ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"180"> Macerata, avec la réputation d'un docte jurisconsulte.

Socin (Fauste), fils d'Alexandre, & petit - fils de Marianus, naquit à Sienne en 1539. Il embrassa avidement, ainsi que tous ses parens, hommes & femmes, les opinions de Lélius son oncle. Aussi ce sauva - t - il de Sienne avec toute sa famille par la crainre de l'inquisition. Il revint cependant en Italie, où le grand - duc l'assura de sa protection, & lui donna des emplois honorables, qui l'empêcherent pendant 12 ans de se souvenir qu'il avoit été regardé comme celui qui mettoit la derniere main au système de théologie samosaténienne, que son oncle Lélius avoit ébauché. Enfin l'étude sérieuse de l'Ecriture l'emporta sur les délices de la cour, il s'en exila volontairement, & vint à Basle, où il séjourna trois ans, & composa son ouvrage de Jesu - Christo Servatore. Les disputes qu'il eut avec des théologiens protestans du pays, l'obligerent de se retirer en Pologne, en 1579, desirant d'entrer dans la communion des unitaires; cependant ses ennemis ameuterent contre lui la populace, qui pilla ses meubles, & quelques-uns de ses manuscrits, qu'il regretta extraordinairement, sur - tout son traité contre les athées. Il se réfugia dans la maison d'un gentilhomme polonois, chez lequel il mourut en 1604. Mais sa doctrine, loin de mourir avec lui, a pris tant de faveur, qu'elle regne & domine à présent d'une maniere invisible dans toutes les sectes chrétiennes.

Les beaux arts ont été accueillis des Siennois, en même tems que les sciences.

Lorenzetti (Ambroise), né à Sienne dans le xjv. siecle, & contemporain de Giotto, apprit de lui les secrets de la peinture. Mais poussant plus loin son génie, il se fit un genre particulier, & s'y distingua. Il fut le premier qui tenta de représenter en quelque sorte les vents, les pluies, les tempêtes, & ces tems nébuleux, dont les effets sont si piquans sur la toile.

Vannius (François), né à Sienne en 1563, mort à Rome en 1609, fit remarquer dans ses ouvrages un coloris vigoureux, joint à la touche gracieuse du Correge. Il mit en même tems beaucoup de correction dans ses desseins, & fut comblé de faveurs par le pape Alexandre VII. son tableau de Simon le magicien qu'on voit dans l'église de S. Pierre à Rome, passe pour son chef - d'oeuvre. (Le Chevalier de Jaucourt.)

Sienne (Page 15:180)

Sienne, la, (Géog. mod.) riviere de France, dans la Normandie, au Cotentin, vers le midi du diocèse de Coutances. Elle a sa source dans la forêt de S. Sever, se grossit de plusieurs petits ruisseaux, & après avoir reçu la Sône, elle va se perdre dans la mer du Havre. (D. J.)

SIENNOIS (Page 15:180)

SIENNOIS, (Géog. mod.) province d'Italie, dans la Toscane. Elle est bornée au nord par le duché de Florence, au midi par la Méditerranée, au levant par le Perugin, l'Orviétano, & le duché de Castro, & au couchant par la mer de Toscane. On lui donne 65 milles du nord au sud, & presque autant du levant au couchant. Le Siennois, ainsi que sa capitale, a éprouvé bien des vicissitudes, avant que de jouir de la liberté, que les Espagnols lui enleverent vers le milieu du xvj. siecle, après quoi ils vendirent ce pays au grand duc Côme de Médicis. (D. J.)

SIEOUTSAI (Page 15:180)

SIEOUTSAI, (Hist. mod.) c'est ainsi qu'on nomme à la Chine le premier grade des lettres; il répond à çelui de nos bacheliers. Pour y être admis, il faut que les étudians aient subi un examen, qui consiste à composer un ouvrage sur une matiere qui leur a été donnée par un mandarin envoyé par la cour: lorsqu'ils ont réussi, ils obtiennent ce premier grade, & commencent à jouir de plusieurs privileges, comme de porter une robe bleue bordée de noir, & un oiseau d'argent sur leur bonnet. Ils sont soumis à un supérieur particulier, qui seul a droit de les punir; car dès - lors qu'ils sont admis, ils ne sont plus sujets à recevoir la bastonnade par ordre des magistrats ordinaires. Les sieoutsai sont obligés de subir un nouvel examen, qui ne se fait que tous les trois ans dans la capitale de chaque province, en présence des mandarins & de deux commissaires de la cour; ceux dont les ouvrages ont été approuvés, sont déclarés kirgin. Voyez cet article.

