ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"132"> nombre de Calvinistes qui s'y retirerent dans les derniers siecles, comme dans un lieu de retraite. (D. J.)

SEVER Saint (Page 15:132)

SEVER Saint, (Géog. mod.) ou Saint - Sever - Cap, pour le distinguer de Saint - Sever de Rustan. Saint - Sever - Cap est une petite ville de France, dans la Gascogne, au diocèse d'Aire, sur l'Adour, à 6 lieues au nord - ouest d'Aire, & à 155 de Paris. Il y a une sénéchaussée du ressort d'Acqs, & une abbaye d'hommes, ordre de Saint Benoît, fondée l'an 993. Long. 17. 44. latit. 43. 40.

Saint - Sever de Rustan, est une autre petite ville de France dans le Bigorre, au diocèse d'Auch, & à deux lieues de Tarbes, sur l'Arros, avec une abbaye d'hommes, ordre de Saint Benoît, unie à la congrégation de Saint Maur. Long. 17. 37. latit. 43. 8.

D. Martianay, bénédictin de la congrégation de Saint Maur, naquit à Saint - Sever - Cap en 1647, & mourut à Paris en 1717. Il a donné une nouvelle édition des oeuvres de Saint Jérôme, & un grand nombre d'autres ouvrages, dans lesquels il regne plus d'érudition que de jugement & de saine critique. Sa vie de Magdelaine du Saint Sacrement, qu'il mit au jour à Paris en 1711, est aussi ridicule qu'aucune de celles qui se trouvent dans les légendes. (D. J.)

SEVERAC le chatel (Page 15:132)

SEVERAC le chatel, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourgade de France, dans le Rouergue, élection de Milhaud; cette bourgade est aujourd'hui toute dépeuplée. (D. J.)

SEVERAK (Page 15:132)

SEVERAK, (Géog. mod.) ville de la Turquie en Asie, sur la route d'Alep à Tauris, par Diarbekir & Van. (D. J.)

SEVERE (Page 15:132)

SEVERE, adj. (Gram.) observateur scrupuleux des lois. Il se dit des choses & des personnes. Il est juge severe; il a le goût severe.

SÉVÉRIE (Page 15:132)

SÉVÉRIE, (Géog. mod.) province de l'empire Russien, dans la Moscovie, avec titre de duché; c'est une province remplie de forêts; la partie méridionale en a une seule, qui est longue de vingt - quatre lieues d'Allemagne, & la partie septentrionale n'est pas moins couverte de bois. La sévérie est bornée au nord par les duchés de Smolensko & de Moscou, au midi par le pays des Cosaques, au levant par le même pays & la principauté de Vorotink, & au couchant par le duché de Czernigove. Ses principales rivieres sont la Dubiecza, la Dezna & la Nezin. Sigismond III. s'empara de cette province en 1611. Le czar Alexis la recouvra en 1654; & depuis ce tems - là, elle est restée à l'empire de Russie, comme faisant partie du duché de Smolensko. Novogrodek en est la capitale. (D. J.)

SEVERINO san (Page 15:132)

SEVERINO san, (Géog. mod.) il y a deux villes de ce nom en Italie, dans le royaume de Naples. La premiere est entre des collines, à six milles de Tolentin, à seize de Macerata, & à douze de Camerino. Elle a été bâtie en 1198, près des ruines de l'ancienne Septempeda, que les Goths avoient détruite en 543. Son évêché est suffragant de Fermo, & a été érigé par Sixte V. en 1586. Long. 30. 54. latit. 43. 10.

La seconde San - Severino est dans la principauté citérieure, au nord de la ville de Salerne, près de la riviere de Sarno. Elle appartient au prince d'Avellino de la maison Caraccioli. (D. J.)

SÉVÉRITÉ, RIGUEUR (Page 15:132)

SÉVÉRITÉ, RIGUEUR, (Synonym.) la sévérité se trouve principalement dans la maniere de penser & de juger; elle condamne facilement & n'excuse pas. La rigueur se trouve particulierement dans la maniere de punir; elle n'adoucit pas la peine & ne pardonne rien.

