ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"130"> l'endroit sous lequelle seton a passé, & par - dessus une compresse assez épaisse. En rapprochant par ce moyen les parois du sinus, on procure une prompte réunion.

Seton (Page 15:130)

Seton, opération de Chirurgie par laquelle on perce d'un seul coup la peau en deux endroits, avec un instrument convenable, pour passer une bandelette de linge d'une ouverture à l'autre, afin de procurer une fontanelle, ou ulcere dans une partie saine. Voyez Fontanelle. Le seton se pratique le plus ordinairement à la nuque.

Il y a bien des auteurs qui ne sont point partisans de cette opération. On fait contre elle des objections qui lui sont particulieres ou communes avec les cauteres. Plusieurs personnes, fort éclairées d'ailleurs, ne croyent pas qu'un trou fait à la peau & à la graisse puisse servir d'égoût aux humeurs vitiées qui produisent des maladies habituelles; telles que les maux de tête invétérés, les ophthalmies opiniâtres, &c. Cette opinion est contredite par un grand nombre de faits qui assurent l'utilité de ces sortes d'évacuations; elles peuvent même servir de préservatis: on a l'expérience que les personnes qui portent des cauteres ne sont point attaquées de la peste. Voyez Ambroise Paré & autres auteurs, qui rapportent des observations positives à ce sujet.

Les raisons particulieres qu'on trouve dans les livres contre l'opération du seton, ont pour fondement la méthode cruelle dont on la pratiquoit. Les anciens pinçoient la peau avec des tenailles percées, & passoient un fer ardent au - travers de ces ouvertures pour percer la peau.

Pour faire cette opération par une méthode plus simple & moins douloureuse, le chirurgien pince la peau & la graisse longitudinalement avec les pouces & les doigts indicateurs des deux mains; il fait prendre par un aide le pli de peau qu'il pinçoit de la main droite, & de cette main il perce la peau avec un petit bistouri à deux tranchans; après avoir retiré son instrument, il passe la bandelette par le moyen de l'aiguille à seton, & on panse les deux petites plaies avec de la charpie, une compresse, & quelques tours de bande. On peut avoir un bistouri avec une ouverture ou oeil vers la pointe: par ce moyen on passera la bandelette en même tems qu'on fait les incisions.

La suite des pansemens est la même que nous l'avons décrite au mot Seton, piece d'appareil.

Cette espece de fontanelle a sur le cautere les avantages d'être faite dans le moment: la suppuration y est établie dès le second jour; & dans l'application du cautere, il faut attendre la chûte de l'escarre, qui ne se fait souvent qu'au bout de douze ou quinze jours. L'ulcere produit par le seton est tellement soumis à la volonté du chirurgien, qu'on l'entretient tant de tems qu'on le desire, & qu'on le guérit de même dès qu'on le souhaite, en ôtant la bandelette. L'ulcere qu'on a fait avec le cautere, se guérit quelquefois malgré qu'on en ait; & souvent on desireroit le guérir sans pouvoir y réussir, du moins aussi promptement que le seton; dans ce dernier cas la guérison est une affaire de vingt - quatre heures, & l'ulcere du cautere doit être mondisié, détergé & cicatrisé, ce qui demande un tems plus long. (Y)

SE - TSE, ou TSE - TSE (Page 15:130)

SE - TSE, ou TSE - TSE, (Hist. nat. Botan.) espece de figues, qui ne croissent qu'à la Chine, & sur - tout dans les provinces de Chan - tong & de Yun - nan. Ces figues ont un parfum délicieux; l'arbre qui les produit est de la grandeur d'un noyer, dont les feuilles sont d'un très beau verd d'abord, mais ensuite elles deviennent d'un rouge très - vif. Le fruit est de la grosseur d'une pomme médiocre; il jaunit à mesure qu'il mûrit. Lorsqu'on fait sécher ces figues, elles se couvrent, à l'extérieur d'un enduit semblable à du sucre.