SIER (Page 15:180)

SIER, voyez Scier.

SIERIBON (Page 15:180)

SIERIBON, (Géogr. mod.) c'est ainsi qu'écrit M. Reland, dans sa carte de Java, ville des Indes dans l'île de Java, sur la côte septentrionale, entre Teggal & Dermayaon, à environ 20 lieues de la ville de Mataran vers le nord; elle est capitale d'une province particuliere du même nom. (D. J.)

SIERRA (Page 15:180)

SIERRA, (Géog. mod.) terme que les Espagnols & les Portugais emploient pour signifier une montagne, ou un pays montagneux, dont les cimes de montagnes sont semblables aux dents d'une scie. Il y a de ces sierras dans plusieurs endroits de l'Espagne & du Portugal, mais surtout dans la Castille nouvelle, dans la Castille vieille, & au royaume de Grenade; les Espagnols ont aussi nommé Sierra une petite province dans la Castille nouvelle, parce qu'elle est un pays de montagnes vers sa partie méridionale.

Sierra de Balbanera, montagne d'Espagne dans la vieille Castille. Ces montagnes avec celles d'Yangas vers Rioia, sont le Dicterius mons des anciens.

Sierra de Guara, montagne de l'Espagne, qui est une branche des Pyrénées vers les confins du Roussillon & de la Catalogne.

Sierra de Jasquivel, autre branche des Pyrénées, qui environne du côté de terre la ville de Fontarabie.

Sierra de Molina, montagnes d'Espagne, au - dessous de Moncayo (mons Caunus). C'est dans ces montagnes que le Tage & le Guadalquivir prennent leur source.

Sierra de Morena, en latin, montes Mariani, montagne d'Espagne, qui commence à l'extrémité de la Castille nouvelle, qui sépare les royaumes d'Andalousie & de Grenade. Les avantures de don Quichote ont immortalisé le nom de cette montagne.

Sierra Nevada, est 1°. le nom d'une montagne d'Espagne au royaume de Grenade, qu'elle sépare de celui de Murcie. C'est 2°. le nom d'une montagne de l'Amérique septentrionale, dans la Castille d'or. Son étendue est d'environ 40 lieues. Ces deux montagnes sont surnommées Nevada, parce que leurs sommets sont toujours couverts de neiges.

Sierras de Cogollo, montagnes d'Espagne dans la Castille vieille, au sortir de Burgos; elles sont très - hautes & très - droites.

Sierras de Ronda, en latin, mons Illipula, montagnes d'Espagne au royaume de Grenade, le long des frontieres de l'Andalousie; elles n'offrent partout que roches, qui s'étendent au long & au large jusqu'à la mer.

Sierras de S. Andrien, montagnes d'Espagne dans le Guipuscoa; elles séparent la petite province d'Alava, de la Castille vieille.

Sierras d'Alcoba, montagne de Portugal, dans la province de Beyra. Toute la côte qui s'étend de Porto à Coimbre, est bornée à l'orient par une chaîne de ces hautes montagnes, qui s'étendent de l'une de ces villes à l'autre, & plus avant au midi pendant l'espace de douze lieues. La premiere chaîne de montagnes est le Tapioeus mons des anciens. Le chemin de Porto à Lisbonne est dans une longue plaine bornée par cette premiere chaîne de montagnes. En traversant cette plaine, on voit une campagne agréable, cultivée & peuplée. Elle est arrosée par des sources abon<pb-> [p. 181] dantes qui sortent de ces montagnes, & forment diverses rivieres, dont les unes se jettent dans le Duero, d'autres dans le Vonga, & d'autres dans le Mondego. (D. J.)

