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On se sert assez communément du mot de situation pour les affaires, le rang ou la fortune, & de celui d'état pour la santé.
Le mauvais état de la santé est un prétexte assez ordinaire dans le monde, pour éviter des situations embarrassantes ou désagréables.
La vicissitude des événemens de la vie fait souvent que les plus sages se trouvent dans de tristes situations; & que l'on peut être réduit dans un état déplorable, après avoir long - tems vécu dans un état brillant. Girard Synonymes. (D. J.)
Situation (Page 15:232)
M. Leibnitz parle dans les actes de Leipsic d'une espece particuliere d'analyse, qu'il appelle analyse de situation, sur laquelle on pourroit établir une sorte de calcul.
Il est certain que l'analyse de situation est une
chose qui manque à l'algebre ordinaire. C'est le défaut
de cette analyse, qui fait qu'un problème paroît
souvent avoir plus de solutions qu'il n'en doit
avoir dans les circonstances limitées où on le considere.
Par exemple, qu'on propose de mener par l'angle
C, sig. 12. Alg. d'un quarré A B C D une ligne
F C G, qui soit terminée par les côtés A D & A B
prolongés, & qui soit égale à une ligne donnée
L M. Il est certain que ce problème ainsi proposé
n'a que deux solutions, & qu'on ne peut mener par
le point C plus de deux lignes E C H, G C F qui satisfassent
à la question. Cependant si on réduit ce problème
en équation en prenant A G pour inconnue,
on trouvera qu'il monte au quatrieme degré. Voyez
l'application de l'Algebre à la Géométrie de M. Guisnée, & le neuvieme livre de sections coniques de M. de
l'Hôpital, d'où il s'ensuit que le problème a quatre
solutions; & il en a quatre en effet, parce qu'on peut
faire passer par le point C deux lignes C O, C Q, dont
les parties O P, Q R, terminées par les côtés A D
& A B (prolongées ou non) soient égales à la ligne
donnée L M; ce qui différentie les lignes O P &
Q R d'avec les lignes G F, E H; c'est que les extrémités
de ces deux - ci se trouvent sur les côtés A D
& A B prolongés vers H & vers F, au - lieu que O P a
une de ses extrémités sur A D non - prolongé, & l'autre
sur A B prolongé vers O; & de même Q R a l'une
de ses extrémités sur A B non - prolongée, & l'autre
sur A D prolongée vers Q. Le calcul algébrique ne
peut exprimer autre chose que la condition que les
extrémités G, F, E, H, soient sur A D & A B prolongées
ou non; & voilà pourquoi le calcul donne
quatre solutions du problème. Il est vrai que cette
abondance de l'algebre qui donne ce qu'on ne lui
demande pas, est admirable & avantageuse à plusieurs
égards, mais aussi elle fait souvent qu'un problème
qui n'a réellement qu'une solution en prenant
son énoncé à la rigueur, se trouve renfermé dans
une équation de plusieurs dimensions, & par - là ne
peut en quelque maniere être résolu. Il seroit à souhaiter
que l'on trouvât moyen de faire entrer la situation dans le calcul des problèmes: cela les simplifieroit
extrèmement pour la plûpart; mais l'état &
la nature de l'analy se algébrique ne paroissent pas le
permettre. Voyez sur cela mon traité de dynamique,
seconde édition, article 176; voyez aussi l'article
Dans le tome VIII. des Mémoires de l'académie de Petersbourg, on trouve un mémoire de M. Euler, qui a pour titre, Solutio problematis ad Geometriam situs pertinentis, c'est - à - dire solution d'un problème qui a rapport à la Géométrie des situations. Mais on ne voit dans ce mémoire rien qui ait rapport à l'analyse de situation dont nous parlons; il s'agit seulement de sa<cb->
Situation (Page 15:232)
Au milieu de toutes les considérations qui nous divisent & qui nous déchirent, nous semblons céder à des intérêts où nous inclinons le moins, notre vertu ne nous assure jamais plus que lorsque notre foiblesse gagne de son côté plus de terrein: c'est alors que le poëte qui tient dans sa main le secret de nos démarches, est fixé par ses regles sur le parti qu'il doit nous faire prendre, & tranche d'après elle sur notre destinée.