Les faux dévots n'ont de sévérité que pour autrui; prêts à tout blâmer, ils ne cessent de s'applaudir eux<cb-> mêmes. La rigueur ne paroît bonne que dans les occasions où l'exemple seroit de la plus gran de conséquence: par - tout ailleurs on doit avoir beaucoup d'égard à la foiblesse humaine.

L'usage a consacré les mots rigueur & sévérité à de certaines choses particulieres. On dit la sévérité des moeurs, la rigueur de la raison. La sévérité des femmes, selon l'auteur des maximes, est un ajustement & un fard qu'elles ajoutent à leur beauté. Dans ce sens, le mot rigueurs au pluriel répond à celui de sévérité. Il s'emploie fort bien en poésie pour les destins. Brébeuf a dit:

L'une & l'autre fortune a d'égales rigueurs, Et l'affront des vaincus est un crime aux vainqueurs. (D. J.)

SEVERO san (Page 15:132)

SEVERO san, (Géog. mod.) petite ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Capitanate, à vingt - quatre milles au couchant de Mansrédonia. Son évêché, auquel on a uni celui de Civitare, releve du saint siege. Long. 32. 56. latit. 41. 40. (D. J.)

SEVÉRONDE (Page 15:132)

SEVÉRONDE, s. f. (Charpenter.) c'est la saillie d'un toît sur la rue, ou si l'on veut, le bas de la couverture d'une maison. On dit aussi subgronde. (D. J.)

SEVERUS - MONS (Page 15:132)

SEVERUS - MONS, (Géog. anc.) montagne d'Italie, dans la Sabine, Virgile en parle au VII. livre de l'Enéïde, vers 713.

Qui tetricoe horrentes rupes, montemque Severum, Casperiamque colunt.

Severus, dit Festus, est le nom propre de cette montagne, qui selon Léander, conserve encore cet ancien nom, car il veut qu'on la nomme monte - Severo. (D. J.)

SÉVICES (Page 15:132)

SÉVICES, (Jurisprud.) du latin soevitia, est un terme usité au palais, pour exprimer les traitemens in humains que l'on fait souffrir à quelqu'un.

On joint ordinairement ensemble les termes de sévices & mauvais traitemens, quoique celui de sévices soit le plus fort.

Pour ordonner la séparation de corps entre mari & femme, il faut qu'il y ait des sévices de la part du mari; ces sévices se mesurent à la qualité des personnes, à leur éducation, & à leur maniere ordinaire de vivre; entre gens de basse condition, il faut des faits plus graves qu'entre gens qui ont plus de sentimens & de délicatesse. Voyez Séparation. (A)

SEVIE (Page 15:132)

SEVIE, s. f. (Marine) sorte de petit bâtiment flamand.

SEUIL (Page 15:132)

SEUIL, s. m. (Archit.) c'est la partie inférieure d'une porte, ou la pierre qui est entre ses tableaux; elle ne différe du pas qu'en ce qu'elle est arrasée d'après le mur. Le seuil a quelquefois une feuillure pour recevoir le battement de la porte mobile. (D. J.)

Seuil (Page 15:132)

Seuil d'écluse, (Archit. hydraul.) piece de bois qui étant posée de travers, entre deux poteaux au fond de l'eau, sert à appuyer par le bas, la porte ou les aiguilles d'une écluse, ou d'un pertuis.

Seuil de pont - levis, grosse piece de bois avec feuillure, arrêtée au bord de la contr'escarpe d'un fossé, pour recevoir le battement d'un pont - levis, quand on l'abbaisse. On l'appelle aussi sommier. (D. J.)

SÉVILLE (Page 15:132)

SÉVILLE, (Géog. mod.) ville d'Espagne, capitale de l'Andalousie, sur la rive gauche du Guadalquivir, à 16 lieues au nord ouest de Grenade, & à 88 au sud - ouest de Madrid.