SETTE, ou SETE (Page 15:130)

SETTE, ou SETE, (Géog. mod.) cap de France dans le bas Languedoc, sur la côte de la mer, au midi du lac de Maguelone & de la bourgade de Frontignan. Louis XIV. y fit construire un port qui est pour les galeres & les petits bâtimens. C'est - là que commence le canal de Languedoc, qui va se terminer dans la Garonne à Toulouse. Long. suivant Cassini, prise au fanal de cette ville, 21. 13. latit. 43. 24. 40. (D. J.)

SETTENIL (Page 15:130)

SETTENIL, (Géog. mod.) en latin barbare Septenilium, petite ville d'Espagne, dans le royaume de Grenade, sur un rocher, au couchant de Munda, & vers les consins de l'Andalousie. La plûpart des maisons sont taillées dans le roc; le terrein des environs ne produit que des pâturages. (D. J.)

SETTIA (Page 15:130)

SETTIA, (Géog. mod.) province de l'île de Candie, du côté de l'occident, dans l'endroit que l'on appelle Isthene; cette province est très - petite, n'ayant qu'environ douze milles d'étendue, & pour chef - lieu une petite ville de son nom. (D. J.)

Settia (Page 15:130)

Settia, (Géog. mod.) ville de l'île de Candie, & le chef - lieu de la petite province de même nom; elle est située au septentrion sur le bord de la mer; son château qui étoit assez considérable, a été détruit par les Vénitiens en 1651, & n'a point été rétabli par les Turcs depuis que l'île de Candie a passé dans leurs mains. (D. J.)

SÉTUBAL (Page 15:130)

SÉTUBAL, (Géog. mod.) ville de Portugal, dans l'Estramadoure, au midi du Tage, vers l'embouchure du Zadaor, à 10 lieues au sud - est de Lisbonne.

Sétubal a été bâtie des ruines de l'ancienne Cetobriga, qui étoit un peu plus avant au couchant, & dans laquelle Jupiter Ammon avoit un temple. On a eu soin de la fortifier, & de la fermer de murailles. Elle est située au bout d'une plaine de deux lieues de longueur, extrèmement fertile en grain, en vin, & en fruits. Au couchant de cette ville, la terre fait un promontoire avancé dans la mer, qui présente deux cornes, l'une au nord du côté du Tage, & l'autre au midi du côté de l'océan; ce dernier promontoire est le promontorium Barbarium des anciens, & le cap de Espichel des modernes.

Sétubal s'étoit accrue par la commodité de son port, par la fertilité de son terroir, par la richesse de sa pêche, & par la fécondité de ses salines. Enfin, son commerce slorissant avoit rendu depuis deux siecles cette ville considérable, lorsqu'elle a été détruite par ceterrible tremblement de terre, du premier Novembre 1755, qui a si prodigieusement endommagé Lisbonne. Long. 8. 45. latit 38. 22. (D. J.)

SETUNDUM (Page 15:130)

SETUNDUM, (Géog. anc.) ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte, le long du Nil, selon Pline, l. VI. c. xxx. (D. J.)

SETZ (Page 15:130)

SETZ, (Géogr. mod.) par M. de l'île Seezin, ville de la basse - Hongrie, dans le comté de Barauyvar, à la droite du Danube, entre Bude & Peterwaradin. (D. J.)

SEVA (Page 15:130)

SEVA, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbrisseau de l'île de Madagascar; ses feuilles sont d'un verd foncé par - dessus; elles sont blanches & cotonneuses par - dessous, & de la grandeur de celles d'un amandier, elles sont astringentes & peuvent servir de remede contre le flux de sang.

Seva, (Antiq. rom.) couteau dont on se servoit dans les sacrifices pour égorger les victimes. (D. J.)