C'est dans le Cid qu'il faut chercher le modele des situations. Rodrigue est entre son honneur & son amour, Chimene est entre le meurtrier de son pere & son amant; elle est entre des devoirs sacrés & une passion violente; c'est de là que naissent des agitations plus intéressantes les unes que les autres; c'est là où s'épuisent tous les sentimens du coeur humain, & toutes les oppositions que forment deux mobiles aussi puissans que l'honneur & l'amour.
La situation de Cornelie entre les cendres de Pompée & la présence de César, entre sa haine pour ce grand rival & l'hommage respectueux qu'il rend à la vertu; les ressentimens en elle d'une ennemie implacable sans que sa douleur prenne rien sur son estime pour César; tout cela forme de chaque scene où ils se montrent ensemble une situation différente. Dans de pareilles circonstances, leur silence même seroit éloquent & leur entrevûe une poésie sublime, mais les présenter vis - à - vis l'un de l'autre, c'est pour Cornelie avoir déja fait les beaux vers, & ces tirades magnifiques qui mettent les vertus romaines dans leur plus grand jour.
Il est aisé de ne pas confondre les coups de théatre & les situations: l'un est passager, &, à le bien prendre, n'est point une partie essentielle de la tragédie, puisqu'il seroit facile d'y suppléer; mais la situation sort du sein du sujet & de l'enchaînement de quelques incidens, & par conséquent s'y trouve beaucoup plus liée à l'action. (D. J.)
Situation (Page 15:232)
Situation du terrein (Page 15:232)
Cinq conditions sont nécessaires à une bonne situation; une exposition saine, un bon terroir, l'eau, la vûe d'un beau pays, & la commodité du lieu.
Une exposition saine est celle d'un lieu qui n'est pas trop élevé, crainte des vents, ni trop bas, à cause des marécages; il faut la demi - côte ou la plaine. Dans une terre humide, la mi - côte est meilleure; dans une terre légere, la plaine est préférable & de moindre entretien.
Un bon terroir signifie une terre fertile & abondante: [p. 233]
L'eau, qui est la troisieme condition, est une des plus essentielles: les habitans d'un pays, s'ils paroissent sains, vous font juger de la bonté de l'eau; & en y faisant cuire des légumes, vous connoîtrez sa qualité. Sans son secours les végétaux périroient dans les grandes chaleurs; il n'en faut pas cependant une si grande quantité, parce qu'elle rendroit le lieu aquatique & mal - sain.
La vûe d'un beau pays, quoique moins nécessaire que les précédentes conditions, est du goût de tout le monde; & la commodité du lieu ne l'est pas moins, par l'utilité qu'on en peut retirer.
SITZISTAN (Page 15:233)
SITZISTAN, (Géogr. mod.) petite province de Perse, entre celle de Makeran & de Sablestan. Ses principaux lieux sont Sitzistan, Fardan, Chaluck, Masurgian & Masnich.
SITZU (Page 15:233)
SITZU, (Géog. mod.) une des cinq provinces impériales du Japon, dans l'île de Nipon. C'est le pays le plus avance vers l'ouest, & sur un grand golfe. Les parties méridionales sont fort chaudes, mais celles du nord sont plus froides & plus abondantes en ce qu'ils appellent gokokf, c'est - à - dire, blé, riz, orge & feves. On y trouve aussi du poisson & du sel; & à tout prendre, c'est un fort bon pays. Il est divisé en treize districts.
SIVADIERE (Page 15:233)
SIVADIERE, s. f. (Mesure seche.) mesure de grains en usage en Provence, & particulierement à Marseille. Les huit sivadieres font une hémine du pays. La sivadiere de blé doit peser un peu plus de neuf livres poids de Marseills, qui font sept livres un peu fortes poids de marc. Savary. (D. J.)
SIVAN (Page 15:233)
SIVAN, s. m. (Hist. judaïq.) neuvieme mois de l'année civile des Hébreux, & le troisieme de l'année ecclésiastique. Il a trente jours, & répond à la lune de Mai.