SIERRA - LIONE, Rio de (Page 15:181)

SIERRA - LIONE, Rio de, (Géog. mod.) c'est - à - dire, riviere de la montagne des lions, nom donné par les Espagnols & les Portugais à une grande riviere d'Afrique, dans la haute Guinée, à la côte de Malaguette, sous le 8e. degré 25 minutes de latitude septentrionale, & par les 359 degrés 40 minutes de longitude. Elle tire sa source de hautes montagnes peuplées de lions & d'autres animaux sauvages.

C'est une des plus considérables rivieres de l'Afrique, & son embouchure peut avoir trois à quatre lieues de largeur. Elle sépare deux royaumes; celui du nord nommé Boulon, & celui du sud appellé Bouré. Son lit renferme quantité d'îles, d'un excellent terroir, couvertes de palmiers & toutes bordées de mangles.

La riviere de Sierra - lione, porte aussi les noms de Tagrin & de Mitouba dans les relations de nos voyageurs. Il est bon d'être averti de ces noms differens, afin de ne pas faire en géographie trois rivieres d'une seule. (D. J.)

SIEUR (Page 15:181)

SIEUR, s. m. (Hist. mod.) est un titre d'honneur ou une qualité chez les François. Les Jurisconsultes s'en servent souvent dans les actes publies ou autres actes de cette espece. Voyez Sire.

On dit, je plaide pour le sieur un tel, le sieur abbé, le sieur marquis, &c. Voyez Monsieur.

Le nom de sieur est un titre qu'un supérieur donne ordinairement à son inférieur dans les lettres ou autres écritures particulieres; comme dites au sieur Hubert qu'il fasse, &c.

Les auteurs l'emploient souvent dans ce sens, par modestie en parlant d'eux - mêmes; ainsi nous voyons à la tête de leurs livres: Traduction du sieur Dablancourt, OEuvres du sieur Despreaux, &c.

Sieur est aussi un terme qui signifie le possesseur d'une terre seigneuriale: comme écuyer ou sieur d'un tel endroit. Voyez Seigneur & Ecuyer.

SIEUREL (Page 15:181)

SIEUREL, voyez SAUREL.

SIFAC (Page 15:181)

SIFAC, s. m. (Hist. nat.) espece de singe qui se trouve dans l'île de Madagascar; il est blanc; sa queue est blanche; il a deux petites taches sur les côtes & d'une grandeur médiocre. On trouve d'autres singes blancs, dont les queues sont blanches & mouchetées de noir: ils vont par troupes de quarante ou cinquante. Il y en a d'autres qui sont gris: ils ont le poil ras; mais jamais on n'a pu parvenir à les apprivoiser.

SI - FAN (Page 15:181)

SI - FAN, (Géog. mod.) vaste pays de la Tartarie asiatique. Dans la carte que les jésuites ont donnée du Tibet, le pays de Si - Fan est distinctement marqué comme borné à l'est par la province de Se chuen au nord par le pays de Coconor, & à l'ouest par la riviere de Tsacho - Tsitsirhana.

Suivant cette position, le pays de Si - fan est entre 29 degrés 54 minutes & 33 degrés 40 minutes de latitude, & entre 12 degrés 30 minutes & 18 degrés 20 minutes de longitude, ouest de Pekin. Sa figure forme un triangle, dont la base qui est au nord, offre environ 300 milles de longueur; & les deux autres côtés qui font un angle au sud, sont chacun environ de 245 milles. C'est encore aujourd'hui ce qui reste aux Si fans d'un domaine qui comprenoit tout le Tibet, & même quelques territoires de la Chine. On peut inférer de - là & de la conformité qui subsiste entre les langues du Si - fan & du Tibet, que les Chinois étendent le nom de Si - fan à toute cette région, & quelquefois à toutes les nations qui sont à l'ouest de l'empire de la Chine.

