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SOCOTH - BÉNOTH (Page 15:260)
SOCOTH - BÉNOTH, (Critique sacrée.) idole des Babyloniens, dont il est fait mention au IV. liv. des rois, chap. xvij. 30. Elle fut apportée dans la Palestine par les Babyloniens transférés en Samarie. Ce mot socoth - bénoth signifie le tabernacle des filles; & la plûpart des meilleurs critiques ont adopté l'opinion de Selden, que c'est le nom du temple dédié à la Vénus de Babylone, où les filles s'assembloient pour se prostituer en l'honneur de cette déesse; nous apprenons ces particularités d'Hérodote.
Il y a, dit cet ancien historien, chez les Babyloniens, comme dans l'île de Chypre, une coutume honteuse, c'est que toutes leurs femmes sont obligées une fois dans leur vie de venir au temple de Vénus, & d'y accorder leurs faveurs à quelqu'un des étrangers qui s'y rendent de leur côté pour en jouir. Il arrive seulement que les femmes qui ne veulent pas se prostituer, se tiennent près du temple de la déesse dans leurs propres chars sous des lieux voûtés, avec leurs domestiques près d'elles; mais la plûpart, magnifiquement parées & couronnées de fleurs, se reposent ou se promenent dans le palais de Vénus, attendant avec impatience que quelque étranger leur adresse ses voeux.
Ces étrangers se trouvent en foule dans différentes
allées du temple, distinguées chacune par des
cordeaux; ils voyent à leur gré l'assemblée de toutes
les Babyloniennes, & chacun peut prendre celle qui
lui plaît davantage. Alors il lui donne une ou plusieurs
pieces d'argent, en disant,
Les femmes qui sont belles ne demeurent pas longtems dans le temple de Vénus, mais celles qui ne sont pas savorisées des graces de la nature y font quelquefois un sejour de quelques années, avant que d'avoir eu le bonheur de satisfaire à la loi de la déesse; car elles n'osent retourner chez elle qu'avec la gloire de ce triomphe.
Strabon confirme en deux mots le récit d'Hérodote. C'est la coutume, dit - il, des Babyloniennes de chercher à devenir la conquête de quelque étranger. Dans ce dessein, elles accourent en foule extrèmement parées dans le temple de Vénus; l'étranger jette de l'argent à celle qui lui plaît, l'emmene hors du temple & couche avec elle; mais l'argent qu'il lui donne est consacré à la déesse.
Il semble que Baruch fasse allusion à cette pratique
infâme, dans le chap. vj. vers. 42. & 43. de ses prophétie:
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