet de la Géométrie. Voyez Corps.

Solide (Page 15:321)

Solide, en Anatomie, signifie les parties du corps continues & contenantes, ainsi appellées par opposition aux fluides & aux parties contenues du corps. Voyez Corps, Partie & Fluide.

Les solides sont les os, les cartilages, les ligamens, les membranes, les fibres, les muscles, les tendons, les arteres, les veines, les nerfs, les glandes, les vaisseaux lymphatiques, les veines lactées, &c. Voyez Os, Cartilage, &c.

Nonobstant le grand nombre & l'apparence des parties solides du corps; nous trouvons par le secours du microscope, des injections, des vesicatoires, des atrophies, &c. que les parties solides sont excessivement petites & peu considérables, en comparaison des fluides. Au contraire, on peut presque démontrer par la considération du progrès & de la génération des vaisseaux, & par la résolution des plus grands vaisseaux dans les plus petits qui les constituent, que toute la masse des solides dans le corps, est composée des fibres, d'un tissu cellulaire & d'une substance gélatineuse qui en sont les élémens communs. Voyez Fibres, Tissu cellulaire & Gélatineux.

En effet, toute la masse des solides aussi - bien que des fluides, si on en excepte seulement un petit germe ou animalcule, procéde d'un fluide bien subtile, qui ne differe point du suc des nerfs, comme l'a fait voir Malpighi dans son traité de ovo incubato. Voyez OEuf.

Le blanc de l'oeuf ne nourrit jamais, jusqu'à ce que l'incubation ait détruit son épaisseur naturelle, & qu'il ait passé par un grand nombre de degrés de fluidité avant de devenir assez subtil pour entrer dans les petites vésicules du germe. Les solides d'abord mous & plus tendres, procedent de cette humeur subtile & passent par une infinité de degrés intermédiaires avant que d'arriver à leur plus grande solidité. Voyez Génération.

Par conséquent tous les solides dans nos corps (à moins qu'on ne soit assez minutieux pour en excepter le premier germe) ne different des fluides dont ils ont été formés, que par leur repos, leur cohésion & leur figure; & une particule fluide deviendra propre à former une partie d'un solide, si - tôt qu'il y aura une force suffisante pour opérer son union avec les autres parties solides. Voyez Nutrition & Accroissement.

Solide (Page 15:321)

Solide, s. m. (Architect.) nom commun & à la consistance d'un terrein sur lequel on fonde, & au massif de maçonnerie de grosse épaisseur, sans vuide au - dedans.

On nomme encore solide, toute colonne ou obélisque fait d'une seule pierre. Et on appelle angle solide, une encoignure dite vulgairement carne. Daviler. (D. J.)

SOLIDITÉ (Page 15:321)

SOLIDITÉ, s. f. en Géométrie, est la quantité d'espace contenue sous un corps solide. Voyez Cubature.

On a la solidité d'un cube, d'un prisme, d'un cilyndre ou d'un parallélépipède, en multipliant la base par la hauteur. Voyez Cube, Prisme, Cylindre , &c.

La solidité d'une pyramide ou d'un cône, se détermine en multipliant ou la base entiere par la troisieme partie de la hauteur, ou la hauteur entiere par la troisieme partie de la base. Voyez Pyramide & Cône.

Trouver la solidité de tout corps irrégulier. Mettez le corps dans un vase paaallélépipède, & versezy de l'eau ou du sable jusqu'en B, Pl. Géom. fig. 32. alors ôtez - en le corps, & observez à quelle hauteur l'eau ou le sable est placé, quand le corps est ôté, comme A C. Otez A C de A B, le reste sera B C; ainsi le corps irrégulier est réduit à un parallélépipède, dont la base est F C G E & la hauteur B C pour trouver la solidité de ce parallélépipède. Voyez Parallélépipède.

Supposez, par exemple, AB=8 & AC=5: alors BC sera=3: de plus, supposez DB=12, BE=42

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