C'étoit le six de ce mois que tomboit la Pentecôte,
ou le cinquantieme jour après la Pâque. Voyez
Le 17 étoit fête pour la prise de Caesarée par les Asmonéens, qui en chasserent les payens & y établirent des juifs.
Le 23, jeûne en mémoire de la défense faite par Jéroboam, fils de Nabat, à ses sujets, de porter leurs premices à Jerusalem.
Les juifs modernes jeûnent encore ou fêtent d'autres jours, en mémoire de quelques événemens fort suspects, qui ne sont attestés que par les livres de leurs rabbins. Calendr. des Juifs à la tête du Dictionn. de la Bible, par dom Calmet.
SIVAS (Page 15:233)
SIVAS, (Géog. mod.) ville ruinée de la Turquie asiarique, dans l'Anatolie, à deux journées au midi de Tocat. Elle étoit le chef - lieu d'un gouvernement, & la résidence d'un bacha, avant que Tamerlan eût fait raser cette ville lorsqu'il s'en empara. Long. suivant les tables arabiques, 71. 30. lat. septentr. 39. 30. (D. J.)
SIUM (Page 15:233)
SIUM, s. m. (Hist. nat. Botan.) De ce genre de plante, dans lequel Tournefort compte huit especes, nous décrirons celle des boutiques, sium aromaticum quod sison officinarum, I. R. H. 308. Cette plante a d'ordinaire la racine simple, blanche, ligneuse, foiblement enfoncée en terre, & d'un goût de panais, un peu aromatique. Elle pousse une ou plusieurs tiges hautes d'environ deux piés, rondes, moëlleuses, lisses, glabres, noueuses & rameuses. Ses feuilles sont ailées comme celles du panais, rangées alternativement le long de la tige, du reste semblables à celles du chervi, tendres, oblongues, crénelées sur leurs bords, quelquefois découpées. Ses fleurs naissent sur des ombelles, aux sommers de la tige & des rameaux; petites, composées chacune de cinq pétales, blanches, taillées en coeur, & disposées en rose; il leur
SIVRAY, ou CIVRAY (Page 15:233)
SIVRAY, ou CIVRAY, (Géog. mod.) ville de France dans le Poiton, sur la Charente, à 10 lieues au midi de Poitiers, sur la route d'Angoulême. Elle a une sénéchaussée, & est chef - lieu d'un comté qui est un domaine de la couronne. Les Protestans faisoient autrefois fleurir cette ville, dans laquelle ils avoient un temple. Long. 17. 55. latit. 46. 12. (D. J.)
SIUTO (Page 15:233)
SIUTO, s. m. (Hist. mod. relig. & philos.) c'est le
nom sous lequel on désigne au Japon une secte de philosophes
qui font profession de ne suivre aucune des
religions admises dans cet empire. Ces philosophes
font consister la perfection & le souverain bien dans
une vie sage & vertueuse. Ils ne reconnoissent point
un état futur, & prétendent que les bonnes actions
& les crimes n'ont point hors de ce monde de récompenses
ou de punitions à attendre. L'homme, selon
eux étant doué de la raison, doit vivre conformément
aux lumieres qu'il a reçues, & par conséquent il est
obligé de vivre sagement. Les siutoïstes rejettent les
chimeres de la métempsycose, & toutes les divinités
ridicules des religions du sintos & de siaka Voyez
Les siutoïstes ont, ainsi que les lettrés de la Chine,
une profonde vénération pour la mémoire & les écrits
de Confucius, & particulierement pour un de ses livres
intitulé siudo, c'est à - dire voie philosophique, d'où
l'on voit que leur secte a tiré son nom; elle étoit autrefois
très - nombreuse au Japon, & avoit beaucoup
de partisans parmi les personnes savantes & éclairées,
qui s'étotent détrompées des superstitions & des religions
absurdes du pays. Mais ces philosophes eurent
à essuyer de la part des bonzes ou des moines, des
calomnies & des persécutions qui les obligerent de
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