Elle est une des premieres, des plus belles, & des plus considérables villes d'Espagne, à tous égards; elle porte le titre de cité royale, & de capitale d'un beau royaume; elle tient le premier rang dans l'église des vastes états espagnols, par la dignité de métropole dont sa cathédrale est revêtue; le commerce y fleurit par sa situation sur le Guadalquivir, [p. 133] près de la mer; les flotes des Indes viennent y apporter l'or & l'argent du nouveau monde, & on y convertit ces métaux en monnoie.

Elle est située dans une belle & vaste plaine à perte de vue, qui lui donne ses fruits & les riches toisons de ses brebis. Un aqueduc de six lieues de long, ouvrage des Maures qui subsiste encore, fournit de l'eau à tous ses habitans.

Elle est de figure ronde, ceinte de hautes murailles flanquées de tours, avec des barbacanes, & fermées de douze portes. On distingue entre ses fauxbourgs, celui de Triana, situé à l'autre bord du fleuve, où on passe de la ville sur un pont de bateaux. Long. suivant Cassini, 11. 21. 30. latit. 37. 36.

Séville portoit dans l'antiquité le nom d'Hispalis: les Maures, qui n'ont point de p, ont fait Isbitia, & de - là est venu par corruption le nom Sévilla; comme c'est de nos jours une des plus riches ville d'Espagne, c'étoit aussi la plus opulente ville des Maures; Fer dinand III. roi de Castille & de Léon, en fit la conquête en 1248. & elle ne retourna plus à ses anciens maîtres. La mort qui termina la vie de ce prince quatre ans après, mit fin à ses brillans exploits.

Les maisons de cette ville sont toujours construites à la moresque, & mieux bâties que celles de Grenade & de Cordoue; mais les rues sont étroites & tournantes. Les églises y sont fort riches; la cathédrale est en particulier la plus belle église, & la plus régulierement bâtie qui soit dans toute l'Espagne; sa voute, extrémement élevée, est soutenue de chaque côté, par deux rangs de piliers; elle est longue de 175 pas, & large de 80. Son clocher est d'une hauteur extraordinaire, bâti tout entier de briques, percé de grandes fenêtres, qui donnent du jour à la montée; il est composé de trois tours l'une sur l'autre, avec des galeries & des balcons; l'escalier a la montée si douce, qu'on peut la parcourir en mule & à cheval, jusqu'au plus haut, d'où l'on découvre toute la ville & la campagne.

L'archevêque de Séville, dont le siege est fort ancien, a pris quelquefois le titre de primat d'Espagne; on prétend que ce prélat a plus de cent mille ducats de revenu; la fabrique de l'église en a trente mille, & quarante chanoines ont chacun trente mille réaux.

La plûpart des autres églises de Séville sont belles, & particulierement celles qu'on voit dans quelques maisons religieuses; on y compte 85 bénéfices, & plus de trois mille chapelles; l'église de S. Salvador, qui servoit autrefois de mosquée aux Maures, est par conséquent bâtie à la moresque, c'est - à - dire qu'elle est faite en arcades, soutenues par des piliers qui forment plusieurs portiques.

L'université de Séville a été fondée en 1531. par Roderique Fernandez de Santaella, savant espagnol de son tems; ensuite les rois d'Espagne lui ont accordé les mêmes privileges qu'à celle de Salamanque, d'Alcala, & de Valladolid; elle a toujours pour patron quelque grand seigneur espagnol, qui pour cela ne la fait pas fleurir davantage.

Au midi de la ville, près de l'église cathédrale, est le palais royal, nommé alcaçar, bâti en partie à l'antique par les Maures, & en partie à la moderne par le roi D. Pedro, surnommé le cruel; mais l'antique est infiniment plus beau que le moderne. On donne à ce palais un mille d'étendue; il est flanqué de tours, qui sont faites de grosses pierres taillées en quarré.