SEUDRE la (Page 15:130)

SEUDRE la, (Géog. mod.) riviere de France, en Saintonge; elle se jette dans la mer près de Marennes, & vis - à - vis la pointe méridionale de l'île d'Oleron. Au reste, la Seudre est plutôt un bras de mer qu'une riviere, puisqu'elle n'est navigable que par le secours des marées; ses environs en tirent de grands avantages, parce qu'elle donne entrée quatre lieues avant dans les terres à des vaisseaux de deux [p. 131] cens tonneaux. Le cardinal de Richelieu projettoit de faire conduire un canal de l'extrémité de la Seudre jusqu'à la Gironde; mais l'idée de ce projet utile est morte avec lui. (D. J.)

SÉVE (Page 15:131)

SÉVE, (Botan.) humeur aqueuse qui se trouve dans le corps des plantes, & qui les nourrit.

Nous ne connoissons point encore la cause de l'élévation de la séve dans les plantes: cette cause résideroit - elle dans quelque mouvement analogue au mouvement péristaltique des intestins? L'action d'un air plus ou moins chaud sur la lame élastique des trachées, seroit - elle le principe de ce mouvement? La roideur que le desséchement produit dans les parties élastiques & ligneuses, s'opposeroit - elle à ce mouvement?

Quelques physiciens ont imaginé que la séve circuloit dans les plantes comme le sang circule dans les animaux, mais les expériences de M. Hales ont démontré la fausseté de cette opinion; aussi n'admet - il dans la séve qu'une sorte de balancement. Les judicieuses réflexions sur lesquelles il établit son hypothèse, méritent d'être lues dans l'ouvrage même; je ne ferai que les indiquer ici.

Les plantes reçoivent & transpirent en tems égal beaucoup plus que les grands animaux; les plantes sont dans un état de perpétuelle succion; elles prennent sans cesse de la nourriture pendant le jour par leurs racines, pendant la nuit par leurs feuilles; les animaux au contraire ne prennent de la nourriture que par intervalle. La digestion de cette nourriture ne s'opéreroit point ou s'opéreroit mal, si de nouvelles nourritures ne succédoient sans interruption. La méchanique qui exécute la nutrition des plantes, paroît donc devoir différer beaucoup de celle qui exécute la nutrition des animaux qui nous sont les plus connus.

La nutrition des plantes semble devoir se faire d'une maniere plus simple, exiger moins de préparations que celle des grands animaux; c'est ce qu'indique encore l'inspection des organes.

Les plantes n'ont point de parties qui répondent par leur structure ou par leur jeu, à celles qui operent la circulation du sang dans les grand, animaux. Elles n'ont ni coeur, ni arteres, ni veines; leur structure est très - simple & très - uniforme; les fibres ligneuses, les utricules, les vases propres, les trachées, composent le système entier de leurs visceres; & ces visceres sont répandus universellement dans tout le corps de la plante: on les retrouve jusque dans les moindres parties. Les vaisseaux séveux n'ont point de valvules destinées à favoriser l'ascension de la séve, & à empêcher la rétrogradation. Quand ces valvules échapperoient au microscope, l'expérience en démontreroit la fausseté; puisque les plantes que l'on plonge dans l'eau, ou qu'on met en terre par leur extrémité supérieure, ne laissent pas de végéter.

Il est si vrai que la séve monte & descend librement par les mêmes vaisseaux, que si après avoir coupé dans la belle saison, une des grosses branches d'un arbre, on adapte au tronçon un tube de verre qui contienne du mercure, on verra la séve élever le mercure pendant le jour, & le laisser tomber à l'approche de la nuit. On parviendra de cette façon à mesurer la force de la séve par l'élévation du mercure, & à comparer cette force dans différens sujets. Toutes choses d'ailleurs égales, les variations du mercure seront d'autant plus considérables, que le jour sera plus chaud, & la nuit plus fraîche. La marche de la séve dans la belle saison, ressemble donc assez à celle de la liqueur d'un thermometre: l'une & l'autre dépendent également des alternatives du chaud & du frais.