Suivant les apparences, c'est ce grand empire de Si - fan, comprenant tout l'espace qui est entre la Chine & l'Indoustan, avec toutes les vastes plaines & les deserts au nord & à l'ouest habités par les Tartares eluths, qui portoit autrefois le nom de Tangut, Tanguth, ou Tankut. On a d'autant moins sujet d'en douter, que la langue & les caracteres du Tibet, qui sont encore en usage dans le pays de Si - fan, conservent le nom de langue & de caracteres de Tangut.

Suivant les historiens chinois, l'année 1227 est l'époque de l'entiere ruine des Si - fans, après de longues guerres qu'ils ont eues avec les empereurs de la Chine. Leur état présent ne ressemble guere à celui où ils étoient anciennement; car ils n'ont pas une seule ville, au - lieu qu'autrefois ils formoient une nation nombreuse & puissante.

Les lamas qui les gouvernent, ne les inquiettent pas beaucoup, pourvu qu'ils leur rendent certains honneurs, & qu'ils pay ent exactement les droits de fo, ce qui va à très peu de chose Ces droits semblent être des especes de dixmes religieuses. Les Si - fans ont toujours suivi la religion de Fo, & ont toujours choisi leurs ministres d'état & quelquefois leurs généraux parmi les lamas. Les livres & les caracteres de leurs chefs, sont ceux du Tibet. Quoique voisins des Chinois, leurs coutumes & leurs cérémonies ressemblent peu à celles de la Chine; par exemple, dans les visites que les Si - fans rendent à ceux qu'ils respectent, ils leur présentent un grand mouchoir blanc, de coton, ou de soie. Ils ont aussi quelques usages établis parmi les Tartares - kalks, & d'autres de ceux du Coconor.

Les Si - fans ne reconnoissent qu'à - demi l'autorité des mandarins chinois, & ne se hâtent guere de répondre à leurs citations: ces officiers n'osent même les traiter avec rigueur, ni entreprendre de les forcer à obéir; parce qu'il seroit impossible de les poursuivre dans l'intérieur de leurs affreuses montagnes dont le sommet est couvert de neige, même au mois de Juillet: d'ailleurs, la rhubarbe croissant en abondance dans leur pays, les Chinois les ménagent pour en tirer cette marchandise précieuse. (D. J.)

SIFANTO (Page 15:181)

SIFANTO, (Géog. mod.) île de l'Archipel. Voyez Siphanto. (D. J.)

SIFARBAHR (Page 15:181)

SIFARBAHR, (Géog. mod.) nom d'une contrée de Perse, la plus méridionale de la province de Fars. Elle comprend quelques bourgades, quoique l'air y soit excessivement chaud. (D. J.)

SIFFLANTE (Page 15:181)

SIFFLANTE, (Gram.) adj. f. On appelle ainsi, & avec raison, certaines articulations, qui sont en effet une sorte de sifflement qui précede la voyelle. Il y en a quatre linguales: deux foibles & deux fortes, z, s, j, ch; deux labiales: l'une foible, & l'autre forte, v, f; & la gutturale h. Voyez Linguale.

SIFFLER (Page 15:181)

SIFFLER, v. act. Imiter avec la bouche le bruit du sifflet. Voyez l'article Sifflet; on produit ce bruit avec le sifflet même. Le merle siffle, le serpent siffle. On siffle un oiseau; on siffle à quelqu'un sa leçon.

Siffler (Page 15:181)

Siffler une piece, (Littérat.) c'est la huer tout haut; c'est en marquer par des sifflemens les endroits dignes de mépris & de risée. L'usage de siffler aux représentations publiques, n'est pas d'institution moderne. Il est vraissemblable que cet usage commença presqu'aussi - tôt qu'il y eut de mauvais poetes & de mauvais acteurs qui voulurent bien s'exposer aux décisions de tout un monde rassemblé dans un même lieu. Quoique nos modernes se piquent de la gloire de savoir juger sainement des pieces qui méritent leurs applaudissemens ou leurs sisflets; je ne sai si les Athéniens ne s'y entendoient pas encore mieux que nous. Comme ils l'emportoient sur tous les autres peuples de la Grece pour la finesse & la délica esse du goût, ils étoient aussi les plus difficiles à satisfaire.

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