La bourse où les marchands s'assemblent, est derriere l'église cathédrale; elle est faite en quarré, d'ordre toscan, & composée de quatre corps de logis: chaque façade a deux cens piés de longueur avec trois porses & dix - neuf fenêtres à chaque étage: elle a deux étages, dont l'un sert pour les consuls; les appartemens sont de grandes salles lambrissées, où les marchands traitent ensemble des affaires du commer<cb-> ce; ce bâtiment, commencé en 1584, & qui n'a été fini que soixante ans après, a couté prodigieusement, puisque l'achat de l'emplacement seul, fut payé soixante & cinq mille ducats.

A l'entrée du fauxbourg nommé Triana, est le cours, où toute la ville va prendre le frais en été; il est fait comme un jeu de mail double, partagé en deux allées de grands arbres, avec de petits fossés pleins d'eau.

La boucherie, par une plus sage politique que celle de Paris, est hors de la ville; mais par une dé licatesse de luxe, également cruelle & cffrénée, on prend soin avant que d'égorger les boeufs, de les faire combattre contre les dogues, afin que leur chair en soit plus tendre.

En rentrant dans la ville par le pont de bateaux, on voit à l'entrée du port, qui est spatieux, le long du bord du Guadalquivir, une grande place nommée l'Arénal, la maison de l'or, où l'on décharge les effets, & où l'on met l'or & l'argent qui viennent des Indes. Cette maison a un grand nombre d'officiers qui tiennent registre de toutes les marchandises qui arrivent du Nouveau - monde, ou qu'on y porte.

On compte plus de cent hôpitaux dans Séville, la plûpart richement dotés; il y en a un où l'on donne à chaque malade ses mets particuliers, selon l'ordonnance des médecins; les gentilshommes, les étudians de l'université, y sont reçus, & ont les uns & les autres, des chambres séparées; c'est une fort belle institution.

Enfin Séville est une ville d'Espagne des plus dignes de la curiosité des voyageurs; elle est moins peuplée que Madrid, mais plus grande & plus riche; aussi fournit - elle seule au roi un million d'or par an. Le pays dans lequel elle est située, est extrémement fertile en vin, en blé, en huile, & généralement en tout ce que la terre produit pour les besoins, ou pour les délices de la vie. Le Guadalquivir lui fournit du poisson, & la marée qui remonte deux lieues au - dessus de Séville, y jette entr'autres, quantité d'aloses & d'esturgeons; cependant tout ce beau pays, & la ville même, peuvent être regardés comme déserts, en comparaison du tems des Maures; on en sera bien convaincu si l'on lit l'histoire d'Espagne, sous le regne du roi Ferdinand.

Le commerce des Indes & de l'Afrique, fait qu'on se sert beaucoup à Séville d'esclaves qui sont marqués au nés, ou à la joue; on les vend & on les achete à prix d'argent, comme des bêtes, & on les fait travailler de même, sans que le christianisme qu'ils embrassent, serve à rendre leur sort plus heureux.

Je n'entrerai pas dans d'autres détails sur Séville, parce qu'on peut s'en instruire dans plusieurs ouvrages traduits en françois; mais il faut que je parle de quelques hommes célebres dans les lettres, dont elle a été la patrie.

Avenzoar (Abu Merwan Abdalmalck Ebn Zohr), célebre médecin arabe, qui slorissoit dans le xij siecle; Léon l'afriquain place sa mort à 92 ans, dans l'année 564 de l'hégire, qui tombe à l'an 1167 - 8. de J. C. Né dans la medecine, & d'une famille de médecin, il eut pour maître Averroës, & exerça son art avec beaucoup de gloire dans Séville sa patrie. Il rejetta les vaines superstitions des astrologues, suivit principalement Galien dans sa théorie, & a cependant inséré dans ses écrits des choses particulieres, dont il parle d'après sa propre expérience. Son ouvrage intitulé, Tagassir filmadavat waltadhir, qui contient des regles pour les remedes & la diete dans la plûpart des maladies, a été traduit en hébreu l'an de J. C. 1280. & de l'hébreu en latin, par Paravicius.

Alcasar (Louis de), jésuite, a fait un ouvrage sur l'apocalypse, qui passe pour un des meilleurs des catholiques romains; il est intitulé, Vestigatio arcani

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