Enfin, les divers phénomenes botaniques qu'on a regardés comme de fortes preuves de la circulation de la séve, ne la supposent point nécessairement. Tous ces phénomenes s'expliquent de la maniere la plus heureuse par un principe fort simple, fondé sur l'observation; c'est qu'il y a une étroite communication entre toutes les parties d'une plante; elles sont toutes les unes à l'égard des autres, dans un état de succion: la nourriture que prend une de ces parties, se transmet aux autres; les feuilles se nourrissent réciproquement; la racine pompe le suc de la tige; la tige pompe le suc de la racine. Ainsi, du commerce mutuel qui est entre le sujet & la greffe, résulte cette communication réciproque de leurs bonnes ou de leurs mauvaises qualités, qu'on allegue en preuve de la circulation. Le suc nourricier passe alternativement du sujet dans la gresfe, & de la greffe dans le sujet. Certainement les plantes n'ont point d'estomac, d'intestins, d'arteres, ni de veines; mais il se peut que la séve monte par le bois, & descende par l'écorce. Une partie du suc nourricier qui s'éleve par les fibres ligneuses, peut passer par les feuilles dans l'écorce, de - là dans la racine. Une autre partie de ce suc retourneroit par les mêmes vaisseaux vers la racine; d'où elle repasseroit encore dans la tige; c'est du - moins la conjecture de M. Bonnet; & malheureusement toutes les conjectures en ce genre, ne sont que de pures dépenses d'esprit. (D. J.)

Séve (Page 15:131)

Séve, (Géog. mod.) village de France près de Paris, & fameux par le passage de la riviere de Seine, qu'on y traverse sur un pont de bois de vingt & une arches, qui embrasse les deux bras de la riviere. M. Perrault de l'académie royale des Sciences, avoit projetté un pont de bois d'une seule arche, de trente toises de diametre, qu'il proposa de faire construire. Le trait de l'arche est une portion de cercle ferme & solide. Il auroit été composé de dix - sept assemblages de pieces de bois, qui posés en coupe l'un contre l'autre, se devoient soutenir en l'air par la force de leur figure, plus aisément que n'auroient fait des pierres de taille, qui ont beaucoup de pesanteur. Cette ingénieuse invention auroit eu l'avantage de ne point incommoder la navigation: ce pont n'auroit jamais été endommagé par les glaces & par les grandes eaux, & on auroit pu le rétablir sans que le passage en eût été empêché. (D. J.)

Seve (Page 15:131)

Seve, (terme de marchand de vin.) ce mot se dit d'une qualité ou d'une certaine saveur que le sep de vigne a communiqué à la grappe, & la grappe au vin, ce qui le rend agréable à boire: c'est une petite verdeur qui se tourne en force dans la maturité du vin. Les gourmets font grand état de celui qui a de la seve; mais il y a autant de différentes seves qu'il y a dé différens vins. (D. J.)

SEVENBERG (Page 15:131)

SEVENBERG, (Géog. mod.) petite ville des Pays - Bas, dans la Hollande, à trois lieues de Breda, & à deux de Willemstad. (D. J.)

SEVEND le (Page 15:131)

SEVEND le, (Géog. mod.) riviere qui coule entre celle de Terk & celle de Coï, en Derbend. Elle se décharge dans la mer Caspienne, selon M. Petit de la Croix. (D. J.)

SEVENNES les (Page 15:131)

SEVENNES les, (Géog. mod.) la meilleure ortographe est Cevennes; montagnes de France, au bas - Languedoc. Elles regnent dans les diocèses d'Alais, d'Uzès, de Mende & d'une partie du Vivarais. César, dans ses commentaires, appelle cette chaîne de montagnes, mons Cebenna, & dit qu'elle sépare les Hélviens des Auvergnats, parce qu'en ce tems - là les peuples du Gevaudan & du Velay, (qui sont séparés du Vivarais par les Cevennes) étoient dans la dépendance des Auvergnats. Les poëtes latins appellent indifféremment ces montagnes, Cebenna ou Cebennoe, mais Strabon & Ptolomée écrivent Cemmeni. Les Cevennes sont de difficile accès, & ont été cependant très - peuplées par le grand

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